Texte intégral
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Elisabeth BORNE
ELISABETH BORNE
Bonjour !
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'être ce matin sur le plateau de LCI, vous êtes ministre du Travail, vous allez nous dire dans quelques minutes ce qu'il en est du port du masque en entreprise, vous nous annoncerez si on le retire ou pas dans toutes les entreprises à partir de lundi, ça concerne évidemment des millions de Français qui en ont assez sans doute de subir cette tyrannie du masque mais d'abord, la guerre voulue par POUTINE, elle provoque un carnage en Ukraine mais elle déstabilise les économies mondiales, « on va payer », c'est-ce qu'on commence à comprendre. Le président MACRON a donné des indices de ce que pourrait être le plan de résilience. D'abord le prix de l'essence vous le savez, il monte en flèche, est-ce qu'il va y avoir une nouvelle aide à court terme ?
ELISABETH BORNE
Alors vous l'avez dit, l'Ukraine c'est d'abord un drame avec des civils qui perdent la vie mais c'est aussi des conséquences pour notre économie, une nouvelle flambée des prix de l'énergie. Comme le président de la République l'a demandé, le gouvernement travaille à un plan de résilience à la fois pour les secteurs qui sont concernés, par exemple parce qu'ils perdent des débouchés ou qu'ils ont des difficultés d'approvisionnement et puis aussi, tous les Français sont concernés avec cette flambée du prix de l'énergie. On a déjà pris beaucoup de mesures pour protéger les Français face à cette hausse du prix de l'énergie avec notamment les boucliers tarifaires sur le gaz, sur l'électricité qui vont être maintenus mais le président de la République l'a évoqué : on va devoir prendre sans doute une mesure supplémentaire pour les carburants. Donc on a une réunion cet après-midi autour du Premier ministre avec, d'une part, les filières concernées et puis les organisations syndicales et patronales pour évoquer tous ces sujets.
ELIZABETH MARTICHOUX
Hier, il était à Poissy face à des Français, il a dit qu'il y aura un complément qui sera fait sur la partie essence, ce sera travaillé à la fois autour de l'approche « indemnité kilométrique » et « indemnité inflation », ça veut dire quoi ?
ELISABETH BORNE
Je pense qu'on aura l'occasion de le préciser sans doute la semaine prochaine. Il fait référence aux deux mesures qui ont été prises, il y en a même trois, il y a eu d'abord un supplément exceptionnel sur le chèque énergie, une indemnité inflation pour 38 millions de Français et puis plus récemment, une revalorisation des indemnités kilométriques, du barème kilométrique …
ELIZABETH MARTICHOUX
De 10%.
ELISABETH BORNE
Voilà de 10%. On voit que baril de pétrole continue à augmenter et donc il faut des nouvelles mesures pour protéger les Français notamment tous ceux qui doivent prendre leur voiture pour se rendre tous les jours au travail.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous êtes favorable à une aide ciblée précisément pour les salariés ? C'est ce que demande Laurent BERGER par exemple, pour les salariés qui ont besoin de leur voiture.
ELISABETH BORNE
Je pense qu'il faut être attentif d'abord, il faut sans doute des aides ciblées et il faut être attentif à ceux pour lesquels c'est insupportable de payer l'essence aussi chère.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc une aide derrière …
ELISABETH BORNE
On verra la forme que ça prendra mais en tout cas la préoccupation elle est claire, d'accompagner et de protéger ceux qui doivent prendre leur voiture pour se rendre au travail.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais par exemple est-ce qu'il pourrait y avoir un nouveau chèque inflation ou ça compte tenu du coût que ça représente ce n'est pas possible ?
ELISABETH BORNE
Je vous dis, la mesure, la forme de la mesure elle devra être précisée, elle va être notamment débattue y compris avec les organisations patronales et syndicales. L'objectif il est clair que tous ceux qui veulent aller travailler ne soient pas effectivement pénalisés par un prix du baril et donc un prix à la pompe qui est très important.
ELIZABETH MARTICHOUX
L'objectif du plan de résilience d'abord c'est quand, quand est-ce qu'il va être présenté ?
