Texte intégral
DJAMEL MAZI
C'est l'heure de retrouver Patricia ISSA de GRANDI pour votre invitée politique à 7h45, ce matin votre invitée est Prisca THEVENOT. Bonjour, bienvenue.
PRISCA THEVENOT
Bonjour.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Bonjour Prisca THEVENOT. Vous êtes Ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique et porte-parole du tout nouveau Gouvernement de Gabriel ATTAL. Hier, finalement, les propositions, il y a eu une entente entre l'exécutif, Gabriel ATTAL, et la FNSEA, les Jeunes agriculteurs pour lancer des déblocages. Est-ce qu'on se dit "ouf, c'est terminé" ?
PRISCA THEVENOT
Il s'agit de continuer à avancer et travailler sur la base d'une méthode très simple, c'est celle de Gabriel ATTAL. C'est écouter, dialoguer pour avancer ensemble. Et sur cette base, des premières solutions ont été mises sur la table vendredi dernier. Elles ont été complétées effectivement hier par le Premier ministre lui-même, entouré d'un certain nombre de mes collègues, pour tout simplement répondre aux revendications légitimes exprimées par les agriculteurs.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Est-ce qu'il était vraiment nécessaire de débloquer 400 millions d'euros quand même ? C'est à ce coût-là quand même la paix sociale finalement ?
PRISCA THEVENOT
Vous savez, est-ce qu'il est réellement nécessaire de soutenir, de protéger celles et ceux qui, au quotidien, nous font vivre et nous nourrissent ? Je pense que vous avez la réponse dans ma question.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Sachant que le quoi qu'il en coûte, c'était censé être terminé. Ça continue alors.
PRISCA THEVENOT
Nous devons continuer. Nous devons continuer à économiser là où nous pouvons mais investir là où nous devons. Et investir aujourd'hui dans l'agriculture pour que ces femmes, ces hommes qui se lèvent tôt le matin – là, ils sont levés depuis un certain nombre d'heures pour s'occuper de leur bétail, de leurs champs – eh bien, oui, ça doit être une fierté pour nous de continuer à…
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Il a quand même fallu qu'ils aillent bloquer les autoroutes pour que le Gouvernement se rende compte qu'ils se levaient tôt le matin, qu'ils travaillaient et qu'ils ne gagnaient pas suffisamment leur vie.
PRISCA THEVENOT
Vous avez tout à fait raison. Il y a eu un certain nombre de blocages qui ont été mis en place il y a à peine deux semaines, mais le sujet n'est pas sur la table simplement depuis deux semaines. Depuis 2017, avec l'élection d'Emmanuel MACRON, dès le début nous avons mis le sujet de l'exception agricole française sur la table. Nous avons fait des lois précises, les lois EGalim, également la réforme sur l'assurance récoltes.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Qui n'était pas particulièrement mise en place finalement.
PRISCA THEVENOT
Qui était particulièrement demandée, j'aimerais bien qu'on le rappelle, qui était demandée par les agriculteurs eux-mêmes et qui a été mise en place. Maintenant, il est vrai qu'au fil des années, il y a eu des contournements, et ça il faut pouvoir se le dire. C'est la raison pour laquelle, au niveau national mais aussi au niveau européen, hier Emmanuel MACRON l'a rappelé à Bruxelles, nous allons être extrêmement vigilants et nous allons sanctionner celles et ceux qui enfreignent la loi.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Alors justement, Emmanuel MACRON a parlé de loi EGalim version européenne. Il a également parlé du Mercosur. On va mettre en pause les négociations mais on a l'impression, quand même, qu'il est un peu seul, non, au niveau européen, à vouloir se battre pour sauver l'agriculture française ?
PRISCA THEVENOT
Il est à la place qui est la sienne, c'est-à-dire qu'il porte la voix des Françaises et des Français.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Mais il faut se mettre d'accord avec les autres.
