Texte intégral
NICOLAS DEMORAND
Bonjour Jean-Michel BLANQUER.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.
NICOLAS DEMORAND
Et merci d'être à notre micro aujourd'hui. Un peu plus de 12 millions d'élèves feront demain leur rentrée des classes, aujourd'hui, c'est pour les profs, une rentrée cette année encore marquée par l'épidémie de Covid. Il y a beaucoup de questions, on va les poser ce matin, de questions, de doutes, d'incertitudes chez les parents comme chez les enseignants. Pour commencer, dites-nous, Jean-Michel BLANQUER, qu'est-ce que vous craignez le plus ce matin en cette rentrée ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oh, je ne commencerai pas par les craintes, parce qu'il y a toujours un discours sur l'angoisse, la peur, alors, ce qu'il faut d'abord avoir, c'est un sentiment de sérénité. La rentrée, elle est préparée, les élèves seront là, les professeurs aussi. Le protocole est clair, donc non, mon message, c'est surtout un message de force tranquille pour cette rentrée.
LEA SALAME
Oui, alors, il y a quand même des angoisses, il y en a beaucoup qu'on va vous lister…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr. Mais elles sont légitimes, mais je pense que l'atmosphère générale est quand même à la satisfaction tout simplement d'aller à l'école ; et c'est d'ailleurs ce qui se passe cette fois-ci, ce qui n'était pas le cas à la rentrée dernière chez nos voisins, et je pense que cela valide le principe d'une école ouverte en permanence.
LEA SALAME
Alors, chez nos voisins justement, l'Ecosse a rouvert ses écoles mi-août, et on a pu observer que les infections au Covid sont reparties à la hausse, ces 15 derniers jours après la réouverture des écoles. La réanimatrice, membre du Conseil scientifique, Lila BOUADMA, disait la semaine dernière qu'il y aura jusqu'à 50.000 contaminations par jour en France avec la réouverture des écoles. Est-ce que vous vous y êtes préparé, est-ce que ce scénario de la montée, de la hausse des contaminations après l'ouverture des écoles, vous y êtes prêt ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est un des scénarios possibles évidemment, finalement, on a un handicap supplémentaire et un atout supplémentaire dans cette rentrée, si on compare à d'autres rentrées, et notamment la rentrée de l'an dernier, on a, d'un côté, le variant Delta qui est plus contagieux, et de l'autre, le vaccin, que nous n'avions pas auparavant. Donc il est possible qu'il y ait une augmentation des contaminations. Moi, j'ai un point de repère qui est quand même l'île de La Réunion, qui est rentrée il y a 15 jours, où on avait des prédictions parfois inquiétantes de la part de certains, nous avons appliqué le protocole numéro 2, comme nous allons le faire en métropole, on a un taux de vaccination d'ailleurs qui est plutôt bon, mais qui est quand même moins bon qu'en métropole, et aujourd'hui, on a moins de 0,2 % des classes fermées, 15 jours après la rentrée. Donc je pense qu'il faut rester serein.
LEA SALAME
Mais l'école va être un lieu de contamination, Jean-Michel BLANQUER, parce que pendant longtemps, vous avez dit : on ne se contamine pas à l'école…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, je ne l'ai jamais dit de cette façon-là, vous savez, on est toujours caricaturé, bien entendu que je n'ai jamais dit que le virus s'arrêtait à la porte de l'école, je ne suis pas assez stupide ou fou pour dire une chose pareille, par contre, j'ai toujours dit que ce n'était pas un lieu spécifique de contamination, je dirais même plus, c'est un lieu souvent moins contaminant que d'autres, parce qu'on y respecte davantage les gestes barrière, j'ai souvent dit – ça, c'est vrai, et je le dis encore – qu'un enfant peut se contaminer davantage dans des activités qu'il a en dehors de l'école qu'à l'école, et que, par ailleurs, l'école est un lieu où on apprend les gestes barrières, et où donc, il y a, oui, un élément de protection supplémentaire, je n'ai jamais – contrairement à ce qu'on voit parfois – je n'ai évidemment jamais dit qu'il n'y avait pas le virus à l'école, ce serait absurde, je me suis toujours basé sur mon expérience…
LEA SALAME
Non, mais vous avez dit qu'on se contaminait moins à l'école…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est vrai.
