Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gabriel ATTAL, bonjour.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Porte-parole du Gouvernement. Est-il vrai, est-il vrai, que le premier vaccin sera autorisé dans l'Union européenne avant Noël ?
GABRIEL ATTAL
L'Agence européenne du médicament a communiqué, je crois, pour annoncer qu'elle rendrait son avis, son autorisation, le 21 décembre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le 21 décembre.
GABRIEL ATTAL
Et nous avons dit qu'à partir de là nous serons en capacité de donner une autorisation et de commencer les vaccinations dans les jours qui suivent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, on va être précis. 21 décembre, l'Agence européenne donne son autorisation au premier vaccin PFIZER/ BIONTECH, c'est bien ça ?
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est bien ce vaccin là ?
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Ensuite, que se passe-t-il, à partir du 21 décembre ?
GABRIEL ATTAL
Ensuite vous avez les agences de santé nationales, et donc en France la Haute autorité de santé, qui rendent elles aussi un avis sur la mise en circulation du vaccin en France.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien de temps prendront les autorités sanitaires françaises, combien de temps pour valider ce qu'a recommandé l'Union européenne ?
GABRIEL ATTAL
Ça sera l'affaire de quelques jours.
JEAN-JACQUES BOURDIN
21 plus quelques jours.
GABRIEL ATTAL
Quelques jours, je ne préfère pas m'engager…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Moins d'une semaine.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Moins d'une semaine. 21 plus 7 jours, ça fait 28. Est-ce que la campagne de vaccination commencera, en France, comme dans toute l'Europe, avant la fin de l'année ?
GABRIEL ATTAL
Le Premier ministre va s'exprimer cet après-midi, vous le savez, dans un débat à l'Assemblée nationale, sur la campagne de vaccination, mais on a toujours été très clairs sur le fait que, dès lors que nous aurions la validation européenne, nous pourrions démarrer dans la foulée la campagne de vaccination en France, y compris…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc six, sept jours après.
GABRIEL ATTAL
Y compris si c'est fin décembre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc six, sept jours après, ce qui veut dire que la campagne de vaccination pourra commencer en France avant la fin de l'année ?
GABRIEL ATTAL
Oui, elle pourrait commencer avant la fin de l'année, moi je préfère attendre que l'autorisation arrive et qu'on puisse démarrer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, que nous soyons le 21, on est bien d'accord Gabriel ATTAL, mais 21, vous me l'avez dit, plus quelques jours, ça fait 26, 27, 28, c'est à ce moment-là que la vaccination pourra débuter.
GABRIEL ATTAL
Oui, le président a toujours été très clair sur le fait que c'était dans ces eaux-là, donc… je n'ai pas de date à vous annoncer, précise, mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non, pas de date précise, mais on a bien compris que ce serait avant la fin de l'année. Est-ce que les campagnes de vaccination commenceront le même jour dans tous les pays d'Europe ?
GABRIEL ATTAL
Alors, on travaille avec les autres pays européens, notamment nos voisins, à ce qu'il y ait une coordination pour que les campagnes démarrent au même moment. Il y a eu notamment hier une réunion à l'initiative de la France, avec les ministres de la Santé de ces pays, c'est Olivier VERAN qui représentait la France à cette réunion, pour travailler à cette coordination, et pour qu'effectivement on puisse démarrer en même temps la campagne de vaccination dans ces pays.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, dans ces pays, donc pour l'instant l'accord n'est pas trouvé, mais on se dirige vers une campagne de vaccination coordonnée en Europe, mais pourquoi ça d'ailleurs, pour éviter toutes les rivalités, pour éviter… ?
GABRIEL ATTAL
Oui, parce que ce n'est pas sain d'avoir des rivalités, des concurrences sur ce sujet entre pays, et ce n'est notamment pas sain dans une Union européenne où précisément on veut travailler à une meilleure coordination, à une meilleure solidarité, et d'ailleurs on a plutôt réussi. Vous savez, depuis le début la France elle pousse cette solidarité, c'est nous qui avons poussé pour qu'on ait un mécanisme européen de répartition des doses de vaccin, ce qui fait que les pays européens vont recevoir le même nombre de vaccins, par habitant, les uns des autres, donc il n'y a pas de concurrence pour savoir qui va récupérer le plus de vaccins, je pense que c'est sain, et je pense par ailleurs que c'est justifié par la gravité de la crise.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, justifié par la gravité de la crise. Je sais que l'Allemagne fait pression, en ce moment, pour aller vite, parce que les Allemands sont confrontés à une crise plus sévère que nous en ce moment-même. Gabriel ATTAL, combien de personnes vaccinées en France au mois de janvier, au bout d'un mois de vaccination, le premier mois ?