PRISCA THEVENOT
Il est à la place qui est la sienne, c'est-à-dire qu'il est au niveau européen pour porter la solution pour nos agriculteurs français et l'exception agricole française. Et donc oui, nous acceptons de dire que nous devons être partout pour rappeler cette importance de notre souveraineté alimentaire. Il en va, bien évidemment, d'un enjeu de concurrence mais aussi d'un enjeu écologique et sanitaire.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Mais est-ce que ce ne sont pas des promesses qui ne pourraient pas être tenues ? Possiblement la loi EGalim européenne, ça pourrait ne pas aboutir. Tout le monde n'est pas d'accord.
PRISCA THEVENOT
Vous savez, on nous a dit depuis 2017 que plus rien n'était possible dans notre pays ni dans notre Europe. Force est de constater que depuis 2017, nous avons fait avancer un certain nombre de chantiers que certains considéraient comme abandonnés. Vous parliez de la loi EGalim : avant la loi EGalim, il y avait quoi en France ? Il y avait la loi LME qui donnait les pleins pouvoirs à la grande distribution. Qu'avons-nous fait avec Emmanuel MACRON ? Nous y avons mis fin. Sur les enjeux aussi environnementaux, on nous a dit pendant longtemps "la taxe carbone aux frontières en Europe, c'est impossible". Avec Emmanuel MACRON, nous avons pu le faire. Donc je vous le dis encore une fois ici, de façon extrêmement claire et déterminée, avec Emmanuel MACRON, nous allons continuer effectivement à défendre cette agriculture française.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Les agriculteurs qui donc lèvent les blocages en grande partie, mais qui donnent rendez-vous quand même le 24 février pour le Salon de l'agriculture, dans trois semaines. Un point d'étape.
PRISCA THEVENOT
Mais nous continuons à nous donner rendez-vous. Les échanges continuent, le travail continue.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
La pression est maintenue.
PRISCA THEVENOT
Mais nous devons tous garder cette pression. Ce n'est pas une pression politique, c'est une pression saine pour continuer à défendre une de nos fiertés qui est le monde agricole.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Vous craignez quand même qu'il y ait des débordements lors de ce Salon de l'agriculture ?
PRISCA THEVENOT
Regardons comment ça s'est passé ; regardons comment ça s'est passé. Dès les premiers instants où il y a eu des blocages, où il y a eu des revendications mises en place, les premiers à appeler au respect des biens et des personnes ont été les représentants syndicaux eux-mêmes, ont été les agriculteurs eux-mêmes. Mais force est de constater qu'il y a pu avoir des dérives, il y a pu en avoir ; minimes certes, mais il y a pu en avoir. Tout de suite – tout de suite – l'ordre a été rappelé. Des interpellations ont eu lieu et sur ça, nous sommes très, très clairs : effectivement, nous devons continuer à pouvoir revendiquer, mais revendiquer au regard de la protection des uns et des autres et des manifestants les premiers.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
À propos du maintien de l'ordre et du fait qu'il n'y ait pas eu tant de débordements que ça chez les agriculteurs et dans le mouvement, Gérald DARMANIN avait évoqué le fait que, je le cite, "face à la détresse, on n'envoie pas les CRS". Mais hier, les CRS ont été envoyés aux enseignants qui étaient en grève. Il y a les gentils travailleurs et les méchants travailleurs ?
PRISCA THEVENOT
Ne faisons pas ça. À l'heure où notre cohésion nationale est fracturée de toutes parts, est pointée du doigt par de nombreux responsables politiques, ne commençons pas ici à opposer agriculteurs et monde enseignant. Pas du tout ! Ce sont des femmes et des hommes de chaque côté, mais comme d'autres professions encore qui font vivre notre nation.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Pourquoi ont-ils eu droit aux lacrymogènes les professeurs hier ?
