Entretien de M. Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, avec Radio Classique le 16 mars 2021, sur la suspension temporaire de la vaccination contre le coronavirus par le vaccin d'AstraZeneca et la politique vaccinale de l'Union européenne.

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Média : Radio Classique

Texte intégral

Q - Pourquoi le Président de la République a-t-il dit le lundi exactement le contraire de ce que le Premier ministre avait dit, le dimanche ?

R - Ce n'est pas une question de positions politiques, il y a eu des éléments scientifiques et sanitaires nouveaux. Cette crise, vous savez, cela fait un an, tout le monde est un peu épuisé, mais il faut garder une boussole, et sur les questions de santé, les questions de vaccins, les critères doivent être l'information scientifique et la transparence scientifique.

Ce qui s'est passé, pour être le plus clair possible, c'est que dans la journée de lundi, il y a eu, sur la base d'un avis de l'autorité sanitaire allemande, une décision de notre voisin allemand, parce que quelques cas suspects, pas alarmants, mais quelques cas suspects, ont abouti à l'application d'un principe de précaution en Allemagne. Et notre autorité nationale, l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament, en lien avec le ministère de la santé, a aussi recommandé sur cette base, par précaution, de manière instantanée et temporaire cette suspension. C'est une mesure de précaution, c'est une mesure qui a été coordonnée, ce serait honnêtement excessif, mais qui a été en quelque sorte répandue en Europe dans plus de dix pays aujourd'hui, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne. Et la France a appliqué aussi cette mesure de précaution en attendant...

Q - Et cela a commencé à Vienne, il y a eu d'autres, tous les pays du Nord etc... Donc, on a l'impression que, finalement, Macron, dès que cela se passe en Allemagne, tout d'un coup, il suit.

R - Non.

Q - Le Président de la République Emmanuel Macron, pardonnez-moi d'avoir été familier.

R - Il faut être clair, il s'est passé des faits nouveaux : c'est que les autorités allemandes ont eu des cas recensés dans leur pays et que notre agence nationale de sécurité du médicament...

Q - Oui, je sais, vous venez de le dire.

R - Non, mais c'est très important parce que je crois que l'on confond un peu les choses, si vous me permettez. Sur des décisions comme le couvre-feu, le confinement, etc... il y a des paramètres scientifiques ; et puis, il y a d'autres paramètres psychologiques, sociaux, etc... Et c'est le politique qui doit prendre une décision politique. Sur les questions qui sont vraiment liées à la santé, je pense aux vaccins, on a une boussole, parfois c'est compliqué à suivre, je l'entends aussi, je le vis comme citoyen, mais c'est de suivre les avis scientifiques et les recommandations scientifiques.

Q - Par exemple, Alain Fischer, pardonnez-moi de vous interrompre parce qu'il faut que l'on traite tous les sujets. Alain Fischer qui est un peu Monsieur Vaccin, qui est la caution scientifique du gouvernement, enfin une des cautions scientifiques du gouvernement, a dit, il y a encore quelques heures : ce n'est pas un vaccin de seconde zone.

R - Mais il a raison, j'espère que l'on va pouvoir reprendre la vaccination. Moi je ne vais pas donner un avis scientifique...

Q - Jeudi donc ?

R - Alors, voilà, j'explique ce qui va se passer. Vous l'avez vu vous-même dans d'autres circonstances sur l'espacement entre les injections, etc... les scientifiques eux-mêmes ont parfois des avis différents, d'un pays à l'autre, c'est ainsi. Mais nous, nous avons fait un choix qui est clair, nous avons une haute autorité de santé, une agence nationale, quand elles nous disent attention, nous suivons la recommandation, je crois que c'est mieux. Imaginez la défiance qu'il y aurait aujourd'hui si d'autres pays avaient pris cette mesure, les plus proches de nous, Allemagne, Italie, Espagne, et si notre autorité de santé avait dit cela et que l'on n'ait pas appliqué la mesure de précaution, je crois que la défiance serait bien pire encore. Maintenant, jeudi...

