Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Amélie de MONTCHALIN.
AMELIE DE MONTCHALIN
Bonjour.
PATRICK ROGER
Le débrief de MACRON, l'avenir de la Fonction publique aussi, les négociations sur le point d'indice, et puis - on en parlera dans un instant aussi - une initiative autour de l'ensemble des dispositifs qui existent, ces outils informatiques comme CovidTracker notamment. Revenons donc sur Emmanuel MACRON hier soir. C'était quoi ? C'était un auto-bilan cette émission ?
AMELIE DE MONTCHALIN
C'était un exercice de responsabilité. C'est-à-dire que quand vous êtes au pouvoir, en tout cas c'est notre conception de la politique, vous avez besoin de pouvoir rendre compte aux Français de ce que vous avez fait. De ce qui a été les moments où vous avez réussi à aller aussi loin que vous le vouliez, puis d'autres moments où vous avez à expliquer le sens…
PATRICK ROGER
Il l'a déjà fait à de nombreuses reprises.
AMELIE DE MONTCHALIN
Et de ne vous dérober à aucune question. Vous avez eu hier des choses qui étaient des petites phrases sur lesquelles il est revenu et puis de la grande politique.
PATRICK ROGER
Alors les petites phrases, vous voulez dire les regrets ? Il a eu effectivement ces regrets sur des maladresses, sur des mots. Il a dit : " Je n'aurais pas dû dire ça. "
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est un moment de responsabilité, c'est un moment de sincérité. Mais ce que j'ai vu surtout hier, c'est un contraste…
PATRICK ROGER
Il était sincère ? Parce que certains ce matin ont dit : " Il était acteur. " Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Quand vous êtes soumis à des questions, que vous ne vous dérobez à aucune question, mais surtout ce que j'ai vu c'est un contraste, c'est une différence énorme. Quelle différence avec ce climat de pré-campagne où Valérie PECRESSE, Eric ZEMMOUR, Marine LE PEN n'ont que des mots qui sont agressifs, négatifs. On vous parle de hacher, de diviser, de néant, de détruire, de supprimer. Bref on vous parle d'une vision apocalyptique, d'une vision négative, d'une vision de division pour servir…
PATRICK ROGER
De choses qui ne vont pas non plus dans la société quoi. Parce qu'hier soir, on avait l'impression qu'au contraire tout allait bien.
AMELIE DE MONTCHALIN
Non. Notre sujet, c'est de laisser de la place à un échange sur ces fractures qu'on a voulu réparer. À une action. Ensuite les Français jugeront. Est-ce qu'on a été assez loin ? Est-ce que ça correspond à leurs attentes ? Mais vous avez un président qui ne cherche pas à diviser les Français, qui ne cherche pas à nourrir de fausses oppositions, qui ne cherche pas des boucs émissaires, qui ne cherche pas au fond des explications, des causeurs de troubles. Vous avez aujourd'hui Madame PECRESSE qui vous parle des fonctionnaires comme des boucs émissaires. Vous avez Monsieur ZEMMOUR qui vous explique qu'il y a les vrais Français et les autres.
PATRICK ROGER
Attendez, attendez !
AMELIE DE MONTCHALIN
Vous avez Marine LE PEN qui surfe sur ces idées.
PATRICK ROGER
Mais qui a le premier mis des Français dans la rue avec les Gilets jaunes ? C'est Emmanuel MACRON, non ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Et qu'est-ce qu'il a dit hier ? Il a dit mon objectif, c'est - il a appris, il l'a dit aussi - c'est d'écouter ces Français qui se sont sentis invisibles, qui ont senti que cette transformation du pays n'était pas faite avec eux. Et il a dit : « Mon enjeu, notre enjeu, ce que nous avons fait depuis et ce que nous voulions faire déjà avant, et peut-être on ne l'a pas suffisamment bien fait à ce moment-là, c'est de réunir les Français. Ce n'est pas de les diviser. » Et cette pré-campagne…
PATRICK ROGER
C'est ce qui s'est passé effectivement depuis cinq ans.
AMELIE DE MONTCHALIN
Non !
PATRICK ROGER
La faute à qui ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Ce n'est pas ce qui s'est passé depuis cinq ans.
