Texte intégral
APOLLINE DE MALHERBE
C'est vous ce matin qui êtes dans ce studio, Christophe BÉCHU, bonjour.
CHRISTOPHE BÉCHU
Bonjour.
APOLLINE DE MALHERBE
Vous êtes le ministre de la Transition écologique, c'est de vous d'ailleurs que dépend le ministère des Transports, de vous aussi que dépendent toutes les questions finalement de transition écologique, vous êtes un peu à la croisée des deux chemins aujourd'hui, c'est-à-dire la question des transports et la question du ciel. Baisse de 20 km/h de la vitesse autorisée sur les routes de l'Ouest, fermeture de la N118 en Ile-de-France, la préfecture de police d'Ile-de-France qui d'ailleurs demande aujourd'hui aux habitants de la région de limiter leurs déplacements, les poids lourds qui sont aussi interdits de rouler dans toute l'Ile-de-France, on va revenir sur la situation, mais d'abord ce qui s'est passé aux alentours de 6h. On avait Alfred AURENCHE, notre envoyé spécial, qui était au péage de Saint-Arnoult, l'entrée Sud-ouest de Paris, et puis il dit que jusqu'à 6h les poids lourds s'étaient en effet rangés sur le bas côté, respectant les consignes qui étaient l'interdiction de rentrer dans la partie Ile-de-France, et puis finalement à 6h, voyant qu'il n'y avait pas de neige, qu'il n'y avait pas non plus de policiers, qu'il n'y avait pas non plus de gendarmes, eh bien ils sont passés, ils ont dit "on y va, ça suffit." Comment vous réagissez ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Je réagis en rappelant qu'on a aujourd'hui 33 départements qui sont en vigilance orange, des décisions qui ont été prises par la préfecture de police sur la base des prévisions de MÉTÉOFRANCE, que cette journée elle n'est pas terminée, que ce n'est pas parce qu'on se réveille avec des conditions de circulation qui sont meilleures que ce que certains pouvaient anticiper, à la minute où je vous parle on attend encore des pluies verglaçantes et de la neige, dans une partie de la journée, sur l'Ile-de-France, il y a des verbalisations qui ont eu lieu cette nuit, parce qu'on ne peut pas mettre un policier derrière chaque poids lourd à l'intérieur de la région, et que même si en milieu de matinée il y aura un nouveau un point pour regarder si le maintien des restrictions, des interdictions, sont justifiés. Penser qu'au motif qu'on ne voit rien depuis sa fenêtre, ou qu'on n'a pas une situation qui semble grave…
APOLLINE DE MALHERBE
Ou depuis sa cabine en l'occurrence.
CHRISTOPHE BÉCHU
Ou depuis sa cabine, qu'on peut reprendre la route, ce n'est pas responsable. On sait très bien que le principe de précaution pour aller éviter des accidents, il sauve des vies, il permet d'éviter de se retrouver dans des situations de blocage, et c'est celui aujourd'hui qui nous conduit à maintenir, à la fois le niveau de vigilance, et les règles qui ont été rappelées.
APOLLINE DE MALHERBE
Et vous appelez donc à la responsabilité. Je voudrais tout de suite qu'on accueille Richard qui nous a appelés au 32.16, bonjour Richard.
(…) Entretien avec Richard, conducteur routier.
CHRISTOPHE BÉCHU
Merci pour ce témoignage.
APOLLINE DE MALHERBE
Alors justement, Christophe BÉCHU, le ministre, du côté de Strasbourg en effet c'est assez bloqué, il y a cette vigilance, vous le disiez, sur 33 départements, il y a aussi les transports scolaires qui ont été coupés dans certains départements, vous nous le confirmez ce matin Monsieur le ministre ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Je le confirme, de la Bretagne à l'Alsace, il y a un certain nombre de départements où les préfets ont pris des suspensions de transports scolaires, il y a les interdictions de dépassement qui sont à l'œuvre sur une partie de la Bretagne, il y a les baisses de kilométrages autorisées, encore une fois on est dans un épisode neigeux et de pluies verglaçantes qui arrive après plusieurs jours de froid, avec des températures en dessous de 0, qui fait qu'on a donc un risque qui tout ça se tienne sur la route.
APOLLINE DE MALHERBE
Qu'est-ce qui vous inquiète, c'est cet après-midi, c'est demain, demain en Bretagne ?
