Texte intégral
BENJAMIN GLAISE
Bonjour Jean-Christophe COMBE.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Bonjour
BENJAMIN GLAISE
Bienvenu sur Sud Radio
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Merci.
BENJAMIN GLAISE
Les crèches qui inquiètent après le rapport choc de l’IGAS. Vos solutions pour mettre un terme, mais aussi le défi du grand âge et la promesse d’Emmanuel MACRON à ce sujet. On va parler de tout ça dans quelques instants ; mais d’abord, 24 avril oblige. Aujourd’hui, c’est le premier anniversaire du second quinquennat du Président Emmanuel MACRON qui reconnaît ce matin dans un entretien accordé au Parisien aujourd’hui en France qu’il aurait dû se mouiller un peu plus sur la réforme des retraites. Vous aurez aidé, vous, justement qu’il défende davantage ça réforme ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Moi, ce que je retiens surtout de l’interview c’est que j’ai lu un Président de la République proche des réalités, qui parle vrai, qui a conscience des vraies difficultés des Français : de l’inflation, il nous a parlé de l’école, il nous a parlé de la difficulté aussi de remplacement des enseignant. Et donc c’est ça, moi, je veux retenir de l’interview aussi des perspectives qu’il donne vis-à-vis de l’avenir, sa responsabilité vis-à-vis de l’écologie, vis-à-vis de la dette, vis-à-vis de notre jeunesse aussi. Et je pense que c’est extrêmement important.
BENJAMIN GLAISE
La perspective aussi c’est de monter davantage au créneau. Vous avez besoin qu’il soit présent, plus, justement pour défendre aussi les sujets sur lesquels vous êtes ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Moi, je n’ai pas l’impression qu’il ait été éloigné des sujets, qu’il n’ait pas été ancré dans cette réalité-là. Les Français aujourd’hui ont besoin d’avoir un Président de la République peut être plus proche, qui les écoute, qui les comprend, qui donne aussi des perspectives. Voilà, c’est le jeu aussi des institutions. Donc, c’est ce qu’il fait aussi avec ce long entretien avec le Parisien.
BENJAMIN GLAISE
Quand on a vu ses déplacements sur le terrain en Alsace dans l’Hérault, la semaine dernière, on se dit qu’il faudra compter désormais sur des manifestations, des bruits de casserole à chaque déplacement désormais.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
J’espère que ça va se tasser progressivement. Ce qui est important, c'est que ça ne nous empêche pas de faire notre travail. Au contraire, ça nous oblige à encore plus de proximité, à aller au contact, allez rencontrer les Français, les professionnels, les syndicats. Moi-même, j'ai fait quelques déplacements la semaine dernière. J'ai eu l'occasion de pouvoir les croiser et je pense que c'est important. On est en démocratie, c'est important qu'on puisse se parler, qu'on puisse aussi se dire ce dont on a besoin pour l'avenir. Et on va avoir besoin de discuter, d’échanger, de construire, notamment avec les syndicats. Vous savez, moi, je suis ministre d'un secteur qui est en grande difficulté aujourd'hui. J’imagine qu'on va parler d'attractivité des métiers.
BENJAMIN GLAISE
Bien sûr.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Ce plan, cette attractivité des métiers, il faut que je la construise avec les partenaires sociaux. Donc c'est important qu'on puisse retrouver un cadre de discussions pour travailler.
BENJAMIN GLAISE
Avec la même volonté toujours d'aller sur le terrain, de rencontrer, d'échanger, de discuter, notamment avec les partenaires sociaux avec les syndicats ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
En permanence. Mais, vous savez, moi, c'est mon ADN. J'étais, avant d'être ministre, directeur de la Croix-Rouge française au contact avec la réalité du terrain de façon permanente. C'est là où on constate le mieux les besoins sociaux ; c'est là aussi où on trouve les solutions. Donc pour moi, c'est quelque chose de très naturel.