PRISCA THEVENOT
Quand il y a des manifestations, elles ont le droit d'exister en France et j'aimerais quand même qu'on le rappelle. On est quand même dans cette exception encore française où nous avons le droit, et c'est heureux, de continuer à manifester. Et une des premières personnes à se lever pour que ce droit continue à exister, c'est le président de la République lui-même. Maintenant, nous devons rappeler que ces manifestations doivent se faire dans un cadre qui est très connu de tous. Et quand il y a des débordements, effectivement les forces de l'ordre doivent intervenir. Mais quand il y a des débordements.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Il faut avoir un tracteur aujourd'hui et bloquer une autoroute pour être entendu, reçu plusieurs fois, à plusieurs reprises à Matignon ?
PRISCA THEVENOT
Absolument pas, et je vous l'ai dit.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
C'est pourtant l'impression que ça donne, ce conflit ?
PRISCA THEVENOT
Non, non.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Est-ce que les enseignants, est-ce que les infirmières vont devoir aller louer un tracteur ou bien s'acheter un tracteur, bloquer… ?
PRISCA THEVENOT
Non ! Encore une fois, je vous le dis vraiment, n'opposons pas.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Est-ce que finalement le modèle de la manifestation avec les banderoles, c'est terminé, c'est derrière vous ?
PRISCA THEVENOT
Je vous le disais en début d'interview, dès 2017 nous avons travaillé sur le sujet du monde agricole et de l'exception agricole française. Nous n'avons pas non plus attendu pour revaloriser le salaire des enseignants. Nous avons notamment augmenté le salaire des enseignants en début de carrière, ce qui n'avait jamais été fait jusque-là. De la même façon pour le monde des soignants, les hôpitaux, nous avons permis massivement de désendetter le monde hospitalier et également de faire des revalorisations salariales. N'opposez pas, n'opposons pas les Français les uns aux autres. Vraiment pas.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
C'est pourtant ce qu'a fait Gérald DARMANIN.
PRISCA THEVENOT
Non, non, absolument pas. Il a rappelé quelque chose qui est assez simple. C'est que oui, pour le droit de manifester, mais dans le respect des biens et des personnes.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Il y a eu des réponses aux agriculteurs. Un gros chèque, 400 millions d'euros, et un recul sur l'écologie. L'écologie a été en quelque sorte sacrifiée, des concessions ont été faites au détriment de l'écologie avec la mise en pause du plan Ecophyto. Terminé, l'écologie priorité du quinquennat ?
PRISCA THEVENOT
Alors on va se dire les choses assez concrètes. Je suis assez étonnée d'entendre effectivement cette petite musique depuis hier. Regardons les plans Ecophyto. Ils ont été mis en place depuis combien de temps ?
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ça fait quinze ans.
PRISCA THEVENOT
2009. En 2009, les premiers plans Ecophyto. Et qu'est-ce qui s'est passé depuis, entre 2009 et 2021 ? Les plans Ecophyto ont été inefficaces. Est-ce qu'on peut le dire ? Je n'ai pas vu une seule brève dessus. Ils ont été inefficaces Pourquoi ? Parce qu'ils posaient des ambitions, ils posaient des objectifs…
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Et vous proposez que, du coup, on remette les pesticides dans les champs ?
PRISCA THEVENOT
Je finis, c'est extrêmement important pour les gens qui nous regardent. Mais ils ne proposaient aucune solution pour accompagner les agriculteurs pour les mettre en place. Et donc oui, nous travaillons en ce moment sur le plan Ecophyto 2030. Attention, il n'est pas encore mis en place. Il s'agit simplement de se poser un mois de plus, un mois supplémentaire pour faire en sorte qu'il soit parfaitement compris et dans le cadre d'un accompagnement et pas d'une punition. Et c'est ça qui fait avancer les choses.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
La Confédération paysanne se dit quand même que vous avez lâché sur ce sujet pour faire plaisir à la FNSEA.