ELISABETH BORNE
Il sera présenté dans les prochains jours, c'est ce que le président de la République a demandé ; vous savez qu'il y a à la fois des mesures de court terme - celles qu'on vient d'évoquer sur le pouvoir d'achat – des mesures aussi …il faut être attentif aux filières que ce soit les industriels, les agriculteurs, les pêcheurs qui peuvent être pénalisés, je le disais, sur leur approvisionnement ; ils peuvent avoir des ruptures d'approvisionnement, il peut y avoir aussi une augmentation très importante des prix et puis il y a aussi des dispositions à plus long terme pour conforter l'indépendance alimentaire, énergétique, industrielle de la France et d'Europe et le président de la République réunit les chefs d'Etat et de gouvernement jeudi et vendredi à Versailles et donc les mesures, elles seront aussi discutées au niveau européen.
ELIZABETH MARTICHOUX
Exactement. Il y aura éventuellement d'ailleurs un fonds de mutualisation comme il a existé pendant la crise Covid, c'est sur la table à Versailles ?
ELISABETH BORNE
C'est quelque chose qui est sur la table effectivement au niveau européen, donc il faut qu'il y ait des mesures qui soient équitables entre tous les Etats membres de l'Europe.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça veut dire que certains pays peuvent aide, enfin il pourrait y avoir un fonds encore une fois de mutualisation comme il y a eu pour passer le cap de la crise.
ELISABETH BORNE
Vous savez que la Commission européenne a évoqué le fait qu'il faut effectivement qu'on soit attentif à ce qu'il n'y ait pas des pays et on sait qu'il y en a qui sont plus dépendants du gaz russe, qui soient plus pénalisés que d'autres et donc c'est le sens aussi des discussions qui se tiendront jeudi et vendredi autour du président de la République.
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que l'activité partielle ou le chômage partiel peut être encore aussi un levier, un outil pour aider les entreprises à passer le cap ?
ELISABETH BORNE
Alors c'est clair que des entreprises qui voient leur production arrêtée parce qu'il y a un composant qui leur manque, elles peuvent mobiliser de l'activité partielle de longue durée, c'est un outil qui peut protéger dans la durée les emplois et donc c'est quelque chose qui doit être mobilisé par les entreprises qui sont pénalisées sur leurs approvisionnements ou sur leurs débouchés.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça veut dire quoi, activité partielle, ça veut dire qu'elles ont le droit de faire quoi ?
ELISABETH BORNE
Alors ça veut dire, vous savez que l'activité partielle de longue durée ça protège 1,5 million de salariés aujourd'hui notamment dans des filières telles que l'automobile, l'aéronautique, et donc ça permet quand le salarié ne peut pas travailler de prendre en charge la rémunération du salarié ; c'est comme ce qu'on a fait pendant la crise sanitaire avec simplement 15% à la charge de l'entreprise et 84% du salaire net pour le salarié.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et c'est l'Etat qui compense ?
ELISABETH BORNE
C'est effectivement l'Etat qui compense comme on l'a fait dans la crise sanitaire ; là, c'est beaucoup plus ciblé sur les quelques filières qui peuvent être très impactées par la crise ukrainienne.
ELIZABETH MARTICHOUX
Parce que là c'est quel type d'entreprises, qui vont être aidées, quelle que soit leur taille par exemple, y compris les très grosses entreprises ?
ELISABETH BORNE
L'objectif des réunions qui se tiennent autour du Premier ministre cet après-midi, c'est vraiment de faire le point précisément avec les filières qui peuvent avoir des difficultés, vous savez on a évoqué le fait qu'il y a un certain nombre de matières premières comme le titane par exemple pour lesquelles on est aujourd'hui très dépendant de la Russie et donc c'est un sujet sur lequel il faut réfléchir à moyen terme et donc ces filières qui peuvent être pénalisées qui peuvent avoir leur chaîne arrêtée, on souhaite évidemment continuer à protéger les emplois.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc précisions dans les jours qui viennent.
ELISABETH BORNE
Absolument !
ELIZABETH MARTICHOUX
Avant une dizaine de jours ?
ELISABETH BORNE
Je pense que ce sera sans doute dans le courant de la semaine prochaine mais …
ELIZABETH MARTICHOUX
Dans le courant de la semaine prochaine avant la mi-mars on peu à peu près de dire ça.
Des questions de principe Elisabeth BORNE, Totalenergies et Engie refusent de quitter la Russie. D'autres entreprises comparables l'ont fait, la première qui l'a annoncé, c'est BP ; est-ce que, ils doivent le faire ? Est-ce que c'est tenable si la guerre dure encore longtemps et hier Emmanuel MACRON a dit qu'elle allait durer ?
