Texte intégral
BENJAMIN GLAISE
Bonjour Stanislas GUERINI.
STANISLAS GUERINI
Bonjour.
BENJAMIN GLAISE
Merci d'être avec nous ce matin, sur Sud Radio. La réforme des retraites, l’information judiciaire ouverte sur le Fonds Marianne, et puis cette question surtout : comment rendre la Fonction publique de nouveau attractive ? On en parle dans un instant, mais d’abord, d’un mot, rapide : la crise diplomatique entre l’Italie et la France, sur une radio concurrente, on le rappelle, Gérald DARMANIN a jugé Giorgia MELONI " incapable de régler les problèmes migratoires, pour lesquels elle a été élue ". Vives réactions à Rome. Est-ce qu’on peut parler de faute, d’erreur diplomatique de la part du ministre de l’Intérieur, ici ?
STANISLAS GUERINI
Non, je ne crois pas. Gérald DARMANIN a pointé des difficultés, qui son des difficultés réelles, et chacun qui s’intéresse aux sujets migratoires en Europe, aux dysfonctionnements parfois du système européen, connaît ces difficultés. Donc, je pense que, quand on veut régler les problèmes, il faut toujours partir du réel. Après, il faut évidemment travailler avec nos voisins italiens. Vous savez qu'on a un accord de coopération qui est très important, qui est historique, le traité du Quirinal. J’y suis extrêmement attaché, moi-même je suis d'origine italienne, j'ai des liens extrêmement forts avec l’Italie, donc il faut évidemment travailler avec l'Italie. Catherine COLONNA va recevoir son homologue, on avance et les questions migratoires elles ne peuvent se traiter efficacement qu’avec de la coopération européenne, et c'est vraiment ce que la France est bien déterminée à faire.
BENJAMIN GLAISE
En tout cas, message d'apaisement de votre part, vous qui portez la voix du gouvernent.
STANISLAS GUERINI
Tout simplement parce qu’on a besoin, et on ne traitera pas les questions migratoires sans travailler avec nos voisins, et singulièrement avec nos voisins italiens.
BENJAMIN GLAISE
Emmanuel MACRON, lui, était à Saintes, hier, pour parler de la réforme du lycée professionnel, avec pas mal d'annonces. On va y revenir dans un instant, mais d'abord, bon, nouvelles coupures de courant, de nouvelles manifestations, elle est tout de même difficile la reconquête du terrain, encore aujourd'hui, non ?
STANISLAS GUERINI
Moi, je ne crois pas, je pense qu'il y a des colères qui peuvent continuer à s'exprimer, elles peuvent être légitimes. Elles me semblent cesser d'être légitimes quand on coupe l'électricité dans des établissements publics, quand parfois en coupe l’électricité dans des établissements médicaux, quand on souhaite, non pas qu'il y ait un dialogue, même vif, même pour pouvoir exprimer des revendications, mais qu'on souhaite simplement couvrir la voix, bien souvent de celles et ceux qui ont des questions à poser, qui ont des revendications à exprimer. Ça, ce n’est évidemment pas la démocratie, et donc nous, notre responsabilité c'est d'avancer, d'aller au contact des Français qui ont des préoccupations, qui ont des revendications, bien légitimes, pour faire avancer notre pays.
BENJAMIN GLAISE
Des Français qui sont encore à 55%, eh bien qui souhaitent toujours que les mobilisations se poursuivent contre cette réforme des retraites. Ce n'est pas encore gagné de passer justement à ces 100 jours d'apaisement.
STANISLAS GUERINI
Vous savez, cette réforme, on le sait depuis le début, c’est une réforme qui est nécessaire, mais qui n'est pas populaire.
BENJAMIN GLAISE
Vous allez la traîner longtemps cette réforme des retraites ?
STANISLAS GUERINI
Nous n’avons pas de naïveté sur cette question-là. Je crois intimement, et j'en suis sincèrement convaincu, que pas un gouvernement ne remettra en cause à l'avenir la réforme des retraites que nous avons votée. Parce qu'elle est nécessaire, parce qu'elle est utile pour notre pays, parce qu'elle répond tout simplement à une évolution démographique et à un déséquilibre que nous devons régler aujourd'hui, si nous ne voulons pas subir beaucoup plus fortement les conséquences plus tard. Mais on n'a pas de naïveté. Oui, on sait que c'est une réforme qui n'était pas populaire dans l'opinion. Les choses ne vont pas forcément se transformer, mais je crois que les Français nous attendent pour régler leurs difficultés, elles sont liées au pouvoir d'achat, elles sont liées à des questions de formation professionnelle, elles sont liées à des questions d'accès au marché du travail…
BENJAMIN GLAISE
Mais justement, parlons-en…
STANISLAS GUERINI
… ça ce sont les vrais sujets, et notre responsabilité c'est de travailler là-dessus.