PRISCA THEVENOT
Non, ne rentrons pas dans ce…
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ils sont quand même dans une agriculture intensive, donc eux les Ecophyto, ça les intéresse que ça n'existe plus.
PRISCA THEVENOT
Vous savez Madame, je vais vous dire quelque chose. Les premiers, les premiers à vouloir en finir avec ces produits parce qu'ils en sont les premières victimes, ce sont les agriculteurs eux-mêmes. Je crois qu'il ne faut pas l'oublier. Ce sont des femmes, des hommes qui sont des père et mère de famille. Donc les premiers à vouloir en sortir, c'est bien eux. Mais pour en sortir, il faut pouvoir les accompagner. C'est pour ça aussi que nous investissons massivement pour trouver des solutions alternatives.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Et les Français dans tout ça ? La santé, l'Ecophyto, on arrête. C'est la santé des Français qui va en pâtir, non ?
PRISCA THEVENOT
Vous êtes d'accord avec moi que les agriculteurs et les agriculteurs sont des Français, ils vivent avec nous, ils sont avec nous.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Les consommateurs.
PRISCA THEVENOT
Ils sont aussi eux-mêmes des consommateurs. Eux aussi, ils veulent des choses saines dans leurs assiettes. Donc encore une fois, nous devons sortir de l'écologie punitive pour être dans une écologie des solutions et c'est ce que nous faisons. Il faut regarder les choses telles qu'elles sont, il ne faut pas non plus se renier les plans éco-phytosanitaires qui ont été mis en place faisaient de beaux slogans marketing et de belles brèves AFP mais soyons très clairs : elles n'étaient pas efficaces. Nous devons aussi pouvoir dire ça. Et donc oui, nous continuons à avoir des ambitions pour une écologie mais cette écologie, elle doit être dans le concret des réalités.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ce quinquennat sera donc écologique comme l'avait dit Emmanuel MACRON ?
PRISCA THEVENOT
Il l'est depuis 2017, oui, mais il n'est pas 2017 contre tous.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Plus de contrôles dans les supermarchés, ça commence quand ?
PRISCA THEVENOT
Ça commence. Le ministre effectivement de l'Economie l'a rappelé, les contrôles ont déjà eu lieu, ils vont s'intensifier avec plus de 150 personnes qui vont être dédiées. Ils arrivent et les contrôles sont en cours puisqu'il y a déjà eu un certain nombre de sanctions qui ont été annoncées.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Les Français vont voir arriver des agents de l'État dans les supermarchés, vérifier les étiquettes de prix, c'est ça qui va se passer ?
PRISCA THEVENOT
Non, je ne vais pas vous faire le Ils sont partout, etc. Non, soyons très clairs. Les contrôles se font mais, vous savez, quand vous allez faire vos courses – enfin, moi en tout cas c'est ce que je vois – quand on fait nos courses, il y a déjà des gens qui contrôlent par exemple les prix, etc. On les voit, ils ont des petits douchettes, etc, donc ça se fait de façon assez simple et naturelle, encore une fois pour la protection des Françaises et des Français qui sont des consommateurs, mais aussi de nos producteurs que sont les agriculteurs.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Mais est-ce que ça n'arrive pas trop en bout à bout de course les contrôles dans les supermarchés ? Puisque finalement, c'est le produit dans le rayon ? Est-ce que ce n'est pas tout au bout ? Est-ce qu'il ne faudrait pas aussi aller voir du côté des industriels ?
PRISCA THEVENOT
Vous avez tout à fait raison et c'est le principe même du respect des lois EGalim qui ont été annoncés dès la semaine dernière par Bruno LE MAIRE lui-même.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ça fait un moment, du coup, que vous en parlez mais que ce n'est pas fait.
PRISCA THEVENOT
Ça fait un moment qu'on en parlait, de l'agriculture, et qu'effectivement rien n'a été fait. C'est pour cela que dès 2017, nous nous sommes attelés à mettre en place la loi EGalim qui, pour l'instant, n'avait jamais été proposée ni par la gauche ni par la droite.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
On va parler du remaniement.
