Texte intégral
VALENTIN BELLEVILLE
Bonjour Marc FESNEAU.
MARC FESNEAU
Bonjour.
VALENTIN BELLEVILLE
Est-ce qu'on a assisté hier à un coupe-feu pour avoir la paix au Salon de l'agriculture ou est-ce que le quotidien des agriculteurs va changer enfin et durablement ?
MARC FESNEAU
Ah non, mais ce n'est pas du tout la volonté du gouvernement qui cède le procédé par coupe-feu. La crise qui s'est exprimée elle vient de loin, elle vient à la fois parfois d'éléments conjoncturels, je pense à la crise bovine, je pense à la crise viticole, mais elle vient aussi d'éléments plus structurels qui sont des sujets de simplification et d'incompréhension, au fond, du monde agricole, de ce que sont les règles qu'on leur fixe et de caps qu'on leur donne, donc je ne crois pas que le monde agricole aimerait beaucoup qu'on dise simplement c'est un coupe-feu, on passe le salon et on fait comme avant après, c'est exactement l'inverse qui est notre volonté. Simplement il y a des mots qui ont été posés, des actes qui ont été annoncés, et il n'est pas anormal qu'avant le salon, avant ce moment où c'est la rencontre des professionnels agricoles, du monde agricole, avec les citoyens, mais aussi avec les responsables publics, qu'on puisse dire là où on en est et ce qu'on a fait, et j'ai dit depuis le début qu'il y aurait avant le salon, pendant le salon, et énormément de choses aussi après le salon. La question de la rémunération elle est quand même encore devant nous, la question de la simplification, même si on a posé un certain nombre d'actes, parce qu'il faut montrer et faire confiance, et qu'on puisse nous faire confiance.
VALENTIN BELLEVILLE
Pour l'instant les agriculteurs n'ont eu que le choix de vous faire confiance et ils trouvent que ça ne va pas assez vite justement.
MARC FESNEAU
Ah non, non, non, non… alors je ne sais pas, pardon, ils n'ont pas eu que le choix de nous faire confiance, il y a des décrets qui sont posés sur la table, il y a des écritures sur un texte projet de loi, il y a des simplifications qui sont déjà à l'oeuvre, ça ce n'est pas de mots !
VALENTIN BELLEVILLE
Le premier ministre a annoncé qu'il y avait 100% des mesures annoncées…
MARC FESNEAU
Qui étaient engagées, et pour 60% d'entre elles déjà engagées et formalisées si je peux dire, et donc plus qu'engagées, c'est-à-dire finalisées. Vous comprenez bien que quand vous avez un décret en Conseil d'Etat il y a un sujet, c'est que ça passe en conseil d'Etat, et que le Conseil d'Etat il n'obtempère pas au gouvernement, il est là pour donner, le Conseil d'Etat, sur la valeur juridique des actes que vous posez, et donc il a besoin de trois semaines ou un mois, mais le texte est au Conseil d'Etat, voyez ce que je veux dire, c'est comme ça qu'on crédibilise la parole. Alors, vous disiez impatience un peu, si je comprends bien, oui, c'est normal qu'il y ait une forme d'impatience, mais on a fait sans doute en trois semaines ou un mois beaucoup plus qu'on avait jamais fait sur ces questions, en particulier de simplification, et je pense que ce qui est intéressant, pardon, juste une seconde, le travail qui a été fait avec les préfets, avec les organisations agricoles, c'est d'avoir essayé de regarder et d'embrasser l'ensemble des sujets de simplification, de complexité, d'incompréhension, qui étaient celles du monde agricole.
VALENTIN BELLEVILLE
Les agriculteurs ont eu l'impression de - c'est eux qui le disent - de s'être fait berner par ces premières annonces du Premier ministre au début du mois, pourquoi est-ce qu'ils ont repris leurs actions selon vous, parce qu'apparemment les choses ont avancé, c'est vous qui le dites…
MARC FESNEAU
Ce n'est pas apparemment, pardon.
VALENTIN BELLEVILLE
Ils n'ont rien compris ou c'est vous qui l'avez mal expliqué ?
MARC FESNEAU
Non, non, mais… pardon, ils ne sont pas faits berner, la simplification sur les installations d'élevage c'est sur la table et c'est fait, il y a des dispositions législatives, pardon, il faut que chacun on prenne aussi mesure du fait que quand il y a besoin d'un texte de loi, c'est ennuyeux, sans doute pour certains, mais il faut que ça passe au Parlement, et quand ça passe au Parlement il faut du temps. Par ailleurs, quand on dit qu'on va déployer des fonds, puisque nous sommes en Bretagne, sur la tempête Ciaran, le guichet est ouvert, un certain nombre… plusieurs centaines de dossiers ont déjà été déposés, donc ça avance. Quand on dit qu'on va…
VALENTIN BELLEVILLE
Ils ont été indemnisés sur cette tempête justement les agriculteurs ?
MARC FESNEAU
Mais, les dossiers ont été déposés, le guichet a été ouvert début février, je suis sûr que vous avez beaucoup de respect du travail que font les fonctionnaires, quand vous avez 500 dossiers, qu'il faut les instruire, ça ne peut pas se faire en une nuit, donc les dossiers sont déposés, il y a eu des premières indemnisations et d'autres viendront, dans le délai qui est celui aussi…. Ça ne s'instruit pas en 1 heure un dossier, voyez ce que je veux dire, donc si on n'est plus capable de se dire simplement que de bonne foi on a des dossiers, de bonne foi on a mis en place les moyens, et les dispositions pour le faire, et de bonne foi ça sera fait, parce que moi j'ai engagé ma parole, si je reviens aujourd'hui en Bretagne et dans le Finistère, c'est bien parce que je considère que nous avons fait… nous avons été au rendez-vous des promesses, sinon je ne reviendrais pas, parce que je sais comment ça se passe quand les gens, les responsables politiques ne tiennent pas leurs promesses, ils ne reviennent plus jamais, moi j'ai tendance à revenir, et j'avais dit d'ailleurs que je reviendrai, je tiens promesse, pour regarder comment ça se déployait, et puis aussi évoquer les difficultés. On ne vit pas dans un monde parfait, parfois, quand on a des dispositifs qui se mettent à l'oeuvre, c'est plus compliqué, ou il y a des complexités qui apparaissent.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 février 2024