LEA SALAME
Et on aimerait vous demander, à part une enquête qui est sortie, mais qui date du premier confinement, quand toutes les écoles étaient fermées, il n'y a pas eu d'enquête scientifique qui montrait qu'on se contaminait moins à l'école.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Moi, j'ai des points de repère très simples, par exemple le fait que les professeurs ont été l'année dernière une catégorie socioprofessionnelle moins contaminée que d'autres catégories professionnelles…
LEA SALAME
Oui, mais ça date de juin 2020, quand les écoles étaient fermées, votre enquête…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, non, non, ça date de 2021, cet élément-là, et avec Santé Publique France, ce sont des choses que nous regardons. Donc, si vous voulez, ce type de débat, il est légitime, puisque personne ne peut être certain de ce qui se passe dans les semaines suivantes, ça, c'est une réalité qu'il faut accepter, en revanche, si vous regardez les polémiques que j'ai eues depuis 18 mois sur cette question, elles ont toujours été de cette nature-là, à chaque fois, il y avait l'idée qu'on était éventuellement dans l'imprévision, et en réalité, les décisions que nous avons prises nous ont permis l'année dernière d'être le pays qui a eu les écoles ouvertes ; donc faisons-nous un peu le crédit d'être capables avec cette belle maison qu'est l'Education nationale, avec le travail professionnel de plus d'un million de personnes, d'être capables d'organiser cette année scolaire avec l'objectif, à la fois, de l'école ouverte et de la protection des enfants.
NICOLAS DEMORAND
En cette rentrée, Valérie PECRESSE s'inquiète de ce qu'il adviendra en cas de contamination des professeurs. Elle redoute, je la cite, une pénurie d'enseignants dans les classes, on n'a pas d'informations sur ce qui est prévu pour le remplacement des enseignants, fin de citation. Que lui dites-vous à Valérie PECRESSE, qu'avez-vous prévu pour assurer la continuité ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, dès la fin de l'année scolaire dernière, nous avons fait des recrutements supplémentaires contractuels pour pourvoir aux absences qui pouvaient avoir lieu, souvent d'ailleurs dans des endroits spécifiques, là où le virus circulait le plus, en cette rentrée, nous nous préparons aussi à cela, bien entendu. Et évidemment que ce n'est pas facile de remplacer, ce n'est pas seulement une question de moyens, c'est aussi une question de ressources humaines de personnes capables de faire ces cours, donc on a mis sur pied aussi des heures supplémentaires pour que les professeurs qui ne sont pas cas contacts ou qui ne sont pas contaminés puissent remplacer éventuellement ceux qui le sont…
NICOLAS DEMORAND
Mais donc, il n'y aura pas de pénurie, pour répondre à ce mot…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je ne peux pas… en tout cas, nous nous organisons pour que ça ne soit pas le cas, après, je ne peux pas garantir que tout soit parfait, vous savez, dans cette crise sanitaire, depuis 18 mois, si l'objectif, c'est que je reconnaisse que les choses sont parfois imparfaites, je le reconnais bien volontiers, on est dans une situation par définition difficile et qui requiert beaucoup de sens de l'adaptation, donc nous faisons le maximum, nous essayons de nous améliorer à la faveur de l'expérience, je pense que ce qui est important maintenant, c'est surtout justement la sérénité.
LEA SALAME
Le Conseil scientifique indique qu'il faudrait un dépistage deux fois par semaine sur au moins 50 % de la population des écoles, pour permettre de garder les classes ouvertes si les enfants trouvés infectés sont renvoyés à leur domicile, donc tester les enfants deux fois par semaine sur 50 % de la population des écoles, vous, vous aviez annoncé un objectif de 600.000 tests salivaires par semaine, ça, c'était avant l'été, vous n'avez pas atteint cet objectif, il a pas été atteint…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Si à la fin de l'année scolaire dernière, si.
