Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Laurence, vous recevez ce matin Olivia GRÉGOIRE, la ministre en charge des PME et du Commerce.
LAURENCE FERRARI
Bonjour Madame la Ministre.
OLIVIA GRÉGOIRE
Bonjour.
LAURENCE FERRARI
Bienvenue dans la Matinale de Cnews. On va évoquer ce très lourd bilan après l'explosion, d'origine inconnue, et l'effondrement d'un immeuble en plein Paris, 37 personnes blessées, 4 présentent un pronostic vital engagé. Il y a bien sûr un temps de compassion à l'égard des victimes, mais il faudra aussi une enquête rigoureuse pour connaître les causes de cette explosion.
OLIVIA GRÉGOIRE
Vous avez tout résumé, et je crois que ce matin c'est encore le temps de la compassion, le temps de la pensée solidaire et sincère à l'endroit de l'ensemble des blessés, mais aussi de ceux qui sont en ce moment même en urgence absolue. Je suis Parisienne avant tout et députée de Paris. Tous les Parisiens ont été eux aussi totalement chamboulés hier soir. Je veux adresser d'abord toutes mes pensées à ceux qui sont aujourd'hui dans la souffrance, mais aussi à nos forces de l'ordre, à nos pompiers qui ont été extrêmement réactifs, et je veux aussi saluer pour la connaître, la maire du Ve, Florence BERTHOUT, qui n'a pas dû dormir de la nuit, aux côtés d'Emmanuel GRÉGOIRE de la mairie de Paris, de la maire aussi de Paris. On est tous dans la tristesse ce matin et bien sûr, vous l'avez dit, viendra le temps de la cause et de la compréhension de cette explosion terrible.
LAURENCE FERRARI
Absolument. Vous êtes la ministre du concret pour les Français, du pouvoir d'achat, de l'inflation. Depuis des mois les Français peinent à joindre les deux bouts face à la hausse des prix. Est-ce que cette flambée des prix va enfin s'arrêter ou au moins s'arrêter d'augmenter ? Quand est-ce que nous allons voir les effets de cette baisse virtuelle de l'inflation ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Alors, nous y sommes.
OLIVIA GRÉGOIRE
Quasiment.
OLIVIA GRÉGOIRE
Nous y sommes quasiment. Deux chiffres que je partage avec ceux qui nous écoutent ce matin l : 'inflation générale elle était de 5,9% encore au mois d'avril, elle a commencé à descendre on est à 5,1% au mois de mai, et c'est la même tendance dans l'inflation alimentaire, on était à 15,8 % d'inflation encore en avril, on est passé sous la barre de 15, on est à 14,9 au mois de mai. Très concrètement…
LAURENCE FERRARI
Pour autant, on ne voit pas encore le prix sur les étiquettes baisser, Madame la Ministre.
OLIVIA GRÉGOIRE
Certaines, si.
LAURENCE FERRARI
Lesquelles ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Lesquelles, déjà je veux quand même rappeler que ça fait des mois qu'il y a un trimestre anti-inflation, avec à peu près 2 000 références dans les grandes et moyennes surfaces de France, ça représente 2 000 produits sur lesquels les prix ont commencé à baisser, à peu près de 13 % et c'est confirmé encore au mois de juin. Donc il y a des prix qui ont arrêté d'augmenter, notamment dans le cadre du trimestre anti-inflation. En parallèle, on a…
LAURENCE FERRARI
Grâce aux efforts de la grande distribution, là, alors.
