Texte intégral
DAVID AUSSILLOU
Bonjour Monsieur le Premier ministre.
JEAN CASTEX
Bonjour.
DAVID AUSSILLOU
Merci d'être sur France Bleu Provence ce matin, vous avez visité hier un centre de vaccination et vous avez écrit sur un tableau quelques mots "On va y arriver" dites-vous, c'est de la méthode Coué ?
JEAN CASTEX
Non je ne crois pas. C'est à la fois la marque d'un volontarisme qui est je crois celui de la nation toute entière, qui est bien sûr à la fois fatiguée par cette crise sanitaire qui en France comme ailleurs semble ne pas en finir, qui joue les prolongations avec des vagues successives, des variants et pour autant chacun le constate on vit mieux avec le virus qu'on ne vivait il y a quelques mois et en tout cas à la fin de l'année dernière tout ça grâce à la vaccination. Donc ce n'est pas un hasard si j'ai écrit ces propos dans un centre de vaccination.
DAVID AUSSILLOU
Vous y croyez donc.
JEAN CASTEX
Bien sûr que j'y crois, oui, oui bien sûr, il faut y croire, on ne va pas baisser les bras, rien n'indique qu'on doive baisser les bras. Bien sûr la crise sanitaire est toujours là, il faut qu'on soit tous vigilants, responsables, attentifs, qu'on respecte les consignes, qu'on se fasse vacciner parce que vous disiez que j'étais dans un centre de vaccination, c'est tout à fait exact et puis ensuite je suis allé à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille. Je suis allé bien entendu comme j'y vais toujours dans un service de réanimation où je suis allé voir les soignants, mais aussi des malades et c'est toujours la même chose, les gens qui sont là qui développent des formes graves de la maladie, ce sont des gens qui ne sont pas vaccinés.
DAVID AUSSILLOU
Et plus jeune qu'avant, vous avez remarqué.
JEAN CASTEX
Plus jeunes qu'avant oui parce que quand même tout ça est corrélé, si je puis me permettre, c'est-à-dire que c'est dans la population un peu moins jeune, un peu plus jeune pardon que la vaccination est un peu plus faible et pour ceux qui sont vaccinés, j'insiste aussi auprès de vos auditrices et vos auditeurs, des gens qui avaient eu les 2 doses ou l'équivalent mais depuis plus de 5 mois. Donc pardonnez-moi mais on sait ce qu'il faut faire voilà et quand on le fait ça produit des résultats. Donc il faut être à la fois extrêmement vigilant mais je crois, déterminé, à se dire qu'on va passer cette vague.
DAVID
Il y a ces fêtes qui arrivent, ça devrait bien se passer, à la rentrée comment ça va se passer ? L'université d'Aix-Marseille annonce que ce sera en distanciel pour les 80 000 étudiants, ça commence mal la rentrée, non, le 4 janvier ?
JEAN CASTEX
Alors la rentrée puisque vous en parlez, bon effectivement les débats qui sont actuellement en cours concernent une vague liée à ce variant Omicron. Bon la vérité c'est qu'on ne sait pas exactement encore quand ce variant va se déployer. L'expérience nous conduit à dire qu'il faut nous y préparer parce que finalement les variants finissent toujours par s'imposer même si la circulation telle qu'on peut la mesurer aujourd'hui en France demeure faible, mais notre devoir c'est d'anticiper. Bon d'anticiper et finalement sur la base de ce que l'on sait et on ne sait pas tout.
DAVID AUSSILLOU
Les Anglais disent que c'est terrible.
JEAN CASTEX
Les Anglais disent qu'il est beaucoup plus contagieux que Delta qui lui-même était plus contagieux que ces prédécesseurs, mais qu'il n'entraîne pas nécessairement des formes plus graves que Delta et qu'on commence à voir quand même qu'il résiste, enfin plutôt il ne résiste pas à la 3e injection, c'est-à-dire, la 3e injection ou l'injection de rappel pour être plus précis joue comme on dit comme une forme de booster et est très protecteur.