LEA SALAME
Mais tout de même, est-ce que ce que prévoit que le Conseil scientifique, c'est faisable ou c'est impossible de faire autant de tests ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Si, sur un plan pratique, c'est faisable, après, il faut voir comment s'organiser, si vous voulez, d'un côté, on a l'école primaire, et de l'autre, l'enseignement secondaire, il y a deux sujets différents, puisque les enfants à l'école primaire ne sont pas vaccinés, donc s'agissant de l'école primaire, il y aura 600.000 tests salivaires par semaine, ce qui est quand même considérable. Par ailleurs, deux autotests par adulte et par semaine, ça, c'est vrai d'ailleurs pour l'enseignement primaire, comme pour l'enseignement secondaire, je le dis pour ceux qui nous écoutent, tout adulte qui travaille dans un établissement scolaire a droit à deux autotests gratuits par semaine. Ensuite, par-dessus le marché, nous sommes capables évidemment de déployer toute la batterie d'actions des autorités de santé dans un établissement quand on sait qu'il y a un problème, et notamment faire des tests PCR, des tests antigéniques, etc. Il y aura ensuite dans l'enseignement secondaire des tests beaucoup plus ciblés, puisqu'on est dans une population majoritairement, même très majoritairement vaccinée, donc on tient compte des réalités, plutôt que d'avoir une stratégie du filet, on a une stratégie, là, du ciblage, ce qui est un peu ce qu'on a appris de l'expérience. La société française de pédiatrie nous dit que ce n'est pas non plus trop bon de tester en permanence les enfants et de les mettre en permanence dans cette atmosphère, les tests aussi, ça prend du temps, ça a une dimension un peu chronophage, donc il faut trouver un point d'équilibre aussi entre le faisable et le souhaitable d'une certaine façon, et je pense que c'est ce que nous avons là. Ceci étant, nous nous ajustons en permanence et ce n'est pas parce qu'on n'aurait pas assez de tests à disposition, pas du tout, nous avons par exemple beaucoup d'autotests qui seront à disposition des établissements.
LEA SALAME
Qui sont dans des tiroirs…
NICOLAS DEMORAND
Alors, justement, oui, nos confrères de RTL ont révélé il y a quelques jours ce qu'ils ont appelé le fiasco des autotests à l'école, vous avez dépensé 245 millions d'euros pour 64 millions d'autotests, seulement 26 millions de ces tests ont été distribués aux personnels et aux lycéens, où est le reste, Jean-Michel BLANQUER, que s'est-il passé ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous savez, rien que ce titre en dit long sur la volonté de faire des polémiques à partir de rien, il n'y a évidemment aucune polémique à faire sur le point que vous venez de dire, d'abord, avant que nous ayons les autotests, le genre de polémique que l'on avait, c'était : oui, mais bon sang, pourquoi vous n'avez pas d'autotest, pourquoi vous ne mettez pas les moyens à en acheter, on en a acheté, c'est vrai, massivement, et nous en sommes fiers, ça a été très utile.
NICOLAS DEMORAND
Et alors pourquoi ils vous restent sur les bras ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ils ne nous restent pas sur les bras, nous avons 15 millions d'autotests en stock, et heureusement, c'est ce qui permet de faire ce que je vous disais avant, c'est-à-dire les deux autotests par semaine et par adulte, plus les autotests autant que de besoin, tout au long du premier trimestre, les 15 millions d'autotests qui nous servent, parce que le chiffre que vous avez dit n'est pas tout à fait exact, puisqu'on en a rendu à d'autres institutions qui en avaient besoin, donc il n'y a aucun gâchis, aucun gaspillage, au contraire, il y a la prévision, nous avons les autotests dont nous avons besoin. Mais le fait qu'on cherche à faire une polémique à partir de chaque sujet, y compris comme celui-là…
LEA SALAME
Mais, pardon, ce n'est pas une polémique, c'est qu'on remonte des faits…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, le mot fiasco est quand même tout un programme, donc, si vous voulez, c'est quand même significatif du fait que, après 18 mois, où quand même des choses ont été prouvées, même si rien n'est parfait, bien entendu, on cherche toujours à créer de l'inquiétude. Je ne dis pas qu'il ne doit pas y avoir des questions, des questions, il y en a plein, c'est tout à fait normal, en revanche…
LEA SALAME
Eh bien, il y a plein de questions que les profs et que les directeurs des écoles se posent, il suffit d'avoir des enfants pour les entendre eux-mêmes, je pense que tout le monde…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais c'est normal, bien sûr, mais là, je ne vous parle pas de ça. Les questions sont archi légitimes, et d'ailleurs, nous y répondons…
LEA SALAME
Et les journalistes, c'est leur job de vous les remonter.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Tout à fait, mais le fait d'intituler fiasco quelque chose qui n'est en aucun cas un fiasco est quand même tout un programme. Donc là, je ne parle pas des questions archi légitimes de tout un chacun sur le sujet, je pense à l'angle qu'on cherche à adopter à chaque fois sur tout thème dans cette situation sanitaire, alors qu'on devrait rechercher davantage l'unité nationale, une certaine solidité face à l'épreuve.