GABRIEL ATTAL
Là-dessus, le Premier ministre, et le ministre de la Santé, ont annoncé que la première phase de vaccination, en janvier, concernerait les personnes âgées en maison de retraite, en EHPAD, et que ça concernait 1 million de personnes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un million de personnes le premier mois…
GABRIEL ATTAL
C'est ce qui a été annoncé.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vaccinées en France.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est le premier chiffre. La première personne vaccinée sera une résidence ou un résident d'EHPAD ?
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Choisie déjà ?
GABRIEL ATTAL
Je ne crois pas, je n'ai pas d'information sur ce sujet-là en tout cas, mais, oui, nous avons fait le choix, mais en même temps ce n'est pas nous qui l'avons fait, c'est la Haute autorité de santé, les scientifiques, qui nous ont dit "nous vous recommandons de commencer par les personnes âgées en maison de retraite pour la campagne de vaccination", parce que nous savons que, elles sont âgées, donc elles sont à risque, que les maisons de retraite c'est un lieu dans lequel le virus, quand il rentre, peut circuler beaucoup, on a vu les drames dans la première vague, dans la deuxième vague, moins, heureusement, dans les maisons de retraite, et donc c'est ce que les scientifiques et la Haute autorité de santé nous ont recommandé.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ensuite, la campagne de vaccination… combien de doses de vaccin, nous allons disposer de doses de vaccin ?
GABRIEL ATTAL
On a préservé 200 millions de doses de vaccin auprès de différents laboratoires. Pré-réservé, ça veut dire quoi ? c'est-à-dire qu'on a bloqué des doses et que, évidemment, on les paiera si on les reçoit et si les autorisations vont au bout, puisque vous savez qu'il y a un certain nombre de laboratoires qui sont encore dans la phase des essais cliniques, donc ils n'en sont même pas encore à demander une autorisation aux autorités de santé, mais évidemment on a pré-réservé des doses, de manière à pas mettre tous nos oeufs dans le même panier…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est notamment le cas de SANOFI, GSK.
GABRIEL ATTAL
Oui, et puis d'autres laboratoires, pour ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier, pour pouvoir bénéficier de vaccins, quels que soient les laboratoires qui bénéficient d'une autorisation, et quel que soit le calendrier de ces autorisations.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, avant l'été, combien de Français seront vaccinés ?
GABRIEL ATTAL
Il y a un objectif avant l'été, et donc autour du Printemps, d'avoir ensuite, après les personnes âgées en maison de retraite, vacciné des personnes vulnérables, donc des personnes âgées qui ne sont pas en maison de retraite, des personnes qui ont ce qu'on appelle des comorbidités, et je crois que cet objectif se situe, pour le printemps, autour de 15 millions de nos concitoyens.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quinze millions de Français seront vaccinés au printemps, avril-mai ?
GABRIEL ATTAL
C'est l'objectif. Nous avons fixé, au regard des Français qui sont concernés par ces critères…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous vous engagez, il n'y aura pas de pénurie de vaccin, on est bien d'accord ?
GABRIEL ATTAL
Je vous dis, on a pré-réservé des doses pour que tout le monde puisse avoir…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est pré-réservé, donc pas de pénurie.
GABRIEL ATTAL
Pour que tout le monde puisse avoir un vaccin.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, je suis prudent, je suis prudent, parce qu'on a connu les masques, on a connu les tests.
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire, nous aussi, Jean-Jacques BOURDIN, on est prudent, et c'est pour ça qu'on a pré-réservé auprès de différents laboratoires, et je suis prudent en vous disant que, évidemment, c'est conditionné au fait que ces laboratoires bénéficient d'une autorisation et d'une validation scientifique de leur vaccin, parce que s'il y a un point sur lequel on ne mégote pas, c'est la sécurité sanitaire, c'est le fait de laisser aller à leur terme tous les processus scientifiques de validation, pour être certain que lorsqu'on met un vaccin en circulation il est sûr et il est efficace.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, en espérant que le virus ne mutera pas.