CHRISTOPHE BÉCHU
C'est globalement les heures qui viennent, et c'est le relâchement qui conduirait à penser qu'au motif que finalement ce n'est pas aussi grave que ce qu'on avait prévu, eh bien on peut prendre la route. On peut être pris, dans cette journée, par surprise, on a à nouveau des prévisions, qui sont en train d'être faites pour demain, pour les jours qui suivent, on est dans un temps où il y a un appel à la vigilance et à la recommandation, partout, et j'aimerais remercier ce chauffeur de poids lourd, Richard, pour effectivement rappeler que le sujet ce n'est pas que la réglementation, c'est d'abord la responsabilité.
APOLLINE DE MALHERBE
La responsabilité, et la prudence. Un mot aussi sur l'énergie parce que, Christophe BÉCHU, c'est vous qui êtes aussi en charge ça, vous êtes ministre de la Transition écologique. RTE qui précise que la consommation d'électricité continue à baisser, vous nous le confirmez ça aussi ce matin ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Je vous confirme, on est toujours sur des pentes aujourd'hui où les efforts que fait chacun nous permettent de continuer, malgré la baisse des températures, à ne pas craindre un épisode compliqué sur le réseau, c'est extrêmement important, c'est important pour passer l'hiver, mais c'est important aussi, plus largement, de s'habituer à ne pas gaspiller l'énergie dans un contexte où le vrai combat il est contre le dérèglement climatique, ce qui suppose de consommer moins d'énergie de manière générale.
APOLLINE DE MALHERBE
C'est un combat de long terme, mais parlons quand même du court terme, là, d'ici Noël, vous nous le dites, il n'y a aucun risque de coupures ?
CHRISTOPHE BÉCHU
La situation, grâce à EcoWatt, tous les Français peuvent de manière transparente regarder quelle est la réalité à quelques jours.
APOLLINE DE MALHERBE
Mais vous, vous n'avez pas d'inquiétudes…
CHRISTOPHE BÉCHU
Nous n'avons pas d'inquiétudes et nous travaillons de toute façon…
APOLLINE DE MALHERBE
RTE ne vous fait pas part d'inquiétudes, EDF ne vous fait pas part d'inquiétudes ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Je vous confirme que nous n'avons pas d'inquiétudes, le message il est simple, on est tous responsables de la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui et nous serons demain, il faut continuer à faire en sorte de faire preuve de sobriété.
APOLLINE DE MALHERBE
Et janvier ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Et janvier vous me réinviterez, ce que je veux dire c'est le message il est le même. Je ne connais pas les températures que nous aurons au début du mois de janvier, je ne connais pas la situation, ce que je sais c'est qu'au fur et à mesure du temps il y a des réacteurs nucléaires sont rebranchés sur le parc, ce que je sais c'est que globalement notre pays joue le jeu de la lutte contre le gaspillage et pour la sobriété, et que ce sont des combats qui sont très utiles pour cet hiver, pour notre facture énergique globale, mais aussi dans la lutte contre le dérèglement climatique. Dans quelques heures jusqu'à Montréal pour la COP 15, on a un million d'espèces sur cette planète qui sont menacées d'extinction, la lutte contre le dérèglement climatique, et la lutte contre la perte de la biodiversité, c'est des luttes sont des luttes jumelles, parce que plus vous avez le réchauffement qui s'accélère, plus vous avez les écosystèmes qui sont menacés, et moins on est ensuite en capacité de pourvoir stocker du carbone et lutter contre ça, donc ce sont des efforts qui sont conjoints et tout est lié.
APOLLINE DE MALHERBE
Et, Christophe BÉCHU, on a une question aussi au 32 16 qui concerne les pneus neiges, qui nous demande si à partir du 1er janvier, obligation des pneus neige, il y aura des amendes si on ne les a pas ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Je vous confirme que le principe des règles c'est qu'elles sont faites pour être respectées, et ce n'est pas parce qu'à un moment on dit "mais là il n'y a pas de gendarmes", "là il n'y a pas de verbalisation", que ça veut dire qu'ensuite on ne risque rien.
APOLLINE DE MALHERBE
Donc il y a une obligation de pneus neige au 1er janvier et elle devra être appliquée.
CHRISTOPHE BÉCHU
Je vous confirme…
APOLLINE DE MALHERBE
Sous peine d'amende.
CHRISTOPHE BÉCHU
Qu'à partir du moment où il y a des obligations, on les applique.
APOLLINE DE MALHERBE
Monsieur le ministre, Christophe BÉCHU, ministre de la Transition écologique, vous restez avec nous pour Arnaud DEMANCHE ?
CHRISTOPHE BÉCHU
Avec plaisir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 décembre 2022