Extraits d'un entretien de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au tourisme, aux Français de l'étranger et à la francophonie, avec France Bleu Corse RCFM le 27 avril 2021, sur le tourisme face à l'épidémie de Covid-19.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'Etat au tourisme, aux Français de l'étranger et à la francophonie

Circonstance : Déplacement en Corse

Média : France Bleu

Texte intégral

Q - Jean-Baptiste Lemoyne, bonjour, merci d'être avec nous depuis nos studios d'Ajaccio.

R - Bonjour.

Q - Il y a un an, vous faisiez part de votre détermination à aider la Corse à surmonter la crise sanitaire que nous traversons. Quand on parle d'un territoire, disiez-vous, où un tiers de l'économie est généré par le tourisme, il est vrai qu'il faut sûrement aller au-delà du dispositif de droit commun, sauf qu'un an après, Jean-Baptiste Lemoyne, beaucoup de professionnels du secteur touristique affirment ne pas avoir vu la couleur de ces aides spécifiques, de ces actions. Que leur répondez-vous ?

R - Justement, je suis là, ce matin, pour mettre en place, mettre en route, cette feuille de route territoriale qui était co-construite avec la collectivité et qui va permettre de mettre des moyens additionnels pour le rebond, la relance, la reprise, sur ce magnifique territoire. Et je veux dire que, depuis un an, l'Etat est là, aux côtés des professionnels. Quelques chiffres, parce que vous savez que les déclarations d'amour, c'est facile mais les preuves d'amour c'est mieux : on en est à 450 millions d'euros qui ont été mis en place en dispositif de soutien divers et variés au profit du secteur du tourisme en Corse. Donc, je crois que cela résume cet engagement.

Q - Et quels sont ces moyens additifs que vous avez annoncés, que vous allez annoncer ce matin ?

R - On a fait un travail spécifique à la Corse, comme d'ailleurs on l'a conduit par exemple sur Lourdes qui est la deuxième ville hôtelière de France et qui a une spécificité, également, et, là aussi, on est sur des montants qui sont assez similaires, autour d'une vingtaine de millions d'euros, 24 pour être précis, qui permettent à la fois de travailler sur des mesures de subventions aux PME touristiques afin de les aider à investir, à se numériser, etc. Egalement des mesures, là aussi, pour cinq millions d'euros, permettant d'aller sur des dispositifs de tourisme durable, qu'il s'agisse des hôteliers, des restaurateurs, qu'il s'agisse des territoires qui veulent aller vers ce qu'on appelle le slow tourism, le tourisme doux, si je puis dire. Et puis, aussi, de la promotion, et je veux dire que c'est une conviction partagée par les services de l'Etat, partagée par la collectivité, par l'ATC, puisque chacun contribue à cette ambition et à ces nouvelles mesures.

Q - Là, vous parlez des moyens additifs, ce sont donc 24 millions d'euros, mais il y a le dispositif de droit commun, le plus important, vous l'avez dit. Quand il y aura la reprise, ce dispositif "quoi qu'il en coûte" sera débranché. Comment va se faire ce débranchement, de manière progressive ?

R - Oui, de manière très progressive, parce que cela fait plus d'un an que l'on met le paquet pour faire en sorte que les entreprises touristiques qui ont été les premières impactées, puissent passer le cap, ce n'est pas pour, d'un coup d'un seul, tout arrêter et les précipiter vers la faillite. On sait que la reprise va être aussi progressive. J'ai bon espoir pour la saison estivale, et j'ai bon espoir pour la Corse, naturellement. Mais il est important de continuer un certain nombre de dispositifs, je pense au fonds de solidarité, aux exonérations, l'activité partielle prise en charge, etc., et que petit à petit, au fur et à mesure que les jauges baissent et que le chiffre d'affaire revient, à ce moment-là, tout cela puisse atteindre un équilibre.

Q - Alors, puisque nous parlons de reprise, Emmanuel Macron annonce qu'en mai, les bars, les restaurants, pourront rouvrir progressivement, que la limite des dix kilomètres sera levée. Vous pensez que la saison touristique 2021, en tout cas l'été, ressemblera à ce que nous connaissions avant le Covid-19 ?

R - Il y a quand même un avant et un après. Aujourd'hui, le voyageur, le touriste, demande une réassurance sanitaire. D'ailleurs, les professionnels ne s'y sont pas trompés, ils ont mis en place des protocoles très sérieux, je veux leur rendre hommage, parce qu'on a bien travaillé avec toutes les fédérations professionnelles, tous les secteurs. Et c'est cela qui va permettre la reprise dans des conditions de sécurité sanitaire maximale. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a une envie très forte de s'aérer, de s'oxygéner, de pouvoir à nouveau se retrouver en famille, entre amis, et c'est sûr que la Corse offre énormément de possibilités. C'est un joyau des destinations et je suis persuadé que l'été sera un grand succès et un grand succès corse.

Q - Et le pass sanitaire, le green pass, cela sera la règle pour voyager ?

R - Alors soyons clairs, il ne s'agit pas de passeport vaccinal, parfois on entend ce mot.

Q - Passeport sanitaire.

R - Le certificat sanitaire que l'on travaille au niveau européen, c'est en fait, finalement ,l'application "Tous Anti-Covid" améliorée, si je puis dire, qui vous permet de télécharger soit votre test PCR négatif, soit votre certificat de vaccination, soit le fait que vous êtes immunisé parce que vous avez été atteint par la maladie et que vous êtes rétabli. Donc, on est là dans une application pour faciliter la mobilité, encore une fois, et c'est important pour, là aussi, redonner de la confiance. Après, les conditions sanitaires qui seront exigées pour circuler, vous le savez, elles ne sont pas encore déterminées pour l'été, il faut voir comment se passent les prochaines semaines. On s'adapte à chaque fois, on ajuste les dispositifs. Ce qui est sûr, c'est qu'on fera tout pour ménager la situation sanitaire et éviter de replonger dans une situation qu'on ne voudrait pas parce qu'elle voudrait dire encore de nouvelles restrictions. Donc, on rouvre progressivement, on y va pas à pas, pour s'assurer que l'on va dans la bonne direction.

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source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 avril 2021