Texte intégral
Q - Vous êtes sur place également, Clément Beaune, bonjour, secrétaire d'Etat français aux affaires européennes.
R - Bonjour,
Q - On a appris il y a quelques minutes qu'il y aurait donc un mini-sommet européen sur le terrorisme demain à Paris, en présence du chancelier autrichien Sebastian Kurz. C'est un sommet pour quoi ?
R - Oui, vous avez raison, il y aura ce sommet autour du Président de la République, avec le chancelier autrichien notamment, d'abord pour marquer une solidarité européenne très forte, comme nous l'avons fait dès après le tragique attentat de Vienne la semaine dernière, et puis surtout pour prendre des actions pour mieux coopérer en matière de lutte contre le terrorisme, de coopération policière, judiciaire, de renseignement, de protection de nos frontières, de démantèlement des trafics et des réseaux. Le Président de la République l'a annoncé pour le Conseil européen qui aura lieu début décembre : nous ferons des propositions communes, donc ce sommet vise à les préparer, et en amont de ce sommet, je souhaitais au nom de la France être à Vienne aujourd'hui pour bien sûr rendre un hommage aux victimes de cet attentat. On voit que partout en Europe, le terrorisme islamiste frappe.
Q - Alors on a beaucoup dit que c'était un peu la fin de l'innocence, pour l'Autriche. Est-ce que lors des échanges que vous avez pu avoir, vous avez noté, peut-être, une prise de conscience ?
R - Oui, je crois qu'il y a une prise de conscience partout en Europe. J'ai échangé il y a quelques instants avec de jeunes Autrichiens et de jeunes Français qui vivent ici à Vienne et qui disent à quel point le choc est brutal, parce que pendant longtemps on a cru, beaucoup d'Européens ont cru, que c'était un problème français, que "seulement" la France était frappée ou concernée à travers peut-être son modèle de laïcité. On voit bien que ce n'est pas cela le sujet. Ce sont les valeurs européennes qui sont ciblées, qui sont visées, c'est un mode de vie, une liberté, qui sont attaqués. Et donc, nous devons les défendre tous ensemble. Il ne peut y avoir aucune naïveté européenne, et aucune facilité qui consisterait à croire que c'est un pays ou c'est l'autre. La France n'est pas seule. L'Autriche n'est pas seule. C'est ensemble que nous devons agir et la présence aussi, à Vienne, du président du Conseil européen, Charles Michel, est ce témoignage européen, mais nous devons passer à l'action.
Q - Merci, Clément Beaune.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 novembre 2020