Interview de M. Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, à Sud Radio le 17 juillet 2023, sur la suppression des allocations pour les émeutiers et la canicule.

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Média : Sud Radio

Texte intégral

BENJAMIN GLAISE
Bonjour Jean-Christophe COMBE.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Bonjour.

BENJAMIN GLAISE
Et merci d’être avec nous ce matin sur Sud radio. Alors, parmi les sujets que l’on va évoquer, faut-il sanctionner les parents après les émeutes que le pays a connu, Jean-Luc MELENCHON qui dénonce la jonction dans les faits entre MACRON et l’extrême-droite, ou encore la prise de parole attendue justement du président de la République après son silence du 14 juillet, mais d’abord la canicule qui touche l’Europe. La France n’est pas épargnée, les températures pourraient atteindre, je le disais tout à l’heure, les 40 degrés dans le Sud-est demain et mercredi, est-ce que le pays est prêt, déjà, à faire face à cette nouvelle vague de chaleur, canicule, vague de chaleur, de quoi parle-t-on d’ailleurs exactement ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Là on va rentrer sans doute dans un épisode caniculaire, c’est-à-dire que les températures vont atteindre certains seuils, de façon durable. Je crois qu’on a beaucoup appris, on a beaucoup appris depuis 2003 et la première canicule, on a vu plus de 10.000 personnes âgées qui étaient décédées à ce moment-là, notamment à domicile, des personnes qui étaient seules, isolées, et donc on a appris. On a appris à faire de la prévention, à diffuser les bons gestes, quand il fait chaud le principal risque pour les personnes fragiles…

BENJAMIN GLAISE
C’est important de les rappeler ces gestes-là parce qu’on les répète, mais c’est important aussi de les marteler ces conseils.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Il faut les marteler parce que c’est à la fois quelque chose de courant, qu’on rappelle systématiquement, mais qui [est] vraiment très utile pour éviter les coups de chaleur, pour éviter la déshydratation, c’est les principaux risques auxquels sont soumis les personnes âgées, donc il faut boire, il faut garder son logement, son habitation au frais, le plus possible, il faut rester aussi en lien, ça c’est important quand on est à domicile, et aujourd’hui les communes, les CCAS, font un travail formidable, pour repérer et pour pouvoir garder le lien avec les personnes âgées à domicile, surtout dans cette période estivale où les failles partent aussi en vacances, donc il y a beaucoup plus d’isolement, et donc les communes vont appeler ces personnes pour prendre de leurs nouvelles, pour leur rappeler ces gestes, pour leur amener de…

BENJAMIN GLAISE
C’est ce qu’on appelle le fichier canicule.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Le fichier canicule, qui est rempli depuis, voilà, ça fait une vingtaine d’années maintenant, on continue à le faire. On a mobilisé d’ailleurs des jeunes en Service National Universel pour renforcer ces fichiers, on a mobilisé, dans le cadre d’une expérimentation, LA POSTE, le groupe LA POSTE, qui va aussi, lorsqu’il va distribuer le courrier, chez les personnes pour repérer des cas d’isolement ou de fragilité particulière, et donc c’est extrêmement important. Et puis il y a toutes les personnes qui sont en établissement…

BENJAMIN GLAISE
On a combien de personnes actuellement en France, à peu près, sur ce fichier canicule, qui sont suivies du coup régulièrement, on a une idée ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Plusieurs centaines de milliers, je n’ai pas le chiffre exact, ce n’est pas suffisant, il faut qu’on continue à le mobiliser, d’ailleurs il y a des mesures dans la proposition de loi sur le bien vieillir, qui est en examen actuellement à l’Assemblée nationale, pour pouvoir avoir des outils pour le renseigner, notamment récupérer les fichiers des départements pour ceux qui bénéficient de l’aide personnalisée à l’autonomie ou de la prestation pour la compensation du handicap, parce qu’il y a aussi des personnes handicapées qui sont en difficulté.

BENJAMIN GLAISE
Bien sûr.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Donc je disais aussi en établissement ; aujourd’hui les établissements, comme les EHPAD, ils sont mobilisés, il y a des pièces rafraîchies dans chacun de ces établissements, là aussi on passe des consignes, on mobilise des professionnels, dans un contexte où on a une pénurie de professionnels c’est important de pouvoir mieux coordonner.