PATRICK ROGER
C'est ce qui arrive en fait aujourd'hui. S'il y a autant de divisions dans la société, s'il y a eu des manifestations, c'est bien aussi… Qui était au pouvoir ?
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est quoi la responsabilité du politique ?
PATRICK ROGER
Amélie de MONTCHALIN, qui était au pouvoir ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais on était au pouvoir mais c'est quoi la responsabilité du politique ? C'est de surfer sur les divisions ? C'est de les attiser ? C'est de mettre de la violence dans les mots ? C'est de créer un débat politique où on a l'impression qu'on est tous contre tous ?
PATRICK ROGER
Qui avait parlé de fainéants ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais le président il l'a dit : le respect, l'unité avant tout, la sincérité, la responsabilité, reconnaître ses erreurs, montrer où on va et avoir une vision qui, je crois, correspond à celle de notre pays aujourd'hui.
PATRICK ROGER
Oui.
AMELIE DE MONTCHALIN
Bien sûr qu'il y a des difficultés, bien sûr. Mais vous avez dans notre pays des gens qui aujourd'hui croient à la relance, embauchent des jeunes comme ils n'en ont jamais embauché par l'apprentissage, se projettent dans l'avenir et ont une vision, j'allais dire, réaliste mais aussi positive. Et ce que je dois dire aujourd'hui, c'est que notre enjeu, notre engagement vis-à-vis des Français, c'est que là le président il a parlé à la télévision. Moi avec Gabriel ATTAL, j'étais, vous voyez, dans les départements. J'étais dans les Deux-Sèvres, on a été dans le Tarn, on sera bientôt en Bretagne, échanger avec les Français, les parlementaires. À hauteur d'homme, à hauteur de femme, à portée d'engueulade. D'avoir une action, un dialogue qui n'est pas celui de la division, qui est celui de la responsabilité, celui de rendre compte.
PATRICK ROGER
Oui mais sur le terrain, Amélie de MONTCHALIN, puisque vous avez parlé du terrain, vous voyez aussi qu'il y a quand même des inquiétudes sur, en fait, des quartiers où on ne peut plus y aller, où il y a de la violence quand même, où il y a donc beaucoup plus d'immigration avec des problèmes quoi, sans être contre l'immigration.
AMELIE DE MONTCHALIN
Le président n'a esquivé aucun des sujets hier.
PATRICK ROGER
Hier soir, il ne l'a pas beaucoup évoqué ça. Il était plutôt positif, ça allait bien.
AMELIE DE MONTCHALIN
Il en a parlé hier. Penons le sujet de la sécurité, c'est un sujet qui est important voire qui est vital dans une démocratie, qu'il y ait de l'ordre et de la sécurité. Vous avez l'action de notre président, de notre majorité qui a consisté à faire quoi ? À remettre 10 000 policiers et gendarmes sur le terrain, qui a consisté à réarmer la justice avec des moyens qui ont augmenté comme jamais. Et puis vous avez ceux qui à longueur de la journée, au fond font de faits divers une vision apocalyptique dans lequel au fond il y aurait une fatalité. La différence, c'est que nous voulons réparer les fractures. Nous voulons ne pas attiser les divisions. Nous voulons regarder le pays en face et nous voulons agir, là où d'autres vous emmènent au fond dans des débats qui ne proposent rien, qui vous ramènent en arrière.
PATRICK ROGER
Certains reprochent par exemple au président de ne pas avoir évoqué toutes ces violences suffisamment.
AMELIE DE MONTCHALIN
Il en a parlé comme de tous les sujets qui ont été évoqués hier.
PATRICK ROGER
Et de ne pas parler des difficultés vraiment à l'école. Alors il a évoqué d'un mot sur la laïcité mais il n'est pas allé très loin et, par exemple aussi, de ne pas avoir évoqué l'écologie. C'est un oubli hier soir ça du président, par exemple sur l'écologie ?
