Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Vous voulez savoir, alors parlons vrai ce matin, avec Prisca THEVENOT, qui est porte-parole du Gouvernement et ministre du Renouveau démocratique. Prisca THEVENOT, bonjour.
PRISCA THEVENOT
Bonjour Jean-Jacques BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais commencer avec la situation en Nouvelle Calédonie, évidemment, territoire français dans le Pacifique Sud. Émeutes depuis dimanche soir, voitures en feu, commissariats attaqués, des incendies provoqués par des émeutiers à Nouméa, la capitale, et dans la banlieue de Nouméa. Des entreprises, des commerces en feu. Quelle est la situation aujourd'hui ?
PRISCA THEVENOT
Déjà, permettez-moi d'avoir un mot à l'endroit des forces de l'ordre. Nous avons 35 forces de l'ordre qui ont été blessées effectivement dans les pillages qui ont eu lieu hier, également des magasins qui ont été brûlés, des voitures incendiées. Je dois le rappeler, que si des désaccords existent, ils ne peuvent et ils ne doivent jamais, jamais trouver leur solution ou une conclusion dans la violence.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Blessés par balles, certains ?
PRISCA THEVENOT
Des blessés, des blessés très graves, et c'est pour ça qu'un couvre-feu a été mis en place. Il sera prolongé ce soir, des renforts ont été annoncés par le ministre de l'Intérieur, Gérald DARMANIN, qui sont déployés et envoyés. Je dois le dire à nouveau, encore une fois, le débat doit pouvoir avoir lieu. Le dialogue doit pouvoir laisser toute sa place dans ce qui se passe en ce moment dans le cadre du dégel électoral. La violence ne sera jamais une solution.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Des armes de gros calibre, des armes de gros calibre ont été employées par les émeutiers, par certains émeutiers ? On dit que certains émeutiers ont tiré sur les forces de l'ordre. C'est vrai ou faux ?
PRISCA THEVENOT
Alors, je ne sais pas s'ils ont tiré sur les forces de l'ordre. Mais voyez les images par vous-même. Les images qui nous sont parvenues, sont d'une extrême violence. C'est la raison pour laquelle, tout de suite, des mesures ont été mises en place, de couvre-feu et de renforts sur place. Je dois le dire encore une fois, il ne s'agit pas simplement de commenter ou ici de se lamenter. Il faut appeler au calme. Nous avons un débat qui, qui a eu lieu et qui a commencé hier à l'Assemblée nationale. Ce débat n'est pas nouveau. Il a commencé au Sénat, avec un texte qui a été adopté, puis en commission à l'Assemblée nationale et il s'est ouvert hier à l'Assemblée nationale. Nous devons pouvoir le poursuivre dans le calme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors justement, les indépendantistes kanaks, jeunes souvent, contestent la réforme constitutionnelle examinée depuis hier à l'Assemblée nationale. De quoi s'agit-il ? Les résidents, en Nouvelle Calédonie, installés depuis au moins dix ans, pourront voter aux élections locales. Les indépendantistes s'y opposent. Est-ce que vous allez suspendre l'examen de la réforme ?
PRISCA THEVENOT
Il y a un débat parlementaire qui a lieu en ce moment, qui va reprendre cet après-midi, après les Questions au Gouvernement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, pas de suspension.