BENJAMIN GLAISE
Parlons-en de la question de la réforme du lycée professionnel. Alors, parmi les annonces, notamment, hier de la part du président, la gratification des stages, et puis l'idée de renforcer les liens entre lycéens d'un côté et entreprises de l'autre, mais aussi avec les administrations dont vous avez la charge, car les apprentis eh bien ce sont également la Fonction publique. Combien d'apprentis d'ailleurs aujourd'hui dans la Fonction publique ?
STANISLAS GUERINI
30 000. On a fait une petite révolution dans la Fonction publique ces dernières années, ça n'existait pas l’apprentissage dans la Fonction publique il y a quelques années. Et donc maintenant, dans toutes les administrations, ce sont 30 000 jeunes apprentis dans la Fonction publique. Je veux d'ailleurs faire en sorte qu'on puisse faire de l'apprentissage une vraie voie de pré-recrutement pour les administrations. Aujourd'hui encore, trop souvent, vous avez un contrat d'apprentissage, et puis même quant au bout de 18 mois on a fait la démonstration de ses capacités et de ses compétences et vous avez par exemple une ville qui souhaite vous embaucher, eh bien on vous redemande de passer du temps à préparer un concours administratif pour pouvoir être titularisé dans la Fonction publique. Moi j'ai envie de mettre fin à cette disposition pour qu'on puisse vraiment recruter les apprentis à la fin d'un contrat d'apprentissage, dès lors qu'il y a une volonté partagée. Mais vous savez, je crois que ce qu'a annoncé le président de la République, c'est majeur pour le lycée professionnel, ça vient répondre à ce qu'il est un scandale, un scandale français auquel nous n'avons pas le droit de nous habituer. Il y a un tiers des lycéens qui sont dans les lycées professionnels, et on s'était habitué à une situation où il y en a moins d'un sur deux à la sortie des filières professionnelles, qui trouvaient tout simplement un job, parce qu'on laissait des filières inadaptées, à former des jeunes à des métiers qui existaient de moins pas en moins, sur lesquels il y avait moins de débouchés, et parce que, au fond, on s'était habitué tranquillement à se dire que c'était une voie qui était parfois considérée comme une voie de garage, vers lesquelles on envoyait des lycéens qui avaient eu des difficultés auparavant dans leur scolarité. Eh bien moi je suis très fier de travailler derrière un président de la République qui mène courageusement, parce que cette réforme elle implique des modifications structurelles, la formation professionnelle, cette petite révolution. Parce que si on veut, vous avez mentionné l'apprentissage, arriver à avoir un million d'apprentis par an, c'est l'objectif que le président de la République a fixé, c'est ce que font nos voisins allemands, alors ça passera par cette réforme des lycées professionnels, qui est absolument majeure et je dirais historique.
BENJAMIN GLAISE
Pour ce qui est en tout cas de la partie de la Fonction publique, l'objectif c'est quoi ? Quels chiffres, en termes de nombre d’apprentis ?
STANISLAS GUERINI
Eh bien voyez, c'est un excellent exemple, parce que l’on a aujourd'hui dans la Fonction publique, je mobilise beaucoup, parce que l'attractivité de la Fonction publique c'est aujourd'hui mon défi numéro un. Beaucoup de métiers dans les collectivités par exemple, de mécaniciens, de cuisinier, de gens qui travaillent dans des espaces verts…
BENJAMIN GLAISE
Des métiers très divers, oui effectivement.
STANISLAS GUERINI
Des métiers extrêmement divers, dont on ne parle pas très souvent et dont on a besoin justement dans les lycées professionnels. Et donc, avec ma collègue Carole GRANDJEAN, on mène un travail pour que l’on ait une meilleure adéquation avec les jeunes qui sont formés dans les lycées professionnels, et les débouchés qu'on peut donner dans la Fonction publique. Aujourd'hui les deux tuyaux sont au fond assez mal branchés, et c'est à ça qu'il nous faut travailler, parce que l'employeur public…
BENJAMIN GLAISE
Donc ça c'est sur la méthode. Sur les chiffres, 30 000 aujourd'hui, d'ici la fin du quinquennat vous avez, vous mettez un objectif ?