ELISABETH BORNE
Moi, je ne suis pas là pour dicter à Engie ou à Total ce qu'ils doivent faire ; ce qui est clair, c'est qu'on souhaite avoir des sanctions économiques qui ont été décidées de façon très, très solidaire entre tous les pays de l'Union européenne y compris aussi avec d'autres pays, les États-Unis, le Canada et donc je pense que c'est important que la Russie perçoive qu'elle n'a rien à gagner dans cette guerre, en tout cas que ses dirigeants le perçoivent et c'est tout le sens des sanctions économiques qu'on prend.
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que c'est tenable que Totalenergies et Engie restent en Russie alors que la communauté internationale essaye précisément d'isoler totalement ? Est-ce que, est-ce qu'il y a une cohérence ? Est-ce que vous pensez que c'est tenable ? Vous allez me dire « ce n'est pas à moi de dire ce qu'elles doivent faire » parce que vous avez une obligation de réserve mais dans le fond, vous en pensez quoi ?
ELISABETH BORNE
Je pense que c'est important que ces entreprises aient aussi en tête la nécessité d'avoir des sanctions économiques ; tous les pays ont souhaité prendre ces sanctions économiques et donc je pense qu'il faut aussi qu'Engie et Total réfléchissent à la façon dont ils peuvent participer à ces sanctions économiques.
ELIZABETH MARTICHOUX
De même façon Henri PROGLIO doit-il cesser ses activités avec la Russie ?
ELISABETH BORNE
C'est pareil vous voyez, moi, je ne vais pas dire à chacun ce qu'ils doivent faire ; je pense que tous ceux qui étaient dans des conseils d'administration qui sont on va dire un peu dépendants de ces sociétés russes, c'est une bonne idée de prendre de la distance, on va dire, dans le contexte actuel.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est une litote, j'entends plutôt le côté litote dans votre réponse ! Est-ce qu'il faut suspendre les importations de pétrole et de gaz russe comme le demande François HOLLANDE dans une tribune dans Le Monde pour arrêter, on va voir le titre normalement, pour arrêter POUTINE « arrêtons de lui acheter du gaz » ? Qu'en pense le gouvernement ? Est-ce qu'il faut cet embargo ?
ELISABETH BORNE
Moi, je veux rassurer François HOLLANDE, il ne nous a pas échappé que, acheter du gaz ou permettre à la Russie de vendre le gaz, son gaz est quelque chose de très important pour elle mais vous savez je pense que la force des sanctions qui ont été prises par l'Europe, c'est le fait que ça a été décidé à l'unanimité. Donc on sait qu'il y a des pays en Europe qui sont très dépendants du gaz russe, on sait que notamment les Allemands se sont exprimés sur le sujet, c'est quelque chose qui peut aussi être sur la table mais ce sera discuté avec les chefs d'Etat et de gouvernement à Versailles et je vous dis, je pense que c'est évidemment important qu'on continue à avoir cette unanimité, ces mesures coordonnées entre tous les États de l'Union européenne.
ELIZABETH MARTICHOUX
Or, l'Allemagne évidemment hier le chancelier SCHOLZ ça dit « non on ne peut pas couper le robinet comme ça, ce serait catastrophique. »
ELISABETH BORNE
Enfin quand on est dépendants comme l'est l'Allemagne et d'autres pays, on voit bien que c'est un vrai sujet de préoccupation …
ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc il faut être solidaire aussi ?
ELISABETH BORNE
Et je pense qu'il faut surtout qu'on continue à marcher, à parler d'une seule voix en Europe et c'est ce qu'on s'efforce de faire et donc ça sera, c'est sur la table et ce sera discuté avec les autres États membres jeudi et vendredi à Versailles autour du président de la République.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc pas de prise de position à l'emporte-pièce d'un pays comme les Etats-Unis par exemple, ils ont des ressources propres, donc ils disent oui …
ELISABETH BORNE
Alors, on n'est pas dans la même situation et l'unité de l'Europe sur ces sujets c'est quelque chose de fondamental.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous chapeautez, si je puis dire en tout cas, vous surveillez de près les négociations sur les hausses de salaires dans les entreprises, Elisabeth BORNE. Soyons clairs, les Français ne sont pas des enfants, est-ce que les hausses des prix vont pas effacer de fait ces hausses de salaires ?
