Texte intégral
ALBA VENTURA
Bonjour Gérald DARMANIN.
GERALD DARMANIN
Bonjour.
ALBA VENTURA
Vous vous rendrez cet après-midi à Avignon pour rendre hommage à Eric MASSON, ce policier tombé sous les balles des dealers. Vous serez aux côtés du Premier ministre, Jean CASTEX et du Garde des sceaux, Eric DUPOND-MORETTI. Hier soir, vous avez pris des décisions en intersyndicale avec les policiers pour durcir les peines contre les meurtriers des forces de l'ordre. Il fallait attendre la mort d'Eric MASSON pour avoir une réponse pénale plus ferme ?
GERALD DARMANIN
Bon, d'abord, je veux redire mon émotion et mon respect pour tous les policiers, pour tous les gendarmes de France, qui, tous les jours, travaillent dans des conditions – on le sait – très difficiles, dans une société parfois, souvent plus violente. Moi, je voudrais dire que depuis 15 ans, le doublement des agressions contre les policiers et gendarmes a été constaté, et on parle évidemment de la mort terrible de ce policier. Mais le ministère de l'Intérieur, c'est un ministère qui perd entre 10 et 15 de ses membres chaque année, et qui a plus de 8.000 blessés en service. Deuxièmement, depuis le début du quinquennat, nous avons pris des moyens matériels et juridiques pour protéger nos policiers et nos gendarmes, sans doute faut-il continuer à faire ce que nous avons fait depuis le début du quinquennat, et je crois que le Premier ministre a eu raison hier d'annoncer aux syndicats de policiers les mesures que nous allons détailler dans quelques instants. Mais moi, je voudrais dire que ce n'est pas aux syndicats de policiers qu'on a donné quelque chose, c'est aux Français, c'est les Français qui réclament une plus grande efficacité de la police et de la gendarmerie, une plus grande efficacité de la justice…
ALBA VENTURA
Enfin, surtout qu'ils sont entre les agresseurs et nous, ce sont eux…
GERALD DARMANIN
Oui, mais la main ferme de l'Etat ne doit pas trembler, et il a pu y avoir, vu la succession des faits divers, des agressions de policiers et de gendarmes, des drames qui touchent nos compatriotes, il peut y avoir, il a pu y avoir un doute, et je crois que le Premier ministre, le ministre de la Justice, moi-même, nous levons ce doute ; la main ferme de l'Etat ne tremblera pas, et nous sommes du côté des policiers et des gendarmes.
ALBA VENTURA
Alors, justement, le meurtrier d'Eric MASSON, pour l'instant, il y a un suspect, qui nie, mais admettons, qu'est-ce qu'il risque vraiment, avec les décisions que vous venez d'annoncer ?
GERALD DARMANIN
Eh bien, il risquait déjà, avant les décisions d'annoncées, il risquait déjà, c'est déjà dans le code pénal, la perpétuité, c'est-à-dire, la prison à vie, et 22 ans de peine de sûreté, c'est-à-dire, à coup sûr, 22 ans de peine incompressible de prison. Le Premier ministre, hier, a annoncé que ce 22 ans passerait à 30 ans, c'est-à-dire que les responsables d'actes d'assassinats contre les policiers et les gendarmes seront traités comme ceux qui commettent des actes terroristes. 30 ans de sûreté.
ALBA VENTURA
Alors, là, Gérald DARMANIN, on a un suspect qui a 19 ans, avec une peine de sûreté de 30 ans, il sort à 49 ans. 49 ans…
GERALD DARMANIN
Minimum, puisque l'idée, c'est la perpétuité, c'est déjà dans le code pénal, et ensuite, ça dépend beaucoup de la personne qui est condamnée…
ALBA VENTURA
Sauf qu'en réalité, des perpétuités, il y en a assez peu, c'est pour cela d'ailleurs que beaucoup dans votre camp, à droite, réclament la perpétuité réelle.