GABRIEL ATTAL
Evidemment.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais que c'est une inquiétude partagée par le président de la République lui-même.
GABRIEL ATTAL
J'ai vu ce matin le président du Conseil scientifique, Monsieur DELFRAISSY, qui s'est exprimé….
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, que je reçois vendredi d'ailleurs.
GABRIEL ATTAL
Qui a indiqué que c'est évidemment un sujet qui est regardé aujourd'hui par les scientifiques, à ce stade il n'y a pas de mutation détectée, je crois, pour reprendre ses termes, de nature à mettre en danger la vaccination, mais qu'il faut rester vigilant évidemment, puisqu'on sait qu'une épidémie, qu'un virus, peut muter.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il était dans "Le Parisien" ce matin. Vous avez dit 15 millions de Français, donc au printemps, aucun Français de moins de 18 ans, pas d'enfants, pas d'adolescents, vaccinés.
GABRIEL ATTAL
Non, ça c'est pour des phases…
JEAN-JACQUES BOURDIN
On est bien d'accord. Est-ce que grâce au vaccin on pourra lever, d'ici quelques semaines, les mesures de confinement, les dernières mesures qui nous empêchent de vivre normalement ?
GABRIEL ATTAL
Non, là-dessus je crois qu'il faut être clair, transparent, avec les Français…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le vaccin ne changera rien quoi !
GABRIEL ATTAL
Je ne dis pas le vaccin ne changera rien, je dis on voit bien que ça va arriver progressivement, que dans le premier mois, en janvier, c'est 1 million de personnes, qu'ensuite ça va arriver progressivement, donc il ne faut pas considérer que l'arrivée de ce vaccin, même s'il arrive dans les derniers jours de décembre, comme vous l'évoquiez, sera de nature à ce qu'on puisse revivre normalement dans les semaines et même dans les tous prochains mois, évidemment. D'ailleurs, pour citer encore le président du Conseil scientifique, moi je me fie beaucoup à ce qu'il dit, puisqu'il fait autorité…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il ne s'est pas trompé d'ailleurs.
GABRIEL ATTAL
De par son expérience sur ce sujet-là, voilà…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il a été critiqué, mais il ne s'est pas trompé.
GABRIEL ATTAL
Lui il a indiqué très clairement que pendant plusieurs mois encore on va devoir vivre avec ce virus en circulation, et donc avec des restrictions, pour éviter que nos concitoyens soient contaminés.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les tests salivaires, c'est pour quand ?
GABRIEL ATTAL
C'est un sujet qui est encore en train d'être travaillé…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce que ça fait des semaines et des semaines que j'entends parler de ces tests salivaires, qui n'arrivent toujours pas.
GABRIEL ATTAL
Qui n'arrivent toujours pas, pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas encore de validation scientifique qui garantissent qu'ils sont fiables, et le pire serait de mettre en circulation et d'utiliser des tests qui laissent passer beaucoup de personnes contaminées en donnant un diagnostic négatif, alors qu'en réalité elles ont le virus. Donc, qu'est-ce qu'on a fait ? On a développé des cohortes pour tester les tests salivaires auprès de personnes qui réalisaient un test PCR classique en même temps…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et alors ?
GABRIEL ATTAL
Et pour l'instant je crois que ça n'était pas encore totalement encourageant pour le mettre en circulation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, pour l'instant pas de tests salivaires ?
GABRIEL ATTAL
Il y a deux types de tests salivaires. Il y a un test salivaire autotest, où vous vous testez un peu comme un test antigénique, de manière rapide, et puis il y a les tests salivaires, avec une plateforme PCR, donc là vous envoyez dans le laboratoire, sur la plateforme. Je crois que sur ce second test il y a des progrès intéressants qui sont faits, et que, potentiellement, dans les prochains temps, je ne préfère pas vous donner le calendrier, c'est des choses qui pourraient avancer. Sur les tests salivaires antigéniques, là je crois que la recherche n'est pas encore suffisamment aboutie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gabriel ATTAL, je suis testé, je suis positif, je suis isolé donc, est-ce que je serai accompagné financièrement ?