BENJAMIN GLAISE
Jean-Christophe COMBE, venons-en à ce rapport choc de l'IGAS qui dénonce des cas de maltraitance systémique dans les crèches. Vous l'aviez commandé ce rapport. Est-ce que vous avez été surpris des résultats ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Surpris, non. Mais en revanche, j'étais choqué. Je pense, comme tous ceux qui l'ont lu, par un certain nombre de verbatim, de constat aussi de certaines situations très grave. Je l'ai commandé effectivement lorsque j'ai été nommé ministre en juillet dernier pour faire la lumière, en fait, sur le fonctionnement du secteur. Le Président de la République m'a confié la mission de créer un service public de la petite enfance. L'idée c'est… On parle beaucoup de places. Le service public, c'est quoi ? C'est de répondre aux besoins des parents de trouver une place d'accueil du jeune enfant entre 0 et 3 ans ; il manquerait 200 000 places dans notre pays. Avec ce rapport, moi, j'ai voulu construire la jambe qualitative. C'est-à-dire de se dire : comment on offre à ces jeunes enfants un environnement qui soit bien traitant, qui valorise leur développement, leur éducation. Et donc, c'est-ce qu'il y a dans ce rapport.
BENJAMIN GLAISE
On va y revenir là-dessus. Mais j'imagine que pour beaucoup de parents, c'est l'inquiétude qui domine. Est-ce qu'on peut encore aujourd'hui placer son enfant à la crèche sans crainte ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Je voudrais quand même rassurer les parents. Ce que dit le rapport, c'est que les situations sont très disparates. Vous avez à la fois des établissements - et c'est la très grande majorité - où tout se passe bien ; d'autres où ça se passe moins bien. Moi, j'invite vraiment les parents à prendre le temps d'échanger avec les professionnels dans les crèches, ceux qui vont laisser leurs enfants ce matin. Discutez, échangez avec eux et puis, si vous voyez un problème, contactez le service de protection maternelle et infantile (la PMI) du département pour signaler…
BENJAMIN GLAISE
Qui est un service départemental effectivement ce que vous disiez à l’instant.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Qui assure le contrôle, le suivi des actes de maltraitance etc… pour signaler si vous considérez que… ou vous avez une crainte sur un problème dans l'établissement de votre enfant.
BENJAMIN GLAISE
Et comment fait-on d'ailleurs pour avoir des garanties à ce niveau-là, quand on fait la démarche justement, de signaler un certain nombre de comportements pour savoir si ça a été suivi de faits justement de contrôle ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
La logique veut qu’on suive. Moi, je tiens à ce qu’aujourd'hui d’ailleurs, c’est un fil rouge aussi de mon ministère qui est là aussi pour protéger et accompagner toutes les personnes vulnérables, qu'on soit un enfant en bas âge, une personne en situation de handicap ou une personne âgée en perte d'autonomie. J'ai fait de cette question de la lutte contre la maltraitance ma priorité. L'important c'est qu'on puisse bien repérer, signaler et suivre ces maltraitances. Ça sera les services aujourd'hui des départements notamment ont à coeur d'accompagner les familles et de leur faire un retour évidemment sur leur signalement.
BENJAMIN GLAISE
Vous l'avez dit, pour la petite enfance, il manquerait 10 000 professionnels aujourd'hui. Vous annoncez, par ailleurs, l'objectif : 200 000 recrutements d'ici la fin du quinquennat d'ici 2030, ou d'ici 2030, c'est plutôt. Bref, comment on arrive justement à attirer, à rendre attractifs ces métiers-là ? C'est quoi ? C'est une question de salaire ? C'est autre chose ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Vous savez que la question de la pénurie professionnelle, c'est vraiment un drame, parce que c'est un cercle vicieux. C'est-à-dire que ceux qui restent vont avoir des conditions de travail qui vont être encore plus difficiles que si bien les établissements étaient au complet. C’est 10 000 places aujourd'hui d’accueil dans notre pays qui sont fermées faute de professionnels, c'est énorme. Et effectivement, il faut agir sur tout un tas de levier, c'est les salaires. Et j'ai ouvert les négociations salariales l'automne dernier dans le secteur et c'est important. C'est la reconnaissance sociale aussi de ces métiers. Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais dans une crèche où les auxiliaires de puériculture m’ont dit « mais on ne comprend pas. Il y a quinze ans, on se battait pour devenir auxiliaires de puériculture pour travailler dans une crèche etc… » Aujourd’hui, c’est des métiers qui sont à la peine. Il faut qu'on redonne envie aux jeunes de les exercer. Il faut qu'on travaille sur la qualité due au travail, sur les carrières, sur la prévention aussi de la pénibilité. Vous savez, c'est difficile aussi d'être accroupi toute la journée, porter des enfants etc… Donc ça se travaille et c'est tout ça qu'on va aborder les mois qui viennent.
