Texte intégral
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a présenté une communication relative aux deux ans de la loi de programmation de la recherche (LPR).
Promulguée le 24 décembre 2020, la loi de programmation de la recherche a permis la planification pluriannuelle d’un investissement exceptionnel de 25 milliards d’euros pour l’excellence de la recherche française à horizon 2030.
La LPR doit permettre à la France d’atteindre l’objectif européen de Lisbonne de 3 % du PIB consacrés à la recherche (2,35 % en 2020) pour aller vers une économie de la connaissance et de l’innovation. Cette loi doit également permettre à la France de positionner ses chercheurs à la pointe des grandes transitions de notre temps.
Cette loi poursuit ainsi plusieurs objectifs :
- porter la France à la pointe de la recherche scientifique mondiale et relever les défis immenses de notre époque, en complémentarité avec les actions ciblées et thématiques de France 2030 ;
- renforcer l'attractivité des carrières scientifiques ;
- diffuser la recherche vers la société et l'économie.
Plus de 2,1 milliards d’euros ont d’ores et déjà été investis conformément à la trajectoire de la loi. Le Gouvernement tient donc ses engagements.
Près d’un milliard d’euros sont venus soutenir l’activité des chercheuses et chercheurs, soit directement en soutien au fonctionnement de nos laboratoires, soit en soutenant leurs projets au travers de l’Agence nationale de la recherche (ANR), faisant passer le taux de succès des projets soumis à l’ANR de 15 % à plus de 23 %.
La LPR ambitionne également d’attirer une nouvelle génération de talents vers les métiers de la recherche, à la fois en augmentant le nombre des doctorants et en les rémunérant mieux. Plus de 700 nouveaux doctorants ont été recrutés avec une rémunération qui dépasse les 2 000 euros bruts au 1er janvier 2023, soit une augmentation de plus 16 % en 2 ans. In fine, plus de 2 200 contrats doctoraux supplémentaires seront créés, c’est 20 % de plus par rapport à 2020 et avec une rémunération qui atteindra 2 300 euros bruts mensuels en 2025, ce qui représente une augmentation de 30 %.
La France doit à la fois former, attirer et garder ses chercheuses et chercheurs.
Au travers d’un accord social inédit d’amélioration des rémunérations et des carrières, la loi de programmation de la recherche permet une rémunération plus attractive en début de carrière et un développement de carrière plus dynamique. Aujourd’hui, plus aucun jeune chercheur ne peut être recruté en dessous de 2 SMIC. Grâce à la mise en place d’un nouveau système indemnitaire et une reconnaissance des expériences professionnelles précédentes, en moins de deux ans, la rémunération à l’embauche a progressé de plus de 20 %.
S’agissant du développement des carrières, près de 2 500 promotions nouvelles ont bénéficié à nos personnels de recherche en 2021 et 2022. Ces mesures permettent une reconnaissance du talent de tous nos personnels impliqués en recherche.
La loi de programmation de la recherche expérimente aussi de nouveaux modes de recrutement sur des profils innovants avec les chaires de professeur junior. Les chercheurs internationaux représentent plus de la moitié des candidats sur ces chaires. On observe également grâce à ces chaires un mécanisme permettant le retour de nos jeunes talents partis en post doctorat à l’étranger.
La recherche demande également des infrastructures de recherche performantes. A ce titre, la France est membre des plus grandes infrastructures de recherche internationales ; ce qui permet à nos chercheurs d’accéder aux meilleurs équipements. Grâce à la loi de programmation pour la recherche, nos chercheurs pourront par exemple bénéficier des retombées du futur radiotélescope géant SKA en Afrique du sud et en Australie. Sur le plan national, la loi a permis de lancer plusieurs grandes opérations comme le projet de calculateur haute performance (HPC) de la classe Exascale et la modernisation du navire hauturier « le Pourquoi pas » appartenant à la flotte océanique française.
En étroite relation avec les actions de France 2030, la loi permet d’intensifier la relation avec les entreprises et de structurer les écosystèmes d’innovation autour des startups issues de la recherche. Plus de 200 nouvelles thèses « Conventions industrielles de formation par la recherche » (CIFRE) et cinq pôles universitaires d’innovation ont été créés en 2020 et 2021.
Enfin, en allouant un véritable budget aux actions « Sciences Avec et Pour la Société », des initiatives fleurissent sur tous les sites universitaires pour rapprocher les citoyens et la science.
La programmation 2023 de la loi de programmation pour la recherche poursuivra sa trajectoire imaginée en 2020 avec une nouvelle tranche budgétaire de 369 millions d’euros.
2023 sera également l’occasion de poursuivre les transformations engagées dans notre système de recherche, en clarifiant la place des universités de recherche et des organismes nationaux et en accélérant les investissements via France 2030.
Imaginé avant les crises sanitaires et géopolitiques, le point d’étape sur la loi prévu en 2023 est un jalon important pour faire le point sur la trajectoire. Ce qui était vrai il y deux ans l’est encore plus aujourd’hui : notre recherche et notre enseignement supérieur ont besoin de femmes et d’hommes de talents et de moyens à la hauteur pour relever les défis grandissants auxquels font face notre pays et le monde.