Q - Mais vous savez très bien que, enfin pardonnez-moi, mais je ne suis pas médecin. Donc, il faut être prudent et surtout modeste. Le cas du nombre de thromboses rapporté au nombre de vaccinations qui ont eu lieu est extraordinairement faible. Vous prenez du Paracétamol ou du Doliprane ce matin...

R - Mais j'entends comme vous...

Q - Vous avez des risques.

R - ... le caractère limité des risques etc., j'espère que c'est bien le cas, d'ailleurs. Mais il y a un certain nombre de processus scientifiques. Peut-être, mais c'est un débat qu'il faudra avoir je pense après la crise, peut-être qu'en Europe on a trop de précautions. Mais c'est le modèle qu'on a choisi pour l'instant, il ne faut pas en changer au milieu de la crise et suivre les avis scientifiques. Et j'insiste, jeudi, puisque nous avons une boussole européenne, jeudi, il y a une agence européenne des médicaments qui va faire exactement ce que vous dites, c'est-à-dire l'analyse approfondie : avantage et risque.

Q - C'est déjà ce qui a été dit.

R - Eh bien, elle l'a déjà dit, elle a donné une indication, elle a dit qu'il lui semblait important de continuer la campagne de vaccination mais elle veut nous rendre un avis formel, européen, commun, jeudi, et sur cette base...

Q - Et à ce moment-là, on repart ? Ce matin, vous nous dites : si jamais la décision est prise par, justement, les autorités européennes en matière de médecine, donc jeudi on repart ?

R - Absolument, c'est une mesure de précaution temporaire aujourd'hui, on attend l'avis scientifique jeudi, et on suit l'avis scientifique européen commun, tous les pays européens...

Q - Autre question ce matin. Vous ne considérez pas, comme responsable politique, que la crédibilité des politiques avec des gens qui ont dit tout, enfin, et son contraire, même s'il y a des justifications scientifiques, que la machine de la crédibilité politique n'est pas cassée ? Et surtout, le moral des médecins, le moral des infirmiers, ceux qui devaient passer à la vaccination, à partir d'hier. Tout à l'heure, j'ai regardé le site Doctissimo pour voir un peu ce qui se passait : les gens posent des questions. Alors je ne dis pas qu'elles sont surréalistes, parce que je comprends leur inquiétude, mais ils ont tous l'impression qu'ils vont avoir une embolie pulmonaire...

R - Vous savez, je vis cela aussi comme citoyen depuis un an, je ne suis pas médecin, je me pose des questions aussi. J'ai une mère infirmière, un frère médecin, donc je comprends parfaitement, j'en ai discuté encore avec mon frère, hier soir, les inquiétudes. Mais il faut avoir dans ces moments... Est-ce qu'on gère cette crise, si je puis dire, sous le feu des projecteurs et en information continue ? C'est aussi ce que l'on doit comme transparence aux Français. C'est plus difficile, et il y aura d'autres épisodes compliqués et difficiles ; il ne faut pas le cacher.

La campagne de vaccination va durer plusieurs mois, mais il faut avoir une boussole. Cette boussole, c'est quand il y a une alerte scientifique recommandée par les scientifiques, on suit. Précaution temporaire, encore une fois on peut avoir ce débat sur trop de précautions ou pas, mais précaution temporaire, et ensuite, un avis européen éclairé documenté jeudi. Je sais que si cet avis est positif, nous continuons la campagne de vaccination, nous reprendrons partout en Europe. Et je voulais vous dire, c'est ce que j'espère.

Q - Il a été vacciné, le Président de la République ?

R - Pas à ma connaissance, mais ce n'est pas à moi de connaître sa situation médicale.

Q - Une des bonnes choses qu'il pourrait faire actuellement, puisque la défiance, c'est considérable, on a vu Véran. Et s'il se faisait vacciner par AstraZeneca, cela aurait quand même un impact sur l'opinion, puisque c'est plutôt de son âge, il est en dessous de 65 ans. Cela aurait quand même une conséquence importante.

R - Ecoutez, ce n'est pas à moi de dire ou de connaitre sa situation de santé. Il y a des règles et si là aujourd'hui - l'âge du Président de la République est connu, il est dans sa quarantaine, début de sa quarantaine -, à ma connaissance mais, après il y a peut-être d'autres éléments, il n'a pas....

