Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Prisca THEVENOT est avec nous ce matin, bonjour Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup d'être avec nous sur CNews et sur Europe 1, secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel, on va en parler du SNU bien sûr. On va parler déjà, je voudrais qu'on commence par-là, du remaniement, on parle de ce remaniement, on dit qu'Elisabeth BORNE va quitter Matignon, que le président de la République veut remanier en profondeur son gouvernement, vous serez encore ministre lundi ?
PRISCA THEVENOT
Je ne sais pas si je serai encore ministre lundi, le fait est, ce qui est sûr, c'est que je suis ministre aujourd'hui et que j'étais engagée hier, je le suis aujourd'hui et je continuerai à l'être demain au regard des responsabilités qui me seront confiées, et je pense que c'est ça qui est important aujourd'hui, au-delà d'être sur des hypothèses, d'être sur des certitudes, et la certitude c'est que nous avons une majorité qui est unie et soudée pour continuer à agir pour notre pays, comme ça l'est depuis 2017.
ROMAIN DESARBRES
Mais vous faites partie des ministres qui veulent rester ?
PRISCA THEVENOT
Je fais partie de ces militants, parce que je suis avant tout une militante, qui veut continuer à agir pour son pays, derrière un homme, derrière lequel je suis engagée depuis 2016, qui est Emmanuel MACRON.
ROMAIN DESARBRES
Elisabeth BORNE a été une bonne Première ministre ?
PRISCA THEVENOT
Regardons les choses factuellement, regardons les faits. Est-ce qu'elle a permis de faire passer un certain nombre de grandes réformes ? est-ce qu'elle a permis de faire passer des lois, de nombreuses lois, des dizaines de lois qui sont passées ? est-ce qu'on lui prédisait cet avenir là quand elle a été nommée Première ministre il y a un an et demi ? j'étais sur ces mêmes plateaux et on disait qu'elle ne survivrait pas à l'été, qu'elle ne passerait pas l'hiver, et finalement, un an et demi après, nous avons aujourd'hui une France plus forte, capable de faire face à de nombreux défis qui sont les nôtres, aussi bien climatiques, aussi bien en termes d'inflation, de pouvoir d'achat, environnementaux, et donc ça, effectivement, nous le devons à notre gouvernement, uni et soudé derrière notre Première ministre au regard du projet porté par Emmanuel MACRON.
ROMAIN DESARBRES
Clément BEAUNE, le ministre des Transports, qui dit qu'il veut rester au gouvernement, c'était hier dans « Le Parisien », alors que le soir du vote de la loi immigration il a organisé un dîner de ministres frondeurs, qu'est-ce que vous en pensez quand vous avez vu ça, est-ce que les Français ne souhaitent pas que les politiques aient un petit peu plus de dignité ? quand on organise un dîner de frondeurs le soir du vote de la loi immigration pour dire que ça ne convient pas, il avait parfaitement le droit, mais est-ce qu'il ne faut pas qu'il en tire les conclusions politiques ?
PRISCA THEVENOT
Déjà, soyons très clairs. Frondeurs est un mot extrêmement fort et qui, au regard de notre histoire politique française, veut dire quelque chose. Est-ce que nous avons une fronde à l'intérieur du gouvernement ou à l'intérieur de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale ? non, puisque l'entièrement du gouvernement, effectivement, et Clément BEAUNE, que vous voyez ici, est toujours un de mes collègues au gouvernement, il en est de même pour les députés à l'Assemblée nationale. Exprimer des nuances, pardon, mais ça ne fait pas une fronde, ça rappelle aussi la vitalité politique dans laquelle nous sommes et cette capacité que nous avons, au sein de la majorité présidentielle, de faire entendre des voix, des voix qui ne sont pas dissidentes, mais des voix qui viennent rappeler qu'effectivement les nuances sont importantes pour faire grandir le débat politique.
ROMAIN DESARBRES
Sur un projet de loi comme le projet de loi immigration, où il y a besoin de l'unité du gouvernement, un projet de loi fort, un marqueur du gouvernement, il y avait besoin d'un peu plus de, oui, d'unité, de courage, il fallait être derrière.
PRISCA THEVENOT
Oui, du courage, je suis complètement d'accord avec vous, et c'est justement ce courage, et cette unité, qui ont permis de faire voter cette loi, qui est une loi dont les mesures sont attendues par les Françaises et les Français.