DAVID AUSSILLOU
Monsieur le Premier ministre, est-ce que vous pouvez nous dire ce matin si la rentrée sera normale le 4 janvier pour les écoles, vous en êtes certain de ça, est-ce que les enfants seront à l'école ?
JEAN CASTEX
Ecoutez monsieur, un, j'ai toujours dit, nous avons toujours dit la vérité, je ne peux jamais affirmer des choses avec certitude, qui serais-je ? Je dis toujours, nous nous adaptons. les écoles dois-je vous rappeler que nous avons un record quasi mondial, il y a d'autres pays mais il y a pas beaucoup, nous avons fait le choix toujours avec le président de la République, avec le ministre de l'Education nationale de laisser au maximum les écoles ouvertes avec des protocoles sanitaires, en multipliant évidemment les précautions, mais vraiment il faudrait, je vous le dis ici, que la situation sanitaire soit catastrophique pour recourir à la fermeture des écoles, ce n'est donc pas nos intentions. On voit même monsieur actuellement que le fameux… vous savez le taux de reproduction commence à décélérer, donc si on continue ce que nous faisons, c'est-à-dire vacciner massivement, respecter les gestes barrières, respecter le port du masque, respecter le pass sanitaire, non nous ne devrions pas avoir à prendre ce type de mesures.
DAVID AUSSILLOU
Monsieur le Premier ministre, vous êtes à Marseille aujourd'hui, vous avez vu que la ville n'est pas très propre avec cette grève des poubelles, d'abord ce n'est pas très digne quand on accueille un Premier ministre d'avoir une ville comme ça, vous ne croyez pas non, vous en pensez quoi ?
JEAN CASTEX
Je ne vais pas faire de commentaire sur un conflit local.
DAVID AUSSILLOU
Pas si local que ça parce que ça dépend de…
JEAN CASTEX
Alors si vous me laissez juste aller au bout de ma réponse effectivement c'est, je comprends que c'est un sujet qui lui peut avoir une portée nationale puisque en effet j'en profite pour le dire à tout le monde nous demandons effectivement dans l'ensemble des collectivités publiques que les fameuses 35 heures, c'est-à-dire 1 607 heures par an si on est très précis, soient appliquées. Et donc ce conflit et il y en a d'autres ailleurs résulte de la volonté très claire, que la définition de la loi finalement soit appliquée, bon. Simplement la loi dit qu'il peut y voir des exceptions extrêmement précises relevant de l'autorité d'emploi à ces 1 607 heures lorsqu'on a affaire à des métiers pénibles, à des travaux de nuit, etc… il y a toute une série de conditions. Maintenant ce que j'entends, ce que je constate c'est que l'autorité local, le Conseil… la Métropole a négocié avec les syndicats concernés, semble avoir conclu, enfin c'est une information qui est tout récente, me semble-t-il, un accord dont je n'ai pas analysé…
DAVID AUSSILLOU
15% de décote on dit, donc 15% de temps de travail en moins.
JEAN CASTEX
Voilà bon alors ça il s'agit de regarder par rapport aux pratiques habituelles si c'est conforme aux textes, en tout cas il est souhaitable que nous en sortions.
DAVID AUSSILLOU
Est-ce que c'est négociable ou pas cette loi, non ?
JEAN CASTEX
La loi n'est pas négociable, encore une fois les dérogations, vous parlez de la hauteur de ces négociations, elles sont prévues par un texte, ce n'est pas illégal pour ce type de métiers présentant une pénibilité particulière de faire des dérogations, ça c'est prévu par la loi.
DAVID AUSSILLOU
La Métropole a en charge le ramassage des ordures, il faut qu'on parle de la métropole Monsieur le Premier ministre, le président de la République s'était engagé à apporter de l'aide à Marseille en échange d'un meilleur fonctionnement de la Métropole, est-ce que vous diriez maintenant que le compte y est ou toujours pas ?