AMELIE DE MONTCHALIN
D'abord il en a parlé en disant : " On est dans un monde de crise. Dans un monde de crise écologique, dans un monde de crise géopolitique, dans un monde de crise industrielle, dans un monde de crise potentiellement économique et sociale. " Notre enjeu, c'est de préparer les Français, c'est de préparer notre pays. C'est de créer notre souveraineté, notre indépendance. Il en a parlé sur l'énergie. Evidemment il y a beaucoup de sujets qui pourraient être mis à l'agenda. Mais vous voyez, l'exercice que nous menons, je prends l'exemple des fonctionnaires - j'y reviens. Vous avez Valérie PECRESSE qui ne parle jamais de ce qui, nous, nous semble important. Quelle est l'efficacité publique ? Quelle est l'efficacité des services publics ? Au fond, de quoi les Français ont besoin ? Où est-ce qu'ils attendent de l'accompagnement ? C'est ça les bonnes questions. Ce n'est pas de dire : " Je vais passer à la hache, comme disait le président hier, des hommes et des femmes comme des petits bâtonnets. " On ne cherche pas aujourd'hui des boucs émissaires, on cherche à accompagner, à servir l'intérêt général, à servir notre pays.
PATRICK ROGER
Et Emmanuel MACRON lui-même avait parlé de 120 000, 150 000 suppressions.
AMELIE DE MONTCHALIN
Oui, et qu'est-ce qu'il a dit hier ?
PATRICK ROGER
Il a dit qu'il ne l'a pas fait.
AMELIE DE MONTCHALIN
Non.
PATRICK ROGER
La Fonction publique a augmenté quand on regarde les chiffres.
AMELIE DE MONTCHALIN
Non, non. On a le même nombre de fonctionnaires aujourd'hui qu'en 2017 mais il l'a dit hier. Il a dit : " Je ne me suis pas renié. Dès qu'on peut moderniser... " Il a parlé du prélèvement à la source. Ça libère des postes. Ça tombe bien, ces hommes et ces femmes…
PATRICK ROGER
Mais on les garde. On n'allège pas…
AMELIE DE MONTCHALIN
Ils changent de métier.
PATRICK ROGER
Vous-même, vous étiez à l'époque aussi aux côtés de Valérie PECRESSE puisque vous avez été, en fait, aussi à l'UMP, et vous étiez en fait dans ce schéma aussi de suppressions de postes dans la Fonction publique. Emmanuel MACRON a reconnu aussi hier : " Il y a quand même beaucoup de choses à revoir là-dessus. "
AMELIE DE MONTCHALIN
Qu'il faille transformer, qu'il faille bousculer, qu'il faille moderniser, évidemment qu'on ne va pas rester comme des conservateurs qui considèrent que le monde ne change pas et qu'il ne faut rien changer. C'est ce que font les conservateurs. C'est d'ailleurs pour ça que Madame PECRESSE continue à répéter à l'envi les mêmes idées qu'en 2007, en 2012, en 2017. Rien n'a changé quand on les écoute. Mais on ne s'est jamais renié. On a dit : " On veut être vraiment dans l'efficacité du service public, on veut servir les Français là où ils sont et on veut s'assurer que les hommes et les femmes de la Fonction publique sont proches des Français. " On a fait ça. Simplement que la crise, les Gilets jaunes, la France qui change, les besoins nouveaux nous ont fait faire cette chose-là : remettre des agents publics là où les Français les attendent. Simplement quand vous faites les plus et les moins, ça ne fait pas moins 50 000, ça fait le même nombre.
PATRICK ROGER
Ça fait le même nombre voire une légère augmentation.
AMELIE DE MONTCHALIN
Non. Le président, il dit quelque chose : il n'est pas enfermé dans une vision de division, de chercher les responsables et surtout le monde a besoin, les Français ont besoin de choses qui les servent. Ceux qui s'entêtent, ceux qui s'enferment dans des idéologies parce que, vous comprenez, il faut montrer ses muscles et faire coûte que coûte telle réforme parce qu'on veut être soi-disant crédible…
PATRICK ROGER
Mais il faut des réformes, le président l'a dit : il a insisté sur les réformes.
AMELIE DE MONTCHALIN
Oui, bien sûr.
PATRICK ROGER
Quelles réformes vous retenez, vous par exemple ?
AMELIE DE MONTCHALIN
La réforme qu'on a faite sur l'éducation de dédoublement des classes.
