Texte intégral
Q - Les ministres de l'Union européenne, chargés du commerce extérieur, sont réunis à Marseille. Ils débattent des grands enjeux de la politique commerciale de l'Union, et nous recevons ce soir le ministre du commerce extérieur. Bonsoir Franck Riester.
R - Bonsoir.
Q - Alors, vous accueillez vos 26 homologues européens pendant deux jours au palais du Pharo. Quels sont, en quelques mots, les objectifs de cette réunion ?
R - D'abord, je les accueille à Marseille, parce que Marseille a dans son ADN le commerce depuis toujours. C'est une ville-port tournée vers le monde, tournée vers l'Afrique, c'était un beau symbole pour moi d'accueillir tous les ministres du commerce ici, à Marseille, au moment où nous sommes sous influence française, il faut le dire, en train de revoir en profondeur notre politique commerciale européenne pour qu'elle soit moins naïve, plus protectrice de nos entreprises, qu'elle lutte mieux contre les concurrences déloyales auxquelles nos entreprises doivent faire face, et puis aussi pour prendre en compte d'autres combats, le combat du développement durable, le combat de l'environnement, des droits sociaux des droits humains dans le commerce international. Et les choses bougent, les choses bougent rapidement, et nous aurons sous présidence française des avancées très concrètes, par exemple avec l'ouverture des marchés publics pour les entreprises européennes dans des pays où, aujourd'hui, nous n'avons pas ces marchés publics ouverts.
Q - Alors, on va ce soir s'intéresser un peu plus au commerce extérieur dans notre région. Avant d'en parler, je vous propose de détailler quelques chiffres avec Jean Colone.
Q - 7ème économie exportatrice du pays, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur affiche une balance commerciale négative, 16 milliards 300 millions d'euros. Comme à l'échelon national, la région importe plus qu'elle n'exporte, 26 milliards d'exportations pour 42 milliards d'importations ; des importations plus coûteuses en raison de la hausse des prix du pétrole et du gaz. Pour le marché des hydrocarbures naturels, la facture monte à 15 milliards d'euros. Côté exportations, les deux secteurs clés sont les produits chimiques qui pèsent 6,5 milliards d'euros et les produits dérivés du pétrole pour 3,1 milliards d'euros. Notre région exporte principalement chez nos partenaires européens, l'Italie, l'Espagne ou encore l'Allemagne.
Q - Alors, on vient de le voir, notre commerce extérieur est effectivement déficitaire. Est-ce que ça veut dire que nos entreprises ne sont pas assez compétitives et comment inverser cette tendance ?
R - Oui il y a des raisons de fond, structurelles qui sont depuis 30 ans la désindustrialisation du pays. Et puis, il y a des raisons plus conjoncturelles qui font qu'avec le renchérissement de la facture énergétique, le renchérissement des matières premières, effectivement, il y a une augmentation mécanique des importations, surtout qu'il y a une croissance très forte en France, tant mieux, 7%, vous savez, en 2021, et cela a créé une dynamique, si je puis dire, à l'importation. Et donc, nous devons nous mobiliser pour améliorer la compétitivité du pays, pour réindustrialiser le pays et puis aller à la conquête de l'international. Et de ce point de vue-là, il y a des bonnes nouvelles, puisque vous avez vu qu'il y a des secteurs, cela a été dit, notamment la chimie, l'agroalimentaire qui sont repartis, qui sont repartis très fort, qui ont même des scores supérieurs à 2019 ; et puis beaucoup d'entreprises qui exportent, notamment dans la région et de plus en plus, il n'y a jamais eu autant d'entreprises exportatrices en France que cette année (136.000) ; il faut que cet esprit de conquête soit encore davantage généralisé. C'est cet appel que je fais ce soir sur votre plateau.
Q - Alors justement vous voulez plus les accompagner, de quelle manière de façon concrète ?
R - Eh bien d'abord en continuant de mobiliser toutes celles et ceux qui aident les entreprises à l'export, c'est l'équipe Team France Export, la Chambre de commerce et d'industrie, la région, les différents acteurs de l'Etat, Business France, Bpifrance, qui sont aux côtés des entreprises dans la Team France Export. Et puis, on a des moyens, nous avons prolongé le plan de relance export pour les entreprises, pour que cela leur coûte moins cher de prospecter à l'international et pour qu'elles aient davantage de financement ; et demain, on a une grande réunion ici, à Marseille, pour aider les entreprises à avoir les moyens d'aller à l'international, et notamment en Afrique, il y a un potentiel considérable, notamment en Afrique, pour nos entreprises.
Q - Merci beaucoup Franck Riester d'être venu nous en parler sur notre plateau.
R - Merci à vous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 février 2022