Texte intégral
CAROLINE ROUX
Bonjour Sébastien LECORNU.
SEBASTIEN LECORNU
Bonjour.
CAROLINE ROUX
Nous allons naturellement ce matin parler de la Guadeloupe, de la Martinique. Mais d'abord un mot : Jean CASTEX est positif au Covid, dix ministres sont cas contact. Ça n'est pas votre cas ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, sinon je ne serais pas devant vous, et permettez-moi de lui adresser mes voeux de rétablissement. On a tous eu des personnes malades dans notre entourage, on sait que parfois ça peut être difficile. Donc Premier ministre ou pas Premier ministre, ça doit être difficile pour lui.
CAROLINE ROUX
Mais il va bien ?
SEBASTIEN LECORNU
Je n'ai pas eu de nouvelles de sa santé ce matin, mais en tout cas je pense à lui.
CAROLINE ROUX
Bon. C'est le symbole de la fulgurance de cette épidémie, est-ce que c'est le symbole aussi d'un relâchement au sein du gouvernement sur les gestes barrières ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, mais il est clair que lorsqu'on est ministre, on croise parfois beaucoup plus de gens, et donc mathématiquement on augmente le nombre de chances d'être malade. Donc, je ne l'ai pas eu depuis un an et demi, en ayant évidemment respecté aussi les gestes barrières et la vaccination…
CAROLINE ROUX
Il n'y a pas eu un petit relâchement ?
SEBASTIEN LECORNU
Il est clair que dans l'esprit de beaucoup, chez chacun de nos concitoyens, en Hexagone, comme en Outre-mer, il y avait ce côté " le Covid est derrière nous ", on voit bien malheureusement qu'il se rappelle à nous.
CAROLINE ROUX
On parle de l'Outre-mer, on parle de la Guadeloupe. Pourquoi vous n'êtes pas en Guadeloupe, Sébastien LECORNU ?
SEBASTIEN LECORNU
La question s'est posée dès vendredi matin, de nous y rendre avec Olivier VERAN, le ministre de la Santé, peut-être même avec Gérald DARMANIN. Et après avoir échangé avec les autorités locales, la préfecture, les forces de police, les forces de gendarmerie, mais aussi des élus locaux, il est apparu qu'aller sur place, dès maintenant, présentait une surcharge particulièrement importante pour les forces de l'ordre. Et moi je ne veux absolument pas que les forces de l'ordre soient détournés de leur mission première, c'est-à-dire protéger les Guadeloupéennes et des Guadeloupéens. Mais je vais vous dire, de toute façon, on va y aller en Guadeloupe…
CAROLINE ROUX
Quand ?
SEBASTIEN LECORNU
… parce que d'ailleurs, à chaque fois qu'il y a une crise importante en Outre-mer, j'y vais. 3 semaines en Nouvelle-Calédonie l'année dernière, là, au mois d'août, pendant que d'autres étaient en vacances, j'étais précisément en Martinique et en Guadeloupe, donc…
CAROLINE ROUX
Mais là il y a une crise, est-ce que vous allez y aller dans les jours qui viennent ?
SEBASTIEN LECORNU
La réponse est : nous allons y aller. La vraie question elle est politicienne, pardon mais c'est depuis dimanche soir qu'un certain nombre de candidats à la primaire de la droite, qui ont agité cette question, que nous la voyons arriver dans un débat public.
CAROLINE ROUX
Non, la question, la question elle est, pardonnez-moi…
SEBASTIEN LECORNU
Eh bien écoutez, interrogez les formations politiques, les élus locaux, les maires, les parlementaires, que j'ai encore vus hier soir avec le Premier ministre, ils ne demandent pas un déplacement du ministre…
CAROLINE ROUX
C'est terrible d'ailleurs qu'ils disent " on ne veut pas du ministre ", non ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, parce qu'on passe, je passe du temps avec eux, jour et nuit au téléphone, à consulter les organisations syndicales. Donc une fois de plus, moi je conteste cette espèce de politicaillerie spectacle, dans laquelle il faudrait aller s'agiter devant les caméras sur place. Nous irons en Guadeloupe…
CAROLINE ROUX
C'est parfois ce que font certains de vos confrères, vous le savez bien.
SEBASTIEN LECORNU
Eh bien moi je ne fais pas de la politique comme ça, je suis un homme de terrain, je suis un élu local, l'Outre-mer j'y passe beaucoup de temps, et évidemment que nous allons nous rendre bientôt en Guadeloupe.
CAROLINE ROUX
Et les populations elles aussi veulent vous voir, veulent que vous les entendiez.
SEBASTIEN LECORNU
Les populations veulent un retour à la sécurité, un retour à l'ordre public, et veulent des réponses claires en matière sanitaires, et je suis là pour vous y répondre.