STANISLAS GUERINI
Eh bien je pense qu’on peut au moins doubler le nombre d'apprentis pour la Fonction publique…
BENJAMIN GLAISE
Donc 60 000.
STANISLAS GUERINI
Ça c'est sur l'apprentissage. Il y a des apprentis qui viennent des lycées professionnels, des apprentis qui viennent d'autres filières, je souhaite qu’en tous les cas, avec tout le service public de l'emploi, vous savez qu'on va mener une réforme France Travail, qui va permettre de beaucoup mieux mutualiser l'info sur les données de ceux qui cherchent un emploi, qu’on puisse faire exister bien davantage encore l'employeur public, dans cette politique publique de l'emploi.
BENJAMIN GLAISE
Pour les stages, ils ont le droit à la même gratification annoncée par Emmanuel MACRON, que pour le privé ?
STANISLAS GUERINI
Bien entendu.
BENJAMIN GLAISE
Ceci en tout cas s'inscrit dans la grande campagne que vous menez depuis hier déjà, ça s'appelle « choisir le service public ». Pourquoi une telle opération de communication finalement ? La Fonction publique n'attire plus ?
STANISLAS GUERINI
Ça n’est pas que de la communication, c'est une mobilisation de chaque instant de tous les employeurs publics, pour faire connaître les métiers, aller à la rencontre des filières, les lycées professionnels, on en parlait à l'instant. Simplement, dans toutes les écoles du service public ou ailleurs, pour faire savoir qu'il y a plus de 1 000 métiers dans la Fonction publique. Il n’y a pas un employeur dans le pays qui peut vous proposer des carrières aussi diversifiées, avec autant de métiers. Si vous avez aujourd'hui quelques minutes, allez sur le site " choisirleservicepublic.fr ", vous allez trouver 58 000 jobs qui vous sont proposés. Certains…
BENJAMIN GLAISE
C’est les 58 000 postes vacants.
STANISLAS GUERINI
Oui. Certains, on peut vous recruter directement, au contrat, et donc il y a beaucoup de possibilités. Moi je crois que, aujourd'hui, dans un monde où on a relevé des grands défis, la transition écologique, la transition numérique, la transition démographique, il n’y a pas de meilleur endroit que la Fonction publique, pour venir trouver un métier qui a du sens. C'est pour ça que moi je m'y engage, parce que derrière ces recrutements, ce sont évidemment notre capacité à bien assurer les services publics. On a tiré les enseignements de ce qui s'est passé aussi dans le dernier quinquennat, les crises qu'on a vécues, la crise sanitaire, elle a montré qu'il y a besoin de retour de la puissance publique, de retour de la puissance publique sur les territoires, pour remettre des agents un peu plus derrière les guichets chaque jour…
BENJAMIN GLAISE
Donc, ça veut dire que la promesse en 2017 d'Emmanuel MACRON, qui disait, voilà, quand il faisait campagne, de supprimer 120 000 postes, en l'occurrence de fonctionnaires, pour ne pas – je cite – léguer une dette insoutenable à nos enfants, ça c'est fini, c'est le passé ça.
STANISLAS GUERINI
C'est notre capacité à dire qu'on peut aussi bouger, s'adapter à la situation. Moi je crois qu’aujourd'hui, notamment pour des raisons de démographie aussi, on n’en parle absolument jamais dans le débat public, mais parce que beaucoup de fonctionnaires partent à la retraite, et donc il vaut aussi les remplacer et faire arriver des jeunes générations dans la Fonction publique. Aujourd'hui, moi je ne souhaite plus qu'on parle des fonctionnaires pour immédiatement après mettre un chiffre, c'est le nombre d'entre eux qu'il faudrait supprimer. Ça fait des décennies qu'on parle de la Fonction publique simplement pour dire combien il faut supprimer de fonctionnaires. Eh bien ces débats-là sont derrière nous, aujourd'hui les sujets, et quand vous parlez avec des élus, des maires, des élus locaux, des directrices et des directeurs d'hôpitaux, tous vous le diront, la question c'est de pourvoir les emplois. On parle de l'hôpital, rouvrir des lits, mais on oublie qu'à chaque fois, quand il faut rouvrir un lit, faut mettre des bras, des hommes et des femmes, pour travailler autour…
BENJAMIN GLAISE
Mais on parle de l’Education nationale aussi, 1 500 postes supprimés à la rentrée prochaine. Pour beaucoup de Français, c'est difficile à comprendre à ce niveau-là.