BENJAMIN GLAISE
Pénurie de professionnels, et puis en plus, vous l’avez dit, on est en plein été, certains aussi partent en vacances, c’est difficile de mobiliser des personnels dans ce cas-là.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Eh bien on essaye de les inciter à rester, on a mis en place un régime de prime exceptionnelle aussi pour permettre aux professionnels de rester, de mieux les valoriser, on va mobiliser aussi les professionnels libéraux sur les territoires, on va embaucher, pendant l’été, des jeunes qui font leur scolarité dans les métiers du soin, de l’accompagnement, les étudiants infirmiers par exemple, on va rappeler aussi des professionnels qui sont en retraite, pour pouvoir assurer cette continuité et protéger nos aînés dans les établissements.

BENJAMIN GLAISE
Quand vous dites on va, c’est-à-dire que c’est ce que vous allez faire ou c’est ce que vous faites déjà ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
C’est ce qu’on fait déjà, ça fait plusieurs mois déjà qu’on prépare cet été, qu’on prépare la mobilisation de l’ensemble des professionnels aux côtés des personnes âgées, pour justement essayer de passer cet été. De toute façon on le sait, depuis 20 ans, avec le changement climatique, ces épisodes de chaleur ils vont être plus intenses, ils vont être plus fréquents, et donc on doit quelque part se préparer à des étés qui seront de plus en plus difficiles.

BENJAMIN GLAISE
Et pourtant « on a des températures normales pour un été », c’est ce qu’a indiqué un autre ministre, en l’occurrence Marc FESNEAU, le ministre de l’Agriculture, ce week-end, ça a beaucoup fait réagir, ce n’est pas difficile justement d’entendre de tels propos quand vous vous êtes justement en train de faire de la prévention sur la question de la canicule ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Je pense effectivement qu’il ne faut pas normaliser cette situation, elle est très grave, très intense, on ne sait pas comment les choses vont évoluer, on peut dire hier il faisait moins chaud que d’habitude, non. La réalité c’est qu’on bat des records depuis des mois et des mois, on a eu le mois de juin le plus chaud dans l’histoire de notre planète, on voit bien que là, en Europe du Sud, dans le Sud de la France, on est en train de battre aussi des records de température, c’est très inquiétant, il faut qu’on reste tous mobilisés auprès, encore une fois, des personnes qui sont isolées, âgées, à domicile, ou auprès des EHPAD. Je salue d’ailleurs aussi, dans cette période, la mobilisation de tous les bénévoles des associations qui luttent là aussi contre l’isolement social, je pense aux Petits frères des pauvres, je pense à la Croix Rouge, voilà, à des associations qui viennent en aide aux personnes âgées à domicile.

BENJAMIN GLAISE
C’est-à-dire que Marc FESNEAU a commis une erreur là-dessus, en termes de communication, en prononçant cette phrase-là ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Je ne sais pas si Marc FESNEAU a commis une erreur, je ne sais pas ce qu’il voulait dire lorsqu’il a dit ça, la réalité c’est que moi je pense que la situation elle est grave, qu’il faut qu’on fasse attention, que les personnes il faut qu’elles soient protégées, il faut qu’on fasse attention à elles, il faut qu’on soit mobilisé collectivement, dans cette période où il y a un risque grave comme je le disais, de déshydratation, de coups de chaleur, pour des personnes fragiles.

BENJAMIN GLAISE
Sur la question de la canicule, dernière question, en l’occurrence sur la rénovation thermique aussi des bâtiments, c’est quelque chose de primordial j’imagine, notamment pour les EHPAD, on en est où aujourd’hui à ce niveau-là ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
On accélère, on a débloqué dans le cadre du Ségur de la santé, il y a, depuis deux ans, plus de deux milliards d’euros pour rénover les bâtiments pour assurer une meilleure sécurité, mais aussi une meilleure performance énergétique, on a équipé tous ces établissements de pièces rafraîchies pour pouvoir permettre, là aussi, aux personnes de venir de se reposer, leur corps, de se reposer pendant la journée, et on continue, c’est des investissements qui sont très lourds et qu’on va continuer à soutenir.

