Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Olivia GREGOIRE est avec nous, Ministre déléguée aux PME, au commerce et au Tourisme. Merci Madame la ministre d’être avec nous ce matin. Hier les bouchers charcutiers étaient dans la rue comme on dit. Ils ont manifesté près de l’Assemblée nationale pour réclamer plus d'aides contre les coûts de l'énergie. Demande entendue puisque le gouvernement a annoncé l'élargir les aides existantes. Vous allez les recevoir aujourd'hui les bouchers charcutiers ; vous allez encore ouvrir le chéquier aujourd'hui ou pas ?
OLIVIA GREGOIRE
Ce n’est pas tant ouvrir le chéquier, je vous dirais, que continuer - le mot est important - à ouvrir nos oreilles. Moi ça fait plusieurs mois, et c'est bien normal qu'en tant que ministre des petites entreprises, du commerce, de l'artisanat, je suis à l'écoute de ces acteurs. Depuis l'été dernier, depuis cet été, on a mis en place un dispositif et on s'est rendu compte, quand j'ai été nommée cet été, à la fin de l'été, que le dispositif était méconnu et possiblement trop compliqué pour les artisans. On leur demandait trop de critères, on leur demandait trop de pièces justificatives. Total et bénéfices : en septembre on s'est rendu compte, avec Bruno LE MAIRE, que personne n'était allé demander cette aide. Donc on a repris notre ouvrage, on a transformé ce guichet est depuis maintenant une quinzaine de jours sur impots.gouv.fr, et c'est très important parce que c'est disponible jusqu'à la fin de cette année 2022, l'ensemble des PME dont nos artisans peuvent, uniquement avec 2 factures en main pour demander de l'aide et un RIB pour la recevoir, se connecter et recevoir des aides jusqu'à la fin du mois de décembre 2022. On aura à compter de janvier 2023 un dispositif encore plus simple. Rien à faire, pas de demande à envoyer, pas de facture, uniquement sur votre facture d'électricité directement, vous aurez une prise en charge par l'Etat. Je sais, et ça fait longtemps que je les vois que nombre de boulangers, je ne voudrais pas les oublier, les pâtissiers, les bouchers les traiteurs aussi me disent : on a un problème c'est que nous, comme on a des fours, comme on a des chambres froides - en gros il faut être concret - on dépasse un peu du niveau pour va être protégé comme les toutes petites entreprises.
ROMAIN DESARBRES
Voilà. Si on a un compteur qui est au au-delà de 36 kilowatts, on n'est pas protégé. Si on a plus de 10 salariés, on n'est pas protégé. Mais il y a des grosses boucheries et des grosses boulangeries qui ont plus de 10 salariés.
OLIVIA GREGOIRE
Alors ce n’est pas tant le, 10 salariés aujourd'hui qui posait un problème, le problème je vais vous dire c'est à partie du moment où vous avez un four- et heureusement que les boulangers en ont – ou une chambre froide - et merci aux bouchers d'en avoir - vous dépassez de ce qu'on appelle le TRV, tarif réglementé de vente de 36 kilovolt-amperes et ce TRV, il vous permet d’accéder au bouclier, c'est-à-dire qu’il vous protège à 15%. C’est important de dire ce matin quand même, Romain DESARBRES, qu’on a 1,5 million de toutes petites entreprises qui sont protégées par le tarif réglementé de vente. Ces artisans ne le sont pas donc il faut adapter le dispositif pour eux et c'est ce que nous avons commencé à faire.
ROMAIN DESARBRES
C’est ce que vous allez leur dire cet après-midi ?
OLIVIA GREGOIRE
Je vais leur dire exactement ce que j’ai dit à la représentation nationale hier aux questions d’actualité au gouvernement.
ROMAIN DESARBRES
À l’Assemblée, oui.
