Texte intégral
NICOLAS CROZEL
Bonjour à vous Sophie CLUZEL.
SOPHIE CLUZEL
Bonjour.
NICOLAS CROZEL
Merci d'être en direct sur France Bleu Isère ce matin, avant de venir demain en Isère à Grenoble visiter des sites de recherche de pointe d'innovation : le CEA, Clinatec. En quoi vous pouvez vous appuyer, vous, sur ces recherches, sur l'innovation technologique pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap, et peut-être aussi leur insertion dans la vie professionnelle ?
SOPHIE CLUZEL
La technologie au service de l'autonomie, voilà ce donc sur lequel nous travaillons : rendre de l'autonomie aux personnes handicapées, moteur lourd, en développant une interface cerveau/machine qui implantée permettra de retrouver la mobilité. Est-ce que ça ce n'est pas un sujet majeur de société, de pouvoir tout simplement redonner non seulement de l'espoir mais de l'autonomie grâce à la technologie innovante ?
NICOLAS CROZEL
De l'autonomie avec peut être aussi des exosquelettes qui prennent le relais de ces corps qui ne peuvent malheureusement pas bouger. Alors il y a un horizon très lointain. Ça peut faire un peu rêver, faire un peu peur aussi ce genre d'innovation.
SOPHIE CLUZEL
Non. Peur, absolument pas.
NICOLAS CROZEL
D'accord.
SOPHIE CLUZEL
Je crois que les personnes handicapées ont hâte de pouvoir bénéficier de la technologie. Alors les exosquelettes, ils existent déjà : ceux qui sont adaptés à la personne et que c'est elle-même qui, grâce à cet appui, à ce rebond permet d'avoir de la motricité. Mais là on va beaucoup plus loin puisqu'on se sert justement de notre cerveau pour pouvoir commander ces membres qui malheureusement ne fonctionnent plus. Alors bien sûr, c'est un horizon un peu lointain mais nous avons d'autres applications qui peuvent servir beaucoup plus rapidement. Donc il est très important de mettre en exergue cette recherche et cette application directe pour le confort et rendre justement cette mobilité aux personnes.
NICOLAS CROZEL
Cet espoir aussi. Alors ça, ce sera l'objet de votre visite demain sur le centre Clinatec qui est spécifique là-dessus, mais vous irez aussi demain au Commissariat à l'énergie atomique, le CEA, pour évoquer là notamment l'inclusion des personnes qui souffrent de troubles de l'autisme. Le président MACRON était d'ailleurs sur ce sujet en Isère il y a quelques semaines à peine, moins d'un mois, pour évoquer la prévention et la détection notamment dès le plus jeune âge. Vous votre sujet, c'est celui de la vie active. Comment on fait pour justement essayer d'inclure au maximum dans la vie active et dans l'emploi les personnes autistes ?
SOPHIE CLUZEL
Oui, en effet avec le président de la République nous avons mis un focus sur l'intervention précoce, et maintenant dans la stratégie autisme il y a aussi des adultes bien sûr et l'accès à l'emploi. C'est déterminant justement pour se structurer pour tout le monde - pour tout le monde - l'accès à l'emploi. Et là, nous devons travailler sur l'accompagnement, ce qu'on appelle le job coaching. C'est-à-dire pouvoir permettre aux personnes en situation de handicap, parce qu'elles sont bien accompagnées, parce que leur collectif de travail comprend bien comment elles fonctionnent, les mettre en situation optimale de performance, de compétitivité. Les adultes autistes qui sont embauchés au sein du commissariat de l'énergie atomique, c'est déjà un projet qui existe, c'est une réalité avec des CDD, des CDI, nous voulons aller plus loin en déployant l'emploi accompagné, c'est-à-dire le job coaching tout simplement. Job coaching qui permet d'accéder à l'emploi mais d'être maintenu dans l'emploi quand il y a cette d'adaptation permanente à faire et quand le collectif de travail parfois ne comprend pas comment fonctionne la personne, eh bien c'est cette médiation si indispensable.
NICOLAS CROZEL
Alors puisque vous évoquez l'accompagnement, je voudrais vous faire entendre la maman de Chloé, alors Chloé elle est étudiant en 1ère année à Sciences Po à Grenoble, elle est tétraplégique, elle est malgré tout donc étudiante à Sciences-Po, brillante et pour aider, pour s'aider au quotidien dans ses études elle paye avec ses propres moyens une auxiliaire de vie universitaire, ça lui coûte quand même 25000 euros par an et sa maman aimerait que ça bouge. Ecoutez là et je vous demanderai une petite réaction juste après.
LA MAMAN, DE CHLOE
Il y a un an Chloé avait interpellé le gouvernement et les pouvoirs publics sur l'absence d'auxiliaire de vie universitaire et sur le fait qu'elle était obligée de financer personnellement cet auxiliaire, elle a lancé une cagnotte litchi et depuis rien n'a bougé. Alors je sais qu'il y a la crise Covid qui est passée par là mais en tout cas la situation des étudiants handicapés, elle, elle est là tous les jours et on n'a pas de solution proposée en tout cas.
NICOLAS CROZEL
Normalement dans la loi de 2005 des auxiliaires de vie universitaire doivent être mis à disposition, est-ce que vous avez une réponse, un horizon à apporter à cette maman et à Chloé ?
SOPHIE CLUZEL
Alors d'abord je salue Chloé, Chloé est une jeune fille brillante, nous travaillons, nous avons déjà beaucoup travaillé, je veux rassurer la maman Chloé, il n'y a pas rien qui ne s'est passé, nous mettons en place 2 groupes de travail qui ont déjà été mis en place et que nous allons officialiser avec Frédérique VIDAL…
NICOLAS CROZEL
La ministre de l'Enseignement supérieur.
SOPHIE CLUZEL
Parce que c'est l'enjeu de la rentrée scolaire. Voilà. C'est l'enjeu de notre rentrée universitaire, en effet la crise Covid nous a un peu freiné mais pour autant nous n'avons pas rien fait et nous travaillons justement sur une complémentarité de financement. C'est l'affaire de tous c'est-à-dire qu'à un moment Chloé, elle était dans un foyer d'étudiants que je connais bien avec une prise en charge et puis quand elle change de lieu, c'est-à-dire sa fac, son université, eh bien là on a une rupture d'accompagnement et c'est ça que l'on veut plus, c'est-à-dire trouver des financements ensemble, l'Etat, le département, la région, l'université et c'est ce que nous mettons en place. Donc je tiens à rassurer Chloé pour sa rentrée universitaire ainsi que pour tous les étudiants en situation de handicap, nous y travaillons et vous aurez des solutions pour ne plus avoir ces ruptures d'accompagnement, c'est un engagement vraiment du gouvernement en interministériel, vous le voyez bien pour réussir vraiment cette rentrée.
NICOLAS CROZEL
Et donc pour la rentrée prochaine. Merci en tout cas d'avoir pris le temps de répondre à cette situation précise et aux grands enjeux de votre visite de demain. Sophie CLUZEL, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées invité de France Bleu Isère ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 avril 2021