Interview de Mme Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'enfance, à Sud Radio le 27 avril 2023, sur la prévention des enfants à l'accès à la pornographie et le plan de lutte contre les violences sur les enfants dans le milieu familial.

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Média : Sud Radio

Texte intégral

BENJAMIN GLAISE
Bonjour Charlotte CAUBEL.

CHARLOTTE CAUBEL
Bonjour.

BENJAMIN GLAISE
Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Elisabeth BORNE, qui annonce notamment un projet de loi pour lutter contre le cyberharcèlement, la santé mentale des enfants, avec les conclusions d’un rapport attendu, et puis bien sûr on va revenir sur ce drame dans les Vosges, pour essayer de comprendre. Mais d’abord, pour commencer, 1e mai, les Renseignements qui s’attendent à une mobilisation historique, dans un esprit vengeur, ce sont les termes employés. En attendant, les déplacements du Chef de l’Etat continuent d’être perturbés, ça a d’ailleurs aussi été votre cas, vous avez même dû annuler un déplacement lundi, car des manifestants vous attendaient. Demain, vous serez dans l’Allier. Plus question dorénavant, finalement, d’annuler des déplacements ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, moi je n’étais pas dans un déplacement, parce que j’avais rendez-vous dans une administration qui s’appelle "Santé publique France", à Paris…

BENJAMIN GLAISE
Dans le 12e arrondissement.

CHARLOTTE CAUBEL
Voilà. Ça a été reporté pour des questions d’agenda, puisque j’ai eu un impératif le lundi, et d’ailleurs mardi j’étais à Santé publique France, j’ai tenu ma réunion avec l’ensemble des acteurs, sur un sujet ô combien important, la santé des enfants, la prévention, l’accompagnement des parents. Donc je n’ai pas…

CHARLOTTE CAUBEL
Donc, rien à voir avec la présence de manifestants sur place et l’appel à manifester pour votre présence là-bas.

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, certainement pas. J’ai été assez honorée que la présidente Mathilde PANOT soit sur place pour parler d’un certain nombre de sujets. Il y avait 15 manifestants, et le lendemain il n’y avait personne. Donc moi je n’ai pas eu le sentiment, si vous voulez, du tout, d'être dans ce cadre-là. Bon, après, la réalité c'est qu’effectivement, à chaque fois que des ministres, mais aussi des députés, se déplacent et sont sur le terrain, on a un certain nombre de manifestations, qui sont évidemment quelque part légitimes, chacun a le droit de ne pas être d’accord avec la politique du gouvernement ; ce qui est ennuyeux, c'est quand ça empêche le débat, ça empêche le dialogue, voire quand on n’est pas loin d’une infraction…

BENJAMIN GLAISE
Et là c'est le cas, pour vous ?

CHARLOTTE CAUBEL
Eh bien en tout cas, pas du tout pour moi, pour le moment, je touche du bois, et j’espère que demain, dans un déplacement extrêmement important pour moi, puisque je vais voir une structure dédiée à la prise en charge éducative et santé d’adolescents en difficulté, je n’aurais pas à devoir faire autre chose que discuter avec des professionnels qui m’attendent, sur des sujets ô combien importants.

BENJAMIN GLAISE
En tout cas ça ne change rien du coup à vos déplacements. Venons-en, Charlotte CAUBEL, aux annonces de la Première ministre qui dévoilait hier sa feuille de route pour les 100 jours. Dès la semaine prochaine, donc, le ministre du Numérique doit présenter un projet de loi pour sécuriser et réguler l'espace numérique, avec notamment donc l'objectif effectivement de prévenir l'exposition des enfants aux contenus pornographiques. Vous pensez qu'on peut vraiment y parvenir, que l’on peut réellement avoir la main dessus ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, sur ce sujet du contenu pédopornographique et pornographique et de l'accès des enfants, on a déjà de nombreux textes. Le texte que présentera Jean-Noël BARROT est large, sur la régulation du numérique et la relation avec l'ensemble des plateformes, le sujet des enfants sera un élément parmi d'autres. On a des outils, la question aujourd'hui c'est de faire en sorte que les textes soient respectés. Je veux dire, ça fait très longtemps que le code pénal interdit de mettre des images pornographiques sous les yeux des enfants. La question c'est, aujourd'hui, comment la justice s’en saisit, et comment les Autorités de régulation s'en saisissent pour pouvoir faire respecter ça, avec un certain nombre d'opérateurs qui sont étrangers. Moi, je l'ai déjà dit, à part couper le flux et demander aux fournisseurs d'accès internet de couper le flux, d'exiger par des processus judiciaires, je ne vois pas d'autre solution. Mais bon, la loi viendra en plus et c'est très bien, on a tout un plan autour de la protection des enfants au numérique, ça sera un élément supplémentaire.