ROMAIN DESARBRES
A propos d'immigration, les Français découvrent le bazar innommable dans la gestion de l'immigration illégale en France dans le rapport de la Cour des comptes que vous avez probablement lu, déjà sur le nombre des illégaux, entre 600.000 et 900.000 personnes, par principe ce sont des illégaux, donc on n'a pas de nombre précis, mais entre 600 et 900.000 personnes, c'est la ville de Marseille, avec des personnes qui n'ont pas à être là.
PRISCA THEVENOT
Ecoutez, on ne va pas refaire les débats sempiternels sur le sujet de l'immigration irrégulière…
ROMAIN DESARBRES
Pourquoi on ne va pas le refaire ?
PRISCA THEVENOT
Parce qu'il est important aujourd'hui d'apporter des actions, et c'est justement ce que nous avons fait. Je pense que nous ne sommes pas en campagne présidentielle, nous ne sommes en campagne législative, nous sommes aujourd'hui en responsabilités, au regard de ces responsabilités certains, effectivement, s'épanchent sur des constats, nous sommes, nous, dans une démarche d'actions, et c'est justement ce qui a été fait au cours de ces dernières semaines, de ces derniers mois, aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle européenne, et j'insiste sur ces deux volets. J'y insiste, moi, en tant que membre du gouvernement et en tant que membre de la majorité présidentielle, mais je ne suis pas la seule à le dire, d'ailleurs, hier, sur votre antenne, sur votre plateau, il y avait Patrick STEFANINI qui, je le crois, n'est pas de la majorité présidentielle, qui a insisté sur ces deux volets. Donc oui, la Cour des comptes a dressé un constat, avec deux défis majeurs, celle de l'insuffisance des capacités de détention en CRA, mais également cette complexité, cette lourdeur de procédures administratives qui peuvent effectivement retarder les départs des migrants irréguliers en France. Sur ces deux points, nous y avons répondu. Sur les CRA, nous avons augmenté de 500 places le nombre de places disponibles, et Gérald DARMANIN a rappelé que, en plus des 1800 places aujourd'hui disponibles, nous allons arriver à 3000 d'ici 2027. Et sur le deuxième enjeu, qui est sur la lenteur et la lourdeur des procédures administratives, eh bien le projet de loi porté par Gérald DARMANIN également, permet de répondre à ce sujet. Donc je pense qu'aujourd'hui, effectivement le courage politique ne réside pas dans la capacité à commenter, mais bien dans la détermination à faire, et nous y sommes déterminés.
ROMAIN DESARBRES
Vous faisiez allusion à l'instant à Patrick STEFANINI, qui est effectivement l'un des meilleurs spécialistes des questions d'immigration…
PRISCA THEVENOT
Oui, et que j'ai écouté longuement hier soir sur votre antenne.
ROMAIN DESARBRES
Et qui était ce matin également sur CNews, et qu'on entend beaucoup. Il propose notamment, parce que je l'ai déjà questionné, sur les charters, je lui ai dit Pierre-Henri DUMONT, qui est député LR, propose qu'on utilise les avions de Frontex pour expulser, parce qu'aujourd'hui ce sont des vols commerciaux et le commandant de bord peut dire " je n'accepte pas la personne à expulser ", donc il propose qu'il y ait des avions, Pierre-Henri DUPONT, député LR, qu'il y ait des avions de Frontex, j'ai posé la question à Patrick STEFANINI, il dit " pourquoi pas des avions du ministère de l'Intérieur, de la PAF ? ", qu'est-ce que vous en pensez ? en fait c'est retour des charters de Charles PASQUA.
PRISCA THEVENOT
Vous savez, je souffle, pourquoi ? parce que ce que j'en pense, et non pas à l'endroit de Patrick STEFANINI, mais plutôt à l'endroit de certains députés LR, c'est qu'aujourd'hui ils sont prompts à proposer dans les médias, mais quand il s'agit de débattre dans l'hémicycle, ils étaient quand même très rapides, tous, à appuyer sur le bouton pour faire une motion de rejet et empêcher le débat et donc empêcher cette capacité à proposer dans l'institution qui est dévolue pour ça, qui ne sont pas les plateaux télé, qui est l'hémicycle, et je le dis aujourd'hui en tant que secrétaire d'Etat, mais je pouvais le dire hier aussi en tant que députée de la nation. Donc je pense qu'aujourd'hui c'est bien de faire des propositions, mais il y a toujours un cadre, et notre Ve République permet cela. Donc, nous pouvons regarder tout cela, mais c'est dommage de ne pas s'être saisi de ce texte, qui est un texte qui a été travaillé longuement, en commission, et que certains, notamment…
ROMAIN DESARBRES
Mais sur ce point précis, vous y êtes favorable ou pas ?
