Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la lutte contre le terrorisme, au Sénat le 16 juin 2021.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Monsieur le Président, vous avez raison de rappeler l'ampleur de la menace, la nécessité d'une vigilance extrême, et de considérer que la lutte contre le terrorisme est une priorité absolue. On le voit bien se répandre. Il n'y a pas uniquement que le Sahel. Il y a depuis les jours derniers des événements autour du lac Tchad avec la montée en puissance d'ISWAP et de Boko Haram. Il y a la montée en puissance des shebabs dans le Nord-Mozambique. Il y a le risque de résurgence de Daech et en Syrie et en Irak. Il y a les risques liés à la situation en Afghanistan, parmi d'autres.

Face à cela, la réponse doit être globale. C'est-à-dire qu'elle doit être internationale et globale, en intégrant les éléments de renseignement. Et nous avons, au niveau national et au niveau de la coopération internationale, depuis quelques années, singulièrement récemment, renforcé nos capacités et nos moyens de collaboration. Cette action signifie aussi l'intervention armée, quand c'est nécessaire. Nous le faisons. Nous le faisons au Sahel, Mme la ministre des armées vient de confirmer cette orientation contre-terroriste de la nouvelle inflexion de notre organisation au Sahel. Nous le faisons toujours aussi en Syrie, par l'intervention de nos forces basées en Jordanie. Nous le faisons aussi par les Nations unies, puisqu'en ce moment-même est en train de se définir la stratégie anti-terroriste qui devrait réunir l'ensemble des Etats membres des Nations unies sur la base d'éléments juridiques et de nécessités de sanctions qu'il faudra mettre en place à partir de listes. Nous le faisons en luttant contre le financement : nous avons pris l'initiative de cette coalition que l'on appelle le "No money for terror" avec les Australiens, il y a quelques mois, et qui a permis une résolution au Conseil de sécurité en mettant des normes et des sanctions à l'égard de toute complicité sur le financement du terrorisme. Nous le faisons aussi en luttant contre la diffusion du terrorisme en ligne, en particulier depuis les événements de Christchurch, et vous savez qu'a été prise une initiative avec la Première ministre de Nouvelle-Zélande d'une coalition qui s'appelle l'Appel de Christchurch et qui a permis des avancées significatives.

Tout cela, c'est une action globale qui est régulièrement révisée au niveau national dans les Conseils de défense que tient le Président de la République.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 juin 2021