BENJAMIN GLAISE
Mais sur le Sénat, vous avez déjà des pistes concrètes. Financièrement, vous savez un petit peu ou pas ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Moi, je me suis engagé à ce que l'Etat accompagne ces revalorisations salariales. La condition, c'est que les partenaires sociaux travaillent à l'élaboration d'un socle commun de droits sociaux pour le secteur. C'est-à-dire qu’on est, par exemple, des emplois repères que vous travaillez dans une crèche associative, publique ou privée commerciale ; on a à peu près le même niveau de salaire et les mêmes requis en termes de qualification. Et donc voilà, ils doivent travailler et l'Etat accompagnera pour pouvoir revaloriser les salaires dans un secteur qui n'a pas bénéficié, comme d'autres secteurs des métiers du soin et du lien, des augmentations et de la prime dite du Ségur de la santé.
BENJAMIN GLAISE
Bien sûr. A la rentrée prochaine, est-ce que vous avez déjà une idée du nombre de places en crèche qui vont être ouvertes ? Est-ce que vous avez un petit peu de perspectives sur le court terme ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Moi, ce que j'aimerais déjà c'est qu'on arrive à activer l'ensemble des places qui devraient l'être aujourd'hui. Je dis il y a à peu près 10 000 places qui sont fermées en crèche. Il n’y a pas que les crèches, il y a aussi les assistantes maternelles. Aujourd'hui, on ne le sait pas, mais c'est 60% de l’accueil dans notre pays qui se fait chez des assistantes maternelles, qui partent en ce moment à la retraite très rapidement. Donc, on a un enjeu de renouvellement aussi de ces professionnels pour pouvoir répondre aux besoins des parents.
BENJAMIN GLAISE
Et avec cette idée d'un service public de la petite enfance aussi bien sûr ; là-dessus, c'est une grande réforme que vous souhaitez mener. Les préconisations étaient attendues pour le printemps. Ça veut dire que là, c’est parti, ça commence ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Là, on va inscrire, je l'espère prochainement, c'est-à-dire avant l'été, dans la loi, les mesures nécessaires. Puisqu'en fait, il faut qu'on travaille notamment avec les collectivités. C'est les communes, les intercommunalités qui seront à la manoeuvre. Qu’on puisse aussi, dans le cadre des négociations qu’on conduit avec la CNAF (la Caisse nationale des allocations familiales) qui finance en fait ces places en crèche pour aboutir, pour pouvoir là aussi relancer une dynamique de création de places. Mais là aussi, on ne pourra pas créer de place si on n'a pas les professionnels qui vont avec et si au préalable on ne sait pas mis d'accord sur ce que c'était que créer un environnement qualitatif pour l'accueil des enfants. Et c'est ça pour moi qui prime, et c'est ce que j'ai voulu faire avec ce rapport de l'Inspection générale des affaires sociales ; pouvoir travailler sur la qualité d'accueil dans les établissements.
BENJAMIN GLAISE
Avec cette nécessité, j'imagine, pour l'Etat d'être vigilant aux subventions que vous accordez par exemple dans le cadre de ce père de famille qui attaque la crèche People & Baby. Il accuse d'avoir fait du surbooking en acceptant treize enfants alors qu'il n’y avait que douze places, douze lits. Comment on fait pour garantir justement qu’il n’y ait pas de sureffectif dans les crèches ? Et quelles solutions on peut apporter ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Il y a des règles. Il faut qu'elles soient respectées. Et donc voilà, c'est peut-être aussi mieux agir en matière de contrôle, qu’il y en est plus, qu'on les cibles aussi sur certains acteurs dont on sait qu’ils ne sont pas tout à fait en accord avec la réglementation. Il faut être plus stricte aussi avec eux. En tout cas, pour moi, c'est très clair : aucune tolérance vis-à-vis des problèmes de qualité d'accueil dans les établissements. Et j'ai toujours dit « c'est la qualité et la sécurité de nos enfants qui priment sur toute autre considération. »
BENJAMIN GLAISE
Jean-Christophe COMBE, je rappelle, ministre des Solidarités, l'Autonomie, des personnes handicapées sur Sud-Radio, 8h28.