PATRICK ROGER
Oui.
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est une réforme majeure pour l'émancipation et l'égalité des chances.
PATRICK ROGER
Oui mais attention, c'est une mesure sur un secteur. Ce n'est pas une réforme de l'ensemble.
AMELIE DE MONTCHALIN
La réforme de l'apprentissage. 600 000 jeunes aujourd'hui qui trouvent un métier, c'est majeur. C'est 600 000 jeunes qui, à la fin de leur parcours de formation dans deux ou trois ans, sont dans les entreprises et travaillent.
PATRICK ROGER
À propos d'apprentissage, Emmanuel MACRON l'a laissé entendre, c'était finalement un quinquennat d'apprentissage qui en appelle un second.
AMELIE DE MONTCHALIN
Ce qu'il a dit…
PATRICK ROGER
Il l'a dit : " J'ai appris. J'apprends. "
AMELIE DE MONTCHALIN
En toute honnêteté, vous ne transformez pas un pays en cinq ans. Vous avez besoin de construire des bases solides pour pouvoir continuer…
PATRICK ROGER
Et puis il dit qu'il a changé. Il change.
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais parce que le monde change, parce que la crise sanitaire personne ne l'avait vue venir, parce que le ?quoi qu'il en coûte?…
PATRICK ROGER
Il parle peut-être de l'expérience aussi.
AMELIE DE MONTCHALIN
Mais attendez, qui dans notre pays, qui aujourd'hui homme politique, femme politique ou tout Français, peut vous dire quand vous avez devant vous un grand défi : " Je sais tout faire, je vais faire de la magie et ce sera résolu d'un coup de baguette magique " ? Personne ne peut dire ça. Et je crois d'ailleurs que c'est la responsabilité, c'est aussi la forme de sincérité d'exercice de pouvoir dire ce qui a été fait, territoire par territoire, voir aussi ce qui nous reste à faire. Et cet échange-là à hauteur d'homme, à hauteur de femme c'est ce que nous allons poursuivre dans tous les départements. Comme je vous le disais, on a commencé avec Gabriel ATTAL, on va continuer. Les parlementaires sont sur le terrain et nous n'esquivons pas. Parce que nous voulons unir, nous voulons dialoguer, nous voulons porter une vision positive.
PATRICK ROGER
Il nous reste trois minutes Amélie de MONTCHALIN. À propos de modernisation, CovidTracker, Covidliste, ViteMaDose, tout ça ce n'est pas venu de l'administration. Ce sont des privés qui ont réussi, en fait, à monter ça et vous voulez en quelque sorte fédérer un petit peu tout ça. C'est ça l'idée ? Vous allez lancer ça ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Je vous disais à l'instant que nous voulons avoir une vision non pas naïve mais une vision positive, conquérante de l'avenir qui, au fond, est bâti sur quoi cet avenir ? Il est bâti, on l'a vu pendant la crise sanitaire, d'hommes et de femmes qui ont des idées formidables, qui sont à l'honneur de notre pays. Des idées de service public, des idées de solidarité, des idées d'intérêt général. Ils contribuent à ce service public qui est notre richesse.
PATRICK ROGER
Alors comment vous allez les aider ou vous engager ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Ils le font d'ailleurs souvent, je viens de le dire, comme Guillaume ROZIER avec CovidTracker, parce que notre pays, l'Etat en France ouvre des données numériques et permet à ensuite des hommes et des femmes d'avoir des idées formidables. Nous l'Etat, on a devoir. Si ça sert l'intérêt général, si ça sert le service public, on doit leur permettre de grandir, de se développer. Et donc nous voulons développer ce qu'on appelle un accélérateur d'initiative citoyenne, c'est un nouveau programme. C'est quinze citoyens tirés au sort qui, tous les trois mois, vont choisir la première fois une dizaine de projets dont ils pensent qu'ils peuvent servir l'intérêt général et que l'Etat doit faciliter, permettre leur croissance, les lancer, et ensuite ils vivront leur vie. Mais vous voyez Guillaume ROZIER, son idée s'est fondée sur des données publiques que nous ouvrions tous les jours. Il en rendait compte aux Français. Ç'a aidé tous les Français à mieux comprendre cette pandémie. Eh bien c'est formidable. Mon rôle ce n'est pas de dire : " Il est un concurrent ". Mon rôle ce n'est pas dire : " Vous savez, il a une bonne idée donc je vais tout faire pour que les Français ne le voient pas. "
PATRICK ROGER
Attendez, que je comprenne bien. Ça va être quoi alors précisément ? Ce sera un organisme, c'est quoi ? Une notion de service public différent, augmenté ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Augmenté parce que ça augmente le service public.