STANISLAS GUERINI
On parle de mettre des enseignants motivés, bien rémunérés, c'est les engagements du président de la République, devant des élèves, pour qu’il y ait par exemple moins d'heures d'absences non remplacées. Ça, ce sont les vrais sujets sur lesquels nos concitoyens nous attendent. Alors, on peut adapter les services publics. Vous parlez de l'Education nationale, sur ce quinquennat il y aura chaque année 500 000 élèves en moins pour des raisons là aussi démographiques. Donc ça veut dire que…
BENJAMIN GLAISE
Et les syndicats disent eux de leur côté qu'on n’a pas assez recruté le nombre d’enseignants au moment du baby-boom, justement, enfin les années 2000.
STANISLAS GUERINI
… il faut peut-être avoir un peu moins de professeurs, mais justement… Justement en profiter, et c'est ce que nous faisons pour qu’il y ait un peu moins d'élèves devant chaque professeur. Et chaque année dans ce quinquennat, c’est ce qui va continuer de se passer, ça a été le cas dans le premier quinquennat d'Emmanuel MACRON, le taux d'encadrement, c'est-à-dire le nombre d'élèves devant chaque professeur, eh bien le taux d'encadrement va continuer à s'améliorer.
BENJAMIN GLAISE
58 000 postes vacants, vous en parliez à l'instant à quelle échéance espérez-vous combler ce déficit ? Est-ce qu'on a une idée à peu près déjà ?
STANISLAS GUERINI
Eh bien moi j'y travaille tous les jours, je pense que l’on ne va pas arriver à un moment où il y aura zéro poste vacant, et ça ne serait pas un bon signe d'une certaine façon, dans la Fonction publique. Mais je crois que chaque jour on peut engranger des succès. Je vois des employeurs publics qui me disent qu'il y a un vrai intérêt à rejoindre la Fonction publique. Vous voyez hier, on a organisé pour la première fois depuis 2016 ce Salon national de l'emploi public. Il y a 4 000 personnes qui sont venues, à Station F, physiquement rencontrer des employeurs. Ça c'est un bon signal, et c'est vrai à tous les étages la Fonction publique. On a fait dans le quinquennat précédent, cette réforme de l'ENA. Je la poursuis aujourd'hui pour mieux former les hauts cadres, les hauts dirigeants de la Fonction publique. On nous a dit : si vous réformez l'ENA, vous allez créer une nouvelle école, qui s'appelle l’INSP, vous allez mettre par terre toute l'attractivité de la Fonction publique. Eh bien je vais vous donner une information : il n’y a jamais eu autant de candidats à l'INSP depuis la création de l'ENA. Donc vous voyez, il n’y a pas de fatalisme, on se bat, on répond aux défis, moi je crois qu’on va les relever tous ensemble. Ça nous pousse aussi à transformer nos administrations, à les moderniser, c’est ce que l’on est en train de faire à tout point de vue, sur l’organisation du travail, sur l'égalité entre les femmes et les hommes. On avance.
BENJAMIN GLAISE
Stanislas GUERINI, vous avez annoncé hier vouloir rencontrer les syndicats pour discuter avant l'été des hausses de salaires dans la Fonction publique. Est-ce que vous avez eu déjà des retours des syndicats, l'espoir peut-être de renouer ce fameux dialogue social ?
STANISLAS GUERINI
Ils m’avaient fait connaître leur intention qu'on puisse discuter de ces sujets. On n’a pas encore fixé exactement les modalités. Moi je souhaite que ça soit le plus rapidement possible, voilà, je le dis sans ambiguïté, je crois que l’on peut…
BENJAMIN GLAISE
La porte est ouverte de votre côté et puis du leur ?