GERALD DARMANIN
Non, mais des assassinats de policiers, fort heureusement, si j'ose dire, il y en a assez peu, c'est pour ça que le drame d'Avignon est terrible pour la police nationale…
ALBA VENTURA
11 cette année, 11 morts…
GERALD DARMANIN
Non, mais 11 morts, mais ce ne sont pas des assassinats comme cela s'est passé pour Avignon. Dans les 11 morts de l'année dernière, il y a eu plusieurs raisons à la mort de ces policiers et de ces gendarmes, notamment les délits routiers, moi, je voudrais dire ici que ceux qui tuent en premier, vous savez, les policiers et les gendarmes, c'est des gens qui ne s'arrêtent pas sur le bord de la route. Quand j'ai pris mes fonctions, je repenserai, je crois, toujours à Mélanie LEMEE, cette gendarme de 26 ans et à sa famille qui, sur une route du Lot-et-Garonne, alors qu'elle faisait un contrôle banal, que tous les Français subissent, si j'ose dire, qui est morte la jambe arrachée par un chauffard, qui est un assassin. Je constate que le policier du Mans, à 4h du matin, police secours, il va retirer les clés dans le véhicule de quelqu'un qui est arrêté à un feu rouge, et cette personne qui, manifestement, avait pris des substances, redémarre et écrase ce policier contre un mur ; c'est ça le quotidien des policiers et des gendarmes.
ALBA VENTURA
Mais pour revenir au cas d'Eric MASSON, ceux qui réclament la perpétuité réelle, vous leur dites non ce matin ?
GERALD DARMANIN
Moi, je pense que c'est aux juges de juger, et qu'il faut qu'on donne aux juges tous les moyens de bien juger, et donc, moi, je trouve que s'il y a une perpétuité dans un code pénal, il faut savoir l'appliquer. Les 30 ans de sûreté…
ALBA VENTURA
Oui, mais c'est ça le problème…
GERALD DARMANIN
Les 30 ans de sûreté, eh bien, non, le problème, ce n'est pas la séparation des pouvoirs et la justice indépendante, il ne faut pas non plus tomber dans n'importe quelle démocratie…
ALBA VENTURA
Non, le problème, c'est d'appliquer les peines…
GERALD DARMANIN
Non, mais, moi, je peux constater, Madame VENTURA, que la justice donne aux policiers et aux gendarmes les moyens d'appliquer la loi et appliquent la loi à ceux qui les attaquent, mais il y a peut-être des textes qui étaient mal rédigés. Quand le Premier ministre annonce – et c'est une chose extrêmement importante qui est passée un peu inaperçue hier – la fin du rappel à la loi, sur 800.000 décisions de justice par an, 800.000 décisions de justice, il y en a à peu près 300.000, un petit peu moins, qui sont des rappels à la loi, c'est-à-dire que le policier et le gendarme font une enquête, il y a eu un outrage par exemple contre un policier qu'il a traité de connard, je n'en sais rien, excusez-moi pour votre antenne, bon, eh bien, il fait l'enquête, et puis, à la fin, il appelle le procureur de la République, et le procureur de la République lui dit : bon, eh bien, rappel à la loi. Donc, vous êtes policier, vous vous êtes fait insulter…
ALBA VENTURA
Mais on ne découvre pas que le rappel à la loi, ça ne sert à rien…
GERALD DARMANIN
Eh bien, non, puisque ça existe depuis 99. Moi, j'étais un militant pour le supprimer…
ALBA VENTURA
Donc ça ne sert à rien !
GERALD DARMANIN
Je suis très heureux d'avoir été entendu. On supprime ces 300.000 rappels à la loi qui ne servent en effet à rien chaque année.
ALBA VENTURA
Et on en fait quoi à la place ?
GERALD DARMANIN
Il y aura de vraies infractions qui seront vraiment condamnées, si j'ose dire, par le procureur de la République et par les juges. Mais vous savez, on n'a pas rien fait depuis 6 mois, moi, quand je suis arrivé au ministère de l'Intérieur, le Premier ministre m'a demandé de travailler avec le Garde des sceaux à cette amende forfaitaire délictuelle. Hier, vous aviez un joint dans le métro à Tourcoing, eh bien, je peux vous dire que vous aviez assez peu de gardes à vue et assez peu d'enquêtes, et à la fin, assez peu de condamnations, parce que vous aviez un joint sur vous. En même temps, chacun comprend que c'est idiot d'emmener quelqu'un en prison pour un joint, et en même temps, on ne peut pas laisser quelqu'un avec un joint dans la rue. Qu'est-ce qu'on faisait avant ? Un rappel à la loi. Nous avons créé une amende forfaitaire délictuelle, nous payons de l'argent quand nous avons une amende, et en plus…
ALBA VENTURA
Ça marche ça ?