CAROLINE ROUX
Je retiens ce que vous me dites ce matin, Sébastien LECORNU, vous allez vous rendre sur place, dans les prochains jours, avant la fin de la semaine.
SEBASTIEN LECORNU
Mais, la vraie question, elle est d'abord de fond. Pardon, rentrons dans le fond…
CAROLINE ROUX
D'accord. Pardon, juste, comme ça on clôt la polémique.
SEBASTIEN LECORNU
Chaque nuit, malheureusement, a son lot… Il n'y a pas de polémique, il y a des polémistes, mais il n'y a pas de polémique.
CAROLINE ROUX
D'accord.
SEBASTIEN LECORNU
Chaque nuit, malheureusement, nous avons des violences importantes en Guadeloupe.
CAROLINE ROUX
Il y en a encore en ce moment, le calme n'est pas revenu.
SEBASTIEN LECORNU
En ce moment même, la nuit pas malheureusement terminée, on n'a pas de violences urbaines au moment où je vous parle, mais malheureusement ces dernières heures nous avons eu des tirs contre des policiers, notamment à Pointe-à-Pitre. Et on voit bien que l'on n'est pas sur une question sanitaire et sociale, on est sur des bandes, on est sur des voyous, on est sur des personnes qui sont malheureusement déjà défavorablement connues des services de police ou de la justice, qui se servent de cette crise pour s'exprimer dans la violence. Et ça, pour le coup, la réponse du gouvernement elle est implacable, elle est claire, elle est ferme : l'envoi du RAID et du GIGN est là aussi pour juguler ces personnes qui sont malheureusement armées.
CAROLINE ROUX
Pour l'instant, le calme n'est pas revenu.
SEBASTIEN LECORNU
95 interpellations, une trentaine de premières réponses pénales qui viennent d'être données par les tribunaux de Guadeloupe, et donc la première mission du gouvernement, de l'autorité judiciaire, c'est de rétablir l'ordre. Mais en même temps il y a une crainte forte sur l'application de la loi, et moi je le dis ici ce matin, aux Guadeloupéennes et aux Guadeloupéens, il y aurait quelque chose de scandaleux à ne pas appliquer la loi de la République sur l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers en Guadeloupe. C'est ça la principale revendication, c'est de dire : on ne veut pas de la loi en Guadeloupe. Il y a 87 % des soignants qui sont vaccinés. Il y a 43% des pompiers seulement qui sont vaccinés, et donc ce que nous avons dit à soir aux élus, c'est que la loi de la République, pour la protection sanitaire des Guadeloupéennes et des Guadeloupéens, elle s'appliquera. Néanmoins, l'autorité…
CAROLINE ROUX
Pas… alors, attendez, parce qu'il faut quand même qu'à un moment donné je vous pose des questions…
SEBASTIEN LECORNU
Je vous en prie.
CAROLINE ROUX
Pas d'aménagement sur l'obligation vaccinale des soignants, c'est-ce que vous nous dites. Le Premier ministre a annoncé néanmoins la création d'instances de dialogue avec les personnels soignants. C'est quoi une instance de dialogue avec les personnels soignants ?
SEBASTIEN LECORNU
Parce que l'autorité, n'est pas l'autoritarisme, et qu'au fond aujourd'hui vous avez 1 400 personnes, rendez-vous compte, 1 400 personnes qui ont été suspendues. Ça prouve bien aussi la détermination du gouvernement à agir avec fermeté. Pour autant, les élus hier soir nous ont dit : il faut quand même des solutions sociales. Donc on n'est plus dans le sanitaire, on est aussi sur un dialogue social entre l'employeur, le ministère de la Santé et des Solidarités, et ses employés. Pour trouver des solutions, déjà vous avez des soignants qui nous disent : " Je ne suis pas contre le vaccin, mais je suis contre l'ARN messager ". Donc ça, on s'est engagé hier soir à peut-être trouver, en fonction des âges…
CAROLINE ROUX
D'autres types de vaccin.
SEBASTIEN LECORNU
En fonction de leur âge évidemment, mais d'autres types de vaccins. Ensuite, vous avez des personnes qui vous disent : " Jamais je ne ferai vacciner. Donc je préfère abandonner ma qualité de soignant, et donc je demande d'ores et déjà une reconversion professionnelle ".
CAROLINE ROUX
Là, vous les accompagnez.
SEBASTIEN LECORNU
Et là on va avoir besoin du Conseil régional, donc Ary CHALUS va être mobilisé sur ces sujets, parce qu'on doit trouver évidemment une solution à ces personnes.
CAROLINE ROUX
Sur le Pass sanitaire ?