BENJAMIN GLAISE
Parce qu’il y a la question des sites internet, il y a aussi la question des réseaux sociaux…

CHARLOTTE CAUBEL
Exactement.

BENJAMIN GLAISE
… où de plus en plus on peut, en quelques clics, avoir accès à des images pornographiques.

CHARLOTTE CAUBEL
Exactement, donc il est extrêmement important que tout le monde soit impliqué, que tout le monde soit attentif à vérifier l'âge des utilisateurs. On a d'autres textes qui sont en cours, on a une proposition de loi de monsieur MARCANGELI sur la majorité numérique, pour que les parents s'investissent et donnent leur accord formellement pour avoir accès à ces réseaux. On a aussi la … de Caroline JANVIER sur l'exposition aux écrans. C'est tout un plan, tout le monde y met sa pierre. La loi annoncée par la Première ministre constituera un élément supplémentaire, je suis très contente.

BENJAMIN GLAISE
Il y a aussi la question du dispositif de certification de l'âge, certains craignent déjà qu'il puisse être facilement contourné. C’est une inquiétude aussi que vous avez ?

CHARLOTTE CAUBEL
De toute façon, il n’y a pas de dispositif parfait. Personne n'empêchera un enfant de prendre le téléphone de son père ou le téléphone de son grand frère pour avoir accès. L'important c'est d'abord que tout le monde soit conscient des risques, que les parents soient conscients des risques, et que l’on donne des outils efficaces aux parents pour s'investir dans le comportement numérique, dans l'utilisation du numérique par les enfants. On a fait une campagne, moi je le redis, on apprend à nos enfants à nager, il faut apprendre à nos enfants et accompagner nos enfants sur Internet. Le contrôle parental, le décret ne va pas tarder à sortir dans quelques jours, et par exemple un des outils qui doit permettre aux parents d'entrer en dialogue avec les enfants. Il faut surtout ne pas laisser les enfants, les jeunes, le soir, la nuit, avec leur téléphone sans les accompagner dans cet immense espace numérique.

BENJAMIN GLAISE
Espace numérique qui est très large. Vous avez parlé de l'âge légal, justement, alors d'accès notamment aux réseaux sociaux. 15 ans, pour le coup est-ce qu'il faut finalement décaler cet âge-là d'accès ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, il y a un moment où il y a aussi un principe de réalité. Aujourd'hui, dire à des millions d'enfants, puisque vous savez les enfants ont des téléphones à partir de 9, 10 ans, je n’y suis pas nécessairement favorable, mais enfin c'est une réalité. L'interdiction c'est évidemment assez irréaliste. Ce qui est important pour nous, c'est qu'avant 15 ans, les parents donnent leur autorisation, et donc apprennent, aient conscience que leurs enfants vont sur les réseaux, et après tu parlent avec eux, et que l'école bien sûr. Alors, l'école forme aux fake news, aux informations, aux risques du numérique. Donc, qu’il y ait toute une politique de prévention, d'accompagnement, et de responsabilisation de l'ensemble des acteurs, au 1e rang desquels les plateformes, avec lesquelles nous discutons régulièrement, et qui vont par le biais de la loi qui sera proposée par Jean-Noël BARROT, effectivement se trouver dans un dispositif de régulation plus fort, grâce d'ailleurs, on se le dit, à la France qui a poussé l'Europe à adopter un texte très important, que nous allons donc transposer par cette nouvelle loi.

BENJAMIN GLAISE
Dans les Vosges, le suspect concernant le meurtre de cette fillette de 5 ans, a été décrit par l'un de ses proches chez nos confrères de BFM, comme très porté sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, ça le rendait foi, a-t-il indiqué, est-ce que là aussi il y a cette inquiétude de savoir que ça peut provoquer des addictions et aller finalement très loin ?