OLIVIA GREGOIRE
Je leur ai dit nous sommes ouverts avec Bruno LE MAIRE si les dispositifs ne fonctionnent pas à les reprendre. La meilleure preuve c'est qu'on l'a déjà fait. Mais avant de dire " ça ne marche pas ", est-ce que vous m'autorisez à dire " essayons " ? Avant de dire « j'ai le droit à rien », est-ce qu'on peut dire, et demandez aux parlementaires parce que je leur ai demandé et notamment aux oppositions, d'aller voir sur impôts.gouv.fr, de faire ce que je fais tous les jours avec des factures en main, plutôt que des exclamations en plateau, voir ce à quoi on a droit, et si ce n'est pas suffisant on fera plus. Mais vous savez les confédérations qui représentent les boulangers, les bouchers que j'ai reçus la semaine dernière, que je reçois cet après-midi, ils comprennent très bien quand je leur dis ça. Ils me disent : on va déjà essayer de voir Madame GREGOIRE si ça marche, et si ça ne marche pas on va vous dire pourquoi et où ça ne marche pas.
ROMAIN DESARBRES
Mais il y avait le président de la Fédération de boucherie sur ce plateau hier matin dans La Matinale CNews qui prenait son exemple. Il est boucher dans le Morbihan et il disait : moi j'ai plus de 10 salariés donc je suis hors du cadre.
OLIVIA GREGOIRE
Ça fait partie des sujets qu'on va regarder mais je ne voudrais pas laisser entendre ce matin qu'à partir du mot où vous êtes plus qu'une TPE, c'est-à-dire que vous avez plus que 10 salariés vous n'êtes pas protégé. Ce n’est pas vrai. Quand vous allez sur impôts.gouv.fr, on vous demande vos deux factures que vous voulez mettre en référence et votre RIB. On ne vous demande pas si vous avez 10 salariés. Ce guichet il est pour les PME, il n’est pas que pour les toutes petites entreprises. Là on confond, et pardonnez-moi de préciser, on confond le tarif réglementé de vente qui s'adresse aux toutes petites jusqu'à 10 salariés et les aides que nous faisons. Et les aides, elles vont jusqu’à beaucoup plus de salariés.
ROMAIN DESARBRES
Des PME sont très inquiètes, ça je vous ne l'apprends pas, partout en France.
OLIVIA GREGOIRE
Non.
ROMAIN DESARBRES
Certaines sont même très, très inquiètes, risquent la fermeture. Non ?
OLIVIA GREGOIRE
Si. Mais vous savez, j'ai beaucoup de respect pour, vous le savez, on me dit : les PME sont très inquiètes partout en France. Partout en France, moi je prends mon train toutes les semaines et toutes les semaines, je fais des plateaux mais je fais surtout des déjeuners, des dîners avec des vrais entrepreneurs et on va en parler. Et moi j'ai à coeur de dire à Paris, parce qu'à Paris parfois on voit les choses avec un peu de myopie, ce qu'on me dit la semaine dernière à Brest, ce qu'on me dit la semaine d'avant à Marseille ou Bordeaux, bien sûr c'est compliqué l'énergie, on me le dit. Bien sûr que c'est compliqué l'inflation des matières premières, on me le dit, mais qu'est-ce qu’ils me disent aussi les entrepreneurs ? 1/ On a des carnets de commandes, on a de la commande, il y a de la croissance, il y a de la demande. Vous avez demandé à un artisan récemment combien de temps il fallait pour faire une baignoire chez vous ? Combien de temps il fallait pour poser une fenêtre ? Il y a 6 à 9 mois d’attente.
ROMAIN DESARBRES
Précisément non mais par contre, j'ai eu un producteur d'endives qui était presqu’en pleurs parce qu'il allait peut-être fermer.
OLIVIA GREGOIRE
Et sur les endiviers, ça fait longtemps qu'on est sur le sujet avec Bruno LE MAIRE. On va les aider et on va aider nos agriculteurs, on y travaille avec Marc FESNEAU.