JEAN CASTEX
Nous avons progressé, nous avons progressé oui, oui fortement.
DAVID AUSSILLOU
Les chicayas sont toujours là quand même.
JEAN CASTEX
Oui mais ça c'est la vie politique, c'est la vie publique. Qu'est ce qui relève de l'État si vous voulez et qu'est-ce qu'qui rêve des acteurs locaux ? On est quand même dans une République décentralisée, donc qu'est ce qui relève de l'État ? L'État a dit, le président de la République a dit, vous l'avez rappelé nous voulons l'État doit aider Marseille et notamment sur un certain nombre de compétences qui correspondent, je dis quand même, à la vie quotidienne des gens. En l'occurrence ce sont les transports qui sont visés. Alors les transports relèvent à Marseille comme ailleurs de la métropole. Il y a un retard sur les transports, donc on a décidé de mettre davantage d'argent pour aider Marseille, la Métropole de Marseille à combler ce retard au bénéfice des Marseillaises et des Marseillais. Simplement faut-il pour qu'on comprenne bien que même si l'État met un peu plus d'argent sur la table que la métropole puisse financer la part principale qui lui incombe et ça, ça suppose effectivement une évolution de sa gouvernance, de ses capacités financières. Bon et là aussi l'État a une responsabilité puisque pour ce faire il faut modifier la loi. donc ce que nous avons fait, la ministre Jacqueline GOURAULT a conduit une concertation très approfondie avec tous les élus, évidemment il y a eu des désaccords qui se sont exprimés, mais nous avons rédigé un amendement, un texte de loi qui est en cours d'examen par l'Assemblée nationale et nous espérons qu'il sera adopté avant la fin de la mandature et qui doit permettre, ce qui doit permettre à la Métropole d'exercer pleinement sa compétence en matière de transport et de réaliser les infrastructures pour lesquelles nous lui apportons un financement.
DAVID AUSSILLOU
Le président avait dit la priorité, ce sont les quartiers nord, la métropole dit non, on continue le plan, on fera les quartiers nord après.
JEAN CASTEX
Alors précision, soyons extrêmement concret.
DAVID AUSSILLOU
Sur le tramway.
JEAN CASTEX
Absolument. Alors je vous confirme bien que nous avons indiqué par le biais des financements que nous apportons une priorité pour la desserte des quartiers nord, vous savez, pour tout vous dire hier soir j'ai fait une séquence, je suis allé au commissariat sans média du 2ème arrondissement et j'ai tourné pendant une partie de la nuit dans les quartiers nord avec la Bac, la Brigade Anti Criminalité pour apporter mon soutien aux forces de sécurité. Donc ces quartiers Nord il faut les sécuriser mais il faut aussi les desservir, je rappelle qu'hier on a aussi annoncé des sous pour l'hôpital nord, donc c'est une politique cohérente. Je vais signer tout à l'heure pour répondre à votre question avec madame VASSAL ce fameux protocole. On va créer également un groupement intérêt public pour suivre la mise en œuvre… dans lequel nous fléchons, nous conditionnons nos crédits à la desserte des quartiers nord. Et les conversations que j'ai eu avec elle, mais elle vous le confirmera, la présidente de la Métropole a donné son accord. Alors après il va y avoir un certain délai, il faut lancer les études, il faut faire les travaux, ça ne va pas se faire du jour au lendemain, mais aujourd'hui c'est un point de départ très important, la desserte des quartiers nord doit être jugée comme prioritaire par la Métropole.
DAVID AUSSILLOU
Vous parlez de la présidente de la Métropole, le maire de Marseille a dit que tout ça c'était de la farce, il l'a dit lorsque ça a été voté la semaine dernière, vous lui avez répondu quoi là-dessus ?