STANISLAS GUERINI
Totalement ouverte, et je crois qu'on va réussir à avoir cette concertation, peut-être dans un premier temps en rencontrant chacun, chacune des organisations syndicales, pour pouvoir travailler à ces questions que sont majeures, qui sont je crois le coeur des revendications des salariés du privé comme des agents de la Fonction publique, de répondre à la question de l'inflation, de répondre à la question du pouvoir d'achat. On a aujourd'hui des mesures qui protègent les Français de l'inflation, mais elles restent quand même élevées, et notamment sur les produits alimentaires. Elle vient toucher prioritairement plutôt les basses rémunérations, c'est vrai dans le privé comme c’est vrai dans le public, eh bien c’est ces questions-là que je souhaite mettre sur la table, et donc…
BENJAMIN GLAISE
Et donc ça veut dire, si je vous entends bien, vous parlez plus des bas salaires, donc pas d'indexation générale sur l'inflation, ça ce n’est pas l’idée, les discussions, en tout cas, ce n’est pas votre idée.
STANISLAS GUERINI
Il y a beaucoup de modalités pour pouvoir apporter des réponses. On a commencé à le faire sur les indices minimum de traitement, c'est-à-dire les plus bas niveaux de rémunération dans la Fonction publique, pour que l’on puisse le relever en parallèle des relèvement du smic, c'était l'évidence évidemment de le faire, mais j'ai toujours été très clair, ça n'était pas pour solde de tout compte, et donc on doit continuer à discuter pour là encore apporter des solutions.
BENJAMIN GLAISE
En tout cas les recrutements, les augmentations, eh bien ça coûte de l'argent, dans un pays déjà endetté. Combien tout cela va-t-il coûter ? Est-ce que c'est déjà chiffré ? Est-ce que, aussi, les finances de la France le permettent aujourd'hui, tout cela ?
STANISLAS GUERINI
Moi je crois qu'il y a beaucoup de choses à transformer pour que nos politiques publiques soient plus efficaces. C'est exactement l'engagement du gouvernement, on va voir ce moment où on va pouvoir revoir politique publique par politique publique, quelle est une bonne efficacité, là où on peut faire des économies. Je crois que c'est un engagement qui engage l'ensemble des membres du gouvernement. Je crois que, aujourd'hui, c'est pas dans la rémunération des agents publics qu'on doit pouvoir trouver les plus grandes pistes d'économies, je crois que l’on a, pendant des décennies, il faut se dire la vérité, un peu sous-investi dans la puissance publique, dans les hommes et les femmes qui font tenir nos services publics, et moi mon enjeu numéro un c'est d'apporter des réponses à la question du pouvoir d'achat, de revoir aussi, j'ai lancé ce travail pour remettre à plat au fond la façon dont on rémunère les fonctionnaires dans notre pays. J'ai indiqué, sans aucun tabou, que je souhaitais qu'on récompense mieux l'engagement, la performance, le mérite. Tout ça, ce ne sont pas des gros mots dans ma bouche, donc je crois que c'est sur ces deux jambes là qu'il faut pouvoir avancer.
BENJAMIN GLAISE
Stanislas GUERINI, dernière question. Quand on parle d'argent public, on pense forcément à l'argent public. Pour le Fonds à Marianne, est-ce qu'il a été détourné ou pas, ou en tout cas on a appris hier l'ouverture d'une information judiciaire par le Parquet national financier, portant notamment sur les soupçons de détournement de fonds publics par négligence, d'abus de confiance, prise illégale d'intérêts. Vous avez décidé en tout cas d'être plus vigilant dans ce genre de cas sur la question des subventions notamment ? Surveiller davantage ?
STANISLAS GUERINI
Il y a toujours eu une grande vigilance, et d'ailleurs dans le cas que vous êtes en train de mentionner, dès lors qu'il y a eu des soupçons, ce sont les administrations du gouvernement lui-même, qui a décidé d'abord de lancer une procédure judiciaire, c'était l'article 40, et de lancer une procédure interne avec l'Inspection générale de l'administration, qui n’est absolument pas complaisante, qui est indépendante, pour pouvoir justement faire toute la lumière. Donc de nous-mêmes, dès lors qu'il y a des soupçons qui pouvaient être remontés, nous avons décidé de prendre toutes les mesures, pour justement qu'il y ait aucune complaisance, qu’il y ait aucune ambiguïté. L'attention à ce que chacun des euros publics soient bien dépensés ; elle est pleine et entière ; je peux vous le garantir.
BENJAMIN GLAISE
Stanislas GUERINI, ministre de la Transformation, de la Fonction publiques, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
STANISLAS GUERINI
Merci beaucoup.
BENJAMIN GLAISE
Très bonne journée à vous.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 5 mai 2023