Q - Il y a des symboles quand on est Président de la République.

R - Oui, mais je ne crois pas...

Q - Ce n'est pas un privilège de prouver aux Français qu'il n'y a pas de danger.

Q - Vous savez comme moi, Guillaume Durand, qu'il y aurait tous les avis sur ce sujet, je ne crois pas que ce serait unanime, bon. Mais je crois qu'il faut respecter ces processus, ces règles : avis scientifiques sur les questions scientifiques, sinon on a des débats surréalistes sur le vaccin chinois, russe, etc... Avis scientifiques sur les sujets scientifiques, européen, jeudi, et j'espère qu'on repart, parce que l'on aura fait toute la lumière et toute la transparence sur ce dossier.

Q - L'Europe justement, beaucoup de gens - vous le savez Clément Beaune puisque vous êtes ministre des affaires européennes - considèrent que nous, les Européens, nous nous sommes fait avoir par rapport aux Anglais, aux Israéliens, qui sont évidemment hors du système, parce que l'on a voulu négocier pour avoir des tarifs avec AstraZeneca. Ils nous en avaient promis 300 millions de doses, on est à 110 millions, ils ne savent pas très bien s'ils vont pouvoir fournir. Or c'est le coeur - cette molécule, ce vaccin - c'est le coeur de la politique vaccinale en France. C'est un des aspects extrêmement importants. Donc question : ce matin, à 8h23, est-ce que l'on ne s'est pas totalement fait avoir, non pas par Oxford et ses chercheurs, mais par ce laboratoire suédois ?

R - Non, et j'insiste aussi...

Q - Mais est-ce que vous avez tapé du poing sur la table leur disant...

R - Oui, bien sûr, je vais expliquer la stratégie européenne parce que c'est très important. On le voit bien, on ne peut pas le cacher, il y a des difficultés dans cette campagne de vaccination. Il faut dire aussi que il y a encore quelques mois, on n'imaginait pas que cette campagne serait malgré tout possible dès à présent. Mais il y a une impatience, on l'a dit, on est un an après le début de tout cela. Donc tout le monde est épuisé, en a ras-le-bol.

Ce qui s'est passé c'est que nous avons plusieurs contrats avec plusieurs laboratoires. Donc non, il ne faut pas dire que AstraZeneca c'est l'alpha et l'oméga de notre campagne de vaccination. C'est un paramètre important, on espère bien l'utiliser, quand scientifiquement cela sera conforté, et avoir plus de livraisons. Mais on a aussi d'autres doses qui arrivent, je pense notamment à Pfizer-BioNTech qui est aujourd'hui encore le plus important dans notre campagne de vaccination. Donc il ne faut pas non plus mettre un effet de loupe trop important sur AstraZeneca. Il y a eu des retards.

Q - Oui, mais est-ce que vous leur avez dit, vous et vos collègues européens, parce que, visiblement, le PDG d'AstraZeneca avait l'air de dire : oui, dans le contrat, il n'était pas prévu qu'on ait les vaccins. Est-ce que vous leur avez dit quelque chose, vous, les Européens, est-ce que vous avez été formels en leur disant : respectez votre contrat ?

R - Absolument.

Q - Vous pouvez le dire ce matin ?

R - On peut le dire ce matin. Il y a des inquiétudes, et plus que cela, sans doute un certain nombre de coups de canif dans le contrat. Et donc l'Europe ne sera pas une forme de Bisounours sympathique qui donne de l'argent et n'attend rien en retour. Nous défendrons nos intérêts. Mais il y a deux choses qu'il faut préciser.

Q - Mais comment ? Ce point est très important parce que c'est la crédibilité européenne qui est en jeu.

R - Absolument.

Q - C'est-à-dire, vous leur avez demandé, puisqu'il y a un contrat, vous dites : il y a des coups de canif...

R - Tous les jours.

Q - D'accord, mais c'est quoi la menace, c'est : vous interrompez, c'est : vous leur demandez des pénalités, qu'est-ce que vous leur avez demandé ?