JEAN CASTEX
Non, il ne m'a pas parlé…
DAVID AUSSILLOU
Pas à vous, pas à vous, mais il l'a dit.
JEAN CASTEX
Non mais écoutez, non mais attendez j'ai discuté avec le maire, j'ai discuté avec la présidente de la métropole, bien sûr il y a des désaccords, vous connaissez mieux que moi la vie politique locale. Moi je suis ici à la fois pour fixer les priorités de l'État, je vous en ai dites quelques-unes, sur la santé, sur la sécurité, sur le transport…
DAVID AUSSILLOU
Et les quartiers nord.
JEAN CASTEX
Et les quartiers nord absolument et aussi, pardonnez-moi, pour essayer de fédérer tous ces acteurs locaux autour de ces projets communs et je pense que ce sujet fera fédérateur.
DAVID AUSSILLOU
Monsieur le Premier ministre, est-ce que la solution ne serait pas une réforme du mode de scrutin à la métropole, c'est un peu technique, mais finalement, chacun d'entre nous pourrait voter pour ses conseillers métropolitains, ce serait plus simple, non ?
JEAN CASTEX
Ça, c'est un grand et vaste débat, parce que, voyez-vous, moi, je considère quand même, et c'est quand même comme ça qu'est faite la… surtout que la cellule de base, c'est la commune, et donc, elle est la première dépositaire du suffrage universel de l'élection… si on crée des conflits de légitimité, on le voit, parce que ça s'est fait dans d'autres territoires, ce que vous dites, bon, ça peut être aussi une forte source de blocages, bon. Donc l'idée, c'est, et c'est d'ailleurs ce qu'on va faire avec cette loi… renvoyer au niveau communal toutes les compétences de proximité, et donner à la métropole, enfin, c'est la loi, des compétences qui sont de son niveau, exemple, les transports, parce qu'on ne voit pas chaque commune les exercer, simplement, quand on les lui donne, je parle à la métropole, il faut qu'elle ait les moyens de les exercer. Mais si vous créez des conflits de légitimité, alors, les conflits de pouvoir risquent de paralyser.
DAVID AUSSILLOU
Monsieur le Premier ministre, le président MACRON doit revenir en février prochain, qui sera-t-il, il sera le candidat ou il sera le président de la République à votre avis ?
JEAN CASTEX
Ça, vous verrez bien.
DAVID AUSSILLOU
Vous le savez ?
JEAN CASTEX
Ce n'est pas mon sujet du jour. Mon sujet du jour, c'est que le président de la République est venu à Marseille, il a fait un certain nombre d'annonces très fortes, qu'il a appelées Marseille en grand, et le boulot du gouvernement, en lien étroit avec les élus locaux, c'est de veiller sur tous les chapitres, la sécurité, la santé, les écoles, les transports, que toutes ces annonces se traduisent concrètement pour améliorer la vie quotidienne des Marseillaises et des Marseillais et des habitants de la métropole, mon objectif prioritaire du jour, c'est celui-là.
DAVID AUSSILLOU
Dernière question, vous ne remettez pas en cause l'aide que l'État donne à Marseille, ça va dans le bon sens pour l'instant ?
JEAN CASTEX
Oui, nous avons, là aussi, vous parliez des relations que nous avons eues avec la présidente de la métropole, j'ai fait des réunions de travail hier avec monsieur le maire de Marseille, la question des écoles est une question très importante, je vais en vous quittant me rendre dans une de ces écoles avec lui, et nous allons signer un protocole ambitieux, qui sera conforme, non seulement à ce qu'a annoncé le chef de l'État, mais qui sera, je crois, surtout, enfin, c'est notre fil conducteur, qu'on forme à l'intérêt des enfants de Marseille.
DAVID AUSSILLOU
Merci Monsieur le Premier ministre.
JEAN CASTEX
Merci à vous.
DAVID AUSSILLOU
Bonne journée à Marseille.
JEAN CASTEX
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 décembre 2021