A défaut d'avoir une loi sur le grand âge promise par Emmanuel MACRON ; c'est une loi sur le bien vieillir qui a été votée alors partiellement du fait des vacances parlementaires. Une proposition de loi menée donc par les élus de la majorité et non un projet de loi mené par le Gouvernement. Ça veut dire quoi ? ça veut dire que c’est un sujet de moindre importance pour le Gouvernement, ou pas ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Non, ce que je propose, c'est mieux, c'est beaucoup plus large. La loi, c'est d'un véhicule législatif, c’est un véhicule juridique pour mettre en oeuvre un certain nombre de mesures. Moi, je propose quelque chose de beaucoup plus large qui a été construit avec une méthode originale participative dans le cadre du Conseil national de la refondation qu'a lancé le Président de la République. On a un Conseil national de la refondation dédié au bien vieillir. Je suis allé, pendant presque six mois, sur le terrain au contact des professionnels, des personnes âgées, des familles, des élus, construire avec eux cette nouvelle politique publique. Et donc, aujourd'hui, il y a cette proposition de loi qui a commencé à être examinée à l'Assemblée nationale il y a quinze jours, qui la première brique…
BENJAMIN GLAISE
Qui reviendra du coup à l’Assemblée et au Sénat prochainement.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Qui reviendra, j’espère d'ici à la fin du mois mai ou début du mois de juin pour qu'on poursuive puisque maintenant, elle est très attendue. Elle a été beaucoup critiquée au départ et aujourd'hui, elle très attendue.
BENJAMIN GLAISE
Aussi dans votre cause, enfin notamment par le rapport des majeurs.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Dans la majorité comme dans l'opposition. Mais je pense que chacun a vu au passage c'est qu'il y a une initiative parlementaire, ce n'est pas la loi du ministre, c'est une proposition de loi qui a été écrite par des parlementaires de la majorité et qui vise à amener…
BENJAMIN GLAISE
Mais qu’il en attendait peut-être un peu plus Monique IBORRA, notamment le rapporteur de cette proposition de loi macronie qui demandait notamment une réforme du reste à charge sur les placements NEPAD et puis également un quota minimum de personnels dans ces établissements. Elle n’a pas été entendue a priori à ce niveau-là.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Alors, cette proposition de loi, elle va être complétée par un plan d'action que je présenterai en juin et puis, des travaux qui se poursuivront dans le cadre de l'élaboration des lois de financement de la Sécurité sociale pour 2024 cet automne, dans laquelle on abordera les questions de programmation, de financement, de gouvernance aussi. Ce qui était important, c'est que cette proposition de loi, elle amène des solutions concrètes. Je vous donne des exemples : c'est à la création d'un guichet unique sur le territoire qui va permettre aux personnes, aujourd’hui, c'est le parcours du combattant. Quand vous vieillissez, vous êtes en perte d'autonomie. Vous avez peut-être des parents qui sont en perte d'autonomie etc… On ne sait pas à qui s'adresser, comment faire etc… pour accéder à des services, à des financements. Donc l’idée, c'est de créer un guichet unique sur les territoires pour pouvoir accéder à cette information, à ces financements, pouvoir adapter son logement. Il y a des mesures qui concernent les professionnels. Par exemple, les professionnels du domicile, on va leur offrir une carte professionnelle pour reconnaître leur métier. On va leur permettre de financer aussi des véhicules électriques. Il y a de gros problèmes de mobilité pour ces personnels du domicile. Il y a d'autres choses qui ont été travaillées sur la prévention par exemple de la perte d'autonomie, la généralisation de certains programmes qui vont permettre, dès le plus jeune âge, d'avoir les bons réflexes pour bien vieillir. On a la chance d'être dans un pays où on vit longtemps, on n’est pas forcément en bonne santé. Il y a un vrai enjeu de la prévention de la perte d'autonomie. Je peux vous en donner des tas d'exemples, des choses qui sont très concrètes.