GABRIEL ATTAL
Accompagné financièrement ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Mon isolement, est-ce que je serai accompagné financièrement ?
GABRIEL ATTAL
Oui, vous n'aurez pas de perte de rémunération…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, je vous dis ça parce qu'il paraît que le gouvernement réfléchit à un accompagnement financier.
GABRIEL ATTAL
Oui, on travaille… enfin, on a un objectif qui est de renforcer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est vrai ou faux ?
GABRIEL ATTAL
On a un objectif qui est de renforcer l'efficacité des mesures d'isolement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas d'amende, on est bien d'accord, ça a été écarté.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En revanche un accompagnement financier.
GABRIEL ATTAL
Oui, ça fait partie des sujets sur lesquels on travaille pour être plus efficace. Quand une personne est diagnostiquée positive, on lui demande de s'isoler, évidemment il ne faut pas que ça lui coûte, il ne faut pas que ça l'entrave ensuite dans sa possibilité à travailler, donc il y a tout un tas de sujets à regarder, sur l'emploi, sur la rémunération…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura un accompagnement financier.
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas d'annonce à faire sur ce sujet aujourd'hui, mais ce que je peux vous dire c'est que, le président de la République avait annoncé qu'on reverrait, qu'on réactualiserait, notre stratégie "tester, alerter, protéger" à l'occasion de ce déconfinement, que c'est ce que fait le ministre de la Santé, et que des précisions…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas d'annonce aujourd'hui, néanmoins réflexion en cours.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et donc on se dirige vers un accompagnement financier.
GABRIEL ATTAL
Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. Attendez, un accompagnement financier ça veut dire que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas ce que vous avez dit, mais c'est ce qui se passera, vous le savez bien Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Ça veut dire qu'il ne faut pas que des Français, qui doivent s'isoler en raison d'un diagnostic positif, y perdent financièrement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura un accompagnement financier, puisqu'ils ne perdront pas financièrement, on est bien d'accord.
GABRIEL ATTAL
Tout comme aujourd'hui, quand vous vous isolez, on…
JEAN-JACQUES BOURDIN
11.500 nouveaux cas en France.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le nombre de décès 307, à l'hôpital ces dernières 24 heures. Couvre-feu à 20h00, depuis hier soir, le montant de l'amende de 135 euros, et s'il y a récidive ?
GABRIEL ATTAL
S'il y a récidive, je crois c'est 1 500 euros, c'est ça ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non.
GABRIEL ATTAL
Non ? Dites-moi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
200 euros, dans les 15 jours.
GABRIEL ATTAL
200 euros, et après ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans les 15 jours. Et après, si trois infractions dans les 30 jours ?
GABRIEL ATTAL
Après je crois qu'on arrive à 1 500.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non.
GABRIEL ATTAL
Dites-moi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
3 750 euros et 6 mois de prison, là il faut réviser Gabriel ATTAL, parce que nous, nous sommes à la merci de cela !
GABRIEL ATTAL
Bien sûr, tous les Français sont à la merci de cela.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tous les Français. La vente à emporter, interdite après 20h00 ou pas ?
GABRIEL ATTAL
La vente à emporter ne sera pas autorisée après 20h00, en revanche les restaurants pourront continuer à préparer des repas et à les vendre par livraison à domicile, puisque ce qui est autorisé après 20h00 c'est les déplacements notamment pour des motifs professionnels, et donc les personnes qui se déplacent après 20h00 pour des motifs professionnels, pour aller faire des livraisons à domicile, pourront continuer à le faire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que le 31 il est envisagé des barrages sur les routes, des contrôles de gendarmerie ou de police, comme en Lituanie d'ailleurs ?
GABRIEL ATTAL
Ce qui est certain c'est que, ce qui a été décidé c'est que le 31 il y aurait un renforcement, encore plus important, des contrôles, et donc des forces de l'ordre mobilisées pour réaliser les contrôles le 31 décembre au soir. Est-ce que ça se traduira par des barrages ? Je ne sais pas vous le dire, en tout cas il y aura plus de forces de l'ordre mobilisées pour faire des contrôles le 31 décembre, puisqu'on sait que certains pourraient être tentés d'organiser des soirées clandestines, et évidemment il ne faut pas que ça puisse avoir lieu.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Si mon enfant manque les cours demain et vendredi, avec mon accord bien sûr, est-ce qu'il sera sanctionné ?