R - Cela a été évoqué par le commissaire européen Thierry Breton qui pilote cela pour le niveau européen, il peut y avoir des recours juridiques, etc. Mais il faut être clair, on ne l'exclut pas, mais il faut être clair, aujourd'hui, il faut mettre la pression. On est plus fort d'ailleurs pour mettre la pression globalement, en européen, que si la France le faisait toute seule, ou l'Allemagne toute seule, ou d'autres pays. Et il y a, avant les recours judiciaires, la pression, si je puis dire, politique ou même du conseil d'administration en interne à l'entreprise. Pourquoi j'insiste là-dessus ? Ce n'est pas par naïveté, s'il faut faire des recours juridiques, on les fera, mais cela met du temps. Aujourd'hui, on voit bien l'urgence qu'il y a, c'est de produire, produire et produire. Donc, notre obsession, avec le gouvernement, avec le commissaire européen, c'est de produire plus, pour AstraZeneca comme pour le reste. Et c'est aussi de dire : respectez les contrats, respectez les livraisons. Il y a trois choses que l'on fait : encourager la production, et là, il faut le faire avec les labos, pas contre les labos, avec les labos. On a toute une série de solutions innovantes pour produire plus, plus vite, en Europe. Vous savez qu'il y a eu par exemple un contrat entre Sanofi et Pfizer, entre Sanofi et Johnson & Johnson, pour qu'ils produisent le vaccin du concurrent - ce qui n'est quand même pas banal -, mais pour se mobiliser tous, à partir des prochains mois, et produire davantage en Europe.

Q - Si j'étais Jean-Luc Mélenchon, je vous dirais : transformez cela en bien commun et le problème ne se posera plus.

R - Très bien, mais on peut...

Q - Répondez-lui ce matin.

R - Mais je lui réponds très clairement : on peut transformer en bien commun et dire, il n'y a plus de brevet, il n'y a plus tout ça. Le problème, c'est la production. M. Mélenchon, en nationalisant par un décret le vaccin, il ne va pas faire sortir des flacons des usines. Donc, le sujet, c'est la production. Il faut le faire avec les labos, pressions et encouragements à la production. D'ici la fin de l'année, en Europe, nous produirons entre deux et trois milliards de doses annuelles, c'est le rythme de production que nous visons. Nous serons le premier producteur de vaccins au monde, avec les Etats-Unis.

Et puis, puisqu'il y a des retards sur Astra, pour être très clair, on défendra nos intérêts, y compris juridiquement s'il le faut...

Q - Ça, c'est une certitude encore une fois ce matin ?

R - On défendra nos intérêts par tous les moyens possibles.

Q - Donc judiciaires ?

R - Si besoin, si besoin.

Q - S'ils ne respectent pas leur contrat.

R - En dernier recours oui, en dernier recours, oui, parce que des contrats doivent être respectés.

Q - Mais est-ce qu'il était flou le contrat en termes de livraisons ?

R - Non, alors il faut être très clair, il y a eu des débats...

Q - C'est pour ça, il faut être transparent, ce matin, parce qu'autrement les gens...

R - Je suis très transparent. Il n'y a qu'en Europe que l'on a commencé, même si c'est peut-être imparfait, on encourage à aller plus loin, il n'y a qu'en Europe que l'on a publié les contrats des laboratoires. Donc je veux bien qu'on nous accuse de tout, en Europe, que l'on s'auto-flagelle, mais on a été transparent sur les prix, on a - grâce à la pression parfois du Parlement européen -, les contrats ont commencé à être diffusés. Moi, je souhaiterais qu'ils soient d'ailleurs plus transparents, c'est-à-dire que plus d'informations soient disponibles. J'ai même dit qu'il fallait évaluer ces contrats.

Mais aujourd'hui, l'urgence collective, c'est de produire. Et les retards que l'on a sur AstraZeneca, on va mettre la pression, on va contrôler les exportations, contrôler les exportations en Europe. C'est un mécanisme que la France a demandé. Et puis, on va essayer d'avoir des bonnes nouvelles, j'insiste là-dessus, des bonnes nouvelles avec d'autres laboratoires. On a eu la semaine dernière quatre millions de doses supplémentaires signées avec Pfizer-BioNTech. On continue de travailler, il ne s'agit pas simplement de s'apitoyer et de regretter ou de mettre la pression, on le fait aussi. Il s'agit d'essayer de tenir nos objectifs de livraison de 300 millions de doses au niveau européen au deuxième trimestre. Je pense qu'on peut y arriver parce que nous renforcerons aussi la production d'autres acteurs notamment Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson.

