Texte intégral
Mme Agnès Pannier-Runacher : "Bonjour à tous,
Je suis très heureuse de présider aujourd'hui le Conseil environnement, qui sera le dernier Conseil autour du paquet Fit for 55 porté par la présidence française. Vous savez qu'hier, au Conseil de l'énergie, nous avons réussi à avoir un accord sur deux textes très importants : un texte sur l'efficacité énergétique et un texte sur le déploiement des énergies renouvelables, qui augmentent significativement notre ambition pour la réduction des gaz à effet de serre en Europe. Notre objectif aujourd'hui sur les cinq textes qui seront examinés dans le cadre de Fit for 55 de ce Conseil climat, c'est d'obtenir un accord, ce serait un accord historique. C'est un des paquets législatifs les plus importants qui ait été porté par l'Union européenne. Ce sont des textes qui fixent une ambition très élevée, très ambitieuse, et qui concernent des pans entiers de notre vie quotidienne, qu'il s'agisse de la suppression des quotas ETS gratuit, qu'il s'agisse des émissions des véhicules, qu'il s'agisse des textes qui s'appliquent à l'aviation, qui s'appliquent aux transports maritimes. Nous avons également une ambition d'accompagner les citoyens, d'accompagner les pays avec le Fonds social pour le climat, ça aussi, ça sera un enjeu important et nous devons trouver le bon équilibre entre cette ambition et les accompagnements pour les États. Les discussions vont être denses, longues je pense. Mon objectif est que nous puissions trouver les voies d'un accord pour fermer ces textes et pouvoir rentrer en trilogue avec la présidence tchèque. Je crois que c'est une question de crédibilité pour l'Union européenne, mais c'est aussi une question de responsabilité pour l'ensemble des dirigeants européens aujourd'hui.
J'espère également avoir un accord sur un texte sur la déforestation, qui vise à lutter contre la déforestation à la fois au sein de l'Union européenne et en dehors de l'Union européenne, la fameuse déforestation importée. C'est un texte très important qui marque aussi une ambition pour le climat et pour la biodiversité, un texte novateur.
Et puis nous allons aborder deux autres textes qui seront là plutôt encore en discussion, point d'étape à la fois sur l'écoconception et sur le transfert transfrontalier de déchets. Deux textes essentiels pour solidifier les filières d'économie circulaire que nous sommes en train de bâtir en Europe.
Donc vous voyez un agenda très dense, une ambition très forte, une volonté d'aboutir et il faudra, je crois, que tous les pays dans la pièce sentent ce moment particulier où nous pouvons faire basculer l'histoire, en tout cas dans la continuité du Conseil énergie d'hier où nous avons fait des avancées majeures pour le climat et pour les habitants européens.
Q - Pourquoi étendre ce marché du carbone aux ménages sur les transports et le bâtiment, tout en réduisant le Fonds social comme le propose la France, est-ce qu'il n' y a pas un risque ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : Le Fonds social, c'est un élément en discussion. Comme je l'ai dit, il est important qu'il soit au regard de l'ambition que nous mettons, ce n'est évidemment pas des textes qui sont d'application immédiate, je tiens à le préciser, c'est aussi très important de le dire. L'enjeu, c'est quand même de faire face à un changement climatique qui est irréversible aujourd'hui. Le climat que vous avez aujourd'hui, vous ne l'aurez pas l'année prochaine, vous ne l'aurez pas l'année d'après, et l'enjeu c'est de freiner cette transformation qui va avoir des conséquences économiques et sociales majeures pour notre planète et je crois que la jeune génération l'a bien compris. Donc nous prenons nos responsabilités et nous les prenons de manière équilibrée en intégrant la dimension sociale. C'est tout l'enjeu du Fonds Social pour le climat et ça sera un des points évidemment de discussion et nous attendons de trouver ce juste équilibre pour ne laisser personne sur le côté de la route. C'est la philosophie de la présidence. C'est aussi la philosophie de la Commission européenne me semble-t-il.
(...)
Mme Agnès Pannier-Runacher : Aujourd'hui, nous devons trouver un accord pour ne plus polluer ou ne plus émettre de CO2 sur nos voitures, c'est ça l'enjeu. Avec l'objectif aussi de donner les bons signaux à nos industriels. Quelle que soit la technologie, il faut arriver à des voitures qui n'émettent plus de CO2 puisque vous savez que le poids des transports dans les émissions de CO2 c'est, suivant les pays, mais supérieur à 20%, donc c'est essentiel aussi pour la lutte contre le changement climatique".
Source https://ue.delegfrance.org, le 29 juin 2022