Déclaration de Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympique, sur la question de l'environnement et des droits humains que soulève la participation à la coupe du monde de football de 2022 au Qatar, au Sénat le 12 octobre 2022.

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Circonstance : Questions posées au Gouvernement au sujet de la Coupe du monde de 2022 au Qatar

Texte intégral

Monsieur le Sénateur,

En préambule, je rappelle que la décision de la Fédération internationale de football association (Fifa) d'attribuer la Coupe du monde de 2022 au Qatar a été prise il y a douze ans, dans un tout autre contexte.

Aujourd'hui, l'urgence écologique est, bien entendu, plus prégnante que jamais et nous souhaitons que le Qatar fasse tout ce qu'il doit faire pour tenir l'objectif de neutralité carbone qu'il a affiché pour ce Mondial. Pour cela, ce pays a indiqué pouvoir s'appuyer sur un système ambitieux de transports en commun, d'ailleurs bâti pour l'occasion grâce à l'expertise française, et sur des investissements de tout premier plan dans les énergies renouvelables.

Au-delà de cela, nous voulons évidemment, sur ce chemin vers le Mondial, encourager le Qatar à poursuivre son engagement afin de mettre pleinement en œuvre l'accord de Paris et réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Nous sommes d'ailleurs engagés dans des coopérations techniques visant à accélérer les efforts de ce pays dans cette direction.

Nous espérons que le Qatar pourra, dans le cadre de la COP27 de Charm el-Cheïkh, soumettre une contribution nationale rehaussée et une stratégie de long terme davantage alignée sur l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré.

Pour ce qui concerne les droits humains, notre pays porte ce combat très haut, dans un cadre tant bilatéral que multilatéral, dans l'enceinte de l'Organisation internationale du travail (OIT) ou avec les organisations non gouvernementales, dont Human Rights Watch et Amnesty International. Le Qatar a fait de premiers progrès en 2018 et en 2020, au travers d'une évolution de sa législation, mais ces progrès sont tout à fait insuffisants. Nous veillons donc, lors de chacune de nos interactions avec ce pays, à promouvoir le respect de l'ensemble des droits humains.

Cela étant, vous avez raison, derrière votre question se trouvent bien posées la question du modèle que nous voulons pour les futurs grands événements sportifs internationaux et celle des critères devant présider à leur choix, à leur localisation, à leur cahier des charges.

Je veux faire part de deux espoirs allant dans ce sens.

D'une part, la Fifa appelle de ses vœux le renforcement des critères environnementaux dans les appels d'offres pour les futurs événements et, d'autre part, nous avons pris l'engagement de faire de nos jeux Olympiques et Paralympiques les jeux les plus écologiques de l'histoire. Nous tiendrons cet engagement, de la même façon que, dans la foulée du plan de sobriété énergétique porté par la... 


source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 octobre 2022