Texte intégral
ROGER
Bonjour Alain GRISET.
ALAIN GRISET
Bonjour.
PATRICK ROGER
Quatre semaines de rabais, c'est parti, à partir d'aujourd'hui, avec une semaine de retard, les soldes d'été, et ça correspond aussi à la journée des levées des restrictions sanitaires. Est-ce qu'il va y avoir quand même encore des protocoles qu'il faudra respecter dans les magasins et dans les boutiques ?
ALAIN GRISET
Il faut garder les gestes de précaution, les distances, de façon à ce qu'on puisse continuer à progresser dans la diminution du virus.
PATRICK ROGER
Donc, voilà, c'est ça, vous, simplement, vous faites des recommandations, mais il n'y a pas de choses particulières ?
ALAIN GRISET
Non, on voit qu'aujourd'hui, la situation sanitaire s'améliore, mais il faut rester prudent. On est encore dans une situation dans laquelle on voit bien que, avec le variant Delta, il y a un certain nombre de précautions qu'il faut continuer à prendre, mais on est quand même maintenant dans une situation dans laquelle on peut reprendre une vie quasi-normale.
PATRICK ROGER
Oui. Les soldes vont durer, donc, je le disais, quatre semaines. Pourquoi ne les avoir pas allongés un petit peu plus, pour essayer d'écouler des stocks des commerçants ?
ALAIN GRISET
Oh, parce que, globalement, tous les commerçants nous disent que ce n'est pas la longueur, ce n'est pas la durée des soldes qu'il faut jouer, c'est le fait qu'effectivement, les consommateurs, pendant cette période-là, vont pouvoir consommer de façon efficace, j'espère forte, pour pouvoir permettre à l'ensemble des commerçants de... allez, diminuer notablement leurs stocks.
PATRICK ROGER
Oui, c'est ça. Depuis la réouverture de l'ensemble des commerces, est-ce qu'il y a eu un rebond véritable de la consommation ?
ALAIN GRISET
La réponse est clairement oui.
PATRICK ROGER
Combien ? Est-ce que vous avez des chiffres ?
ALAIN GRISET
C'est variable suivant les secteurs, mais c'est globalement supérieur, environ 15, 20%, quelquefois un peu plus. On le voit régulièrement, en particulier sur les montants de cartes bancaires, et qu'on prend la référence de 2019, pas 2020, on prend référence 2019, et on est globalement au-dessus de 15, 20, 25% dans certains secteurs.
PATRICK ROGER
Oui, avec une répartition différente selon que ce soit en magasin ou également en ligne, bien sûr, sur le commerce ?
ALAIN GRISET
Oui, on voit que, par exemple, sur la partie vêtements, on est à peu près à 18% en magasins physiques, 24 % en ligne. Bon, mais enfin, globalement, il y a une consommation qui augmente très fort, bon, c'était quelque chose qu'on avait anticipé, puisqu'on voit bien que les Français qui ont pu le faire, il y a des économies qui ont été faites, il y a une envie de consommer, et ça se traduit réellement dans les faits.
PATRICK ROGER
Oui, est-ce qu'il y a encore des commerces qui bénéficient toujours d'aides aujourd'hui ?
ALAIN GRISET
Les restaurateurs, les hôtels, l'événementiel, c'est ce que nous avons dit avec Bruno LE MAIRE, jusque fin août, on continue d'accompagner les secteurs qui sont encore dans une reprise progressive. Alors, en général, les restaurants, ça reprend bien, il y a quelques restaurants à Paris qui travaillent essentiellement avec les touristes où c'est plus difficile, les hôtels, pareil, c'est ceux qui sont, je veux dire affectés par le manque de touristes. Et l'événementiel, on sait très bien que ça va globalement reprendre à partir de septembre correctement. Donc jusque fin août, on accompagne, et nous allons, fin août, faire un point exact avec ces secteurs d'activité.
PATRICK ROGER
Oui, alors, vous avez parlé des bars, des restaurants, etc., les bars, là, maintenant, tout est possible dans un bar, service au comptoir, etc., ou pas, à partir d'aujourd'hui ?
ALAIN GRISET
Sur le service au comptoir, on a encore un arbitrage qui reste définitif à obtenir, parce que, pour l'instant, on est toujours sur le fait de pouvoir, alors, avec une jauge totale, au niveau des restaurants et des bars, mais la boisson au comptoir reste encore un point sur lequel il faut que, ce jour-ci ou demain, on arbitrera…
PATRICK ROGER
Ah bon, alors, ce matin, si je veux aller prendre mon petit café au comptoir, au zinc, comme l'on dit, on ne peut pas ?
ALAIN GRISET
Pour l'instant, il n'y a pas d'arbitrage définitif totalement sur ce sujet.
PATRICK ROGER
Donc on ne peut pas ?
ALAIN GRISET
Pour l'instant, non.