BENJAMIN GLAISE
8H20 sur Sud Radio, Jean-Christophe COMBE, je rappelle, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et Personnes handicapées. Venons-en aux nuits d’émeutes qui ont touché la France après la mort de Nahel, une partie de la droite et du RN réclame la suppression des allocations familiales pour les parents de délinquants, c’est une position que vous ne partagez pas aujourd’hui ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Moi je suis totalement défavorable, pour trois raisons. La première c’est que je ne vois pas pourquoi on pénaliserait l’ensemble d’une famille alors qu’un de ses enfants aurait commis des actes répréhensibles, je condamne effectivement de façon totale ces actes, je pense que par ailleurs la plupart de ces familles elles vivent déjà des situations de pauvreté et donc ça serait rajouter de la misère à la misère et mettre en difficulté à nouveau ces familles. Et puis le troisième élément c’est que si on regarde juste d’un point de vue finances publiques l’effet de, on va dire jeter dans la pauvreté des familles, ça aurait un coût pour la société beaucoup plus important que de ne pas utiliser ce moyen-là. Pour autant je pense qu’il faut responsabiliser les parents, les auteurs de ces actes ils étaient quand même, pour la plupart…

BENJAMIN GLAISE
Comment ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Très jeunes…

BENJAMIN GLAISE
On l’a vu, 13, 14, 15 ans, effectivement.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Voilà, il faut… je ne suis pas contre des sanctions, en revanche je suis contre le fait de leur retirer les allocations familiales qui sont là pour les soutenir, qui sont là pour les aider à éduquer et à élever leurs enfants. Je pense qu’aujourd’hui…

BENJAMIN GLAISE
Ça peut être éventuellement des sanctions financières, comme le déclarait Emmanuel MACRON, qu’il envisage ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Par exemple je pense qu’il faut faire de la pédagogie, il faut aussi soutenir les familles, je pense qu’aujourd’hui être parent c’est plus difficile qu’avant, je pense que, voilà, on le voit, ces émeutes elles sont aussi le reflet d’évolution profonde de la société, d’un délitement de la cellule familiale, les écrans aussi ont beaucoup joué sur les relations entre les parents et les enfants, et il faut aider ces parents à assumer leur rôle de parents. Donc moi je suis favorable, par exemple, pour des parents dont les enfants auraient commis, encore une fois, des actes répréhensibles, de les soumettre à un stage de parentalité pour pouvoir les aider à être parents…

BENJAMIN GLAISE
C’est ce qui a été évoqué par votre Gouvernement, ça pourrait prendre quelle forme et quel horizon ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Une obligation, ça pourrait être fait très très vite, on est en train de regarder…

BENJAMIN GLAISE
Vous en êtes où ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Les propositions et de pouvoir les mettre en œuvre dès la rentrée prochaine, après il faut trouver des professionnels aussi pour accompagner les parents. Je pense qu’il y a aussi un sujet, là je parlais de, voilà, d’évolution de la société, on soutient beaucoup les familles monoparentales, c’est des familles qui vivent, pour 30 % d’entre elles, sous le seuil de pauvreté, on a fait beaucoup ces dernières années, avec le service public des pensions alimentaires, avec l’augmentation de l’allocation de soutien familial, avec la réforme du complément mode de garde pour pouvoir leur permettre de faire garder leurs enfants jusqu’à 12 ans, pour des femmes qui sont seules, il faut qu’on aille plus loin. Il faut aussi qu’on responsabilise les pères dans ces familles, parce que souvent on voit…

BENJAMIN GLAISE
On a beaucoup de familles où les pères ne sont plus là, tout simplement.

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
On voit que lorsqu’ils se séparent ils confondent conjugalité et parentalité, on peut se séparer de la maman de ses enfants, en revanche on a toujours une responsabilité éducative vis-à-vis de ses…

BENJAMIN GLAISE
Et là comment ça marchera ce partage de responsabilités…du père ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Il faut les sanctionner si justement ils ne répondent pas à ces obligations éducatives, il faut le rappeler, moi je pense que quand on se sépare on pourrait imaginer d’avoir un contrat, aussi, de parentalité, plutôt que de parler de droit de visite on pourrait parler aussi d’obligation de visite pour les pères, je pense que c’est extrêmement important qu’on ne laisse pas ces mamans seules avec leurs enfants et que les papas ils assument leurs responsabilités.