SEBASTIEN LECORNU
En fait, cette instance de dialogue, pardon, c'est une instance individuelle de gestion au cas par cas des 1 400 personnes qui sont suspendues. Mais une fois de plus, hier soir on a tenu un message d'équilibre : fermeté, la loi s'appliquera, et en même temps on ne dit pas aux 1 400 personnes suspendues, circulez, il n'y a rien à voir.
CAROLINE ROUX
Pas d'aménagement non plus sur le Pass sanitaire.
SEBASTIEN LECORNU
Mais, la revendication d'ailleurs principale, telle qu'elle nous vient du territoire, hier soir chez les élus et les parlementaires, c'était très net, aucune question sur le Pass sanitaire. Certains étaient pour, certains étaient contre, la question centrale c'est l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers.
CAROLINE ROUX
Le Premier ministre vous a demandé de poursuivre le dialogue avec les forces vives du territoire pour s'assurer du déploiement de tous les dispositifs – je le cite – de tous les dispositifs d'accompagnement économique et social. Est-ce que vous pouvez traduire ? Ça veut dire qu'il y a des fonds qui vont être débloqués pour l'Outre-mer ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, je vais le dire avec mon cœur aussi, c'est que, à la relance économique post-Covid, malheureusement, on a des événements très graves qui font qu'il va falloir faire de la relance sur la relance. Au moment même où le tourisme allait repartir, au moment même où les uns et les autres ici dans l'Hexagone commençaient à prendre leurs billets, pour peut-être passer des vacances en Guadeloupe, à Noël, eh bien on voit bien que malheureusement les carnets de réservations sont en train de se vider. Donc on ajoute de la crise à la crise. Et moi c'est aussi un appel à la responsabilité que je passe aux autorités guadeloupéennes, économiques, sociales, les élites, comme on pourrait dire, jadis, c'est, il faut aussi sauver de la Guadeloupe de l'image qu'elle renvoie. Et c'est aussi pour ça que nous sommes à la fois déterminés sur l'ordre public, sur le dialogue, mais aussi sur une reprise économique.
CAROLINE ROUX
30 % de la population vit avec moins de 1 000 € par mois, un tiers de…
SEBASTIEN LECORNU
Bien sûr.
CAROLINE ROUX
Vous les connaissez ces chiffres, bien sûr. Un tiers des jeunes de l'île sont sans emploi. Le président de la région Guadeloupe, qui est la République En Marche, demande ce matin un plan Marshall pour la Guadeloupe, pour l'Outre-mer, pour la région Guadeloupe, comme vous l'avez fait pour Marseille.
SEBASTIEN LECORNU
30 ans de plan Marshall et on voit ce que sont devenus nos Outre-mer. Je pense que maintenant il faut repartir des problèmes très particuliers. Typiquement, en Guadeloupe et en Martinique vous avez des attentes sur la chlordécone. On est en train d'y répondre. Vous avez des attentes sur l'eau potable. Rendez-vous compte, en Guadeloupe, ça c'est une thématique en plus dont les maires, les communes sont responsables de la gestion de l'eau potable. Il n'y a parfois pas d'eau potable en Guadeloupe. L'Etat est en train de reprendre la main à sa manière, si j'ose dire, sur l'eau potable. Il y a des attentes importantes en matière de santé. La réalité, c'est qu'on vit en plus une crise Covid dans des de centres hospitaliers qui sont délabrés. On est en train en reconstruire intégralement le CHU de Pointe-à-Pitre. Le problème, c'est que…
CAROLINE ROUX
Donc, ce qui devait être fait a été fait, c'est ça que vous leur dites ce matin ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, on est en train de faire un rattrapage, mais il prend du temps, et c'est vrai qu'il y a un appel aussi à la patience. Moi je suis engagé, plus que jamais, sur ces dossiers, il faut les regarder sans démagogie.
CAROLINE ROUX
Ce n'est pas une crise sociale qui est en train de se dérouler en Guadeloupe ?
SEBASTIEN LECORNU
Mais elle est permanente, la crise sociale, Caroline ROUX, en Outre-mer. Elle est permanente. Il faut aussi que les gens de l'Hexagone regardent enfin, y compris les candidats à la présidentielle qui font semblant de découvrir les Outre-mer quelques semaines avant le premier tour…
CAROLINE ROUX
Mais c'est à vous de la régler.