OLIVIA GRÉGOIRE
Grâce accessoirement au gouvernement qui depuis le mois de janvier aussi a demandé un effort à la grande distribution, qui a consenti à prendre sur ses marges, pour que les prix arrêtent d'augmenter. Donc il y a des milliers de références dont les prix n'augmentent plus. Je pense parmi les produits qui commencent à baisser très concrètement dans les rayons, en ce moment, et ça va s'accélérer dès le 1e juillet, je pense, vous en avez entendu parler, à l'huile de tournesol, et j'ai à cœur de dire ce matin qu'on attend une baisse entre 15 et 20 % sur l'huile de tournesol, donc ce n'est pas anodin. Les pâtes, vous en avez aussi entendu parler, mais je voudrais rajouter ce matin d'autres ingrédients, si je puis me permettre, le vinaigre est en baisse, le thé est en baisse, et nous aurons dès les premiers jours de juillet, je le pense, des volailles et notamment des blancs de volaille qui seront en baisse dans les rayons de nos grandes surfaces. Après, on doit la vérité aux gens. Il y a aussi des prix qui ne baissent pas, parce que les cours ne baissent pas. Le sucre ne baisse pas, le miel ne baisse pas, la confiture où il y a du sucre ne baisse pas, le chocolat non plus, donc il y a des produits qui sont déjà en train de baisser d'autres qui continuent à augmenter parce que les cours demeurent élevés. J'ai un message … (microcoupure son) … aux industriels de l'industrie agroalimentaire, de réenclencher des négociations pour enclencher des baisses de prix. Elles sont en cours ces négociations, et les…
LAURENCE FERRARI
Une partie d'entre eux a accepté de jouer le jeu, c'est ça ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Une bonne partie d'entre eux a accepté de jouer le jeu, au même titre que la grande distribution a joué le jeu avec le trimestre anti-inflation, les industriels aujourd'hui jouent le jeu. Des négociations sont en cours en ce moment même et depuis quelques jours, depuis quelques semaines, des baisses de prix sont consenties par les industriels. Nous serons extrêmement vigilants pour s'assurer que ces baisses de prix soient répercutées par la grande distribution. Tout ce qui m'intéresse, c'est que le ticket de caisse baisse à la fin pour le client. Donc les industriels baissent, nous attendons avec Bruno LE MAIRE que la grande distribution répercute ces baisses de prix dès les prochaines semaines.
LAURENCE FERRARI
Est-ce qu'on aura une rentrée rouge, est-ce que le prix des fournitures scolaires par exemple va être en augmentation ? Comment vont faire les familles en fait ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Alors, c'est une très bonne question que je me suis posée il y a maintenant quelques mois, sur les fournitures scolaires.
LAURENCE FERRARI
Le prix du papier continue d'augmenter.
OLIVIA GRÉGOIRE
Alors, le prix du papier continue à augmenter, mais la plupart des acteurs de la grande distribution avaient déjà acheté du papier et donc ils ont du stock, pour aller vite, et les produits de de la rentrée ne seront pas frappés par une inflation de 15 %. J'avais d'ailleurs proposé, et je continue à demander, à suggérer aux acteurs de la grande distribution, d'intégrer un certain nombre de produits de fournitures scolaires, peut-être dans le trimestre anti-inflation, et si ce n'est pas dans le trimestre anti-inflation, qu'ils y fassent des promotions. Je pense que c'est prévu, et que les produits de la rentrée scolaire ne subiront pas une inflation à 10 ou 15 %. Mais il est vrai que ça reste assez compliqué pour nos compatriotes, ce qu'il y a de certain, c'est que dès cet été vous allez voir déjà les prix arrêter de monter, c'est une bonne nouvelle, et commencer à baisser, il faut que ça se poursuit dans les prochains mois ?
LAURENCE FERRARI
Marine LE PEN proposait un panier de 100 produits à taux zéro. Pourquoi est-ce que cette solution vous ne l'avez pas retenue ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Marine LE PEN, et j'ai eu l'occasion de le dire à son mouvement, tous les mercredis et tous les mardis plutôt, aux Questions d'actualité au gouvernement, déjà j'ai à cœur quand même de dire à ceux qui nous écoutent, que Marine LE PEN, devant cette situation, avec le Rassemblement national, depuis un an elle a une proposition, et cette proposition on l'la regardée, parce qu'on n'a pas la science infuse et si tant est qu'il y ait des bonnes propositions, pourquoi pas…
LAURENCE FERRARI
Elle n'est pas bonne cette proposition ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Et cette proposition elle a été faite par exemple en Espagne. En Espagne, depuis le mois de décembre, ça a été décidé, en janvier ils ont supprimé la TVA sur un certain nombre de produits. Total et bénéfice, l'inflation au mois d'avril en Espagne, alimentaire, elle était encore supérieure à l'inflation en France. Ça n'a pas fonctionné. En Allemagne, à l'inverse, c'est ce que je disais au Parlement il y a deux jours…
LAURENCE FERRARI
Mais sur les produits qui sont à taux zéro, ça n'a pas augmenté.