ROMAIN DESARBRES
La baignoire non mais l’endive oui.
OLIVIA GREGOIRE
Non mais ce que je veux dire, qu'est-ce qu'il dit l'artisan ? Il dit : j'ai un carnet de commandes qui est plein, il me faut 6 mois aussi parce qu'il faut que j'attende des matières premières. Et il me dit mon vrai problème Madame GREGOIRE, ma vraie inquiétude ce n’est pas tant ma croissance, mon carnet de commandes, c'est la main-d'oeuvre. Moi j'ai besoin de gars pour fabriquer, j'ai besoin de gens pour vendre et j'ai besoin qu'on ne me plante pas quand on signe un contrat et qu'on vienne travailler. Voilà ce qu'on me dit. Donc il y a ce qu'on dit de toute la France, il y a ce que vivent vraiment ces femmes et ces hommes dans les territoires. Et vous savez quand on a eu le Covid, qu'on a eu les rideaux fermés, qu'on a vécu tous ensemble cette période terrible du Covid, ils ne sont pas bêtes les gens, c'est pour ça que je m'engage pour eux. Qu'est-ce qu'ils ont vu ? Ils ont vu que le gouvernement a sorti le fonds de solidarité en un mois, qu'il a fallu l'ajuster, on l'a ajusté. Les PGE, le chômage partiel : on a jamais abandonné nos entreprises, on ne va pas commencer aujourd'hui.
ROMAIN DESARBRES
Olivia GREGOIRE, Ministre des PME notamment, il n’y a pas un patron de PME…
OLIVIA GREGOIRE
Il y en a des heureux mais ils sont préoccupés.
ROMAIN DESARBRES
Qui n'a pas de problème pour embaucher, vous y faisiez allusion.
OLIVIA GREGOIRE
Ça, on est d’accord.
ROMAIN DESARBRES
Vous m'avez fait la transition. Vous y répondez avec la réforme de l'assurance chômage qui va réduire la durée d'indemnisation. Ça c'est la réponse aux problèmes d'embauche des patrons de PME.
OLIVIA GREGOIRE
Une double réponse. Déjà une réforme courageuse. Encore une fois beaucoup en parle, personne ne l'a faite. Une réforme courageuse portée par Olivier DUSSOPT sur l'assurance chômage. Quand on a un taux de chômage bas, qu'on a fait baisser de 12 et quelques à 7%, ce qui est le cas aujourd'hui, on a des tensions de recrutement et on a des pans entiers dans notre pays où il manque des travailleurs, mais il manque beaucoup de travailleurs : 200 000 travailleurs en manque dans l'hôtellerie et la restauration. J’étais hier au Salon des services à la personne, ceux qui accompagnent nos plus jeunes et nos plus âgés chez eux, 150 000 jobs à pourvoir. Donc là, il y a 1/ ce que fait Olivier DUSSOPT : raccourcir le délai d'indemnisation quand l'économie va bien et qu'on a besoin de main-d'oeuvre pour inciter au retour, et en même temps avoir le courage de faire ce qu'on va faire sur les métiers en tension et de dire sur certains métiers dont l'hôtellerie, la restauration, dont le bâtiment, on a des travailleurs immigrés qui sont aujourd'hui pour la plupart en situation irrégulière et qui prennent ces jobs vacants, et en début d'année prochaine on présentera un projet de loi avec Gérald DARMANIN et Olivier DUSSOPT pour qu'on puisse les garder pour travailler.
ROMAIN DESARBRES
Déjà avant parler du visa métiers en tension, déjà la réforme de l'assurance chômage, ça veut dire qu'il y a un vrai problème d'incitation ? Ça veut dire que quand on réduit la durée de l'indemnisation chômage, on accélère le retour de certains au travail ?