SEBASTIEN LECORNU
Mais, qu'est-ce que je fais depuis un an et demi ? Quand en Nouvelle-Calédonie on emmène le processus institutionnel, c'est aussi parce que derrière la question économique et sociale. Lorsqu'on met de l'argent avec Olivier VERAN sur le Ségur de la santé en Outre-mer, et peut-être un peu plus en Outre-mer qu'ailleurs, c'est ce que l'on fait. L'eau potable, pourquoi l'Etat, après tout vous pourriez me dire : moi je suis contribuable hexagonal, pourquoi je mets de l'argent pour qu'il y ait de l'eau potable en Guadeloupe, alors que c'est la compétence des mairies ? Eh bien on le fait quand même. Donc le rattrapage, il est fait sous le quinquennat d'Emmanuel MACRON…
CAROLINE ROUX
Est-ce que vous allez ouvrir des négociations avec les syndicats, avec par exemple Elie DOMOTA, leader syndical de la précédente grande crise…
SEBASTIEN LECORNU
Mais ce ne sont pas des leaders syndicaux, ce sont des leaders politiques, ceux-là mêmes ne condamnent pas la violence. Moi je discuterai avec des gens qui condamnent clairement la violence. Je suis désolé mais je suis un républicain, et je ne veux pas incarner un Etat faible. Un Etat qui dialogue, ce n'est pas un Etat faible. En revanche, il faut que chacun soit clair sur les questions du respect de la loi de la République.
CAROLINE ROUX
Il ne l'est pas, Elie DOMOTA ?
SEBASTIEN LECORNU
Je trouve moi qu'il ne l'est pas.
CAROLINE ROUX
Ce sont des violences antifrançaises, anticoloniales, anti-autorité, c'est ce que dit Victorin LUREL, un de vos prédécesseurs, socialiste.
SEBASTIEN LECORNU
Oui, qui est un homme pour le coup très engagé, homme d'Etat. Il fait bien la synthèse aussi de ce que certains agitateurs veulent voir monter dans le débat. Or, la vraie question centrale c'est l'obligation vaccinale des soignants. Et d'ailleurs je n'entends pas nos oppositions qui nous tapent dessus expliquer leur position claire sur l'obligation vaccinale des soignants. Nous, nous sommes pour.
CAROLINE ROUX
Sébastien LECORNU, est-ce que vous craignez une contagion des colères sociales dans les Antilles ?
SEBASTIEN LECORNU
Mais non, et avec beaucoup de vigilance, parce que le malaise il est profond, il est malheureusement ancien, et donc il faut y répondre avec beaucoup de force, mais aussi beaucoup d'engagement…
CAROLINE ROUX
Ça ne peut pas se passer comme la crise de 2009 et 45 jours de blocages ?
SEBASTIEN LECORNU
La crise de 2009 n'a rien à voir, pardon, c'est une grève générale qui passe par des voies syndicales, avec des entreprises et des services publics qui sont fermés, parce que les gens exercent leur droit de grève. Vous l'avez vu le droit de grève là ? La réalité c'est qu'il y a du bazar aussi parce que la grève générale n'a pas démarré. Et donc là aussi il faut regarder la situation aux Antilles, pour ce qu'elle est aujourd'hui, sans la caricaturer et la renvoyer au passé.
CAROLINE ROUX
Et vous avez un autre dossier très chaud, la question du…
SEBASTIEN LECORNU
J'ai beaucoup de dossiers.
CAROLINE ROUX
Oui, là en particulier le référendum en Nouvelle-Calédonie. Vous avez décidé de maintenir ce référendum, ce sera le 12 décembre, les Indépendantistes souhaitent un report du scrutin en raison de la crise du Covid, vous avez maintenu ce scrutin ils ont déjà affirmé qu'ils ne participeraient pas au vote. Est-ce que cela va entamer la légitimité de ce scrutin ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, parce qu'en démocratie, comme le vote n'est pas obligatoire, le fait de ne pas participer au vote n'entache pas la sincérité du scrutin. En revanche, si on fait de la politique et pas du droit, il est clair qu'il faudra regarder les résultats des deux premières consultations qui étaient mal malheureusement assez ric rac. Je dis malheureusement, parce qu'elles montrent le clivage de la société calédonienne, et il faudra en tirer des conclusions, mais là aussi je serai disponible pour le faire, et j'irai en Nouvelle-Calédonie pour la 4e fois…
CAROLINE ROUX
Comme vous irez en Guadeloupe.
SEBASTIEN LECORNU
…mais comme on va toujours en Outre-mer, donc là aussi, assez de ces polémiques parisiennes.
CAROLINE ROUX
Merci beaucoup Sébastien LECORNU.
SEBASTIEN LECORNU
Merci à vous.
THOMAS SOTTO
Merci à vous. Attention à ne pas ajouter de la crise à la crise. Il faut aussi sauver l'image de la Guadeloupe, l'image qu'elle renvoie. Sur le fond il y aurait quelque chose de scandaleux à ne pas appliquer la loi sur l'obligation vaccinale pour les soignants et pour les pompiers. Les propos de Sébastien LECORNU dans " Les 4V " Il ira sur place mais il ne dit pas encore quand, le ministre des Outre-mer.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 novembre 2021