CHARLOTTE CAUBEL
De toute évidence, dans la protection des enfants au numérique, on a plusieurs sujets dont l'addiction à certains contenus et dont l'addiction à des contenus pornographiques. On le dit aujourd'hui, un enfant sur 3 en 6e a déjà vu du porno sur Internet. Donc évidemment ça provoque, un rapport du Sénat très intéressant sur ça, qui parle de viol psychologique, et donc de traumatismes et de comportements sexualisés derrière. Je ne connais évidemment pas les détails de la situation de ce jeune, en tout cas, permettez-moi d'abord de dire que c'est un drame qui nous stupéfait, d'avoir une pensée, si tant est que ça serve à quelque chose, pour ses parents qui sont évidemment dans un drame insurmontable, mais en tout cas la question de savoir si cet enfant aura eu accès, ce sera nourri, avec TikTok ou avec d’autres réseaux d'images qui l’auront débridé dans ça, c'est une question importante. Et moi ça fait partie de…

BENJAMIN GLAISE
Donc TikTok, il faut l’interdire ou pas, justement, aux jeunes ?

CHARLOTTE CAUBEL
En tout cas, il faut avoir conscience que, en-dessous de 15 ans, c'est vraiment un opérateur extrêmement complexe pour les enfants, qui n'ont pas conscience de l'effet algorithmique et de l'effet effectivement addictif. Donc il faut se poser la question, et chaque parent…

BENJAMIN GLAISE
Mais là il a 15 ans, il est…

CHARLOTTE CAUBEL
Il a manifestement, exactement, et puis c’est problématique d’une certaine ancienneté. Donc c'est simplement pour dire que pour moi c'est un combat important, il faut que tout le monde ait conscience que l'accès au porno pour les enfants, on parle bien d'enfants, premier accès, 10 ou 11 ans, est extrêmement perturbateur et qu'il nous faut lutter contre ça, lutter contre les sites qui ne respectent pas la vérification d’âge, et là je serai vraiment, enfin on est déjà dans un combat permanent sur ça, et évidemment accompagner les enfants, leur demander de venir s'exprimer quand ils ont vu ce type d'images, parce que c'est extrêmement traumatisant, et on sait que ça perturbe leur sexualité. 40 % des ados disent être influencés par les contenus pornographiques dans leur propre sexualité.

BENJAMIN GLAISE
Et pourtant, pas d’interdiction de TikTok pour l’instant, en tout cas ce n’est pas ce que vous préconisez. On l’aura compris, effectivement. En tout cas, avant 15 ans il y a ce besoin-là, on vous a compris effectivement à avant 15 ans il y a ce besoin-là on vous a compris effectivement. Juste pour poursuivre sur ce qui s'est passé, ce drame effectivement dans les Vosges. Alors, une enquête est en cours, l'idée n'est pas de la commenter, bien sûr, mais il est important de revenir sur le parcours du suspect, âgé donc de 15 ans, qui a été placé en garde à vue, il avait déjà été mis en examen pour viol sur mineur, pour des faits remontant à l'an dernier, il a passé près d'un an en centre éducatif fermé. Il était retourné au domicile familial en février dernier avec un suivi par la Protection judiciaire de la jeunesse, une expertise psychiatrique avait conclu à l'absence de troubles mentaux, voilà, pour effectivement résumer un petit peu tout cela. Déjà, vous qui êtes une ancienne magistrate, vous ne décelez ici aucune négligence d'un point de vue judiciaire dans le parcours qu’il a suivi ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, évidemment on va attendre que le procureur de la République s'exprime enfin, et vous l'avez dit, je ne vais pas commenter une affaire judiciaire. Ce qui est certain, c'est qu’aujourd'hui les délais de placement en centre éducatif fermé, un centre éducatif fermé c'est un foyer fermé, comme son nom l’indique, clos, dans lequel sont placés des mineurs soupçonnés, en l’espèce, soupçonnés de faits graves, et il y a une durée limitée. Donc il avait atteint la durée limitée…

BENJAMIN GLAISE
Il était au maximum.