PATRICK ROGER
Pour l'instant, non, même si, et on le voit un petit peu partout, dans les bars, c'est ce qui se fait, ce qui se pratique déjà.
ALAIN GRISET
Bon, je continue, on continue à penser qu'il faut que chacun…
PATRICK ROGER
Mais pourquoi il faut attendre avant de trancher pour ce comptoir ?
ALAIN GRISET
Parce que ce sont des sujets qui sont un peu complexes, sur lesquels il y a des arbitrages nécessaires, il y a des échanges entre le ministère de la Santé, la Haute autorité de la santé, bon, voilà. On reste quand même toujours…
PATRICK ROGER
Parce qu'on a peur qu'il y ait des conversations un petit peu trop animées, qu'on enlève les masques…
ALAIN GRISET
Voilà, c'est ça, voilà. On est dans une situation d'amélioration très, très forte de la situation sanitaire, mais, vous voyez bien qu'avec le nouveau variant, il faut qu'on continue à garder un certain nombre de précautions.
PATRICK ROGER
Oui, et y compris donc les masques justement à l'intérieur des établissements quand on se déplace ou pas ?
ALAIN GRISET
Oui, le principe, c'est toujours de garder les éléments nécessaires minimum permettant de continuer à diminuer l'impact du virus.
PATRICK ROGER
Il y a un secteur où il y a toujours aussi une grande interrogation, ce sont les discothèques, normalement, il y a une réouverture prévue le 9 juillet, il devait y avoir deux soirées tests, ça a été reporté, quelle est la situation aujourd'hui ?
ALAIN GRISET
Eh bien, la situation est celle que nous avons annoncée, c'est le 9 juillet ouverture, pas de masque à l'intérieur, avec le pass sanitaire pour garantir que les personnes qui rentrent sont bien aujourd'hui protégées.
PATRICK ROGER
Oui, c'est ça, pass sanitaire et à l'intérieur, quand même, effectivement, un certain nombre de protocoles qu'il faudra respecter aussi dans les discothèques…
ALAIN GRISET
Oui…
PATRICK ROGER
... Parce que c'est un peu flou, comme pour les bars, encore aujourd'hui, non ?
ALAIN GRISET
Oui, beaucoup... enfin, non, il y a eu des protocoles qui ont été discutés avec la profession, bon, comme d'ailleurs dans toutes les professions, et dans les discothèques aujourd'hui, pour nous, c'est l'ouverture le 9 juillet, alors, on va voir les discothèques qui vont ouvrir ou pas, certains nous disent : nous, on va patienter un peu. Les soirées tests ne se sont pas déroulées parce qu'on n'a pas eu assez de volontaires pour participer à ces soirées tests, qui étaient assez contraignantes, mais en tout cas, la profession a beaucoup demandé l'ouverture, le président de la République a tranché pour le 9 juillet ; je crois que c'est une bonne nouvelle. Et c'est aussi un signe pour les plus jeunes, pour leur dire : vous pouvez profiter de la vie, mais allez vous faire vacciner, c'est la possibilité de pouvoir reprendre…
PATRICK ROGER
Et le pass sanitaire, précisément, Alain GRISET, pour rentrer dans ces discothèques, ce sera quoi ?
ALAIN GRISET
Eh bien, c'est le fait d'être vacciné depuis au moins 15 jours ou le fait d'avoir un test PCR depuis au moins 48h.
PATRICK ROGER
Et s'il n'y a pas de test PCR, etc., ou s'il y a un doute, il y aura des tests réalisés à l'entrée des discothèques ?
ALAIN GRISET
Alors, il est possible pour les discothèques qui le souhaitent, lorsque c'est des discothèques qui sont importantes en termes de volume, de pouvoir installer à l'entrée des discothèques, enfin, d'ailleurs, on a appelé des barnums, enfin, bon, mais ça, c'est une possibilité, il y aura, s'il y a des lieux comme ça, il y aura naturellement du personnel adapté pour accompagner ceux qui souhaiteraient le faire. Bon, en gros, on va quand même regarder pendant les premières semaines la façon dont ça se déroule pour qu'au bout du compte, tout ça soit très positif.
PATRICK ROGER
Oui, c'est ça avec des tests gratuits, alors dans ces conditions, ce sera…
ALAIN GRISET
Pour l'instant, ça a été confirmé, les tests restent gratuits, et c'est à la rentrée qu'on regardera si jamais il faut évoluer ou pas sur le sujet.
PATRICK ROGER
Encore un mot sur le monde de la nuit, les bars dansants, eux, sont autorisés aussi, c'est une concurrence déloyale aux discothèques ou pas ?
ALAIN GRISET
Il y a eu un travail là-dessus qui a commencé, la règle que moi je souhaite qu'on applique, c'est l'égalité de traitement, l'équité de traitement, et donc, dès qu'il y a un bar dansant, il a les mêmes règles qu'une discothèque.