PRISCA THEVENOT
Nous devons pouvoir laisser un texte législatif poursuivre son cheminement. Un texte législatif a lieu justement de laisser place au débat et nous devons le respecter. Et c'est l'ancienne parlementaire qui le dit. Nous devons pouvoir le respecter. Il a eu lieu hier jusque tard dans la nuit. Il va reprendre tout à l'heure après la séance de Questions au Gouvernement. Et c'est ça qui importe aujourd'hui. Maintenant, vous parlez effectivement de ce texte. Parlons peut-être du fond du texte, et c'est ça qui est important aujourd'hui. Nous avons un corps électoral qui est gelé en Nouvelle Calédonie. Ça veut dire que depuis 1998, le corps électoral n'a pas changé. Nous devons aujourd'hui regarder la réalité, c'est qu'il y a un électeur sur cinq en Nouvelle Calédonie qui ne peut pas voter aux élections provinciales. Est-ce que nous pouvons débattre de ce sujet-là et regarder justement comment étendre ce corps électoral, notamment aux personnes qui y résident depuis plus de dix ans ? Je pense qu'à un moment, nous devons pouvoir de façon calme et apaisée, laisser la part au dialogue.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, parlons des européennes en métropole et d'ailleurs en Nouvelle-Calédonie. Dernier sondage IFOP Fiducial pour LCI le Figaro Sud Radio paru hier à 17h00. Vous savez que nous publions un sondage quotidien. Le RN, BARDELLA, Jordan BARDELLA, à 32,5, Valérie HAYER, pour la majorité 17, le PS Place publique, GLUCKSMANN à 14, LFI 8, BELLAMY à 7,5, Marie TOUSSAINT à 6 et Marion MARECHAL à 6. Le débat Marine LE PEN - Emmanuel MACRON, avant le 9 juin, aura-t-il lieu ? Oui ou non ?
PRISCA THEVENOT
Je pense qu'il faut poser la question à Marine LE PEN. Parce qu'il y a quelque chose qui est quand même assez incroyable, c'est que, au RN, ils passent leur temps à se dire patriotes, mais en réalité ce sont des déserteurs. Marine LE PEN a peur de débattre, comme Jordan BARDELLA a eu peur de débattre, choisissait les plateaux, les candidats avec qui il voulait débattre. Mais pourquoi est-ce qu'ils ont peur ? C'est parce qu'ils doivent venir devant les Français expliquer ce qu'ils ont fait pendant cinq ans au Parlement. Et la réalité, elle est là. Non mais pardon, la réalité, elle est là aussi. Ils n'ont rien fait pendant cinq ans, ils n'ont pas défendu les Français, voir même pire, ils les ont mis en danger. Pendant la crise Covid, pendant qu'on a poussé pour avoir un plan vaccinal européen, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Marine LE PEN a fait le tour des plateaux télés pour faire la VRP pour le vaccin Spoutnik de POUTINE. Quand il y a eu le plan de relance pour sauver des emplois, pour défendre les emplois, les entreprises, les TPE et les PME, les ETI, dans nos territoires, qu'est-ce que nous avons fait ? Nous avons mis en place un plan de relance pour pouvoir les aider. Qu'est-ce que Marine LE PEN a fait ? Elle a écrit dans le cahier de correspondance de Jordan BARDELLA pour justifier de ses absences, en permanence. Ça, il faut quand même commencer aussi à le dire. Et parce que nous le disons, elle sait très bien qu'elle ne sera pas à l'aise pour l'expliquer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Mais alors, mais alors, ce débat aura-t-il lieu ou pas ? Non, il n'aura pas lieu, si j'ai bien compris.
PRISCA THEVENOT
Marine LE PEN, visiblement a mis son téléphone sur silencieux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce qu'Emmanuel MACRON n'a pas fait publiquement la proposition, pardon.
PRISCA THEVENOT
Mais, avant même qu'il fasse la proposition publique, quand c'est elle qui le disait le 21 avril, qu'elle était prête à débattre comme une responsable politique, nous dit aujourd'hui qu'elle se débine. Je pense qu'un moment, la question ne se pose pas du côté du camp présidentiel, mais plutôt du camp du Rassemblement national.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, est-ce qu'Emmanuel MACRON fait publiquement la proposition d'un débat ?
PRISCA THEVENOT
Je ne suis pas Emmanuel MACRON, Emmanuel MACRON pourra…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais enfin, vous devez le savoir.
PRISCA THEVENOT
... n'a pas besoin d'un ventriloque et pourra se prononcer lui-même. Je le redis encore une fois, nous ne nous débinerons pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il pourra le faire ?
PRISCA THEVENOT
Nous ne nous débinerons pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que ce serait bien, un tel débat ?
PRISCA THEVENOT
Vous savez, un débat, il faut être deux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non, mais d'accord.
PRISCA THEVENOT
Eh bien oui, non mais c'est important.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous le souhaitez ? Est-ce que vous le souhaitez ?