GABRIEL ATTAL
Non, il ne sera pas sanctionné, vous faites là référence, et je pense que c'est important qu'on s'y arrête un instant, à l'avis qui a été remis par le Conseil scientifique hier, avant-hier. On a saisi le Conseil scientifique pour lui demander qu'est-ce qu'il recommandait autour des fêtes, il a répondu qu'il recommandait de réduire les contacts sociaux qu'on a, dans les 8 jours qui précèdent Noël, pour réduire le risque d'être contaminé. Contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là, je pense que c'est important de le dire, parce qu'il y a beaucoup de parents qui ont besoin que les choses soient claires et puissent être dites, contrairement à ce qui a été dit, cet avis du Conseil scientifique ne dit pas que c'est dangereux d'envoyer son enfant à l'école pour des raisons de contamination, il ne dit pas non plus qu'il recommande de ne pas scolariser ses enfants jeudi et vendredi, ce qu'il dit c'est que, il invite les Français, il leur recommande de réduire leurs contacts sociaux, qu'il peut y avoir des Français qui décident, avec toute la famille, d'aller au bout de ça et donc de s'isoler complètement, et que dans ces conditions on ne va pas pénaliser des familles dont les enfants n'iraient pas à l'école jeudi et vendredi. Ce qu'a précisé le ministre de l'Education c'est qu'il faut évidemment prévenir l'école, expliquer les choses, mais voilà, c'est une tolérance, pour qu'il n'y ait de sanction évidemment pour les enfants concernés, mais ce n'est pas une recommandation à ne pas aller à l'école jeudi et vendredi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Expliquez-moi, Gabriel ATTAL, est-il plus dangereux d'entrer dans un musée que dans un supermarché ?
GABRIEL ATTAL
Non, il n'est pas plus dangereux de rentrer dans un musée que dans un supermarché.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas plus ?
GABRIEL ATTAL
Non. Je ne crois pas en tout cas, il faut toujours faire attention et être prudent…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors pourquoi interdire l'entrée dans les musées, je ne parle pas des théâtres et cinémas, je parle des musées, pourquoi ?
GABRIEL ATTAL
J'entends cette question, et c'est vrai quand on juxtapose les choses, on se dit une galerie marchande, un musée, on circule dans les deux, debout, on n'est pas stationné assis à côté de la même personne…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des règles sanitaires peuvent être imposées dans les deux…
GABRIEL ATTAL
On a des protocoles sanitaires, on a des masques dans les deux, donc j'entends parfaitement l'incompréhension. Ce que je dis, Jean-Jacques BOURDIN, c'est que quand le président de la République s'est exprimé pour faire les annonces du début du mois de décembre, il a donné de la visibilité aux Français, parce que c'est ce qui était attendu, un cap et des étapes pour savoir ce qui allait pouvoir évoluer dans les prochains mois. Evidemment, ces étapes elles sont conditionnées à ce qu'on puisse maîtriser l'épidémie, et à ce qu'on arrive à des objectifs sanitaires qui ont été fixés, notamment pour l'étape du 15 décembre, à 5000 contaminations par jour. A cette étape du 15 décembre était prévue la réouverture des établissements culturels, si nous étions à ces 5 000 contaminations par jour, on est, vous l'avez dit à l'instant, sur un plateau autour de 10, 12 000, 15 000 contaminations…
JEAN-JACQUES BOURDIN
On est sur un plateau, oui.
GABRIEL ATTAL
Dans ces conditions, qu'est-ce qu'on nous aurait dit si on avait rouvert des établissements, qui devaient rouvrir si on était à 5 000 contaminations, alors qu'on n'y est pas ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est parce que vous aviez dit que vous n'ouvriez pas à 5 000 contaminations, que vous n'ouvrez pas les musées, si je comprends bien, c'est parce que vous l'aviez dit, ce n'est pas la réalité.
GABRIEL ATTAL
Mais parce qu'ils faisaient partie…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Puisque la réalité, il n'est pas plus dangereux d'aller au musée que d'aller dans une grande surface.