PATRICK ROGER
Oui, deux questions aussi encore sur les commerces, que représente aujourd'hui la vente sur Internet et notamment la part d'AMAZON, d'une façon générale, qui a profité de la crise sanitaire ?
ALAIN GRISET
Bon, il y a une augmentation réelle de la vente sur Internet, AMAZON, globalement, c'est moins de 20% de ses ventes globalement en France, il y a beaucoup d'acteurs français, bon, c'est vrai qu'il y a des comportements de consommateurs qui évoluent, et c'est vrai aussi que, y compris ceux qui ont du commerce physique aujourd'hui, peuvent et beaucoup d'entre eux, utilisent la vente sur Internet.
PATRICK ROGER
Oui, et partout, il y a quand même aussi des magasins à louer, à céder, à vendre, etc. Que faire pour qu'il y ait toujours des activités, des commerces de centre-ville, c'était l'une des questions posées tout à l'heure par l'une de nos commerçantes qu'on avait en ligne de Bordeaux, là, tout à l'heure ?
ALAIN GRISET
Eh bien écoutez, en tout cas, beaucoup moins que tout ce qui avait été prévu, en réalité…
PATRICK ROGER
Enfin, partout, il n'y a pas une rue où il n'y a pas en fait des commerces à…
ALAIN GRISET
Ah, si, excusez-moi…
PATRICK ROGER
Ah oui, on ne va pas dans les mêmes rues. Mais bon…
ALAIN GRISET
Oui, c'est vrai, c'est possible, mais je vous invite à aller dans celles où il m'arrive d'aller, dans les villes, enfin, à Paris ou dans les grandes villes, je veux dire, il y a comme toujours quelquefois des magasins à louer, mais en tout cas, tous les pronostics qui nous disaient que ça allait s'effondrer ne se sont pas réalisés, et on continue à avoir aujourd'hui 30% de moins de défaillances par rapport à 2019, donc au bout du compte, la politique que le gouvernement a menée a permis de maintenir l'activité économique.
PATRICK ROGER
Oui, il y a une question de d'actualité aussi du moment économique, c'est la retraite à 64 ans au lieu de 62 ans, Emmanuel MACRON voudrait boucler ça avant la fin de son quinquennat, et Bruno LE MAIRE aussi, vous y êtes favorable ou pas, vous ?
ALAIN GRISET
Ecoutez, c'est un sujet qui est depuis longtemps sur la table, le président, pour l'instant, n'a pas annoncé le fait que cette décision sera prise, à titre tout à fait personnel, je pense que de toute façon, il faudra une réforme des retraites, et d'ailleurs, globalement, les Français ils sont majoritairement favorables, après, tout le monde n'est pas d'accord sur ce qu'il faut faire, mais tout le monde comprend bien qu'il y a aujourd'hui un vrai sujet sur l'équilibre financier, sur l'iniquité de la retraite aujourd'hui par rapport aux différents secteurs.
PATRICK ROGER
Est-ce que le vrai sujet, ce n'est pas l'emploi des seniors, à partir de 55 ans, on voit aujourd'hui que dans le privé, beaucoup n'ont plus de boulot ?
ALAIN GRISET
C'est un sujet, mais c'est aussi un sujet le fait qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui nous disent, et de plus en plus nombreuses, qu'elles ont besoin de trouver du personnel adapté, donc on voit bien que là, il y a un certain nombre de sujets sur lesquels il va falloir qu'on avance.
PATRICK ROGER
Question avec Cécile DE MENIBUS. Cécile.
CECILE DE MENIBUS
Le gouvernement va laisser un ou deux mois aux personnels soignants pour se vacciner, si le taux de vaccination n'est pas assez élevé, il pourrait l'imposer dès septembre, est-ce que vous êtes pour cette mesure ?
ALAIN GRISET
Sans aucun doute, moi, j'y suis extrêmement favorable, pour une raison très simple, c'est que, en particulier, ceux qui ont un contact avec les personnes les plus fragiles, déjà, pour beaucoup de vaccins, ont des obligations, et donc, je pense qu'en ce qui concerne le Covid, ça devrait faire partie de ces obligations.
PATRICK ROGER
Obligation donc, ce qui veut dire les personnels soignants ne pourront plus travailler s'ils ne veulent pas se faire vacciner…
ALAIN GRISET
En ce qui les concerne, je pense que la situation sanitaire et leur rôle extrêmement important auprès des personnes fragiles devraient faire que toutes les personnes qui sont auprès de ces personnes considèrent, et fassent ce vaccin, et s'ils ne le font pas, moi, je serais favorable à ce qu'il y ait une obligation.
PATRICK ROGER
Merci beaucoup Alain GRISET, ministre délégué en charge des Petites et Moyennes Entreprises, on posera d'ailleurs la question tout à l'heure aussi avec ce débat avec Elisabeth LEVY, dans sa chronique, qui reviendra sur cette vaccination des personnels soignants.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 1er juillet 2021