BENJAMIN GLAISE
Donc des solutions concrètes, en tout cas des mesures concrètes avec cette idée en gros d'avoir derrière un plan d'action interministérielle beaucoup plus ambitieux, on va dire, en termes de budget notamment ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Beaucoup plus ambitieux parce qu’en fait, il va regrouper des mesures qui ne sont pas forcément dans des législatives. On parlait d'attractivité des métiers, il y aura un plan d'attractivité des métiers pour le secteur avec des mesures qui ne sont pas législatives : des conditions de travail, de prévention de la pénibilité, de salaires etc… Ce n'est pas législatif. On parle de prévention de la perte d'autonomie, il y aura un plan par exemple antichute. Il faut savoir qu’il y a 10 000 personnes de plus de 65 ans qui meurent chaque année à domicile. C'est la première cause de mortalité à domicile des personnes âgées dans. On a un plan de lutte contre la dénutrition. C'est à toutes les mesures qu'on va aussi imaginer interministériel d'adaptation de la société, des appartements, en passant par les transports, l'aménagement urbain etc… C'est vraiment très large et donc c'est beaucoup mieux qu'un grand projet de loi puisque là, vous aurez, on va dire, un plan avec une vision et une ambition dans toutes ses dimensions.
BENJAMIN GLAISE
Jean-Christophe COMBE, j'en profite au sujet des EHPADs notamment, est-ce que vous vous réjouissez du vote de la fin des restrictions au droit de visite dans ces établissements ? Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui, quelle que soit la situation sanitaire, on aura le droit de visite garantie ? C’est ça ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Mieux que ça, j'en ai fait un de mes combats, une de mes priorités, c'est un combat personnel que je conduis depuis que je suis ministre. J'ai été frappé, là aussi, lorsque j'étais à la Croix-Rouge, on gère des EHPADs, de voir les faits de l'isolement, de l'enfermement de certaines personnes dans les établissements, m’a fait dire qu'on avait oublié que c'était tout simplement des lieux de vie dans lesquels il fallait que les droits et libertés des personnes soient respectés. Donc ce droit de visite permet de garantir quelle que soit la situation que les personnes, elles puissent rester en lien, en contact, avec qui elles souhaitent, avec leur famille en particulier.
BENJAMIN GLAISE
Ça veut dire qu’on s’était trompé pendant le Covid ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
C'est consacré dans la loi. On tire leçon aujourd'hui de ce qui a été fait et moins bien fait pendant le Covid
BENJAMIN GLAISE
C’est une erreur en l’occurrence.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Voilà. Je pense que cette question, encore une fois, du respect de la vie privée, familiale des personnes, elle est essentielle.
BENJAMIN GLAISE
Vous êtes également en charge du handicap, se tiendra cette semaine la conférence nationale du handicap. Elle sera bien maintenue effectivement, c'est ça ?
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Oui. Pas question de la repousser. On y a beaucoup travaillé avec l'ensemble des acteurs du secteur, en inter ministérialité. C'est l'occasion pour nous collectivement, sous la présidence du Président de la République, de reprendre des engagements pour les trois années qui viennent en matière d'accès aux droits fondamentaux des personnes en situation de handicap, d'accès à l'école, d'accès à l'emploi, d'accès au droit, et puis d'accessibilité aussi universelle.
BENJAMIN GLAISE
On sait que c'est très difficile encore quand on est une personne handicapée de se déplacer dans la capitale, et pas que d'ailleurs.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Les Jeux olympiques permettent de mettre en lumière ces questions-là. C'est plutôt heureux, ça va être un formidable accélérateur d'accessibilité. Alors c’est vrai qu'on se concentre sur des choses négatives, sur le fait qu'on va avoir de grandes difficultés à mettre en accessibilité le métro historique de Paris. En revanche, tout le reste, ça sera accessible. C'est des équipements sportifs accessibles pour permettre à des personnes en situation de handicap demain de continuer à faire du sport. C'est des stations de RER, c’est l’accessibilité de l'hôtellerie etc..
BENJAMIN GLAISE
Et donc ce sera l'occasion effectivement d'avancer sur le sujet Jean-Christophe COMBE, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio ; ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées.
JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Merci.
BENJAMIN GLAISE
Bonne journée.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 25 avril 2023