GABRIEL ATTAL
Justement, ce n'est pas ce que je vous ai dit, Jean-Jacques BOURDIN, ce que je vous ai dit c'est qu'on a procédé par étapes. Pourquoi ? Parce que quand vous ouvrez des lieux supplémentaires, qu'est-ce qui se passe, indépendamment de ce qui se passe dans le lieu en question et des protocoles sanitaires qui sont mis en place ? Vous avez plus de circulation, vous avez plus de brassage. Et je vais vous dire, moi je suis persuadé, que si on avait rouvert tout ce qu'on n'envisageait d'ouvrir si on était à 5000 contaminations par jour, alors qu'on n'y est pas, on nous poserait la question…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il ne s'agit pas d'ouvrir…
GABRIEL ATTAL
Qu'est-ce qui se passe autour de nous ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il s'agissait simplement d'ouvrir les musées, pas les théâtres, les cinémas ou les lieux clos, je parle des musées où l'on circule et où toutes les précautions sont prises.
GABRIEL ATTAL
J'entends très bien ce que vous dites, évidemment on souhaite pouvoir les rouvrir au plus vite, comme les cinémas, comme les théâtres, mais il faut regarder ce qui se passe autour de nous. Nous, ce qui se passe, c'est que l'épidémie, la situation ne s'améliore plus, on est à un plateau autour de 10, 15 000 contaminations, chez nos voisins ça repart à la hausse, et qu'est-ce qui se passe ? Eux ils sont plutôt à se poser la question, voire même à décider, de fermer des établissements supplémentaires, en Allemagne, à partir d'aujourd'hui je crois, il y a un confinement, aux Pays-Bas ils viennent de décider un confinement, vous avez des fermetures nouvelles qui sont annoncées chez la plupart de nos voisins, les lieux culturels, y compris les musées, sont fermés chez la plupart de nos voisins, Jean-Jacques BOURDIN. Donc, je veux dire, j'entends les questions qui sont posées, moi je vais vous dire, face à une épidémie on doit prendre des mesures qui parfois, je le sais, ne sont pas toujours cohérentes, et quand on juxtapose des choses on peut ne pas comprendre, mais je vais vous dire on est tous logés à la même enseigne, dans le monde, sur ce sujet-là, on fait du mieux qu'on peut, au mieux, pour lutter contre cette épidémie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gabriel ATTAL, un référendum en France dans l'année 2021, avant la fin du quinquennat, peut-être, peut-être un référendum, il s'agit d'inscrire dans l'article 1 de la Constitution la préservation de la biodiversité et de l'environnement, la lutte contre le dérèglement climatique, il va falloir que le Parlement s'empare de la question, que le Parlement vote oui et un référendum sera donc organisé, on est bien d'accord ?
GABRIEL ATTAL
Que le Parlement adopte un projet de loi, dans les mêmes termes, pour qu'il puisse être proposé aux Français par référendum.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà, pour qu'il puisse être proposé aux Français. Il sera proposé quand, aux Français ?
GABRIEL ATTAL
Déjà il faut le texte soit adopté par le Parlement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais s'il est adopté, il est proposé quand ?
GABRIEL ATTAL
Je pense assez vite ensuite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Assez vite, c'est-à-dire ?
GABRIEL ATTAL
Il y a des délais d'organisation, mais je ne peux pas annoncer un calendrier alors que le projet de loi n'a même pas encore été transmis au Parlement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non, mais d'accord, mais quoi, adossé aux régionales ?
GABRIEL ATTAL
Honnêtement, je ne peux pas vous annoncer de calendrier puisque…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, vous ne pouvez pas me l'annoncer.
GABRIEL ATTAL
Mais par contre ce que je vais vous dire c'est que le projet de loi sur cette révision constitutionnelle sera transmis en même temps que sera transmis le projet de loi sur les mesures de la Convention citoyenne pour le climat.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc fin janvier.
GABRIEL ATTAL
C'est-à-dire au début de l'année 2021. Ensuite, le Parlement débattra de ce texte, vous savez que ça peut prendre un certain temps, en plus quand on est sur une révision constitutionnelle il n'y a pas de limitation de temps pour la discussion, etc., et donc, ensuite, une fois que ça aurait été adopté dans les mêmes termes par les deux chambres, ce que je souhaite, ce qui n'est pas fait quand je regarde certaines déclarations dans la presse de responsables politiques, eh bien on pourra le proposer par référendum.
