Texte intégral
J'ai défendu aujourd'hui les positions françaises sur les enjeux clés de la politique commerciale européenne lors du Conseil commerce.
Concernant la préparation de la ministérielle de l'OMC fin novembre, j'ai appuyé les efforts de la Commission pour faire de la conférence un succès dans un contexte difficile pour l'organisation. C'est notamment le cas sur des sujets clé comme la régulation des subventions à la pêche ou la contribution du commerce à la lutte contre le Covid-19 et les futures pandémies, qui peuvent être des marqueurs forts de la relance du multilatéralisme commercial. L'Union européenne joue un rôle moteur dans l'ensemble de ces discussions, et en particulier pour lancer un processus concret de réforme de l'OMC lors de la ministérielle pour que l'organisation recommence à assumer le rôle d'arbitre du commerce international qu'elle est censée jouer.
Concernant la relation commerciale transatlantique, j'ai salué les résultats obtenus par la Commission ces derniers mois pour apaiser nos contentieux sur Airbus-Boeing, sur les taxes sur les services numériques et sur l'acier et l'aluminium, ainsi que pour relancer une coopération face à nos défis communs. Nous devons continuer dans cette voie, sans faire preuve de naïveté et en continuant à travailler à notre objectif de renforcement de l'autonomie stratégique de l'Union européenne, qui sera la meilleure garantie d'un partenariat durable et équilibré avec l'ensemble de nos partenaires.
J'ai également salué le renforcement de l'attention politique portée par la Commission à la mise en oeuvre des accords de commerce et au respect par nos partenaires de leurs engagements. Cette orientation fait écho aux demandes de la France formulées par le Président de la République dans le discours de la Sorbonne en 2017, et qui s'est matérialisée par la nomination d'un "procureur commercial européen" au sein de la Commission il y a un peu plus d'un an.
J'ai appelé la Commission à faire preuve d'ambition dans la révision de son approche sur le développement durable dans les accords commerciaux, pour faire de notre puissance commerciale un levier au service de notre ambition environnementale, de la garantie des droits de l'Homme et de nos standards sociaux et répondre aux fortes attentes de nos citoyens.
Enfin, s'agissant des négociations commerciales en cours, j'ai appelé la Commission à toujours faire primer la substance sur le calendrier. Nous attachons en particulier une grande importance à ce que les futurs accords commerciaux soient ambitieux en matière de développement durable. C'est un enjeu de cohérence essentiel alors que nous demandons d'importants efforts à nos entreprises et à nos concitoyens pour atteindre nos objectifs climatiques et environnementaux.
Les accords de commerce ne doivent pas déstabiliser nos filières agricoles sensibles, et nous y sommes très vigilants dans les négociations en cours, en particulier au moment où nos agriculteurs sont confrontés à une forte volatilité des marchés dans le contexte de la reprise économique mondiale.
Comme l'a dit le Président de la République, notre politique commerciale est un atout économique indéniable pour l'UE. Nous le voyons par exemple avec les accords UE-Corée, UE-Japon, ou encore avec le CETA, qui ont ouvert d'importantes opportunités à nos entreprises, y compris dans le secteur agroalimentaire, tout en contribuant au rehaussement de notre ambition environnementale avec ces partenaires importants.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 novembre 2021