LEA SALAME
A partir de mi-octobre octobre, les tests antigéniques seront payants, est-ce qu'ils resteront gratuits pour les collégiens et les lycéens ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, à partir du moment où vous avez un test eu milieu scolaire, il est gratuit. Et donc par exemple évidemment tout ce dont je viens de vous parler, les autotests, les tests salivaires, tout cela sera gratuit.
NICOLAS DEMORAND
En Angleterre, le gouvernement va fournir 300.000 détecteurs de CO2, l'Allemagne, elle, Jean-Michel BLANQUER, va débloquer 200 millions d'euros pour l'achat de purificateurs d'air pour les écoles et les crèches. Pourquoi, peut-être que le verbe va vous déplaire, rechignez-vous toujours à investir massivement dans ces purificateurs et ces détecteurs, que vous réclament les enseignants, sachant que ça coûte cher, et que les mairies et les maires vous le demandent aussi ; ils demandent de l'aide pour pouvoir les acheter.
JEAN-MICHEL BLANQUER
On a répondu favorablement à tout ça. Alors, plusieurs choses. D'abord, ça n'est pas le même sujet. Le détecteur de CO2, n'est pas du tout le même sujet que le purificateur d'air. Ensuite, cette question-là, nous la traitons depuis le début de la crise sanitaire, nous essayons de le faire de façon sérieuse, en consultant les autorités sanitaires sur l'intérêt que sa présente, et en aucun cas ni l'un ni l'autre n'est l'Alpha et l'Oméga de la lutte contre… Le sujet du vaccin est évidemment infiniment plus important, celui des tests aussi. Néanmoins, sur les détecteurs de CO2, c'est utile c'est comme un thermomètre, ça ne remplace en aucun cas le fait qu'on doit tous avoir le réflexe d'ouvrir les fenêtres, c'est évident. Alors, ça a une vertu mais je dirais pédagogique, et ça permet de créer des réflexes. Ça n'est pas très coûteux d'ailleurs, et donc c'est tout à fait faisable, et c'est une compétence des collectivités. Nous avons recommandé depuis le début aux collectivités de l'acheter. La plupart des collectivités ont tout à fait les moyens de les acheter, et rappelez-vous que quand on empiète sur les pouvoirs des collectivités, elles ne sont pas forcément très satisfaites, et que même elles ont revendiqué un rôle de souplesse…
LEA SALAME
Aujourd'hui, il y a certaines collectivités qui demandent à l'Etat de l'aide pour les acheter.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien j'ai donc répondu que lorsqu'elles ont des difficultés, c'est bien volontiers que nous sommes en appui pour cela. Mais encore une fois on parle de quelques dizaines d'euros nécessaires pour une petite école. Là…
LEA SALAME
Sur les purificateurs d'air…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Là, s'agissant des purificateurs d'air, depuis…
LEA SALAME
Vous disiez en novembre 2020 à ce micro, il me semble, vous disiez que vous ne voyiez pas l'utilité des purificateurs d'air, est-ce que vous avez changé d'avis ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je ne me suis jamais exprimé de façon aussi schématique. J'invite chacun à regarder ce que les Autorités de santé ont publié sur les purificateurs d'air. C'est extrêmement complexe. Certains purificateurs d'air sont utiles, d'autres ne le sont pas. Les purificateurs d'air ne sont pas utiles quand il y a des…quand on peut ouvrir les fenêtres, c'est beaucoup mieux d'ouvrir les fenêtres, et parfois l'usage des purificateurs peut parfois être contre-productif. Je ne dis donc pas qu'il en faut à tout prix, je ne dis pas non plus qu'il n'en faut pas, c'est au cas par cas que cela s'apprécie. Là aussi c'est une compétence des collectivités, qui d'ailleurs, certaines se sont déjà largement équipées, et de nouveau j'ai dit que l'Etat serait présent, en appui au cas par cas, si une collectivité n'avait pas les moyens d'exercer ce qui relève de sa compétence. Voilà, c'est aussi simple que cela, si j'ose dire, pour le purificateur d'air, mais surtout que chacun aille regarder, ceux qui s'intéressent au sujet, ce qui est dit sur les purificateurs d'air par les autorités de santé. Enfin, vous avez cité les pays étrangers, c'est beaucoup plus compliqué que ça aussi, j'ai vu des polémiques en Allemagne sur ce sujet important, vous avez des pays où on a retiré les purificateurs d'air, donc encore une fois…
LEA SALAME
Vous avez toujours des doutes en fait sur les purificateurs d'air, pour être clair…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, ce n'est pas que j'ai des doutes, c'est que je regarde ce que disent les…
LEA SALAME
Mais si on vous écoute, en novembre, et là, ce matin, on a l'impression que vous ne voyez pas forcément leur utilité, c'est ce que vous dites.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, d'abord, encore une fois, il ne faut surtout pas par exemple se doter d'un purificateur d'air et penser que c'est mieux que d'ouvrir la fenêtre.