PRISCA THEVENOT
Oui.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Vous êtes la toute nouvelle porte-parole du Gouvernement Attal. L'acte II se fait attendre. Vous aviez promis que ça allait aller vite.
PRISCA THEVENOT
On a jamais été aussi près du but !
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ah ! Alors dites-moi.
PRISCA THEVENOT
De façon extrêmement claire, oui, ça arrive.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
C'est pour quand ?
PRISCA THEVENOT
Vous le savez de façon très juste et vous l'avez rappelé, et merci de le dire, je suis porte-parole. Je ne suis ni Première ministre, ni présidente de la République. Et oui, j'ai hâte aussi, tout comme vous, que des collègues finissent par nous rejoindre.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Lundi, la motion de censure de la gauche qui va être votée. Est-ce que ça pourrait intervenir l'après-midi justement, une fois que cette motion sera votée ?
PRISCA THEVENOT
Je n'en sais rien et je ne vais pas vous dire que ça pourrait arriver mercredi, jeudi ou vendredi, parce que vous seriez les premiers – et vous auriez raison – à venir m'appeler pour me dire : "Bon alors, c'est pour quand ?"
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Est-ce que c'est dû à un problème d'équilibre politique entre François BAYROU et Edouard PHILIPPE ?
PRISCA THEVENOT
Nous n'avons jamais été aussi stables.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
La stabilité au Gouvernement ?
PRISCA THEVENOT
La preuve, c'est qu'on continue à avancer pour les Français. Sans stabilité, on ne peut pas travailler.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Alors, est-ce qu'il n'y a pas un problème de vocation ?
PRISCA THEVENOT
Non. Les gens… Ah non ! Vous savez, aujourd'hui je suis porte-parole, j'étais hier secrétaire d'État à l'Engagement et je peux vous dire qu'en termes d'engagement en France, il y en a.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Est-ce que tous les grands domaines seront dotés peut-être d'un vrai ministre ? Est-ce que le Travail sera doté d'un ministre ? La Santé d'un côté, le Travail de l'autre ? Pareil pour l'Education et les Sports ? Est-ce qu'ils ne méritent pas d'avoir des ministres de pleins pouvoirs ?
PRISCA THEVENOT
Ce qui est important aujourd'hui, c'est de rappeler qu'il n'y a aucun sujet en souffrance. Tous les sujets sont regardés, sont traités, sont travaillés. On a beaucoup parlé du Logement, je peux le citer : la semaine dernière à l'Assemblée nationale, nous avons avancé sur le Logement. Et forcément, quand on travaille un texte à l'Assemblée nationale, il y a forcément un ministre au banc. Nous avons permis de faire voter une loi contre les marchands de sommeil et pour pouvoir, effectivement, rénover les copropriétés dégradées avec des mesures de simplification pour nos élus locaux. Voilà du concret.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Je vous demandais à quand l'acte II du remaniement. Je vais également vous demander : et à quand votre tête de liste pour les Européennes ?
PRISCA THEVENOT
Vous savez, sur le sujet des Européennes, il y en a qui sont effectivement en campagne, d'autres qui sont au travail. Pardon, ce n'est pas un slogan ; ce n'est pas un slogan, c'est une réalité. Parce que moi, j'ai été assez étonnée hier soir de me rendre compte qu'effectivement Marine LE PEN se préparait à apprendre à gonfler des ballons Jordan BARDELLA s'entraînait devant son miroir à faire des beaux sourires. Pourquoi ? Non pas pour aller représenter les agriculteurs au niveau européen ou à l'Assemblée nationale, mais pour préparer leur prochaine surprise-partie en campagne. Moi ce que je demande aujourd'hui, c'est plutôt que d'aller faire des beaux sourires devant les caméras, d'être face à ses responsabilités. Et c'est faux de dire qu'ils ne sont pas face à leurs responsabilités et qu'ils sont en incapacité. Une est présidente du groupe à l'Assemblée, enfin en tout cas à la tête d'un groupe de plus de 80 députés, et l'autre est eurodéputé. Et qu'est-ce qu'ils font ? Ils s'organisent pour faire des banderoles, pour préparer leur campagne.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ils sont sur le terrain. On ne peut pas dire le contraire.