BENJAMIN GLAISE
En tout cas, justement, après les émeutes on a vu aussi les dégâts que ça a fait, notamment du côté des associations, pas mal de locaux qui ont été attaqués, là-dessus, justement, l’Etat va pouvoir aider ces associations qui ont été victimes de ces émeutes ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Ce qui était incompréhensible c’est qu’on s’est attaqué à des services publics, écoles, gendarmeries, mairies, et autres, mais aussi à des locaux associatifs, des personnes qui de façon volontaire s’engagent aussi pour venir soutenir les personnes de ces quartiers. Je sais qu’il y a un certain nombre de locaux, notamment des Restos du cœur, qui ont été incendiés, il y a des associations qui ont perdu des véhicules, il y a des centres sociaux aussi qui ont été abîmés, alors qu’ils participent à la cohésion sociale, au soutien et à la lutte contre la pauvreté dans ces quartiers-là, l’Etat il est à leurs côtés, je suis en contact permanent, moi, avec les présidents de ces associations-là, pour faire le bilan des dégâts et les soutenir, dans la réparation, ou la reconstruction, ou la réacquisition de matériel pour pouvoir mener à bien leurs activités.

BENJAMIN GLAISE
En tout cas après ces émeutes, Emmanuel MACRON a fait l’impasse sur son discours du 14 juillet, qui devait marquer la fin des 100 jours d’apaisement après la réforme des retraites, il doit s’exprimer dans les prochains jours, qu’est-ce que vous attendez, vous, justement de cette prise de parole ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
C’est à lui, je lui laisse évidemment le soin de préparer son discours, nous on est, au gouvernement, à la tâche, on répond à la situation qui est née de ces émeutes, on est aux côtés de tous ceux qui ont été impactés par ces violences, qui sont inacceptables. On est au travail, moi j’ai présenté des propositions en matière de petite enfance, dans quelques jours, avec la Première ministre, nous présenterons un Pacte des solidarités pour lutter contre la pauvreté, donc on continue à avancer.

BENJAMIN GLAISE
La question aussi c’est de savoir ce qu’en attendent les Français, vous pensez qu’il est encore en mesure de répondre à leur attente ? On le voit, sondage publié vendredi dernier dans « Le Figaro », 78 % des Français estiment qu’Emmanuel MACRON n’avait pas atteint l’objectif fixé pour les 100 jours. Vous pensez que la prise de parole, en l’occurrence ici, peut changer la donne ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Moi je ne suis pas d’accord, je pense qu’il faut qu’on montre aux Français qu’on a fait ce qu’on a dit qu’on allait faire, le président de la République a pris un certain nombre d’engagements pendant la campagne électorale des présidentielles, je pense qu’il y a un certain nombre de choses qui ont déjà été faites, avec la réforme des retraites, avec la réforme du marché du travail, avec toutes les lois de programmation qui nous permettent d’investir massivement sur les fonctions régaliennes de l’Etat, la police, la justice, l’armée, on s’est engagé pleinement dans la transformation écologique avec la planification écologique, on répond aux besoins des Français. Pour ma part j’ai mis en place et lancé le service public de la petite enfance, répondre aux premiers besoins exprimés par les parents, je vous l’ai dit, on travaille sur la lutte contre la pauvreté, on a aussi présenté des mesures et des engagements pour assurer l’accès aux droits fondamentaux des personnes en situation de handicap, on n’a pas chômé pendant ces 100 jours, je pense que maintenant il faut qu’on l’explique aux Français, on va passer aussi dans une phase opérationnelle, pour montrer que ces décisions, ces transformations de politique publique, vont avoir un effet concret sur la vie quotidienne des Français.