OLIVIA GRÉGOIRE
Ça n'a pas fonctionné. L'inflation continue d'augmenter malgré la suppression de la TVA. Donc la réalité, c'est que vous avez en Allemagne par exemple une inflation qui a commencé à baisser sur l'alimentaire, pour autant il n'y a pas eu la TVA à zéro. Donc Marine LE PEN, elle fait de la politique sur le dos de l'inflation, Marine LE PEN elle vous propose une mesure qui coûte un peu plus de 10 milliards aux finances publiques, parce que c'est ce que ça coûterait de supprimer la TVA, mais pourquoi pas si tant est que ce soit efficace. Jamais dans l'histoire économique et notamment en 2016, quand on l'a fait sur les protections hygiéniques, jamais, souvenez-vous des restaurateurs, la baisse de la TVA n'est répercutée à l'endroit des consommateurs. Donc, faire son beurre sur une seule proposition depuis 12 à 18 mois, alors que les Français ont des difficultés, je crois que ce n'est pas à la hauteur du sujet. Faire perdre 10 milliards d'euros pour aucun effet sur la baisse des prix, je pense que ce n'est pas au niveau du débat.
LAURENCE FERRARI
Alors, vous êtes aussi en charge de l'énergie, les artisans, notamment les artisans boulangers sont toujours étranglés par leurs factures d'énergie. 43 000 € de factures pour un boulanger de Rochetaillée-sur-Saône dans le Rhône. Le 15 avril dernier, Yoann BARBERA a reçu cette facture d'électricité trimestrielle, donc on parle du 15 avril dernier. Il a eu un coup de pouce de l'État 12 000 €, mais vous vous rendez compte, le gap qu'il y a entre la facture reçue et…
OLIVIA GRÉGOIRE
Non mais ça, ce n'est pas entendable, moi je vous coupe tout de suite. Donc…
LAURENCE FERRARI
Mais ça continue en fait ces exemples.
OLIVIA GRÉGOIRE
Alors, je me permets…
LAURENCE FERRARI
Il y en a beaucoup des boulangers qui…
OLIVIA GRÉGOIRE
On a 33 000 boulangers dans notre pays. Il y en a à peu près un tiers, 10 000, 10, 12 000, qui ont reconduit leur contrat en 2022, quand les prix étaient très élevés. Bon, déjà, même si la situation est compliquée, il faut aussi regarder les faits tels qu'ils sont.
LAURENCE FERRARI
Ils n'arrivent pas à se sortir de ces contrats.
OLIVIA GRÉGOIRE
Alors…
LAURENCE FERRARI
C'est tellement contraignant de sortir de ces contrats…
OLIVIA GRÉGOIRE
Compliqué pour eux, c'est pour ça que nous sommes à leurs côtés. Dans chaque département, il y a un conseiller départemental qui est là pour les aider à sortir de cette crise. Chacun peut le contacter. Ces coordonnées, dont les mobiles de tous ces conseillers départementaux sont sur le site les impôts. Nous avons des échanges avec Bercy, à Bercy, toutes les semaines, tous les jours ; avec les conseillers départementaux à la sortie de crise, et tous les jours on trouve des solutions sur des factures comme celle-ci, aberrantes.
LAURENCE FERRARI
Et là, 12 000 € d'aides de l'État, il ne le nie pas le boulanger, simplement la facture c'est 43 000.
OLIVIA GRÉGOIRE
Oui, mais déjà, la facture il faut qu'on la regarde. Donc je vais prendre attache, comme on le fait d'ailleurs souvent, et vous savez, on appelle la Rédaction dès qu'on entend un cas, pour prendre attache, et c'est bien normal. Un, il a eu l'amortisseur, c'est bien mais ce n'est pas suffisant, il doit avoir accès à l'aide du guichet. Et il y a aussi un enjeu qui est que si le contrat est aberrant, il faut que l'État puisse l'accompagner pour pouvoir voir les termes du contrat.
LAURENCE FERRARI
Les termes de son contrat. Est-ce que les dispositifs, vous parlez de l'amortisseur, il y a aussi le guichet, sont pérennes ? Ça va s'arrêter un jour, la facture va être salée ce jour-là.
OLIVIA GRÉGOIRE
Pas sur 2023, et j'en profite pour dire…
LAURENCE FERRARI
Tour poursuivi jusque fin…
OLIVIA GRÉGOIRE
Le guichet et l'amortisseur pour nos TPE, pour nos PME, continuent sur 2023. J'ai d'ailleurs à cœur de dire à ceux qui ne l'ont pas fait encore, qu'il est toujours possible d'envoyer l'attestation qui se trouve sur le site des impôts, sur la page d'accueil, il faut envoyer une attestation à son fournisseur en disant : "je suis une TPE, je suis une PME", pour bénéficier de l'aide. J'ai demandé, et je vais obtenir, que nous décalions dans le temps l'envoi de cette attestation pour ceux qui ne l'auraient pas fait. Là on a un boulanger qui l'a fait, semble-t-il, il faut qu'on regarde son cas, mais on a aussi encore beaucoup de boulangers, je me déplace toutes les semaines dans plein de Provinces, plein de boulangers me disent : "je n'étais pas au courant de ça". Après, il faut quand même que vous ayez conscience par exemple que les CMA, les Chambres de Métiers et d'Artisanat, sont dans tous les territoires, ont appelé 15 000 boulangers personnellement, individuellement, pour les accompagner. On va se dire la vérité Laurence FERRARI, il y en a toujours qu'on n'arrive pas à joindre…
LAURENCE FERRARI
Qui passent entre les mailles du filet.
