Texte intégral
ALIX BOUILHAGUET
Bonjour Olivia GREGOIRE.
OLIVIA GREGOIRE
Bonjour.
ALIX BOUILHAGUET
Merci d'être avec nous ce matin, parlons tout de suite du budget, les dépenses courantes de ce budget vont augmenter de 32 milliards, ça fait 2,3% d'augmentation. Alors vos opposants, ils vous reprochent la stratégie du carnet de chèques pour la présidentielle notamment Xavier BERTRAND, ils n'ont pas tout à fait tort quand même.
OLIVIA GREGOIRE
Alors ils ont globalement tort, merci de me poser la question, ça me permet de leur répondre. D'abord je voudrais rappeler en préalable qu'on vit une crise telle qu'on n'en a jamais connu depuis 1945, c'est toujours important de planter le décor. Deuxièmement j'étais à la commission des finances pendant 3 ans et demi, c'est quand même le président de la République Emmanuel MACRON qui a réussi en même temps à baisser 50 milliards d'euros d'impôts pour les Français et qui a réussi en même temps à faire sortir la France de la procédure de déficit excessif et à maintenir un déficit sous les 3% à 2,1% en 2019 avant la crise du Covid, on va y revenir.
ALIX BOUILHAGUET
Oui mais il y a eu les gilets jaunes, il y a eu la crise du Covid.
OLIVIA GREGOIRE
Oui mais imaginez un peu que ça hors crise lors du mandat de François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY, ça n'avait pas été atteint. S'il y a bien un président du sérieux budgétaire, c'est le président MACRON. Pour ce il y ait des dépenses, moi ce qui compte c'est les dépenses de fonctionnement, est-ce que les dépenses des ministères à proprement parler, de l'administration, augmentent ? Non. Est-ce qu'on finance nos priorités ? Oui en l'occurrence le ministère de la justice plus 8%, c'est appelé par tous les candidats de droite.
ALIX BOUILHAGUET
Oui mais justement tous les ministères se vantent de voir leur budget revu à la hausse.
OLIVIA GREGOIRE
Pas tous, regardez à Bercy, on ne se vante pas. Regardez, moi je ne me vante pas. On se vante absolument de rien, on finance, on est cohérent, on finance nos priorités. La droite passe ses journées à dire il faut financer le régalien, il faut plus d'argent pour la justice, eh bien passez de la réalité aux actes, plus 8 % pour la justice, plus d'un milliard et demi pour l'Education idem pour le ministère de l'Intérieur. Quant à ceux qui adresse des critiques et je le dis avec autant de respect que de gentillesse mais il faut quand même être propre quand on sort des critiques pareilles. Xavier BERTRAND, Xavier BERTRAND président de la région des Hauts-de-France, savez-vous Alix BOUILHAGUET, qu'aujourd'hui la région des Hauts-de-France est la région la plus endettée de France. Savez-vous que chaque habitant des Hauts-de-France porte à lui seul 506 euros de dettes. Savez-vous qu'il a réussi lui en même temps un challenge incroyable, c'est un peu inquiétant pour l'avenir, à la fois de baisser les dépenses d'investissement de 20 % tout en augmentant la dette de la région de 5 %, si c'est ça son programme pour la France, moi je dis non merci, on finance par exemple des priorités, on finance notre éducation, on finance notre protection et le revenu d'engagement arrive.
ALIX BOUILHAGUET
L'argent, où est-ce qu'on trouve l'argent, ça me dire quoi, ça me dire qu'il y aura des hausses d'impôts, comment on se débrouille.
OLIVIA GREGOIRE
Non le président l'a dit.
ALIX BOUILHAGUET
Parce que dans ce budget je n'ai pas comptabilisé le revenu d'engagement, là aussi ça sera peut-être…
OLIVIA GREGOIRE
Ni le plan d'investissement.
ALIX BOUILHAGUET
A peu près une trentaine de milliards, donc où est-ce qu'on trouve l'argent ?
OLIVIA GREGOIRE
Mais, l'argent, déjà, il faut quand même le rappeler, vous le savez, l'argent ne coûte pas cher, il coûte très peu cher, avec les taux d'intérêt extrêmement bas, et nous sommes prudents, je vous rappelle que notre prévision de croissance, nous l'avons plafonnée à 6%, en deçà de ce que l'OCDE, la Banque de France ou l'INSEE auraient proposé que nous mettions comme prévisions de croissance. Il faut parler très concret. La croissance finance aussi la réduction de la dette du déficit. Pour vous dire, la dette entre fin mars de cette année et fin juin, grâce à la croissance et grâce au travail des Français, elle est passée de 118% à 115%, déjà une réduction de 3% de la dette.
ALIX BOUILLAGUET
3 %, ce n'est pas non plus énorme.
OLIVIA GREGOIRE
Ce n'est pas énorme, mais c'est quand même extraordinaire, on dirait à écouter tous ces gens, qu'on sort d'une période tout à fait normale. Mais les mêmes qui chouinaient il y a un an et demi, en nous disant qu'on était petits bras sur la relance, je m'en souviens bien, j'étais à la Commission des finances. En nous disant : oh, les Allemands financent plus. Ce sont les mêmes aujourd'hui qui chouinent parce que nous avons des dépenses, non pas idiotes, mais des dépenses d'avenir, et Jean CASTEX l'a rappelé très justement hier, est-ce que le revenu d'engagement pour nos jeunes, c'est une dépense de fonctionnement ? Non ? Est-ce qu'investir aujourd'hui 30 milliards pour notre industrie, ce que réclame toute la droite en coeur, j'ai écouté la télé toute la journée hier, toute la droite a défilé pour demander des investissements en faveur de l'industrie. Il faut être cohérent. Alors sinon on ne dit rien, mais à ce moment-là on ne critique pas les dépenses d'avenir du gouvernement.