OLIVIA GREGOIRE
Je ne sais pas vous, mais moi j'ai eu une période de chômage dans mon parcours. C'est important aussi et je me rappelle très bien. Et comme beaucoup de personnes, c'est humain, on a tendance à accélérer la recherche ou à la rendre plus puissante quand on voit que sa durée d'indemnisation elle arrive à la fin. Donc c'est résolument humain et c'est une réforme qui n’est pas brutale, ce n'est pas une réduction de 50 ou 70% mais de 25% de ce délai d'indemnisation encore une fois quand l'économie va bien, quand il y a des tensions sur le marché du travail. Si 'économie va mal et que le chômage repart, nous n'aurons plus les mêmes règles.
ROMAIN DESARBRES
Est-ce qu’aujourd'hui la différence entre revenus du travail et revenus de la solidarité nationale, la différence est assez importante ?
OLIVIA GREGOIRE
C'est un vrai sujet de société. Il y a les chiffres et il y a le ressenti, c'est le ressenti qui compte. Et toutes les semaines quand je vais voir des entrepreneurs, quand je vais voir des salariés, j'ai quand même ce sujet.
ROMAIN DESARBRES
Ils vous en parlent.
OLIVIA GREGOIRE
Ils m’en parlent. Donc moi, je suis quelqu'un d’honnête, de pragmatique, c'est un sujet. Et donc il est important de renforcer les revenus du travail….
ROMAIN DESARBRES
Mais vous sous-entendez en disant ça que ce n’est pas vrai ?
OLIVIA GREGOIRE
Non, non, je sous sous-entends que…
ROMAIN DESARBRES
Vous parlez de ressenti.
OLIVIA GREGOIRE
Je sous-entends que c'est un ressenti juste pour être très claire, et que quand on travaille beaucoup - je pense aux indépendants que je vois beaucoup dont j'ai aussi la charge - et qu’on se rend compte après 25 ans de boulot, qu'on est très peu protégé, qu'on a peu accès au crédit pour s'acheter une maison ou un appartement, c'est vrai quand on voit des gens qui sont accompagnés pendant de longues années et qui sont plus fragiles, on peut se poser la question. Donc l'objectif ce n'est pas de donner moins à ceux qui souffrent, d'ailleurs c'est bien pour ça que le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire et accompagne les mesures de pouvoir d'achat. Vous avez lu Les Echos hier, la France, on peut prendre tous les chiffres, est un pays qui a protéger le pouvoir d'achat notamment des plus fragile
ROMAIN DESARBRES
À quel prix !
OLIVIA GREGOIRE
À un prix que nous assumons et un prix que nous pouvions nous permettre pendant le Covid...
ROMAIN DESARBRES
C'est un choix politique mais ça coûte cher, oui.
OLIVIA GREGOIRE
Et qu’on ne peut plus forcément se permettre quand les taux d'intérêt ont augmenté comme ils ont augmenté depuis le début de l'année. C'est vrai que l'argent n'a plus le même prix qu'en 2020, il faut être lucide et le dire aux gens. Tout le monde va à sa banque et voit les taux d'intérêt, ils sont en train de remonter. La France empruntait à 0, la France emprunte à 2,8% et ça c'est du réel, les gens s'en rendent compte. Donc il n’y a pas question de donner moins à ceux qui souffrent plus, on doit continuer à les accompagner. C'est ce que nous faisons. Mais il faut qu'on arrive à renforcer les revenus du travail par le salaire, je le dis clairement, par le salaire en demandant aux entreprises d'augmenter les salaires, ce que nous faisons, et le cas échéant avec les primes comme la prime Macron qu'on regarde - et notamment les oppositions - avec un peu de dédain, un peu de mépris, mais la prime Macron pour 730 000 salariés de notre pays, c'est plus de 700 euros qui ont été distribués depuis le mois d'août, en trois, quatre mois. Donc il y a aussi ces dispositifs pour payer plus.
