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JOURNALISTE
Trouver du boulot quand on est handicapé, eh bien bon courage, près de 500 000 personnes en situation de handicap et inscrite à Pôle emploi en France. Comment davantage les aider ? C'est l'idée aujourd'hui du conseil national handicap et emploi, ça se passe à Perpignan et pour en parler votre invitée Suzanne SHOJAEI, eh bien la secrétaire d'État en charge des Personnes handicapées.
SUZANNE SHOJAEI
Bonjour Sophie CLUZEL.
SOPHIE CLUZEL
Bonjour.
SUZANNE SHOJAEI
Les personnes handicapées, c'est quand même un taux de chômage deux fois supérieur à la moyenne nationale, ça vous inquiète ?
SOPHIE CLUZEL
Ecoutez, ça diminue, donc on fait tout pour que ça diminue, c'est passé en dessous de la barre des 500 000. Depuis trois ans nous avons fait une politique volontariste avec une réforme de l'obligation d'emploi, rappelons en France qu'il y a un quota, c'est 6% depuis 30 ans. Aujourd'hui dans le privé on est à peu près à 3,8, dans l'emploi public, on est mieux, près de 6%, ça avance, ça avance pas assez vite mais ça avance. moi ce qui m'importe c'est de simplifier la vie des employeurs, simplifier la vie des personnes et donc on a une très grande politique volontariste de simplification, c'est-à-dire une seule porte d'entrée, c'est celle de Pôle emploi et derrière vous avez des que des conseillers qui sont experts, notamment un réseau qui s'appelle Cap emploi et c'est pour ça que je me déplace aujourd'hui, parce qu'ils ont dans leur grand congrès national de tous les Pôle emploi et nous allons discuter justement amélioration de l'accompagnement, simplification et accompagnement en même temps des personnes, mais aussi des employeurs.
SUZANNE SHOJAEI
Alors il y a 138 entreprises des Pyrénées-Orientales qui ont pu bénéficier des aides pour embaucher des personnes handicapées, ça veut dire qu'en 2021, il faut toujours aider financièrement les entreprises pour qu'elles embauchent des personnes handicapées ?
SOPHIE CLUZEL
Alors ça, ça fait partie du grand plan de relance pour tous les secteurs et pour toutes les personnes y compris les personnes en situation de handicap. Donc merci de me permettre de rappeler que tout employeur qui embauche une personne handicapée, quel que soit son âge, pas de limite d'âge, peut bénéficier de 4000 euros d'aide à l'emploi et donc aussi sur l'apprentissage, il y a vraiment un accompagnement sur l'apprentissage parce que ça marche. Sur l'aide à l'emploi, nous avons 18 000 contrats au niveau national et 60% d'entre eux sont en CDI, en contrat à durée indéterminée, donc c'est pas un effet d'aubaine, c'est le coup de pouce qui permet aussi de favoriser l'accès à l'emploi et puis il y a l'apprentissage là aussi 8 000 euros d'aide aux contrats et sans limite d'âge pour les personnes handicapées, ça permet une reconversion professionnelle quand il y a un accident parce que dans la vie, parce que 80% des handicaps s'acquièrent au cours de la vie.
SUZANNE SHOJAEI
Est-ce qu'il y a certains handicaps qui sont davantage discriminés entre guillemets, je pense aux handicaps mentaux ou les personnes en fauteuil ?