ELISABETH BORNE
Alors évidemment ce sujet du pouvoir d'achat, il est au coeur des préoccupations des Français avec cette inflation qui revient, cette flambée d'un certain nombre notamment du cours de l'énergie ; moi, je suis très attentive à ce que les entreprises amortissent au mieux et compensent le pouvoir d'achat que les ménages, enfin sur lesquels les ménages sont très préoccupés aujourd'hui, il y a eu beaucoup de discussions, il y a eu des discussions dans des entreprises, il y a eu des discussions dans des branches. Moi, je m'étais particulièrement attachée à celles qui avaient des grilles de rémunérations qui démarrait en dessous du SMIC, alors évidemment les salariés sont payés au SMIC mais ils n'ont aucune perspective d'évolution, de progression salariale, ils peuvent passer 10 ans, 15 ans dans ce cas-là dans une entreprise sans voir leur rémunération augmenter. On a eu des augmentations importantes avec notamment le secteur des hôtels, cafés restaurants, vous savez, qui a revalorisé sa grille de 16% en moyenne ; il faudra évidemment que dans les prochains mois, on tienne compte de l'évolution des prix comme de toute façon un certain nombre de mécanismes le prévoient. Vous savez qu'en France, on a une revalorisation automatique du SMIC en fonction de l'inflation, donc ce sont des mécanismes qui seront sans doute appelés à jouer dans les prochains mois.
ELIZABETH MARTICHOUX
Le candidat MACRON a fait - on parlait du président MACRON qui s'occupe du plan de résilience, maintenant il est le candidat MACRON qui fait des annonces électorales - supprimer la redevance, ce n'est pas démagogique ?
ELISABETH BORNE
Je pense que c'est surtout cohérent avec la suppression de la taxe d'habitation qu'Emmanuel MACRON a portée dans ce quinquennat, vous savez que la redevance audiovisuelle, elle est collectée, si je peux dire, elle est appelée en même temps que la taxe d'habitation, on a supprimé la taxe d'habitation, on est en train de terminer pour les derniers Français, donc c'est quelque chose qui voilà qui est logique, qui est dans la continuité de ce qu'on a fait.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors certains y voient une attaque du service public, la redevance elle, on rappelle, elle finance toutes les entreprises audiovisuelles.
ELISABETH BORNE
Non mais contrairement à d'autres candidats, je peux vous assurer qu'Emmanuel MACRON souhaite préserver l'audiovisuel public !
ELIZABETH MARTICHOUX
Et donc ce sera…
ELISABETH BORNE
Compensé !
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais certains s'inquiètent du caractère d'indépendance quand on a une ressource qui est une taxe, c'est une taxe mais au moins c'est pérenne, dans le budget de l'Etat …
ELISABETH BORNE
Mais je pense que c'est important pour les Français d'avoir aussi cette avancée sur le pouvoir d'achat et il faudra absolument assurer le financement de l'audiovisuel public auquel Emmanuel MACRON est attaché.
ELIZABETH MARTICHOUX
Elle rapporte combien la redevance ?
ELISABETH BORNE
Je ne suis pas capable de vous dire, c'est 138 euros par Français mais je ne suis pas capable de vous dire le montant.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors au moins 2 milliards au minimum. L'argent magique, il va survivre à la crise Covid, on va pouvoir comme ça budgéter, par exemple on supprime les impôts ? Emmanuel MACRON a dit « on va continuer de supprimer des impôts tiens on commence par la redevance » mais en on avait cru comprendre quand même que la situation des comptes publics en France était catastrophique !
ELISABETH BORNE
Vous aurez noté que contrairement à d'autres candidats, il ne propose pas d'augmenter de 10% les salaires en supprimant les charges sociales, donc il faut évidemment continuer à agir sur la baisse des impôts pour les entreprises et pour les ménages mais quand on est en train de parler de la redevance audiovisuelle, c'est quelque chose qui est ciblé et de façon générale, le souci qu'on a et la préoccupation qu'on peut avoir, c'est de continuer aussi avec ces baisses d'impôts comme les impôts de production qui ont baissé dans le quinquennat à soutenir la dynamique de notre économie, à créer davantage d'emplois et à permettre à plus de Français d'accéder à l'emploi parce que la meilleure réponse, en termes de pouvoir d'achat et le président, enfin le candidat Emmanuel MACRON l'a redit hier, la meilleure façon de protéger le pouvoir d'achat, c'est de permettre à chacun de trouver un emploi.
ELIZABETH MARTICHOUX
On reparlera des propositions d'Emmanuel MACRON, il ne fait que commencer sa campagne. Il y a quelque chose de très concret, c'est le port du masque, là on parle des protocoles Covid, on annonce plutôt Jean CASTEX avait annoncé pour le 14 mars donc lundi prochain la fin du port du masque en intérieur. Comment ça va se passer en entreprise ?