CHARLOTTE CAUBEL
Il était au maximum. Ce qui ne veut pas dire que depuis il était sans surveillance, puisqu’il ressort des éléments dans la Presse, qu’il était sous contrôle judiciaire, avec un certain nombre d'obligations, le procureur s'en expliquera, et on verra si lui-même n'a pas respecté ses obligations. La première des obligations, c'est évidemment de ne pas commettre d'infraction et on voit bien que l’on est dans une difficulté…

BENJAMIN GLAISE
Il existe des prisons, aussi, pour mineurs, c’est important de comprendre…

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, rappelons quand même. Bien sûr qu’il existe des prisons pour mineurs, et un certain nombre de mineurs en France sont en prison. Aujourd’hui, je n’ai pas le chiffre exact, mais on a 800 mineurs qui sont en prison. Deux, quand on va en prison il y a deux situations, il y a la situation de la condamnation. Ce jeune garçon aujourd'hui, semble-t-il, d'après les éléments que vous avez, n'a pas encore été condamné, donc il était dans un régime qu'on appelle de détention, enfin il aurait pu être dans un régime de détention provisoire. Rappelons qu'il a moins de 16 ans, que c'est donc qu'on le veuille ou non, un enfant, un mineur, et que les lois qui s'appliquent à lui sont des lois spécifiques, des lois applicables aux mineurs, pas les mêmes que celles qui sont applicables aux majeurs, c’est totalement normal, et même si nous sommes face à des faits absolument inhumains, il faut regarder les choses avec l’humanité de nos textes de droit.

BENJAMIN GLAISE
Autre sujet Charlotte CAUBEL, même si ça rejoint effectivement aussi l'actualité, les violences faites aux enfants, qui sont au coeur d'un plomb que vous allez présenter le 24 mai, avec une campagne qui sera lancée le 15 juin, je crois. Dans les grandes lignes, qu'est-ce qui est prévu à ce niveau-là ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors d'abord, permettez-moi de rappeler qu’effectivement les violences sur les enfants restent un sujet majeur, assez peu mesuré par nos concitoyens, un enfant meure tous les 5 jours dans son environnement familial, sous les violences. Et puis nous avons au moins 160 000 enfants victimes d'infractions sexuelles, par an. Vous rentrez dans une classe, vous avez 2 enfants qui subissent l'inceste. Donc on a un vrai sujet sur les violences intrafamiliales, sur l'environnement des enfants, et sur ce qu'ils subissent. Le Plan de lutte contre les violences scolaires, il y en a eu un dans le précédent quinquennat, qui a démarré en 2019 et qui s'achève maintenant, et c'est le bilan que je dresserai à l'occasion d'un Conseil des ministres en mai prochain, avec effectivement une feuille de route qui va redémarrer. Plusieurs axes extrêmement importants, le premier démarra par une campagne que je veux à la hauteur de ce qui a pu nous marquer en matière de Sécurité routière. Il faut quand même que ça percute les adultes. Vous le savez aussi, on a un sujet autour de la manipulation d'images pédocriminelles etc., il faut quand même que les gens aient conscience que les enfants ne sont pas des objets et qu'ils ne doivent pas être à notre merci pour les pulsions, les réactions etc. Donc il faut une campagne choc. Après, évidemment, le renforcement que Gérald DARMANIN a déjà annoncé, accompagné par une circulaire que le garde des Sceaux a déjà signée, sur les enquêtes. Les enquêtes, ça passe par une meilleure écoute, une meilleure écoute des enfants. Vous le savez, la parole d'un enfant c'est déjà… la parole d'un adulte ce n'est pas simple sur ces affaires, mais sur les enfants c'est encore plus compliqué. Nous avons annoncé avec le ministre de la Santé, la généralisation des unités d'accueil pédiatrique, qui sont des lieux où enquêteurs, médecins, psychologues, accueillent les enfants victimes de violences, pour bien entendre leur parole et conduire des enquêtes plus efficaces derrière. L'accompagnement de ces mineurs victimes, la prévention de la récidive, on va le voir avec cette affaire évidemment des Vosges, mais comment accompagner ce type d'enfants, qui sont évidemment avec des comportements totalement risqués pour la population.

BENJAMIN GLAISE
Bien sûr.

CHARLOTTE CAUBEL
Donc tous ces sujets-là sont au coeur de ce plan, et évidemment toujours, mais c'était déjà des dispositions prises par un précédent texte, cribler au maximum les adultes qui entourent les enfants, vérifier leurs antécédents, vérifier évidemment qu’ils n'ont pas de problématique de violence sur les enfants.

