Texte intégral
"Ces dernières années, l'Union européenne a construit un cadre protecteur et harmonisé pour la société et l'économie numérique, à la fois pour encourager l'innovation en Europe, mais aussi pour protéger les citoyens européens : la protection de leurs données et de leur vie personnelle avec le RGDP, la protection des droits d'auteur avec la directive de 2019, la protection des consommateurs et utilisateurs des réseaux sociaux avec le règlement sur les services numériques que la France a porté, ou encore la protection des entreprises contre les pratiques commerciales déloyales avec le règlement sur le marché numérique, lui aussi adopté sous présidence française du Conseil de l'Union européenne.
L'Union européenne va se doter dans les prochaines semaines du premier cadre de régulation au monde sur l'intelligence artificielle. Ce règlement s'appliquera à toute entreprise qui met sur le marché européen un système d'intelligence artificielle qui présente des risques pour la santé, pour la dignité, pour la sécurité des personnes. Il permettra d'obtenir un marquage "CE", exactement comme tous les objets produits au sein de l'Union européenne. Et, pour obtenir ce marquage solide, il faudra que les entreprises produisent des audits et de la documentation de manière à assurer la sécurité des citoyens. C'est un moment important pour l'histoire européenne : nous sommes le premier continent à nous doter d'un cadre de régulation pour l'intelligence artificielle.
La priorité et la nécessité vitales, c'est que nous puissions développer en Europe, dans les prochaines semaines et les prochains mois, nos propres modèles. Des modèles d'intelligence artificielle qui seront empreints de notre vision de l'homme et du monde, qui sont forgés au feu des langues et des cultures de l'Union européenne. Parce que celui qui conçoit l'outil technologique a beaucoup plus d'impact, plus d'influence sur le cours des choses que celui qui le régule. Il se trouve que l'Europe a tous les moyens à sa disposition pour maîtriser ces modèles d'intelligence artificielle. Nous avons les talents, nous avons la capacité de calcul et nous avons notre héritage culturel, c'est-à-dire les données nécessaires à l'entraînement de ces modèles. C'est là que doit se porter toute notre attention".
Source https://ue.delegfrance.org, le 7 décembre 2023