PRISCA THEVENOT
Il faut regarder, il faut regarder, moi je ne suis pas rattachée au ministère de l'Intérieur et je ne vais pas vous donner une réponse comme ça…
ROMAIN DESARBRES
Plus d'efficacité dans les expulsions.
PRISCA THEVENOT
Mais, attendez, on parle d'évidence, ce n'est pas une question ce que vous…, c'est une affirmation, est-ce qu'il faut que nous soyons plus efficaces ? bien évidemment, et c'est tout l'enjeu de ce texte qui a été voté récemment et débattu longuement, mais c'est aussi tout l'enjeu du travail parlementaire qui est fait au niveau de l'Europe avec la coalition menée par Stéphane SEJOURNE.
ROMAIN DESARBRES
Parmi les choses qu'on découvre dans le rapport de la Cour des comptes, il n'y a pas de connexion entre les différentes administrations, une OQTF, une personne sous OQTF, peut continuer à toucher des aides sociales, peut continuer à bénéficier de la Sécurité sociale.
PRISCA THEVENOT
Oui, j'ai lu effectivement ces sujets. Tous ces sujets nous devons les regarder, mais attention…
ROMAIN DESARBRES
Vous avez conscience que les Français s'étouffent, quand ils entendent ça ?
PRISCA THEVENOT
Mais attendez, le sujet ici, ce n'est pas comme de commencer à continuer à nourrir des angoisses, c'est d'être dans de l'action. Ce rapport de la Cour des comptes, attention, il n'arrive pas sur un contexte où rien n'a été fait et rien n'est permis. Nous avons travaillé sur un texte. Et nous en avons débattu sur vos plateaux, sur votre antenne...
ROMAIN DESARBRES
Ça n'aurait pas été…
PRISCA THEVENOT
Donc, ce que je pense aujourd'hui, c'est attention de ne pas faire, de refaire le débat sempiternel en oubliant ce qui a été fait. Je ne dis pas, je ne dis pas qu'il ne faut pas regarder ce rapport, mais je dis n'oublions pas ce qui a été fait. Je ne parle pas d'il y a un mois, d'il y a trois mois, il y a quelques semaines.
ROMAIN DESARBRES
Prisca THEVENOT, secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel sur CNews et sur Europe1, une question sur ce rapport. Ça n'aurait pas été intéressant de l'avoir avant le passage à l'Assemblée ?
PRISCA THEVENOT
Je ne décide pas de la publication des rapports, mais ce qui est important, c'est plutôt de savoir...
ROMAIN DESARBRES
Pierre MOSCOVICI a dit : " Je ne voulais pas interférer dans le débat politique ".
PRISCA THEVENOT
Je suis, ni porte-parole de Pierre MOSCOVICI, ni en charge des rapports de la Cour des comptes. Ce qui, en revanche, aurait été très inquiétant, c'est que les conclusions émises dans ce rapport, et les recommandations émises dans ce rapport, ne trouvent pas de réponse dans le texte qui a été voté au Parlement. Le fait, et je vous ai expliqué en début d'interview que oui, les réponses sont apportées au regard des recommandations et des défis présentés dans ce rapport de la Cour des comptes.
ROMAIN DESARBRES
Prisca THEVENOT, vous êtes en charge du SNU, du Service National Universel. Vous avez rendez-vous avec le président de la République dans les prochaines heures pour en parler ?
ROMAIN DESARBRES
Alors, j'ai rendez-vous pas spécifiquement avec le président de la République tout à l'heure, mais plutôt avec l'ensemble des personnes qui vont rendre hommage à Jacques DELORS tout à l'heure.
ROMAIN DESARBRES
Oui. Et vous allez en parler. J'ai lu dans la Presse que vous aviez rendez-vous avec le Président de la République dans les prochaines heures au sujet du SNU.
PRISCA THEVENOT
Alors, je n'ai pas spécifiquement un rendez-vous avec le président de la République sur le SNU, mais est ce que je suis engagée à travailler sur le SNU depuis ma prise de poste il y a maintenant plusieurs mois, oui. Je ne le fais pas toute seule, bien évidemment, je le fais avec mes deux ministres de tutelle, d'une part, Gabriel ATTAL, et d'autre part, Sébastien LECORNU.
ROMAIN DESARBRES
Le SNU, Service National Universel, qui se déroule en deux temps, un séjour de cohésion de 12 jours durant lequel les jeunes participent à des activités et réalisent des missions d'engagement. Une phase ultérieure est dédiée à l'engagement avec une mission courte d'intérêt général ou un service civique de plusieurs mois. Ça c'est le SNU aujourd'hui. Il pourrait évoluer ?