GERALD DARMANIN
Et en plus... bien sûr, ça marche, 70.000 qui ont été mises depuis 6 mois, ça touche le consommateur, et en plus, c'est inscrit sur le casier…
ALBA VENTURA
Et les travaux d'intérêt général, pourquoi pas ?
GERALD DARMANIN
Et en plus, c'est inscrit sur le casier judiciaire. Mais vous avez tout à fait raison, le Garde des sceaux y travaille, mais vous savez, les travaux d'intérêts généraux, il faut aussi des gens pour les organiser, moi, quand j'étais maire de ma commune, j'offrais la possibilité à la justice de recevoir dans les services techniques municipaux auprès des plus jeunes, auprès des plus aînés, voilà, des jours où j'accueillais des personnes qui étaient condamnées et qui repeignaient les murs, comme on dit, eh bien, le Garde des sceaux pousse cette proposition, elle est de bon sens. Vous savez, en gros, pour faire très vite, les annonces d'hier, c'est quoi ? 1°) : on doit connaître la réalité de la délinquance dans notre pays, c'est l'observatoire de la réponse pénale, 2°) : la loi ne doit pas être rappelée, elle doit être appliquée, c'est la fin du rappel à la loi. 3°) : quand on est condamné, on doit faire sa peine, c'est la fin des remises de peines automatiques.
ALBA VENTURA
D'accord. On a l'impression à nouveau…
GERALD DARMANIN
Alors, vous dites d'accord, mais c'est extrêmement ferme, et c'est extrêmement fort…
ALBA VENTURA
Non, mais, Gérald DARMANIN, on a l'impression d'être à nouveau entré dans un cercle infernal, il n'y a pas un week-end sans violence, enfin, regardez le week-end dernier, Fréjus, Lyon, les Ulis, Villefranche, Vaulx-en-Velin, Poissy, des policiers, des pompiers agressés, sans compter cette haine anti-flics qui s'inscrit sur les murs à Sartrouville ou à Lyon, comment on arrête ça ? Vous aviez parlé d'ensauvagement…
GERALD DARMANIN
Oui, je constate que le président de la République…
ALBA VENTURA
Et donc à chaque fois qu'il va y avoir un fait divers horrible, vous allez venir renforcer quelque chose, mettre des moyens supplémentaires, c'est à ça qu'on doit s'attendre ?
GERALD DARMANIN
Non, mais d'abord, l'assassinat à bout portant d'un policier dans une rue alors qu'il harcèle un point de deal, ce n'est pas un fait divers horrible, c'est un degré supplémentaire dans la guerre…
ALBA VENTURA
Vous jouez sur les mots, Monsieur le Ministre…
GERALD DARMANIN
Non, non, je ne joue pas sur les mots, encore moins avec la mort d'un policier, je ne vous permets pas de dire ça…
ALBA VENTURA
Oui, mais moi, non plus…
GERALD DARMANIN
Je ne vous permets pas de dire ça. Ce qui est vrai aujourd'hui, c'est que les policiers tous les jours, ils sont dans les points de deal, sur les 4.000 points de deal, et les démantèlent. Et s'il y a des violences urbaines, s'il y a des gens qui tirent sur des policiers, c'est parce qu'on met fin à des trafics, parce qu'on protège les plus faibles d'entre nous, qui en ont marre de vivre à côté des points de deal, ça, c'est vrai. Et chacun peut le constater.
ALBA VENTURA
On arête la réduction des peines limitées ?
GERALD DARMANIN
Deuxièmement, je ne peux pas laisser dire – vous êtes une radio sérieuse – que la délinquance augmente de façon généralisée dans le pays. La délinquance, les biens, les cambriolages, les vols de voitures, les agressions contre les biens, ils diminuent dans notre pays, les homicides ont tendance à stagner, à l'exception, vous le savez bien, des actes terroristes, c'est-à-dire les meurtres. Ce qui est sûr, c'est la violence contre les policiers, les gendarmes et les sapeurs-pompiers, la violence contre les personnes, les violences conjugales augmentent…
ALBA VENTURA
Est-ce qu'il n'y aura plus de réductions de peines automatiques ?
GERALD DARMANIN
Oui, nous avons mis fin…
ALBA VENTURA
Plus du tout ?
GERALD DARMANIN
Oui, nous avons mis fin, et c'est déjà dans la loi de la République…
ALBA VENTURA
Et donc les prisons sont surpeuplées ?