ALIX BOUILLAGUET
Pas de hausses d'impôts, quoi qu'il arrive.
OLIVIA GREGOIRE
Pas de hausses d'impôts, quoi qu'il arrive. Vous savez, la meilleure façon de nous croire, c'est de regarder ce qu'on a fait depuis 5 ans. On a tenu, on n'a pas augmenté les impôts.
ALIX BOUILLAGUET
Dans chaque campagne présidentielle, il y a toujours des troisièmes hommes, on en a connus des très très différents, il y a eu Coluche, Jean-Pierre CHEVENEMENT, Jacques DELORS. Certains font pschitt, d'autres vont jusqu'au bout, on a un exemple en tête récent, c'est Emmanuel MACRON. Que penser d'Eric ZEMMOUR, aujourd'hui 11% dans les sondages, est-ce que lui, il peut aller jusqu'au bout ?
OLIVIA GREGOIRE
Quand je préparais cette émission hier, je me suis dit, mais je ne vais pas vous la faire, mais je me suis dit que j'allais vous demander de qui vous me parliez. Parce qu'il faudrait être sourd, aveugle, pour ne pas manger Eric ZEMMOUR matin, midi, soir, en nocturne, dimanche inclus.
ALIX BOUILLAGUET
Mais c'est vrai que c'est le phénomène, c'est le phénomène de cette campagne.
OLIVIA GREGOIRE
C'est un phénomène de librairie à cette heure, voyez-vous. Moi je présente un livre mi-octobre. Je souhaite à mon livre d'avoir autant de succès. C'est un phénomène de librairie. Pardonnez-moi, mais moi je reviens quand vous voulez, et on parle d'Eric ZEMMOUR quand il est candidat à la présidence de la République. Parce que cette espèce de faux jeu, de je vends mon livre, je vends ma sauce et je ne suis candidat à rien…
ALIX BOUILLAGUET
Mais qu'est-ce qui dit de notre société ? Pourquoi ça prend, pourquoi les gens l'écoutent, pourquoi les téléspectateurs le regardent et les lecteurs le lisent ?
OLIVIA GREGOIRE
Est-ce qu'on peut dire que quelque chose prend, parce que ça fait 10% dans les sondages ? Et j'ai le mérite d'être cohérente sur les sondages, j'aurais autant de réponses pour la majorité. Je ne suis pas sûre, premièrement. Je vous rappelle que c'est des échantillons de 1 000 personnes et que les sondages ont souvent menti ou en tout cas démontrés qu'ils n'étaient pas forcément fiables. Deuxièmement, on parle de quelqu'un qui est dans le flou. Alors, moi je veux bien, qu'est ce qu'il dit ? Je veux bien parler de ce qu'il dit quand il est dans le flou, mais cette personne n'est pas candidate à l'élection présidentielle. Qu'est-ce qu'il dit globalement, parce que je vais me prêter au jeu ? Il dit globalement que ce qui compte c'est d'être radical. Il dit, il démontre que plus on cogne, plus on tape, plus on amène en réponse toujours la même réponse aux questions qui lui sont posées, l'avantage avec ZEMMOUR, c'est que peu importe la question, la réponse c'est l'immigration, donc ça c'est l'avantage. Il dit que dans ce pays, et d'autres candidats le disent aussi, il y a comme dans d'autres pays européens une envie de radicalité, que la nuance, que les programmes de gouvernements, sont assez peu appréciés malheureusement. Mais il dit beaucoup de mensonges et je veux prendre une minute de plus. Roland BARTHES avait une très belle phrase, c'est lundi matin, un peu d'inspiration : " Le mythe est parole ". Pour moi Eric ZEMMOUR c'est un mythe. Il est parole. Je l'ai écouté attentivement jeudi soir, avez-vous entendu cette phrase, " je vous dis c'est la vérité ", et ça n'est pas la vérité Eric ZEMMOUR, c'est votre vérité. Cet homme parle. La meilleure façon de combattre le mythe, c'est le réel. Nous sommes dans le réel, et nous aurons l'occasion de le démontrer dans les prochains mois.
ALIX BOUILLAGUET
Mais, surtout on attend, sa candidature…
OLIVIA GREGOIRE
Moi je ne l'attends pas spécialement.
ALIX BOUILLAGUET
Sa candidature officielle, et comme ça on pourra en reparler.
OLIVIA GREGOIRE
Perso, comme on dit, je ne l'attends pas spécialement, je ne vous cache pas, parce que vous savez, on dit que c'est une bulle, mais les bulles c'est intéressant quand ça éclate. Et qu'est-ce qu'il reste d'une bulle quand ça éclate ? Du vide, et ce vide est souvent plus dangereux que la bulle elle-même.
ALIX BOUILLAGUET
Réponse dans quelques mois. Merci beaucoup Olivia GREGOIRE.
OLIVIA GREGOIRE
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 septembre 2021