SOPHIE CLUZEL
Alors en fait dans les handicaps, vous avez tout fait raison de le rappeler il y a une palette de handicap très, très variée, ça va du handicap sensoriel, moteur, psychique. Sur le handicap psychique, le handicap mental là aussi dans le plan de relance nous avons une enveloppe de 15 millions pour aider les entreprises à mieux comprendre avec des jobs coach, c'est de l'emploi accompagné, c'est-à-dire ce sont des experts sur les troubles qui peuvent accompagner la personne, bien sûr si elle le souhaite pour rentrer dans l'entreprise mais surtout pour s'y maintenir parce que parfois eh bien c'est difficile. Les employeurs ne sont pas malveillants, ils sont démunis face à certains troubles. C'est pour ça qu'on est à leurs côtés, c'est gratuit pour les entreprises et c'est pérenne, c'est-à-dire qu'on peut le réactiver autant que de besoin et ce job coach il va expliquer comment fonctionne la personne, il va me mettre les adaptations en route. et puis il y a l'Agefiph, l'Agefiph c'est le collecteur si vous voulez des contributions, c'est-à-dire quand les entreprises ne sont pas 6%, elles paient une amende, une pénalité, une contribution et dans ce fonds, eh bien justement il y a les possibilités aussi d'être accompagné et nous avons des délégués en région qui peuvent se mettre au service de l'entreprise pour travailler sur sa politique justement d'accueil, pas de scolarisation, d'insertion professionnelle des personnes handicapées.
SUZANNE SHOJAEI
Et puis il y a un sujet Madame la Ministre, il y a un sujet qui crispe beaucoup encore les travailleurs handicapés, c'est l'allocation adulte handicapé, je crois que c'est 904 euros de base pour ceux qui peuvent pas travailler ou qui travaillent à temps partiel et ce montant est calculé en fonction du revenu du conjoint, pourquoi ?
SOPHIE CLUZEL
Non alors rappelez peut-être que c'est une allocation qui a été augmentée de 100 euros pendant le quinquennat, qu'elle bénéficie à plus d'un million de personnes et comme toute allocation, eh ben quand on travaille, elle diminue. Donc ça c'est le principe même de toutes nos allocations et 30% des personnes qui sont en couple, elles travaillent, donc elles sont aussi protégées par le fait que justement leurs revenus, les revenus de leur conjoint ou leurs propres revenus parce qu'on oublie souvent que dans un couple c'est la personne handicapée qui travaille. donc ce qui est important c'est pouvoir garder plus longtemps son allocation quand on travaille parce que ça c'est important et c'est là-dessus si vous voulez qu'il faut qu'on fasse encore un effort pour pouvoir accompagner à l'insertion professionnelle, c'est ça que les personnes demandent, vivre de leur travail et beaucoup, beaucoup de personnes souhaitent pouvoir aller travailler, continuer à toucher leurs allocations à temps partiel quand en effet il y a du temps partiel, du fait de la situation de handicap. Donc beaucoup de choses s'améliorent, moi ce qui m'importe c'est surtout de simplifier la vie des personnes, elles n'ont plus besoin de prouver leur handicap pour avoir leur allocation, elles ont des droits à vie, nous y travaillons avec les maisons départementales des personnes handicapées, ce sont les départements qui sont en charge de donner ces droits.
SUZANNE SHOJAEI
Mais il y a beaucoup de bénéficiaires qui considèrent que c'est humiliant, voire même méprisant de calculer cette allocation sur le revenu du conjoint, qu'est-ce que vous en pensez ?
SOPHIE CLUZEL
Oui, eh bien toutes les allocations sont ainsi calculées aujourd'hui comme le RSA, comme tout le monde et si il y a des situations de handicap qu'il faut mieux accompagner, c'est avec la prestation de compensation du handicap qui peut aller bien au-delà de 900 euros, avec de l'aide humaine, avec de l'aide technique, avec une aide financière pour justement ne pas être dépendant de son conjoint. Donc là aussi il y a peu de 350 000 personnes qui en bénéficient et là ça peut aller jusqu'à 2000, 3000 euros selon les besoins. Donc beaucoup de droits qui sont ouverts, mal connus des personnes et c'est pour ça que… c'est de la simplification et surtout ne plus avoir à redire qu'on est handicapé pour avoir ces droits, ça c'est très important.
SUZANNE SHOJAEI
Eh bien merci beaucoup Sophie CLUZEL, secrétaire d'État en charge des personnes handicapées. Vous êtes aujourd'hui à Perpignan, on le rappelle pour le Conseil national Handicap et Emploi et bonne journée à Perpignan.
SOPHIE CLUZEL
Merci beaucoup, au revoir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 septembre 2021