Q - Vous connaissez mon côté taquin, c'est vrai que ça serait bizarre de juxtaposer les phrases du Premier ministre dans Twitch hier et celles qu'il va prononcer ce soir sur BFM TV, où il va être obligé de dire le contraire de ce qu'il a dit, donc, 48 heures avant. Mais n'insistons pas parce que c'est un jeu qui est évidemment assez facile.

R - Moi, je ne rentrerais pas là-dedans. La question, c'est l'avis scientifique.

Q - D'accord. Question : est-ce que vous pensez qu'on va, pour les régions sous tension et qui sont obligées d'exporter leurs malades, reconfiner ?

R - Ecoutez, cela, ce n'est pas à moi de le dire. Je ne veux pas justement ajouter des pronostics.

Q - Vous êtes membre du gouvernement, vous faites partie...

R - Oui mais je ne suis pas ministre de la santé et les décisions collectives seront prises dans les jours qui viennent, comme le Président de la République l'a dit, en Conseil de défense, et s'il y en a besoin...

Q - Mais ça vous paraît probable ?

R - Je ne sais pas, honnêtement je ne sais pas, et je ne veux pas jouer avec ça.

Q - Non mais il y a quelques instants, vous venez de... je suis désolé, je ne suis pas désolé, d'ailleurs c'est mon boulot.

R - Ne soyez pas désolé.

Q - Oui, c'est mon boulot. Vous venez de dire : nous ce qui est important, c'est justement de tenir compte de ce qui est proposé par les scientifiques, donc tous les profs de médecine vous disent...

R - Non pardon Guillaume Durand, j'ai dit exactement, pour être précis - j'insiste parce que c'est important -, sur les questions sanitaires, est-ce qu'on vaccine ou pas ? Est-ce que tel vaccin est dangereux ou pas ? On suit strictement les avis scientifiques, peut-être trop strictement, on suit strictement les avis scientifiques.

Q - Là, c'est différent.

R - Oui, parce que le confinement ou le couvre-feu...

Q - C'est psychologique, c'est social...

R - Ce n'est pas une mesure, je suis désolé, ce n'est pas une prescription médicale.

Q - C'est vrai.

R - Donc, il y a des avis médicaux, cela fait évidemment partie - moi je ne suis pas ministre de la santé, je ne suis pas Premier ministre, ni Président -, cela fait évidemment partie des paramètres, évidemment, le premier des paramètres d'ailleurs, qui est regardé par le gouvernement, par le ministre de la santé. Et on regarde d'autres choses. Si le Président de la République avait suivi, sans aucune question, de manière mécanique les avis scientifiques, au début de l'année, on serait aujourd'hui tous confinés.

Q - On se souvient du fameux week-end où Delfraissy est allé à BFM TV, c'était un dimanche soir, il a dit qu'il fallait reconfiner, le lundi le Président de la République a dit le contraire.

R - Chacun à sa place, les scientifiques qui donnent un avis. Je préfère, d'ailleurs, qu'ils le donnent au Président de la République sur une table ou dans l'intimité d'une réunion que sur les ondes. Ce n'est pas leur boulot. Et ensuite le politique explique ce qui s'est passé et décide. C'est cela qui va se passer.

Q - Clément Beaune était l'invité politique de la matinale, ministre des affaires européennes. Il y a beaucoup de sujets que nous aurions pu aborder, la situation en Allemagne qui est compliquée sur le plan politique, le voyage que vous avez fait en Pologne pour défendre, justement, les minorités LGBT, à la rencontre des associations, mais vous savez que l'essentiel de l'interrogation des Français ce matin, tourne autour de cette décision qui a donc été prise, avec réponse donc de l'Autorité européenne de santé, donc qui aura lieu jeudi. Merci, Clément Beaune, bonne journée à vous.

R - Merci à vous.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 mars 2021