Déclaration de Mme Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe, sur la crise énergétique en Europe et à la question de l'État de droit, à Luxembourg le 18 octobre 2022.

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Circonstance : Arrivée au Conseil des Affaires générales

Texte intégral

Il y a plusieurs sujets puisqu'on prépare le Conseil européen mais il y en a deux qui sont vraiment importants pour moi à ce stade.

Le premier, c'est évidemment l'énergie et faire baisser les prix de l'énergie. Donc il y aura un Conseil énergie la semaine prochaine. On insiste sur tous les points : la baisse de la demande, les plafonnements du prix du gaz, donc limiter le prix du gaz que l'on importe de Russie, de Norvège ou même des États-Unis. Puis, bien sûr, une plateforme d'achat conjoint parce que plus nous allons être nombreux, plus nous serons forts pour faire baisser les prix. Enfin, découpler le prix du gaz de celui de l'électricité donc mettre un plafond sur le prix du gaz qui est utilisé pour faire de l'électricité.

Ensuite, il y a un gros volet démocratie et État de droit. Nous allons discuter avec la Pologne des mesures qu'elle a prises pour assurer l'indépendance de la justice. C'est quelque chose qui nous concerne et nous importe tous. Puis la deuxième chose, nous allons parler des élections européennes qui auront lieu en 2024. Vous savez qu'il y a le Parlement européen qui soutient les listes transnationales qui ont été proposées par le Président de la République. Nous y tenons beaucoup, c'est une addition aux listes qui existent déjà et qui devrait permettre à chaque citoyen européen de voter pour une liste ou un groupe ou un parti européen.

Q - Pensez-vous qu'il y a une chance réelle de changer l'acte électoral européen et d'avoir une liste transnationale ?

R - Il y a beaucoup de discussions sur cette liste transnationale avec beaucoup d'intérêt de savoir comment cela fonctionne. Vous avez plusieurs pays de l'Union européenne où l'on a à la fois des listes pour lesquelles on vote pour une personne et puis des listes pour lesquelles on vote pour un parti et un ensemble de personnes. Donc cela ressemble un peu à ça. Du coup, je ne vous dis pas que la dynamique est là mais, en tous les cas, l'intérêt pour le sujet est là et nous allons continuer de pousser.

Q - Comment entendez-vous convaincre les États membres encore sceptiques ?

R - En fait, le Parlement européen propose un système qui va permettre d'avoir des listes représentatives de partis pour tous les citoyens européens avec un programme européen et qui ne vont manger aucune place sur le nombre de députés qui existe. Ça devrait permettre d'aider à embrasser cette initiative et cette innovation.

Q - Sur l'énergie, il y a beaucoup d'avis différents entre pays membres. Est-ce que vous pouvez voir maintenant une convergence de ces avis ?

R - On progresse chaque semaine. Effectivement, il y a des avis qui sont différents parce que nous avons des mix énergétiques qui sont différents. C'est en ayant ces discussions - et comme vous savez, la Présidence tchèque a dit qu'il y aurait autant de discussions et de réunions qu'il faudrait - qu'on va arriver à avancer. Ce qui est bien, c'est que tout est sur la table et qu'on va pouvoir en discuter.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2022