PRISCA THEVENOT
Moi je souhaite qu'on mette toutes les forces possibles pour cette élection européenne, qui est fondamentale et qui est essentielle.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, est ce que vous souhaitez ce débat ? Est-ce que vous le souhaitez ?
PRISCA THEVENOT
Je souhaite que Marine LE PEN vienne s'expliquer devant les Français, sur ce qu'a fait sa famille politique, au parlement européen...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous souhaitez ce débat.
PRISCA THEVENOT
Je souhaite que tout le monde puisse voir qui est Marine LE PEN et ce qu'ils ont fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous souhaitez ce débat.
PRISCA THEVENOT
Je souhaite que tous les débats possibles puissent exister. Maintenant, je ne suis pas…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non…
PRISCA THEVENOT
Non mais, je sais ce que vous voulez me faire dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui... Je ne veux pas vous faire dire, je veux vous faire dire ce que vous pensez.
PRISCA THEVENOT
Mais je viens de vous le dire. Moi, je suis une Européenne convaincue. Je suis une macroniste, avant d'être une ministre aujourd'hui et d'être une députée hier, je suis une militante tous les jours, tous les week-end, tous les soirs, le matin je vais militer pour défendre le grand projet européen…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la militante souhaite ce débat, pour clarifier les choses.
PRISCA THEVENOT
Mais un débat de clarification est nécessaire et c'est pour ça que je vous le dis : Marine LE PEN ne débattra pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Un débat BARDELLA - ATTAL est programmé, le 23 mai.
PRISCA THEVENOT
Tout à fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je comprends les autres têtes de liste qui protestent. Enfin pourquoi ? Pourquoi un débat ATTAL - BARDELLA et pourquoi pas un débat avec GLUCKSMANN, avec Marie TOUSSAINT, avec BELLAMY, avec... ? Franchement, pourquoi ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien déjà, quand vous citez monsieur GLUCKSMANN ou madame TOUSSAINT, je pense que le premier des débats à avoir au niveau de ce qui est la NUPES, recomposée, décomposée, rerecomposée, c'est : qui sont-ils ? Enfin, j'adore aussi le principe, mais avant tout, regardons qui sont-ils, que propose-t-ils ? Au niveau européen ils nous expliquent qu'ils sont les uns contre les autres. Au niveau national, ils font des grosses coalitions pour être ensemble. Finalement, ils sont les uns pas d'accord avec les autres et on ne sait plus où ils sont. Même, regardez, GLUCKSMANN, il nous explique toute la journée qu'il va défendre les intérêts français au niveau européen. Mais il est traître dans sa propre famille politique. Il ne vote jamais, jamais, jamais de la même façon que sa propre famille politique au Parlement européen. Alors…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un nouveau François HOLLANDE ?
PRISCA THEVENOT
... il nous explique qu'on devrait lui faire confiance…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Comme dit Manon AUBRY et comme dit Léon DEFFONTAINES ?
PRISCA THEVENOT
Vous voyez, encore une fois ils ne sont pas d'accord entre eux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, mais... Mais je vous pose la question : à vos yeux, c'est un nouveau François HOLLANDE ?
PRISCA THEVENOT
Je ne sais pas si c'est un nouveau François HOLLANDE. Je pense que Raphaël GLUCKSMANN est Raphaël GLUCKSMANN, il n'a pas besoin qu'on le compare. Et juste, on a besoin de regarder ce qu'il fait, c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui sur lequel sa propre famille politique ne peut pas compter, donc comment son pays pourra compter sur lui ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Prisca THEVENOT, est-ce que si Valérie HAYER est largement défaite, si elle subit une lourde défaite…
PRISCA THEVENOT
Elle ne le sera pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, mais, elle ne le sera pas, on verra bien. Mais est ce que le président de la République devra dissoudre l'Assemblée nationale ?
PRISCA THEVENOT
Il appartient au président de la République de pouvoir se prononcer sur ce qui revient de ses compétences et de ses possibilités d'action. Et ce n'est absolument pas la parole…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Politiquement, il sera dans l'obligation de le faire ?