ROMAIN DESARBRES
Sur la question du travail, une dernière question. Dans le projet de loi immigration qui est en préparation, il est question de créer un visa métiers en tension. Parmi les millions de demandeurs d'emploi déjà en France, on ne peut pas trouver des personnes.
OLIVIA GREGOIRE
Je suis pragmatique. Moi j'ai été nommé en juillet, j'ai reçu au tout début l’UMIH – ce n'était pas encore Thierry MARX - qui représente les restaurateurs, les cafetiers, les hôteliers. Le GNI, pareil. J’ai reçu la FNTP, Fédération nationale des travaux publics, j'ai reçu tous les acteurs économiques.
ROMAIN DESARBRES
Ils vous disent, Madame la ministre : il faut nous aider.
OLIVIA GREGOIRE
Quand on en arrive à avoir des pénuries, Romain DESARBRES, de 200 000 salariés, ce n'est pas un problème qui est né 6 mois avant que j'arrive, ce n’est pas un problème qui est né même 2 ans avant que j'arrive, c'est un problème de longue date, d'attractivité structurelle du secteur, donc ça met du temps à être réparé. Ce type de politique publique, ils n'ont pas été menés pendant des années.
ROMAIN DESARBRES
Mais j'entends aussi dire : attendez, on a du monde déjà en France, il n’y a peut-être pas besoin de faire venir des gens même pour faire la plonge. Si le métier est bien payé, il peut y avoir des Français qui…
OLIVIA GREGOIRE
Je n’ai aucun problème. Il y a d'ailleurs des postes à pourvoir de cuistot dans des campings. Par exemple à La Grande-Motte figurez-vous, on est à 3 500 euros nets…
ROMAIN DESARBRES
Ce qui est un beau salaire.
OLIVIA GREGOIRE
Ce qui est plutôt un salaire correct quand même pour ce métier qui n’est pas désagréable en plus. Cet été au mois d'août, le patron du camping avait du mal à recruter donc la rémunération n'est pas le seul problème. Il y a un problème d'attractivité : quelle mutuelle, quels avantages, quelle protection sociale, est-ce que je peux voir mes enfants le soir. Il y a toutes ces questions qui arrivent aussi. Et je vais vous dire de façon très lucide, s’il n’y avait pas de sujet, il n’y aurait pas de 200 000 emplois vacants dans la restauration et l'hôtellerie, il n’y aurait pas 150 000 emplois vacants dans les services à la personne, donc qu'est-ce qu'on fait ? Parce que c'est ça le sujet : on laisse nos restaurants fermés comme certains me le disent toutes les semaines parce que le jeudi ou le samedi ils n'ont pas de personnel ? C'est ce qui est en train de se passer. Ou on essaye de trouver des solutions en voyant qu’il y a une pénurie ? On fait les deux avec la réforme assurance chômage. On encourage à retourner bosser plus tôt et, en même temps, si on ne trouve pas de travailleurs, on a la lucidité d'essayer d'en régulariser quelques milliers pour pourvoir ces jobs.
ROMAIN DESARBRES
Olivia GREGOIRE, ministre déléguée aux PME, on a parlé des bouchers, charcutiers, boulangers, ministre déléguée au Commerce également, là je vais m’adresser à la ministre du Tourisme. Au pied de la Tour Eiffel, lieu symbolique s'il en est, on n'arrive pas à mettre fin à la vente à la sauvette, les pickpockets sont là, il y a des joueurs d'argent, le bonneteau, tous les jours. Est-ce que ça vous pose un problème en tant que ministre du Tourisme pour l'image de Paris ?
