Interview de Mme Roxana Maracineanu, ministre des sports, à France Inter le 19 juillet 2021, sur le déroulement des jeux olympiques, à 4 jours de la cérémonie d'ouverture à Tokyo (huis-clos, tests quotidiens pour sportifs et journalistes, absence de spectateurs venus de l'étranger...).

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Intervenant(s) : 

Texte intégral

CARINE BECARD
Dans le Grand entretien ce matin, trois invitées, trois femmes, pour parler des Jeux olympiques, à 4 jours de la cérémonie d'ouverture dans la ville de Tokyo. Des jeux évidemment particuliers cette année, après 17 mois d'une épidémie de coronavirus qui est bien loin d'être finie. De très nombreuses épreuves vont devoir se dérouler à huis clos, c'est en tout cas ce qui a été décidé par les autorités sur place, de même qu'il n'y aura pas de spectateurs venus de l'étranger, sans parler des mesures draconiennes qui ont été édictées, pour les sportifs bien sûr, mais également pour les journalistes. Alors, vos questions, vos réactions, sont comme toujours et vous le savez les bienvenues sur France Inter, au 01 45 24 7000. Roxana MARACINEANU, bonjour.

ROXANA MARACINEANU
Bonjour.

CARINE BECARD
Merci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes la ministre déléguée chargée des Sports et vous êtes aussi, tout le monde le sait, une ancienne nageuse, championne du monde de natation sur 200 mètres dos et médaillée d'argent en 2000 aux JO de Sydney. J'ai le plaisir d'accueillir également la judokate Sandrine MARTINET. Bonjour.

SANDRINE MARTINET
Bonjour.

CARINE BECARD
Soyez la bienvenue. Ça sera votre 5ème participation à des Jeux Paralympiques, en judo handisports, dans la catégorie des malvoyants B2. On ne compte plus vos médailles, notamment 2 en argent aux Jeux d'Athènes et de Pékin, une en or aux Jeux de Rio et vous aurez l'immense honneur d'être porte-drapeau de la France lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques. Enfin, nous attend au Japon, vous connaissez sa voix, elle est notre correspondante installée là-bas depuis 17 ans, la journaliste Karyn NISHIMURA. Bonjour Karyn.

KARYN NISHIMURA
Bonjour Carine, bonjour à tous, bonjour Madame la Ministre.

CARINE BECARD
Et je vais commencer avec vous justement Karyn, allons sur place, à quelques jours du début de ces Jeux, j'ai envie de dire, tout simplement : quel est l'atmosphère, racontez-nous !

(…)

CARINE BECARD
Donc on l'entend, une situation particulière, tendue. Je me tourne vers vous Roxana MARACINEANU, et je vous pose la question à vous aussi : vu l'ambiance, vu le contexte, vu la reprise épidémique avec le variant Delta, est-ce qu'il n'aurait pas été quand même un peu raisonnable de les annuler ces Jeux olympiques ?

ROXANA MARACINEANU
C'est sûr que tout le mouvement sportif, athlètes, entraîneurs, mais aussi Fédérations internationales, vont se rendre au Japon dans cet esprit de reconnaissance, de reconnaissance d'avoir réussi à organiser ces Jeux, comme tous ces acteurs ont été reconnaissants à la France d'avoir organisé les TQO, les Tournois de Qualification Olympique, pour que nos athlètes puissent faire leur métier. Je crois que c'est ça qu'il faut retenir. Faire 8 ans sans Jeux olympiques, c'est inconcevable pour un sportif, c'est une compétition rare, c'est une compétition pour laquelle on se prépare pendant de nombreuses années et pour nous particulièrement, français, qui allons accueillir les Jeux olympiques et paralympiques à Paris en 2024, c'est essentiel que nos athlètes puissent y participer. Donc nous, on a tout fait pour respecter ce que nos hôtes japonais nous ont proposé, pour y aller, pour que ces Jeux se tiennent, et pour finalement reconnaître la crainte aujourd'hui des Japonais, et l'inquiétude. C'est une population vieillissante, c'est une île, ils n'ont pas beaucoup d'infrastructures médicales pour accueillir les personnes en cas de difficulté. Donc, rester dans la bulle sanitaire, respecter tout ce qui nous a été proposé en terme de Pass sanitaire, de tests, ce n'est pas facile pour les athlètes, ce n'est pas facile pour les entraîneurs, mais maintenant on le sait, et je crois qu'il faut aller de l'avant et c'est très bien que ces jeux puissent démarrer dans quelques jours maintenant.

CARINE BECARD
Alors, on entend les enjeux sportifs, et dans la bouche d'une ministre des Sports rien ne nous surprend, malgré tout j'ai envie de vous demander aussi : les enjeux financiers sont également très importants, et ça a joué dans le maintien de ces Jeux ?

ROXANA MARACINEANU
Je ne pense pas que ce soit ce qui a primé. Ce qui a primé vraiment c'est que les athlètes puissent reprendre, parce que c'est aussi montrer au monde que l'on peut vivre avec ce virus. Ces Jeux olympiques, comme tous les grands événements sportifs qu'on vient de vivre, également en France, le Tour de France qui vient de se terminer, l'Euro de football, c'est aussi donner cet espoir et ce sens pour l'avenir, à pas seulement aux Françaises et aux Français, mais à toute la population mondiale, pour dire : on vient de vivre une période difficile, ce n'est pas terminé, mais il faut qu'on vive avec ce virus et ces Jeux olympiques je pense qu'ils doivent être marqués de ce sceau de la Renaissance et d'un nouveau départ aujourd'hui. Evidemment, ça fait beaucoup de poids sur les épaules de nos athlètes, mais je crois que depuis 15 mois ils ont vécu une vie qu'ils n'avaient jamais vécue avant, et une responsabilité aujourd'hui qu'ils assument en allant à Tokyo, qui est supplémentaire en plus de celles pour aller chercher des résultats, pour être compétitif. La chance pour nos Français, c'est que les cartes elles ont été rebattues pour tout le monde, et donc si on arrive à tirer son épingle du jeu, eh bien on aura une chance aussi de figurer parmi les meilleures Nations, et évidemment on y va avec cette ambition et cette confiance.

CARINE BECARD
On va en reparler de ça évidemment. Il est grand temps de se tourner vers une athlète justement, une judokate malvoyante, Sandrine MARTINET.

(…)

CARINE BECARD
J'en profite pour aller au standard. Marc a une question pour la ministre, j'imagine, pour la ministre des Sports Roxana MARACINEANU. Bonjour Marc, vous êtes le bienvenu.

(…)


source : Service d'information du Gouvernement, le 20 juillet 2021