LEA SALAME
C'est l'Alpha et l'Omega, oui.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, mais…donc ça peut…
LEA SALAME
En Allemagne, ils ouvrent les fenêtres toutes les 20 minutes et ils mettent des purificateurs d'air.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, ça, je pense, si j'ai bien lu et bien compris les Autorités de santé, ça n'a pas de sens de faire ce que vous venez de dire. Vraiment.
LEA SALAME
Eh bien c'est ce que j'ai lu en Allemagne en tout cas.
JEAN-MICHEL BLANQUER
J'ai vu aussi des polémiques sur ce sujet en Allemagne. Ecoutez, c'est des sujets techniques en l'occurrence, que chacun peut expertiser, et ce que j'ai dit, par exemple j'en ai beaucoup parlé avec Olivier VERAN, qui lui-même, vous avez des avis des Autorités de santé sur ce sujet, donc on n'est pas, vous savez on n'est pas fou, on fait les choses de la manière la plus rationnelle possible, et ce n'est pas une question d'argent, c'est une question de faire les choses bien, dans le bon ordre, avec les compétences respectées de chacun.
NICOLAS DEMORAND
Pourquoi, Jean-Michel BLANQUER, n'avez-vous pas rendu obligatoire la vaccination pour les enseignants ? Avez-vous eu peur des protestations ? Est-ce que vous pouvez nous donner les chiffres de vaccination pour les enseignants d'aujourd'hui ? On aurait pu se dire intellectuellement qu'ils peuvent entrer dans le lot des professions pour lesquelles ça peut être obligatoire. Dites-nous.
JEAN-MICHEL BLANQUER
D'abord, vous savez, j'ai grande confiance dans le corps enseignant, et a fortiori sur ce type de sujets. Par définition ils développent une certaine rationalité, qui est issue de leur formation, et donc c'est en effet un métier qui a été beaucoup plus enclin à se faire vacciner que dans d'autres professions. Donc le dernier état de la situation que j'avais date maintenant d'une semaine, on avait 78 % des professeurs qui avaient un schéma vaccinal complet, et 11 % qui étaient primo vaccinés, donc ça faisait 89 % qui étaient disons prêts à venir, les 11 % doivent déjà maintenant au moment où je vous parle être à leur tour avec un schéma vaccinal complet. Donc on a une frange de 10, 11 %, qui est en train de diminuer en ce moment. On va refaire des études en à la rentrée, et je rappelle que pour ces 10 %, ils ont évidemment une proposition de vaccin dans l'établissement scolaire. Je ne doute pas d'ailleurs de la conviction des 9 professeurs sur le 10ème.
LEA SALAME
Sur la vaccination des 12/17 ans, où seront installés les centres éphémères dans les établissements ? Plutôt en zones rurales où les élèves sont loin des centres de vaccination des grandes villes ? Où est-ce que vous comptez les mettre ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, là aussi ça s'apprécie au cas par cas, pour des questions pragmatiques, donc dans l'exemple que vous donnez, le fait que ce soit en milieu rural, éloigné d'un centre de vaccination, fera dans la plupart des cas que le centre éphémère est en effet dans l'établissement. Par contre, quand il y a possibilité de se faire vacciner tout près de l'établissement, alors c'est un petit déplacement d'un groupe d'élèves, qui permet de faire la vaccination. Ça a été travaillé notamment cet été, au mois d'août, pour apprécier ça, pour la situation de chaque établissement.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 septembre 2021