BENJAMIN GLAISE
Ce que vous dites, c'est qu’un tel drame, on n’aurait pas pu l'éviter au final, c'est une illusion, vous pensez ?

CHARLOTTE CAUBEL
Ecoutez, c'est toujours compliqué, quand on est sur un crime aussi estomaquant, d'imaginer que l’on ait pu l'éviter, pas l'éviter, c'est toujours très compliqué. L’alchimie humaine est ainsi faite. Après, la question de la prévention, de l'accompagnement, du repérage, de la sensibilisation, est absolument essentiel, et bien sûr de la sanction, pour éviter la récidive, tout ça est au coeur des préoccupations dans l'ensemble des ministres que j'ai cités, au 1e rang desquels le ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur bien sûr.

BENJAMIN GLAISE
Un dernier sujet, Charlotte CAUBEL. La semaine prochaine vous serez à l'ONU pour défendre la voix de la France sur les droits de l'enfant. Récemment, la Défenseure des droits, Claire HEDON, s'est alarmée d'une forte hausse, de 20 %, des réclamations concernant la protection de l'enfance. Elle déplore je cite l'état dramatique de la protection de l'enfance. Qu'est-ce que vous lui répondez ce matin sur Sud Radio ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, évidemment la Défenseure des droits, qui est accompagnée du Défenseur des enfants, est totalement dans son rôle. Quand elle parle de protection de l'enfance, elle parle de l'ensemble des droits des enfants, le droit, tout ce qui est autour de la santé, de l'éducation, la prise en charge des enfants en situation de handicap, et le président de la République hier a annoncé des annonces extrêmement fortes en matière de prise en charge des enfants en situation de handicap, et bien sûr plus spécifiquement le dispositif de l'aide sociale à l'enfance, la DDASS de notre ancienne époque, qui prend en compte les enfants qui doivent être protégés de leur famille. Oui, il y a beaucoup de choses qui sont en difficulté, nos enfants ne vont pas bien, on l'a dit, des vraies problématiques de santé mentale, on a des problématiques de violences intrafamiliales. Le dispositif est sous tension et la Défenseure des droits est évidemment totalement légitime à faire part de tout ce qu'il lui remonte. Par définition c'est son rôle, elle prend quand même plutôt les situations dont on parle…

BENJAMIN GLAISE
Mais alors, pourquoi ça a augmenté ?

CHARLOTTE CAUBEL
Alors, ça augmente, on est en sortie de crise Covid. Vous le savez, les violences conjugales ont augmenté. Quand il y a violences conjugales, c'est assez rare que l'enfant s'épanouisse dans un milieu agréable, donc on a une problématique de placement des enfants, dans le champ des violences intrafamiliales. On a, vous le savez, une problématique de santé mentale notamment de santé mentale des ados, qui sont en crise dans leur famille, avec des problématiques…

BENJAMIN GLAISE
Avec le travail des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant…

CHARLOTTE CAUBEL
Exactement.

BENJAMIN GLAISE
Attendu pour le mois de juin.

CHARLOTTE CAUBEL
Dans la feuille de route de la Première ministre, des axes extrêmement importants, dont la santé des enfants, un plan pour la jeunesse évidemment, et bien sûr toute la problématique du numérique, comme on l'a évoqué, donc des sujets extrêmement importants. Donc oui on a des difficultés. Alors, je pars avec une délégation très lourde, devant l'ONU, défendre effectivement l'action de la France en matière de droits des enfants. Il reste beaucoup à faire, c'est d'ailleurs le sens de ma nomination auprès de la Première ministre, de pousser l'ensemble de mes collègues à être particulièrement attentifs aux droits des enfants.

BENJAMIN GLAISE
Charlotte CAUBEL, secrétaire d'Etat auprès de la Première ministre, chargée de l'Enfance, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin, sur Sud Radio.

CHARLOTTE CAUBEL
Merci.

BENJAMIN GLAISE
Je vous souhaite une très belle journée.

CHARLOTTE CAUBEL
Merci à vous, bonne journée.


Source : Service d’information du Gouvernement, le 2 mai 2023