OLIVIA GREGOIRE
Ça me pose déjà un problème en tant que députée de Paris d'une partie du 15ème et du 7ème arrondissement, et il s'avère que la Tour Eiffel, même si c'est mondialement connu, se trouve peu ou prou dans le 7ème arrondissement. On n'est pas toujours d'accord sur tout mais il y en a une qui se bat depuis plusieurs années pour le dire, pour le faire savoir et surtout pour faire bouger ça, c'est Rachida DATI. Ça fait quand même des années, et on est d'accord là-dessus depuis des années, que sur les tuk-tuk, sur le bonneteau et sur toutes les réjouissances que nous avons sous la Tour Eiffel, la maire du 7ème arrondissement, la députée que j'ai été longtemps et je suis encore disent à la maire de Paris : ça n'est pas possible.
ROMAIN DESARBRES
Que répond la maire de Paris quand la ministre du Tourisme lui dit cela ?
OLIVIA GREGOIRE
Alors déjà, on a commencé par nous expliquer qu'il ne fallait pas appeler les choses par leur nom. Ce ne sont pas des rats Romain DESARBRES, ce sont des surmulots. Donc bien nommer les choses, pour paraphraser et transformer Albert CAMUS, semble être une solution. Mieux nommer les choses semblerait être la solution pour Madame HIDALGO, il n'en demeure pas moins qu'il y a encore des rats et de plus en plus.
ROMAIN DESARBRES
On l’a montré sur CNews avec cette dame qui en avait un dans sa manche.
OLIVIA GREGOIRE
Image terrifiant. Et je vous dirais ce qu'il y a de plus terrifiant, c'est que profondément Parisienne de coeur, d’âme, d'état-civil et élue aujourd'hui de la capitale, je ne suis pas étonnée de cette image. Je n'en suis absolument pas étonnée. On a des solutions. Il faut changer la façon dont la propreté dans cette ville est gérée, au même titre d'ailleurs que la sécurité. On a un enjeu d'insalubrité de saleté et d'insalubrité en matière de sécurité. Il faut donner plus de pouvoir aux maires d'arrondissement. Il faut que la mairie centrale arrête de dicter l'alpha et l'oméga de tous les arrondissements parisiens et laisse les maires d'arrondissement plus en liberté pour faire leur choix, gérer, déployer leur sécurité, leur propreté et qu'on les laisse avancer. C'est au coeur du projet que nous, les Macronistes, nous porterons dans les prochains mois, dans les prochaines années : revoir la gouvernance de Paris, donner du lest, des moyens et de la liberté aux maires d'arrondissement. On n'y arrivera pas sinon, et je pense qu'Anne HIDALGO le sait très bien.
ROMAIN DESARBRES
Dans son éditorial à 7h50, Jérôme BEGLE vous citait comme candidate possible à la mairie de Paris. Vous pourriez être candidate ?
OLIVIA GREGOIRE
Bonjour à Jérôme BEGLE. Je suis déjà maman d'une petite fille de 10, 11 mois…
ROMAIN DESARBRES
Ça, ça n’empêche rien.
OLIVIA GREGOIRE
Oui, mais c'est une fonction à part entière qui prend du temps. J'ai les PME, le commerce, le tourisme, l'artisanat, les indépendants, les professions libérales et la consommation, ça suffit amplement à me satisfaire et surtout à motiver pour servir les gens dont j'ai la charge. On a l'inflation, on a la matière première, on a la guerre en Ukraine, on a des gens inquiets, vous l'avez dit. Je crois que ma mission c'est de les rassurer et de ne regarder que ça, et je le dis à Jérôme BEGLE que je respecte beaucoup, en toute sincérité, je n’ai rien d'autre à l'agenda. Il s'avère que je suis aussi élue de Paris et donc je me dois de représenter les concitoyens qui m'ont élue et de faire savoir ce que je pense, rien de plus. C'est très clair.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup Olivia GREGOIRE, ministre déléguée aux PME, au Commerce et au Tourisme d'être venue ce matin sur le plateau de La Matinale. Bonne journée à vous.
OLIVIA GREGOIRE
Merci à vous et bonne journée
source : Service d’information du Gouvernement, le 1er décembre 2022