Déclaration de M. Marc Fesneau, ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, sur la sécurité alimentaire mondiale, à Rome le 23 octobre 2023.

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Intervenant(s) : 
  • Marc Fesneau - Ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire

Circonstance : 51ème session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale

Texte intégral

Mesdames et Messieurs

Tout d'abord, je tiens à apporter mon plein soutien à la déclaration prononcée par l'Espagne au nom de l'Union européenne et de ses 27 Etats Membres.

Le rapport 2023 sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, cette année encore, nous alerte et nous invite à agir ensemble de manière vigoureuse et urgente. La faim et la malnutrition continuent en effet de progresser en Asie de l'Ouest, dans les Caraïbes et en Afrique.

Les crises multiples et répétées de ces dernières années fragilisent les systèmes alimentaires, augmentent les coûts de production, provoquent l'inflation des prix alimentaires, et affectent lourdement les populations les plus vulnérables.

Dans ce contexte inflationniste il est important que chacun résiste aux tentations de restreindre ses exportations. Il est au contraire essentiel de maintenir les flux de commodités, pour ne pas accroître l'incertitude sur les marchés et la volatilité des prix.

La France condamne fermement la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine et sa population, ainsi que la décision de la Russie de ne pas renouveler l'accord de la mer Noire et ses attaques répétées des infrastructures de production et de stockage ukrainiennes.

L'Union européenne et la France agissent depuis le début de cette guerre pour soutenir le maintien des activités agricoles de ce pays et permettre aux produits agricoles ukrainiens d'approvisionner les marchés mondiaux et de contribuer à la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables.

La crise climatique, qui est une crise de long terme, est également là et ses effets délétères sont bien visibles de tous. Nous devons nous mobiliser pour que la COP 28, en décembre prochain, reconnaisse et encourage les réponses que peuvent apporter les systèmes alimentaires pour relever simultanément le défi climatique et celui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous devons nous engager activement dans la transformation agro-écologique des systèmes alimentaires afin qu'ils soient résilients, durables, neutres en carbone et plus sobres en intrants.

Pour espérer atteindre les objectifs de l'agenda 2030 et éliminer la faim et la malnutrition, il est indispensable de se saisir de la question des inégalités, et je suis à ce titre très heureux que le HLPE se soit penché sur ce sujet.

Je suivrai avec grand intérêt les résultats de vos travaux sur ce thème. Je ne doute pas que le Comité de la sécurité alimentaire mondiale parviendra, sur ce sujet comme sur les autres questions importantes dont il s'est saisi ces dernières années, à produire des recommandations ambitieuses à destination de toutes ses parties prenantes : gouvernements, société civile, secteur privé, recherche, organisations internationales.

Le CSA a démontré sa capacité à délivrer. Ses lignes directrices et recommandations, qui sont le fruit de l'intelligence collective et d'un dialogue ouvert, permettent de passer à l'action de manière coordonnée.

Je veux saluer les derniers résultats du CSA : après les recommandations des dernières années sur les systèmes alimentaires et la nutrition, ainsi que sur les jeunes, nous allons adopter cette semaine des recommandations sur l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes, ainsi que sur les données.
Ce sont des sujets qui me tiennent à coeur.

J'ai lancé en France un grand chantier, la Pacte et la loi d'orientation agricole qui porte sur le renouvellement des agricultrices et des agriculteurs.

L'enjeu est d'accompagner les grandes transitions à l'oeuvre pour répondre aux défis qui sont devant nous ainsi qu'aux attentes sociétales, tout en donnant un cadre incitatif aux nouvelles générations de femmes et d'hommes, pour qu'ils puissent donner du sens à leur métier et obtenir un revenu décent de leurs activités.

Pour conclure, je veux rappeler la mobilisation du gouvernement français en faveur de la sécurité alimentaire et la nutrition et son soutien à cette institution centrale qu'est le CSA.

La France se mobilise, en ayant accueilli la semaine dernière à Paris la 1ère réunion mondiale de la Coalition pour l'alimentation scolaire ; en s‘engageant pour la 13ème reconstitution du FIDA, dont elle accueillera les dernières consultations avec l'Angola. Elle mettra aussi la lutte contre la malnutrition à l'honneur lors du prochain sommet Nutrition pour la croissance qu'elle accueillera.


Je vous remercie et vous souhaite des débats fructueux.


Source https://onu-rome.delegfrance.org, le 8 novembre 2023