PRISCA THEVENOT
Mais, il est déjà effectivement en train d'évoluer. Mais soyons très clairs. Rappelons déjà aussi le contexte dans lequel nous sommes. On a tendance à beaucoup parler de l'état de droit, et il est important de continuer à défendre notre Etat de droit. Mais défendre l'Etat de droit, c'est ne pas oublier que nous sommes dans une Nation de devoir. Et le sens du devoir, il n'est pas inné, il s'apprend, il se développe, il s'entretient. Et, oui, le SNU, notamment le Service National Universel, permet cela. Parce que nous devons nous rappeler que nous avons un destin commun, peu importe d'où l'on vient, où on habite, qui l'on est, nous avons ce sujet de faire en commun et d'avoir cette capacité de regarder dans la même direction. Et donc cela se fait autour d'activités comme vous dites, mais parlons clairement de ce que sont ces activités, notamment sur la phase un, sur le séjour de cohésion de 12 jours. C'est par exemple le devoir mémoriel, cette capacité à avoir des activités pour apprendre le rapport à l'autorité. C'est également l'apprentissage des premiers, des gestes de premiers secours. Voilà ce qu'apporte le Service national universel, qui était jusque-là sur la base du volontariat, sur le temps scolaire, hors temps scolaire, et qui va rester sur la base du volontariat, mais cette fois-ci sur le temps scolaire à partir de l'année 2024.
ROMAIN DESARBRES
Est-ce qu'il faut un SNU obligatoire ? C'est la question. Parce qu'un SNU qui n'est pas obligatoire, j'ai envie de dire, iront, et vous le savez mieux que moi, iront les jeunes qui ont des projets dans la vie. Voilà. Mais cela ne rattrapera pas ceux qui ont des problèmes.
PRISCA THEVENOT
Ne tournons pas autour du pot. Je vous le dis de façon très claire, je souhaite, en tant que secrétaire d'Etat à la Jeunesse et au SNU, que ce Service national universel devienne un passage républicain pour chaque jeune de notre Nation. Donc oui, je souhaite qu'il soit généralisé. Maintenant...
ROMAIN DESARBRES
Les 800.000 jeunes, de chaque génération.
PRISCA THEVENOT
Tout à fait. Une cohorte générationnelle, c'est entre 800 et 850.000. Maintenant, cette décision ne m'appartient pas et j'ai toujours été très respectueuse des responsabilités des uns et des autres, cette décision appartient au président de la République, et s'il le décide, oui, je me tiens à disposition pour aller en débattre devant le Parlement.
ROMAIN DESARBRES
A propos d'éducation, il y a la question de l'uniforme qui pourrait être expérimenté de façon plus large. Vous en pensez quoi de l'uniforme obligatoire à l'école ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien, comme le président de la République l'a rappelé, et également avec un de mes ministres de tutelle, Gabriel ATTAL, je pense qu'il est bien de pouvoir être sur une expérimentation et de voir comment cela se déploie. Un certain nombre d'établissements se sont portés volontaires, et sur le reste, je laisserai effectivement mon ministre de tutelle se prononcer dessus.
ROMAIN DESARBRES
Gabriel ATTAL.
PRISCA THEVENOT
Tout à fait.
ROMAIN DESARBRES
Bon. Le maire Les Républicains de Villeneuve le Roi, en banlieue parisienne, Didier GONZALES, a refusé d'accorder un chèque de Noël à une famille de sa commune, dont l'un des fils est impliqué dans les émeutes de cet été. Il a été condamné d'ailleurs pour les émeutes. Le maire était sur CNews mercredi matin. Est-ce que vous saluez et est-ce que vous soutenez ce type de décision ?
PRISCA THEVENOT
Alors de quelle aide on parle ? On parle d'une aide qui...
ROMAIN DESARBRES
Une aide municipale.
PRISCA THEVENOT
Une aide municipale. Est-ce que cette aide, moi je suis toujours...
ROMAIN DESARBRES
C'était le chèque Noël, d'accorder un chèque Noël.
PRISCA THEVENOT
Moi je vais être très claire. Bien évidemment, il faut, et je l'ai dit plusieurs fois, condamner, sanctionner de manière très ferme les émeutes qui ont eu lieu au mois de juillet, qu'il s'agissait de piller, qu'il s'agissait de saccager, qu'il s'agissait de brûler, de menacer, sans aucune revendication légitime, sans aucune revendication légitime. Sur cela, très rapidement, nos forces de l'ordre se sont mobilisées et la justice s'en est saisie. Les réponses ont été apportées très rapidement et avec une grande sévérité. Maintenant, quand on vient effectivement venir sur ces sujets, sur ces enjeux, je suis toujours très précautionneuse et minutieuse. La facilité et la démagogie viendraient facilement venir dire...