ELISABETH BORNE
Alors moi j'ai réuni les organisations syndicales et patronales hier et on a effectivement évoqué le fait qu'à partir du 14 mars donc lundi prochain, on va d'une part suspendre le pass vaccinal et d'autre part, c'est la fin de l'obligation du port du masque dans les espaces fermés et donc y compris en entreprise et puis les autres règles les règles de distance, les 2 mètres quand vous n'avez pas de masque, le mètre quand vous en avez un, les règles dans la restauration collective, toutes ces règles vont disparaître. Donc ça veut dire que le protocole sanitaire en entreprise qui a été mis en place au printemps 2020 va, lui aussi, disparaître à partir de lundi prochain.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est important ce que vous dites, c'est la fin du protocole sanitaire en entreprise.
ELISABETH BORNE
C'est bien ça et donc on va reprendre des règles normales en entreprise. Moi, j'ai indiqué aux organisations syndicales et patronales qu'on garderait un guide pratique pour que chacun sache où trouver les règles générales qui s'appliquent sur l'hygiène des mains sur par exemple aussi le nettoyage des surfaces mais il n'y aura plus de protocole sanitaire en entreprise à partir de lundi prochain. Et on a cette bonne nouvelle, je pense que beaucoup de salariés l'attendaient, c'est la fin du port du masque en entreprise à partir de lundi prochain.
ELIZABETH MARTICHOUX
La fin du port du masque en entreprise quelle que soit la taille ?
ELISABETH BORNE
Voilà !
ELIZABETH MARTICHOUX
De l'entreprise !
ELISABETH BORNE
Absolument !
ELIZABETH MARTICHOUX
La fin des voilà des bureaux très espacés, ça aussi c'était dans le protocole.
ELISABETH BORNE
Ça aussi c'était dans le protocole et donc ça disparaît à partir de lundi ; il faudra continuer évidemment à appliquer des règles d'hygiène, d'utilisation … enfin le lavage des mains, le nettoyage des surfaces, l'aération des locaux mais ce sont les règles générales qui s'appliqueront et donc ce guide pratique permettra de trouver tous les sites où on a ces règles générales qui s'appliqueront.
ELIZABETH MARTICHOUX
Elisabeth BORNE, on va retrouver des entreprises qui ressemblaient à ce qu'elles étaient avant mars 2020 ?
ELISABETH BORNE
C'est bien ça, à partir de lundi on va reprendre une vie normale en entreprise.
ELIZABETH MARTICHOUX
On n'a plus besoin d'être 2 dans un ascenseur, on n'a plus besoin d'avoir cette chaise qui nous sépare !
ELISABETH BORNE
Absolument !
ELIZABETH MARTICHOUX
On n'a plus besoin d'avoir …et en matière de télétravail alors ?
ELISABETH BORNE
En matière de télétravail, on avait déjà rendu la main aux entreprises donc c'est maintenant des règles qui se définissent dans le dialogue au sein de l'entreprise entre l'employeur et les représentants des salariés. Je pense que des entreprises vont continuer à maintenir du télétravail parce que certains salariés le souhaitent mais à une dose qui sera discutée dans le dialogue au sein de l'entreprise.
ELIZABETH MARTICHOUX
Bon c'est quand même une très bonne nouvelle, s'il n'y avait pas ce contexte international d'une gravité absolument majeure, on pourrait parler d'un retour des jours heureux en entreprise !
ELISABETH BORNE
Oui !
ELIZABETH MARTICHOUX
Les entreprises vont reprendre la physionomie qu'elles avaient avant la crise Covid de mars 2020 !
ELISABETH BORNE
C'est ça, on va pouvoir redécouvrir le sourire de ses collègues !
ELIZABETH MARTICHOUX
Et on va se re-regarder sans masque dans les entreprises. C'est aujourd'hui le 8 mars, là aussi on va parler des femmes mais je voudrais dire un mot des femmes ukrainienne parce qu'on les voit évidemment en première ligne soit elles fuient dans des conditions épouvantables, soit elles subissent ce qui est parfois mortel d'ailleurs, soit elles s'arment, qu'est-ce que vous, avez, vous, la ministre du Travail peut-être comme message à adresser à ces femmes qui aussi arrivent chez nous et vont essayer de se poser le temps que la guerre cesse ?