PRISCA THEVENOT
Ils sont sur le terrain de la campagne, pas le terrain de l'action. Les Français leur demandent de l'action aujourd'hui. Nous avons, et vous l'avez…
PATRICIA ISSA DE GRANDI
L'action, c'est à vous de la mener. Vous avez été élus.
PRISCA THEVENOT
Ah ! Donc vous êtes en train de me dire que Jordan BARDELLA, qui est élu à la région Ile-de-France, qui est élu à l'Europe, qui siège et qui donc a des indemnités à ce titre, ne devrait pas travailler ? C'est ça qu'on est en train de se dire ?
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Ah non, je suis en train de vous dire qu'il va en campagne et qu'il va auprès des Français.
PRISCA THEVENOT
Moi je lui demande plutôt que d'être en campagne pour lui, d'être à l'action pour les Français, et de ne pas fièrement venir devant les caméras sourire aux lèvres pour nous dire que non, lui, ce qu'il veut faire, c'est la chaise vide. À ce moment-là, qu'il renonce à ses indemnités.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Vous lui reprochez de ne pas siéger au Parlement européen ?
PRISCA THEVENOT
Je lui reproche de ne pas travailler. Oui, je le lui reproche.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Et vous alors, vous allez avoir une tête de liste ou pas ? On va la connaître quand ?
PRISCA THEVENOT
Très prochainement.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Un nom ?
PRISCA THEVENOT
Non. Vous savez très bien que les élections, c'est le 9 juin.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
On ne va quand même pas connaître la tête de liste le 9 juin !
PRISCA THEVENOT
Mais non ! Vous avez votre réponse dans la question.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Alors Amélie OUDEA-CASTERA, et ce sera ma dernière question, hier elle a eu sa première grève après des polémiques. 21 jours au ministère, une grosse polémique à rebondissements, et hier sa première grève. Est-ce qu'elle peut tenir ?
PRISCA THEVENOT
Déjà, rappelons simplement que – et je vais répondre à votre question, bien sûr – la grève n'était pas initiée à la base pour la ministre Amélie OUDEA-CASTERA mais pour exprimer des revendications.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Mais les slogans étaient contre elles, étaient clairement…
PRISCA THEVENOT
Et vous avez raison, il y a eu un certain nombre de slogans contre elle.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
"La médaille d'or à Oudéa-Castéra".
PRISCA THEVENOT
Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui, plutôt que de viser la femme qu'elle est, la mère de famille qu'elle est, regardons la ministre qu'elle est aussi. C'est une fabuleuse ministre des Sports. Moi, j'ai pu siéger à côté d'elle…
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Est-ce que ça peut être une fabuleuse ministre de l'Education ?
PRISCA THEVENOT
Pour l'instant, on n'en parle pas alors qu'elle est au travail. Elle est au travail sur ses sujets. Sur la poursuite du choc des savoirs porté par Gabriel ATTAL lorsqu'il était ministre de l'Éducation lui-même. Nous devons pouvoir regarder ces sujets les uns après les autres, et pouvoir regarder aussi les revendications qui sont derrière. Et c'est ça qui est le plus important, je pense.
PATRICIA ISSA DE GRANDI
Merci Prisca THEVENOT d'avoir accepté notre interview ce matin et d'avoir répondu à mes questions.
PRISCA THEVENOT
Merci à vous.
DJAMEL MAZI
Merci beaucoup Patricia et merci à Prisca THEVENOT d'avoir été l'invitée de La Matinale de Franceinfo.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 février 2024