GERALD DARMANIN
Non, mais attendez, vous ne pouvez pas poser la même question de façon différente trois fois dans l'interview…
ALBA VENTURA
Mais je suis obligée de vous poser les questions, ça fait 40 ans qu'on se les pose, les questions…
GERALD DARMANIN
Eh bien, oui, mais ça fait... moi, j'ai 40 ans, Madame. Donc peut-être qu'il y a des responsables politiques qui n'ont peut-être pas fait le travail précédemment, on est d'accord, bon, donc ce n'est pas la peine ce matin, alors que nous prenons des décisions extrêmement fermes et que nous avons un héritage de délinquances à gérer, de se comporter ainsi. Dans la loi sécurité globale, qui est votée par la République aujourd'hui, nous avons déjà mis fin aux remises de peines automatiques pour les agresseurs de policiers et de gendarmes. Dans la loi que porte le Garde des sceaux en ce moment au gouvernement, devant le Parlement, nous mettons fin aux remises de peines automatiques. Et par ailleurs, puisque la question de la prison se pose, nous construisons des places de prison, vous avez entendu les annonces du Premier ministre, quand j'étais ministre des Comptes publics, on y a mis de l'argent, désormais, on y a trouvé des terrains, et on les construit. La main ferme de l'Etat, la présence des policiers, le respect de l'autorité parentale aussi, les parents ont une responsabilité énorme, si la personne que nous avons arrêtée…
ALBA VENTURA
J'allais dire, ce qui pèche aussi, c'est la délinquance des plus jeunes…
GERALD DARMANIN
Exactement, si la personne que nous avons arrêtée est le tueur, parce qu'il y a une présomption d'innocence, il a 19 ans, de nombreux faits dans son casier judiciaire, vous avez entendu le procureur de la République hier, il n'est pas passé de tueur de flic, de première communion, à tueur de flic, il est passé par des stades de délinquance évidemment, il y a eu une faillite sans doute de la société, mais à coup sûr de l'autorité parentale. Donc la société doit se construire sur des bases très simples le respect des policiers et des gendarmes, l'autorité parentale qui doit être rétablie, et par ailleurs, une meilleure intégration pour ceux qui viennent de l'étranger, une éducation qui doit écouter les plus pauvres d'entre nous, et j'espère, une économie qui re-fonctionne, c'est le programme du président de la République.
ALBA VENTURA
Des voyous qui n'ont parfois que 14, 15 ans, les policiers disent que si on ne fait rien contre eux, on en fait des sauvages à 18 ans, mais qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce que vous leur répondez ?
GERALD DARMANIN
Eh bien, d'abord, le grand problème…
ALBA VENTURA
Parce que l'ordonnance des mineurs de 45 est dépassée finalement…
GERALD DARMANIN
Je ne sais pas si elle est dépassée, parce que vous savez, quand vous avez 12, 13 ans, vous ne mettez pas un enfant en prison, même s'il commet des choses très difficiles à supporter pour la société, mais en revanche, vous ne le laissez pas 4, 5 ans avant de lui donner sa peine. Ce que nous avons fait, et c'est désormais aussi la loi de la République, dès le mois de septembre, nous avons changé quelque chose de considérable avec le Garde des sceaux, hier, quand quelqu'un avait 16 ans et qu'il avait commis une bêtise, un acte de délinquance, il pouvait être condamné à 22, 6 ans après, quel est l'intérêt pour cette peine ? Demain, l'obligation, c'est 6 mois à la suite de son acte de délinquance, quelqu'un qui est attrapé à 16 ans à faire une bêtise, à 16,5 ans, il a sa condamnation, ça change tout. Moi, j'en ai vu des gamins de 18, 19 ans à qui on leur rappelait leurs actes de délinquance quand ils avaient 12 ou 13 ans, quelle est la vertu pédagogique de cette peine ? La certitude de la peine vaut mieux que sa férocité, rapidité, augmentation du budget de la Justice, rapidité, décision plus rapide des juges, encadrement des enquêtes, c'est ce que propose le Garde des sceaux ; quand vous faites une bêtise, eh bien, vous êtes condamné tout de suite.
ALBA VENTURA
C'est un sondage qui est révélé par le journal L'Opinion et réalisé par le CEVIPOF, le centre de recherches politiques de Sciences-Po, 44 % des policiers et militaires voteraient Marine LE PEN au premier tour, 60 % au second tour.