ELISABETH BORNE
C'est beaucoup d'admiration, on voit ces femmes qui comme vous le dites un peuvent parfois prendre des armes défendre leur pays, celles qui quittent leur pays avec des enfants ; évidemment, la France prendra toute sa part pour accueillir ces femmes, ces enfants ukrainiens et on y travaille, Gérald DARMANIN avec ses homologues européens. Avec Marianne SCHIAPPA, on va aussi regarder comment on pourrait permettre à celles qui le pourront qui le souhaiteront de travailler puisque le statut dont elles vont bénéficier, c'est un statut qui est l'équivalent d'un statut de réfugié et donc le cas échéant, si elles devaient rester un certain temps en France il faudra aussi qu'elles puissent accéder à un travail.
ELIZABETH MARTICHOUX
Assez rapidement !
ELISABETH BORNE
Absolument !
ELIZABETH MARTICHOUX
Le statut de réfugié permet d'avoir du travail et d'accepter évidemment un certain nombre de droits. Hier sur LCI Emmanuel MACRON hier soir dans l'émission spéciale consacrée aux femmes a souligné l'intérêt de l'index professionnel, l'index d'égalité professionnelle, alors on ne va pas revenir dans les détails mais ça oblige, ou en tout cas ça incite les entreprises à accélérer leur processus en matière d'égalité, il y en a 16, alors qui vont être soumises à des sanctions parce qu'elles n'ont pas suffisamment progressé, elles vont avoir une taxe sur l'achat de leur chiffre d'affaires, c'est ça ?
ELISABETH BORNE
Alors cet index, comme vous l'avez dit, il permet de mesurer de façon objective les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes en entreprise et puis surtout c'est une obligation de résultat pour les entreprises puisque si leur note est inférieure à un certain seuil alors elles s'exposent à une sanction financière qui peut aller jusqu'à 1% de la masse salariale, donc c'est quelque chose de très important. Ce qu'on voit c'est que, de façon générale, cette note elle progresse, elle continue à progresser avec peut-être quelque chose qui me tient à coeur c'est que on avait deux indicateurs qui étaient un peu en retrait, notamment la part des femmes dans les plus hautes rémunérations, des 10 plus hautes rémunérations qui traduit aussi le fait que les femmes sont sous-représentées dans les instances de direction des entreprises et c'est aussi un sujet sur lequel on a agi dans le quinquennat, vous savez avec les députés on a aussi souhaité imposer des quotas de femmes dans les instances de direction des entreprises mais pour en revenir à l'index, il y a effectivement d'ores et déjà 16 entreprises qui pendant 3 ans ont une note inférieure à 75 n'ont pas corrigé le tir et donc auront cette année une sanction.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et il y a encore du boulot, si je puis dire parce qu'il y a un indicateur qui est encore un peu faiblard, si vous me permettez ce mot, c'est les hausses de salaires des femmes en congé maternité.
ELISABETH BORNE
Alors là c'est effectivement assez choquant puisque c'est une obligation légale quand vous revenez de congé maternité, vous devez avoir la hausse moyenne de vos collègues et il y a encore effectivement un certain nombre d'entreprises qui n'appliquent pas la loi et heureusement, cet indicateur progresse lui aussi mais c'est effectivement utile pour les inspecteurs du travail de voir les entreprises qui ont 0 sur cette cet indicateur, ça nous permet de cibler les contrôles.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci Elisabeth BORNE, il y a du boulot encore, vous voulez rester au gouvernement, je crois que vous vous allez être candidate aux législatives ?
ELISABETH BORNE
Écoutez, je vous confirme que j'y réfléchis oui !
ELIZABETH MARTICHOUX
Je disais tout à l'heure que vous maîtrisez l'art de la litote et aussi du non-dit mais là, vous nous dites que vous allez être candidate ? Vous souhaitez être candidate ?
ELISABETH BORNE
Je souhaite être candidate absolument !
ELIZABETH MARTICHOUX
Et vous souhaitez rester ministre du Travail ?
ELISABETH BORNE
Ce n'est pas moi qui décide vous savez !
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais vous le souhaitez ?
ELISABETH BORNE
D'abord l'objectif c'est effectivement que le président maintenant candidat soit réélu et le reste on verra plus tard !
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais enfin, ce serait pas mal !
ELISABETH BORNE
En tout cas moi je suis sur des sujets passionnants et je pense qu'il y a encore beaucoup à faire pour transformer notre pays au service des Françaises et des Français.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci d'avoir été ce matin sur le plateau de LCI, bonne journée à vous !
Source : Service d'information du Gouvernement, le 8 mars 2022