PATRICK ROGER
D'accord.
AMELIE DE MONTCHALIN
C'est un accélérateur. Ça veut dire que les projets…
PATRICK ROGER
Privés.
AMELIE DE MONTCHALIN
Associatifs, individuels, il y a des étudiants. Il y a des associations, il y a toutes sortes de gens qui ont des idées sur l'environnement, sur la santé, sur évidemment l'éducation, sur des sujets de notre vie quotidienne. Ils ont les bonnes idées. Ils disent : " On aimerait pouvoir peut-être grandir. " Evidemment c'est lié d'une manière ou d'une autre à la politique publique. Qui sont les bonnes personnes avec qui on sera en contact. Comment on s'assure que nos données sont protégées. Comment on peut développer notre projet en considérant qu'à la fin, on contribue au service public.
PATRICK ROGER
Et vous les aiderez comment ? Financièrement ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Par de la mise en contact, par trouver avec eux des solutions de financement, par notamment s'assurer qu'ils ont accès aux bonnes personnes, par aussi les faire connaître.
PATRICK ROGER
Oui, d'accord.
AMELIE DE MONTCHALIN
Et donc, moi vous voyez, le service public, l'Etat il a un devoir : servir tous les Français. Mais il a aussi le devoir de laisser les Français qui ont des bonnes idées pouvoir les proposer, et ça contribue à notre pays et à son bon fonctionnement.
PATRICK ROGER
Oui. Il nous reste moins d'une minute pour nous parler malheureusement de la douche froide pour les fonctionnaires sur la revalorisation du point d'indice.
AMELIE DE MONTCHALIN
Non, je ne dirais pas ça.
PATRICK ROGER
Qu'est-ce que vous répondez alors ?
AMELIE DE MONTCHALIN
Je ne dirais pas ça. Avec le président de la République depuis 2017, on a un engagement : que le travail paye et que ça se voie sur la feuille de paie. En 2022 pour les fonctionnaires, pour les 1,2 million de fonctionnaires qui ont les plus bas salaires qui s'appellent les fonctionnaires de catégorie C, nous avons fait le choix d'une revalorisation inédite. 40 à 100 euros de plus par mois pour ces 1,2 million de fonctionnaires. On a fait un deuxième choix en 2022 : continuer de revaloriser les métiers oubliés. On a beaucoup parlé du Ségur de la santé, de ces métiers qui ont été mis de côté. Il y a un autre enjeu aussi pour nous, vous savez, c'est l'accès à la mutuelle santé. Aujourd'hui les fonctionnaires ils payent tout seuls leur mutuelle santé là où quand vous travaillez dans le privé, c'est votre employeur qui paye la moitié.
PATRICK ROGER
Et là, il y aura ?
AMELIE DE MONTCHALIN
On a l'objectif que ce soient bien les employeurs qui payent la moitié. Ça commence en 2022, 15 euros par mois sur la feuille de paie de tous les deux millions d'agents de l'Etat. Et dernier élément, vous aviez une injustice énorme. Vous avez des gens qui font le même métier mais les fonctionnaires, ils savent parfois que vous pouvez faire le même métier mais selon le ministère où vous travaillez vous n'avez pas le même salaire avec des écarts parfois de 200, 300, 400 euros par mois. Ça aussi je le résous. Vous voyez dans la filière administrative, c'est 65 000 agents qui vont avoir le même salaire parce que je considère qu'à travail égal salaire égal. Et donc oui, on a fait ce choix-là. Nous concentrer sur les bas salaires et un vrai choix de pouvoir d'achat pour cela.
PATRICK ROGER
Merci Amélie de MONTCHALIN, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques qui était l'invitée de Sud Radio.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 décembre 2021