BENJAMIN GLAISE
En tout cas en attendant la prise de parole d’Emmanuel MACRON, qui pourrait se faire cette semaine, puisqu’il partira du côté de l’Océanie en fin de semaine, samedi prochain probablement, en déplacement, en attendant hier dans « Le Parisien Aujourd’hui en France » l’ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis DEBRE a déclaré que les recours à la dissolution et au référendum sont devenus nécessaires, ce pour faire face au blocage du pays, à la remise en cause de l’autorité de l’Etat. Vous partagez son constat, est-ce qu’il a tort ou raison là-dessus ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Je ne suis pas du tout d’accord, je ne vois pas en quoi le pays serait bloqué. On est dans une situation politique qui est exceptionnelle depuis un an…

BENJAMIN GLAISE
Mais les crises s’enchaînent, on a eu la réforme des retraites, on a eu…

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Oui, enfin on n’est pas…

BENJAMIN GLAISE
Non, mais ce que je veux dire c’est que….

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Ce n’est pas notre politique qui est responsable de ces crises, nous on est là pour répondre à ces crises, j’observe…

BENJAMIN GLAISE
Vous n’êtes pas responsables des mouvements qu’il y a eu, des mobilisations, sur la réforme des retraites… ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Ce n’est pas ça une crise, moi je parle du changement climatique, je parle de l’inflation, et j’observe qu’en France on est quand même bien mieux protégé que dans tout un tas d’autres pays, on a une inflation qui est moins importante, le chômage est au plus bas, la pauvreté n’a pas explosé. Oui, cette réforme des retraites a été une période difficile, néanmoins c’est la mise en œuvre d’un engagement du président de la République pour saucer notre système par répartition. Moi je suis ministre des Solidarités et je sais comment on finance la solidarité dans notre pays, c’est une solidarité qui est intergénérationnelle, eh bien il faut aujourd’hui travailler plus pour pouvoir financer cette solidarité, et je pense que, au contraire, on assure la continuité, la pérennité, de ce système, et donc non je ne suis pas d’accord avec Jean-Louis DEBRE, je pense qu’on n’est pas bloqué, on a fait voter 47 textes malgré une majorité relative à l’Assemblée nationale durant ces derniers mois, on avance et on a fait ce qu’on a dit.

BENJAMIN GLAISE
Il y en a un autre avec qui vous ne serez peut-être pas d'accord, sans doute, même Jean-Luc MELENCHON qui lui dénonce sur son blog « la jonction dans les faits entre Emmanuel MACRON et l'extrême-droite », qu’est-ce que vous répondez à ces accusations ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
C’est, comme d'habitude, c'est excessif, et donc pour moi c'est dérisoire, ce qui est plus grave c'est lorsqu'il a attaqué derrière le président du CRIF, je pense que, voilà, c’est des propos qui sont indignes, qui doivent être vraiment dénoncés, et je n’imagine pas que derrière la NUPES survive à de tels propos et j'espère que les autres participants à cette NUPES, aux côtés de la France insoumise, dénonceront bien évidemment les propos de Jean-Luc MELENCHON. Je pense qu'à tout mélanger justement c'est lui qui fait le lit du Rassemblement national, je remarque que quand on n’est pas d'accord avec Jean-Luc MELENCHON on est d'extrême-droite, et ça c'est grave, parce que finalement ça normalise en fait ça, ça normalise ce qu’est l'extrême-droite, et pour moi ça contrevient précisément au combat commun, en tant que républicains, qu’on doit avoir contre l'extrême-droite.

BENJAMIN GLAISE
Jean-Christophe COMBE, rapidement pour terminer, on annonce un remaniement à venir, vous souhaitez rester votre poste ?

JEAN-CHRISTOPHE COMBE
Je suis très bien dans mes fonctions, je sais pourquoi je suis venu, je viens de la société civile, j’étais à la Croix Rouge avant, c'est un vrai honneur aujourd'hui de servir l'Etat aux côtés du président de la République et de la Première ministre, j’espère continuer évidemment à le faire, à mettre en œuvre les projets que j'ai portés, pendant un an maintenant, à leurs côtés.

BENJAMIN GLAISE
Jean-Christophe COMBE, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio et bonne journée à vous.


Source : Service d’information du Gouvernement, le 18 juillet 2023