OLIVIA GRÉGOIRE
Ce n'est pas normal, on est là aussi quand il y a des mailles dans le filet pour les rattraper, mais j'ai quand même aussi beaucoup de boulangers et beaucoup de TPE ou PME qui sont concrètement accompagnées en ce moment.
LAURENCE FERRARI
Les défaillances d'entreprises, le nombre d'entreprises qui font faillite est vertigineux, + 49% pour le mois de mars par rapport à il y a un an, selon la Banque de France. Parce que, ok, vous nous dites : il y a 33 000 boulangers, mais il y en a combien qui ferment ? Combien qui ferment ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Alors, je n'aime pas trop, j'avais donné un chiffre en décembre ou en janvier, et vous savez il y a le réel et puis il y a la capacité qu'on a à parler du réel dans le contexte. Si je dis qu'il y a très peu de boulangers qui ferment et qu'il y en a plus qui ouvrent, on va me dire, elle ne voit pas la situation.
LAURENCE FERRARI
Oui … exactement.
OLIVIA GRÉGOIRE
Ok, c'est la réalité. Au mois de janvier on a plus de boulangeries qui ont ouvert que de boulangeries qui ont fermé. Est-ce entendable pour ceux qui sont en train de fermer ? Non. Mais je donne quand même l'information. Par ailleurs, les défaillances, c'est pareil, on a plusieurs sujets. Un, on a un Covid qui pendant 2 ans a un peu congelé la vie économique, notamment des PME, et donc vous avez des PME qui 2022/2023, ont repris leur activité. Certaines ne s'en sortent pas, notamment à cause de l'inflation, des salaires…
LAURENCE FERRARI
Et des PGE qu'il faut payer.
OLIVIA GRÉGOIRE
Pas que. Il y a beaucoup d'autres choses. Vous savez, le premier problème dont on parle ce n'est pas le PGE, c'est la pénurie de main-d'œuvre, et on va sûrement en parler. Ce que je veux dire, c'est que les défaillances repartent, parce qu'aussi l'activité économique repart. C'est difficile à entendre, mais je me dois de le dire. Par ailleurs, il y a une chose qui est intéressante, c'est que vous avez dans ces défaillances, beaucoup de ce qu'on appelle "cessation volontaire d'activité". Ça souligne une chose, c'est qu'on n'a pas mal d'artisans, d'indépendants, qui sont seuls ou à deux, dans une boutique qu'ils ont depuis 20 ans, 30 ans, et qui ont dépassé souvent l'âge de 50 ans, 55, 60 ans, qui après le Covid, les Gilets jaunes, l'inflation, sont aussi fatigués pour certains, de leur activité, et on a un sujet de transmission derrière ça, transmettre ces entreprises est un vrai sujet pour les prochains mois.
LAURENCE FERRARI
D'accord, vous parliez des métiers en tension, il faut le titre de séjour pour les métiers en tension ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Oui.
LAURENCE FERRARI
Sans cela l'hôtellerie-restauration, je pense aussi au bâtiment, ne fonctionneraient pas ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Oui.
LAURENCE FERRARI
Quitte à ne pas faire d'accord avec les LR sur l'immigration ?
OLIVIA GRÉGOIRE
Oui, enfin, voyez, c'est simple, oui.
LAURENCE FERRARI
Pas d'accord avec les LR sur ça.