ROMAIN DESARBRES
C'est démagogue de retirer une aide à une famille de délinquants ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien justement, vous parlez de famille. Est-ce que tous les enfants de cette fratrie, peut-être qu'il y en a d'autres, sont-ils tous des délinquants ? Ont-ils tous été des émeutiers ? C'est pour cela que je pense qu'il faut que nous puissions apprécier l'entièreté des dispositions et l'entièreté de la justesse d'une réponse apportée.
ROMAIN DESARBRES
Dans ce cas précis, il n'y avait qu'un enfant dans la famille. Mais le cas est plus général.
PRISCA THEVENOT
Voilà.
ROMAIN DESARBRES
Voilà.
PRISCA THEVENOT
Mais vous me posez la question de façon générale, je vous réponds de façon générale. Donc attention, nous pouvons apprécier les choses de façon nuancée, avec une complexité d'analyse. Le plus important pour moi, c'est de savoir que ce jeune, qui était un émeutier, a été arrêté, interpellé et qu'il a été déféré devant la justice et que la justice l'a sanctionné.
ROMAIN DESARBRES
Est-ce qu'il faut aller vers plus de responsabilité des parents ? c'est un souhait, on l'entend, le gouvernement le dit, mais on ne voit rien venir, la Première ministre en avait parlé, l'actuelle en tout cas.
PRISCA THEVENOT
Vous savez, je le redis encore une fois à l'endroit des émeutes, les émeutes il est faux de dire que les parents ne sont pas responsables au regard des incidents et des dégâts…
ROMAIN DESARBRES
Sauf que les parents ne payent pas, au final les parents ne payent pas.
PRISCA THEVENOT
Pourquoi ?
ROMAIN DESARBRES
Parce que, dans les faits.
PRISCA THEVENOT
Pourquoi dans les faits, c'est-à-dire ?
ROMAIN DESARBRES
Ils ne sont pas sollicités.
PRISCA THEVENOT
Ils sont responsables…
ROMAIN DESARBRES
Ah, ils le sont, oui, mais…
PRISCA THEVENOT
Ils sont responsables des dommages et des dégâts causés par leur jeune mineur, ça s'appelle la loi française.
ROMAIN DESARBRES
Oui, mais dans les faits ils ne…
PRISCA THEVENOT
Quels faits, quels exemples ?
ROMAIN DESARBRES
Eh bien les exemples, ils sont…jamais…
PRISCA THEVENOT
Je le redis encore une fois, il est important…
ROMAIN DESARBRES
Ils ne payent jamais.
PRISCA THEVENOT
Non, on ne peut pas dire ils ne payent jamais, excusez-moi. Je pense qu'il est important aussi de rappeler les faits, c'est que les parents sont responsables civilement des dégâts causés par leur jeune mineur, et ça je pense que c'est important de le rappeler. Maintenant, est-ce qu'il est important de toujours pointer du doigt en permanence les parents ? non, parce que dans leur grande majorité, et vous le savez, nous sommes nombreux à être parents, nous sommes préoccupés et mobilisés pour l'émancipation de nos enfants, maintenant est-ce qu'il y a dans certains cas des parents défaillants, oui, mais attention à ne pas généraliser.
ROMAIN DESARBRES
Il y a certaines communes, je pense notamment à la métropole de Limoges, qui sollicitent et qui font appel à la responsabilité civile des parents par le biais des assurances, ils arrivent à faire payer, mais ce ne sont pas les parents qui…
PRISCA THEVENOT
Vous voyez, déjà on est arrivé sur de la nuance par rapport à ce que vous me disiez tout à l'heure.
ROMAIN DESARBRES
Voilà, mais il y en a très très peu. Merci beaucoup Madame la secrétaire d'Etat…
PRISCA THEVENOT
Merci à vous.
ROMAIN DESARBRES
Chargée de la Jeunesse et du Service national universel de France, merci à vous. Vous voyez donc le président de la République dans quelques heures ?
PRISCA THEVENOT
A l'hommage…
ROMAIN DESARBRES
A l'hommage à Jacques DELORS.
PRISCA THEVENOT
A Jacques DELORS.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup, bonne journée à vous, merci d'être venue ce matin sur le plateau de CNews et d'Europe 1.
source : Service d'information du Gouvernement, le 8 janvier 2024