JEAN-JACQUES BOURDIN
De droite notamment, qui sont contre.
GABRIEL ATTAL
Eh ben oui, mais vous savez, moi je me rends compte que les Républicains ils ont un problème avec la lutte contre le réchauffement climatique, ils ne sont pas au clair sur ce sujet-là, la maison brûle et LR regarde ailleurs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, ils ne sont pas au clair, mais est-ce que le président de la République, lui, est au clair sur ce sujet-là, parce que s'il y a référendum et que le nom l'emporte, est-ce qu'il pourra se présenter à la présidentielle, franchement ?
GABRIEL ATTAL
Mais vous savez cette proposition de modification de la constitution et de son article premier d'où elle vient ? Elle vient d'une convention citoyenne pour le climat et d'ailleurs je pense que c'est bien de le rappeler, 150 citoyens tirés au sort, monsieur madame tout le monde...
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est une reprise donc d'une proposition de la convention.
GABRIEL ATTAL
Oui mais je pense que c'est important de rappeler que c'est une innovation démocratique et que c'est un progrès. On a 150 citoyens tirés au sort qui n'étaient pas engagés spécifiquement, qui n'avaient pas de compétence spécifique sur les questions de l'environnement, qui ont travaillé ensemble, qui avaient des avis très différents sur ces questions et qui ont convergé. Et donc ça montre quoi ? Ca montre qu'on peut associer davantage les citoyens à la décision, on le fait et ça montre qu'il est possible en France de se rassembler autour de ces questions d'environnement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour ou contre Emmanuel MACRON, est-ce que le référendum ce ne sera pas ça ?
GABRIEL ATTAL
Mais non moi je ne crois pas, ce référendum, c'est êtes-vous pour ou contre inscrire la protection de l'environnement, la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique dans l'article premier de la Constitution ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que c'est un tremplin, je repose la question autrement, pour la présidentielle de 2022 ?
GABRIEL ATTAL
Non Jean-Jacques BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un calcul politicien.
GABRIEL ATTAL
Mais non c'est un sujet beaucoup trop important pour qu'il puisse faire l'objet d'un calcul politicien. Vous savez, on est extrêmement engagé sur cette question de l'environnement. D'ailleurs j'entends parfois des critiques qui disent qu'on ne va pas assez loin, aucun gouvernement n'a été aussi loin que nous allons sur cette question de l'environnement. On a annoncé dès 2017 qu'en 2022 on aurait fermé l'intégralité de nos centrales à charbon en France, quand on regarde en Allemagne, c'est beaucoup plus tard. On a adopté une loi dès 2017 pour interdire la recherche et l'exploitation d'hydrocarbure sur notre sol, je crois qu'on est un des premiers pays au monde à le faire et on veut continuer cette action, y compris de la manière la plus symbolique qu'il soit comme le proposent les citoyens avec cette inscription dans la Constitution, ça me semble beaucoup plus important qu'un calcul politique. Les calculs politiques c'est plutôt ceux qui ont réclamé pendant très longtemps cette modification, aujourd'hui la combattent ou qui aujourd'hui la combattent parce qu'ils n'osent pas assumer qu'ils sont contre des mesures qui visent à lutter contre le réchauffement climatique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gabriel ATTAL, j'ai une dernière question, calcul politique ou pas, Michel RUBIROLA démissionne à Marseille, remplacée par son premier adjoint, est-ce que les électeurs sont trompés ?
GABRIEL ATTAL
Moi, je suis porte-parole du Gouvernement, je ne veux pas me mettre à m'immiscer dans des…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des quoi ?
GABRIEL ATTAL
Dans une situation interne à la majorité municipale à Marseille. Voilà je n'ai pas de leçon à donner, la seule chose que je dirais parce que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas de commentaire à faire.
GABRIEL ATTAL
La seule chose que je dirais puisque j'ai entendu madame RUBIROLA avait des soucis de santé, c'est évidemment que je lui souhaite que ça aille mieux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Gabriel ATTAL d'être venu nous voir ce matin.
GABRIEL ATTAL
Merci.
Source : service d'information du Gouvernement, le 17 décembre 2020