GERALD DARMANIN
Moi, enfin, moi, je n'ai pas besoin de sondage du CEVIPOF pour savoir…
ALBA VENTURA
Vous le saviez…
GERALD DARMANIN
Pour savoir qu'effectivement, il y a un problème avec une augmentation très forte de Marine LE PEN dans la réalité des urnes…
ALBA VENTURA
Il y a une nouvelle tribune de militaires, vous avez vu, dans Valeurs Actuelles, qui a recueilli 211.000 signatures des militaires en activité, alors, de façon anonyme.
GERALD DARMANIN
Excusez-moi, mais ce n'est pas sérieux, il y aura bientôt plus de signatures que de militaires, bon, donc. Un texte anonyme, ce n'est pas…
ALBA VENTURA
Non, ce sont des gens qui soutiennent cette tribune…
GERALD DARMANIN
Oui, voilà, non, mais voilà…
ALBA VENTURA
Vous le savez bien…
GERALD DARMANIN
Non, mais une tribune d'anonymes. Bon, si je faisais une tribune d'anonymes de journalistes de RTL contre vous, vous diriez : mais qui sont ces anonymes courageux ? Bon, donc, soyons courageux, ce débat…
ALBA VENTURA
Vous avez vu que les Français soutiennent dans les sondages…
GERALD DARMANIN
Le débat de l'autorité... eh bien, que les Français soutiennent l'autorité, ça ne m'avait pas échappé…
ALBA VENTURA
Non, mais est-ce qu'on se cache les yeux en disant : il y a une grosse machination politique, comme le dit la ministre des Armées, on se voile la face ?
GERALD DARMANIN
Moi, je trouve que les gens courageux, ils donnent leur nom, ce n'est pas… les militaires ne deviennent pas, en tout cas, certains militaires ne deviennent pas comme certains anonymes sur les réseaux sociaux. Bon, on est tous en train de condamner l'anonymat, voilà, eh bien, qu'ils donnent leur nom, et puis, s'ils ont des idées politiques, eh bien, qu'ils se présentent aux élections. En France, les choses sont libres, par ailleurs, je pense qu'effectivement qu'il y a, au moins, une manoeuvre grossière, mais ratée, comme on dirait sans doute dans l'armée, je constate qu'il y a des grandes voix militaires pour prendre la parole et pour rappeler que l'armée de la République n'est pas l'armée contre le peuple et contre la démocratie.
ALBA VENTURA
Eric DUPOND-MORETTI, candidat aux départementales, dans le Pas-de-Calais…
GERALD DARMANIN
Aux régionales…
ALBA VENTURA
Aux régionales, pardon, dans le Pas-de-Calais, qui ferraille avec Marine LE PEN, vous trouvez que ça porte ses fruits ?
GERALD DARMANIN
Moi, je trouve que c'est toujours bien quand les femmes et les hommes politiques se présentent devant les électeurs.
ALBA VENTURA
Comme vous le faites vous-même d'ailleurs à Tourcoing…
GERALD DARMANIN
Moi, je n'ai aucun mérite, je pense que la légitimité d'un élu, c'est d'être élu, excusez-moi, cette tautologie, qu'Eric DUPOND-MORETTI, qui n'a rien à prouver à personne dans son parcours méritocratique, lui, qui est né à Maubeuge, qui issu d'une famille populaire, qui est devenu un grand avocat pénaliste, qui s'engage en politique, ce n'est pas super évident de s'engager en politique, qui se présente devant le suffrage des électeurs dans une élection qui est loin d'être facile…
ALBA VENTURA
Mais ce n'est pas comme s'il n'y avait pas des dossiers un peu chauds brûlants et…
GERALD DARMANIN
Mais la démocratie, vous pensez que ce n'est pas un sujet chaud et brûlant, ous pensez qu'on peut rester dans son bureau ministériel à pérorer sur la vie du monde sans jamais voir un habitant de ce pays, je pense qu'il faut savoir ce que l'on veut, il faut avoir les mains là où il faut, c'est-à-dire dans la glaise, écouter les gens, se faire engueuler sur les marchés, ça contribue plus largement à prendre de bonnes décisions que les notes de certains de vos conseillers.
ALBA VENTURA
Merci Gérald DARMANIN.
GERALD DARMANIN
Merci.
JEROME FLORIN
Merci Monsieur le Ministre de l'Intérieur. Il n'y aura plus de réductions de peines automatiques, avez-vous rappelé ce matin sur RTL au micro d'Alba VENTURA.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 mai 2021