OLIVIA GRÉGOIRE
Non mais, un sujet, quand on est ministre, on est là pour l'intérêt général. Un sujet, que vous disent les restaurateurs, les boulangers, les gestionnaires de campings, les gens qui s'occupent de nos aînés ou de nos petits enfants dans les services à la personne ? En réalité ils nous disent qu'il y a 300 à 500 000 jobs à pourvoir, dans ces métiers, et peu importe les salaires, je pense au camping de La Grande-Motte, je pense à des exemples très concrets, on n'arrive pas à recruter. Donc il y a deux options, si vous ne recrutez pas, et j'ai aussi des restaurants en tête, qui n'ouvrent plus de jeudi soir parce qu'ils n'ont plus personne pour servi. Le principal risque aujourd'hui de cessation d'activité ; de défaillance et de chute du chiffre d'affaires, c'est la pénurie de main-d'œuvre. Donc on a deux options : soit on fait de la politique moralisatrice, soit on se dit : il faut pallier ce problème pour les 2 ans qui viennent. Et donc oui, il faut un visa " métiers sous tension ", cadré, sur des métiers sous tension, les carreleurs, les soudeurs, les serveurs. Il y en a beaucoup. Dans le bâtiment, vous l'avez dit, dans la restauration. Il faut que ce soit borné, il faut qu'il y ait une temporalité. Ce n'est pas un visa ad vitam aeternam, c'est pendant une période donnée, sur un métier donné, le droit de pouvoir travailler. Que proposent l'extrême droite et la droite vis-à-vis de ça ? Qu'est-ce qu'ils disent aux restaurateurs ?
LAURENCE FERRARI
Ils ont peur d'un appel d'air.
OLIVIA GRÉGOIRE
Oui, non mais là j'aime bien leurs appels d'air, mais qu'est-ce qu'ils disent aux restaurateurs ? J'étais à Saint-Malo encore lundi, avec Thierry MARX, avec tous les gens qui aujourd'hui tiennent nos restaurateurs, avec l'UMIH, avec les organisations professionnelles. Qu'est-ce qu'on leur dit ? "Tu fermes jeudi parce que tu n'as pas de serveurs" ? Voilà qui va accélérer les défaillances. Donc il faut bien trouver des solutions, trouver des gens qui pour la plupart travaillent déjà, les conforter en droit pendant 2, 3 ans, dans le cadre d'un visa "métiers sous tension". Ce n'est pas un appel d'air, c'est une solution pragmatique, bornée, qui a un temps.
LAURENCE FERRARI
Donc il y a vraiment un problème concret. Le tourisme, vous êtes la ministre du Tourisme, comment s'annonce la saison ?
OLIVIA GRÉGOIRE
(Microcoupure son) … le temps n'aide pas aujourd'hui, le tourisme français va bien, voilà. Un tourisme qui a fait + 21 % de recettes internationales sur les 4 premiers mois de l'année, ça veut dire que les touristes français viennent en France plus, et dépensent plus, voilà une très bonne nouvelle. Je rappelle que jamais dans l'histoire du tourisme on avait fait autant de recettes internationales qu'en 2022, 58 milliards d'euros de recettes. Deux, trois chiffres : 73 % de nos compatriotes ont l'intention de partir en vacances, et le même chiffre, 73 % d'entre eux vont partir en France, pour un séjour un peu plus long, ils sont 60 % à dire que ça va être un peu plus long que l'été dernier, et par ailleurs le nombre de nuitées, de réservations, dans les campings, dans les hôtels, est en augmentation de 5 %. Donc c'est très bon pour les acteurs du tourisme, c'est bon aussi pour nos commerces, et c'est bon pour le moral du pays.
LAURENCE FERRARI
Une dernière question concernant Élisabeth BORNE. Est-ce que vous souhaitez que la Première ministre reste, ne quitte pas son poste de Matignon ? Les rumeurs de remaniement continuent de revenir régulièrement dans le débat.
OLIVIA GRÉGOIRE
Je réponds à la première question : oui.
LAURENCE FERRARI
Vous souhaitez qu'Élisabeth BORNE reste.
OLIVIA GRÉGOIRE
Oui. C'est un honneur de travailler aux côtés d'une femme Premier ministre, et c'est un honneur de travailler avec une femme qui n'a qu'une seule boussole, une seule : l'intérêt général. Le remaniement, vous savez, quand on est ministre, je pense que la meilleure recette c'est de ne pas y penser, et dans le doute, de travailler au service des Français, et puis…
LAURENCE FERRARI
Et vous souhaitez rester à votre poste.
OLIVIA GRÉGOIRE
Eh bien, si tant est que je puisse servir à quelque chose, ce serait un honneur. Mais ce qu'il y a de sûr, c'est que je suis totalement derrière Élisabeth BORNE. D'abord, que je suis fière de servir en tant que femme, j'ai à cœur de le redire, et qui est une femme sacrément courageuse et qui mène la barque.
LAURENCE FERRARI
Merci beaucoup Olivia GRÉGOIRE, d'être venue ce matin dans la matinale de Cnews.
OLIVIA GRÉGOIRE
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 juin 2023