Texte intégral
CHLOÉ BIDET
Emmanuel MACRON a donc inauguré hier en Mayenne la première des six sous-préfectures dont il a promis la réouverture ou la création. Dans la Somme, celle de Montidier va rouvrir d'ici à la fin de l'année. Pour en parler, nous sommes avec la Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et ancienne maire de Beauvais. Elle répond à vos questions Céline AUTIN.
CÉLINE AUTIN
Bonjour Caroline CAYEUX.
CAROLINE CAYEUX
Bonjour.
CÉLINE AUTIN
Le retour de la sous-préfecture à Montdidier après plus de cinq ans de rattachement à Péronne, est-ce que ce n'est pas une manière d'avouer que faire des économies sur les services publics ça ne fonctionne pas ?
CAROLINE CAYEUX
L'essentiel, c'est de ramener la présence de l'Etat dans les départements les plus ruraux et Péronne est un bon exemple. Il s'agit de restaurer le lien entre les Français et les services publics et une sous-préfecture. C'est beaucoup de symboles. C'est le symbole de la présence de l'Etat, c'est une nouvelle interlocutrice des maires et puis c'est permettre aussi d'assurer un meilleur suivi des politiques publiques.
CÉLINE AUTIN
Mais certains auditeurs ce matin s'étonnent et parlent de dépenses inutiles, de perte de temps considérable. Qu'est-ce qu'il fallait faire dès le début ? Laisser les fonctionnaires à leur place tout simplement ?
CAROLINE CAYEUX
Il aurait peut-être fallu sans doute les laisser plus nombreux à leur place. Dans une première étape, le gouvernement avait créé les maisons France services qui permettaient d'avoir des services publics à moins de trente minutes de son domicile et finalement, dans certains territoires plus ruraux, il nous paraît plus pertinent de rouvrir des sous-préfectures. C'est ce qui guide l'action du gouvernement. C'est l'efficacité et la proximité, et je crois que c'est très important d'accroître justement cette attractivité des territoires ruraux.
CÉLINE AUTIN
Alors en l'occurrence, il y a des services que la sous-préfecture rend qui ont été repris par des privés. Je pense par exemple aux cartes grises. On a le buraliste de Montdidier qui disait : moi je les faisais ces cartes grises ; on va lui retirer son agrément. Le travail du privé finalement qui reprend des missions de service public, ce n'est pas satisfaisant ?
CAROLINE CAYEUX
Écoutez, moi je ne dirais pas qu'on va lui retirer son agrément sur le champ. Je pense qu'il va y avoir une réorganisation territoriale dans l'intérêt du citoyen et je pense que c'est ça la meilleure réponse qui est donnée aujourd'hui aux habitants. Quand je vais dans des associations d'élus, en particulier dans les territoires ruraux, on me dit qu'ils se sentent éloignés de la décision, éloignés des services publics. Donc je pense que c'est une bonne réponse et elle sera harmonisée sur le territoire avec éventuellement les maisons France services avec les préfectures évidemment en priorité.
CÉLINE AUTIN
Alors selon le préfet de la Somme Etienne STOSKOPF, l'arrivée des travaux du canal Seine-Nord est pour beaucoup dans cette décision.
CAROLINE CAYEUX
Oui.
CÉLINE AUTIN
Il faut laisser du temps et des moyens à la sous-préfète de Péronne pour s'en occuper. Finalement on a l'impression que le retour de la sous-préfecture de Montdidier est plus opportuniste qu'autre chose.
CAROLINE CAYEUX
Je ne dirais pas ça. Je dirais que ça à une période où, en effet, de grands travaux seront entrepris dans ce territoire et que Péronne était aussi un nœud stratégique pour rouvrir des services publics, ramener des services publics sur le territoire. Je crois que ce qu'il faut voir, c'est l'intérêt du citoyen puisqu'apparemment, ces services-là faisaient défaut. L'intérêt pour le gouvernement, c'est d'écouter les concitoyens, d'être dans un service de proximité et de prendre mieux en charge les communes périurbaines ou rurales de l'arrondissement. Voilà, je crois que c'est ça l'essentiel. C'est écouter les concitoyens et leur donner les moyens de retrouver des services publics à proximité.
CÉLINE AUTIN
Les députés ont commencé l'examen du budget 2023. Il contient la prolongation du bouclier tarifaire pour les particuliers, les petites entreprises et les petites collectivités. Caroline CAYEUX, ça veut dire que vous n'avez pas entendu l'appel à l'aide chez vous des 200 maires de grandes communes de l'Oise dont celui de Beauvais le mois dernier, qui disent risquer la banqueroute financière s'ils ne bénéficient pas du bouclier ?
CAROLINE CAYEUX
Écoutez, nous avons évidemment beaucoup réfléchi dans une période où tout le monde doit faire des efforts sur le plan financier. Les dernières décisions que nous avons prises, que la Première ministre a prises à la demande de Christophe BÉCHU et de moi-même, c'était d'augmenter justement cette DGF et de la passer à 320 millions d'euros. Je crois que c'est important et notre souci justement, c'est de protéger les communes les plus fragiles. Elles avaient déjà été protégées dans le PLFR avec une dotation de 430 millions d'euros et je pense que c'est très important d'être à leur écoute. C'est ce que je fais en allant sur le terrain. J'étais samedi à l'assemblée générale des maires de l'Oise et, là aussi, nous avons convenu qu'il fallait aider les territoires, aider les communes en grande difficulté et c'est un travail que nous allons mener avec les préfets de chaque département.
CÉLINE AUTIN
Une dernière question Caroline CAYEUX. Votre nomination au début de l'été a provoqué la mobilisation de plusieurs associations anti-homophobie. Elles ont déposé deux plaintes contre vous. Une tribune signée par des membres de votre propre camp a paru. Comment vous vous sentez aujourd'hui au centre de l'équipe présidentielle ? Ce n'est pas trop dur de travailler ?
CAROLINE CAYEUX
Mais c'est même, j'allais dire, très intéressant et très agréable. J'ai des relations parfaitement fluides avec tous mes collègues et nous travaillons au service des territoires et c'est là mon objectif et ma feuille de route.
CÉLINE AUTIN
Caroline CAYEUX, vous êtes l'actuelle ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, ancienne maire de Beauvais. Merci d'avoir répondu à l'invitation de France Bleu Picardie.
CAROLINE CAYEUX
Merci, au revoir
source : Service d'information du Gouvernement, le 12 octobre 2022