PRISCA THEVENOT
Ce n'est absolument pas à la porte-parole du Gouvernement de se prononcer dessus.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non, mais ça, c'est certain.
PRISCA THEVENOT
En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que nous mettons tout en œuvre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Votre analyse politique, je vous demande.
PRISCA THEVENOT
Nous mettons tout... Mais mon analyse politique, c'est qu'avant de décider ce qu'on fera le 10 juin, c'est de faire en sorte que le 9 juin se passe bien et qu'on soit tracts à la main, en train de faire du porte à porte, du tractage. Allez expliquer que ce qui se passe le 9 juin, c'est ni un référendum, ni l'élection de 2022 qu'on doit refaire. C'est déterminant pour la vie des Français sur les cinq, dix, quinze prochaines années. Nous avons des grandes puissances qui se réaffirment aujourd'hui. Et qu'est ce qu'on fait ? On est cantonnés à Jordan BARDELLA qui nous explique qu'il ne veut pas siéger, à GLUCKSMANN qui est en train d'essayer de se recomposer au sein de la gauche, alors qu'il est contre la NUPES, mais récupère le père fondateur de la NUPES dans sa liste. Je pense qu'aujourd'hui nous devons gagner en sérieux, réexpliquer qu'hors Français, nous sommes capables de beaucoup de choses et que nous avons besoin d'être dans une Europe forte et puissante pour continuer à pouvoir rayonner.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, parlons, parlons de questions importantes, est-il vrai que Bruxelles envisage un accord sur le Mercosur après les élections ? Qui le dit ? C'est le négociateur en chef de l'Union européenne.
PRISCA THEVENOT
Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui l'accord tel qu'il existe du Mercosur ne répond pas à nos exigences en tant que Français. Et tant que cet accord ne sera pas revu, il ne pourra pas être signé en l'état. Je ne suis pas en train de…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais Bruxelles envisage un accord après les élections.
PRISCA THEVENOT
Je le redis. Mais justement, vous êtes en train de dire quelque chose de fondamental et merci de le dire, c'est que justement, nous avons besoin au Parlement européen, de personnalités, de responsables politiques qui seront capables de s'asseoir autour de la table et de porter la voix française. Et ça, nous en avons besoin. Et ceux qui l'ont fait jusqu'à présent, ce sont les représentants de la majorité présidentielle au Parlement européen, avec en premier lieu Valérie HAYER. Et donc ça, je dois le rappeler, nous avons en face de nous que des autres candidats qui, un, nous dit fièrement avec le sourire en coin qu'il ne veut pas siéger parce que ça ne sert à rien, et d'autres qui nous expliquent qu'ils sont encore en train de se demander s'ils sont de la gauche ou pas de la gauche. Nous avons besoin plus que jamais, au regard de ce que vous êtes en train de dire, d'avoir des représentants dignes de confiance et capables de travailler et d'imposer la voix française au Parlement européen.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Autre question européenne : est-il vrai que l'Europe est en train de se résoudre à ne pas taxer les voitures électriques, les panneaux solaires chinois ? C'est vrai ou pas ?
PRISCA THEVENOT
Sur les panneaux solaires chinois, c'est très intéressant ce que vous êtes en train de dire, puisque j'ai encore revu, désolée d'y revenir, mais décidément, il tweete plus vite qu'il ne réfléchit, j'ai vu hier ou ce matin je crois, Jordan BARDELLA qui tweetait sur le sujet des panneaux solaires chinois. Effectivement, il y avait un appel d'offres au niveau européen où des entreprises chinoises ont candidaté. Suite à cela, il y a eu une enquête qui a été demandée pour voir s'il y avait une concurrence déloyale qui avait été mis en place. Et force est de constater que ces entreprises chinoises se sont retirées. Qu'a dit JORDAN BARDELLA ? Que c'était une reculade de l'Europe. Au contraire. C'est la puissance de l'Europe qui rappelle que nous allons continuer à défendre nos intérêts, nos intérêts en tant qu'Européens et bien évidemment nos intérêts en tant que Français. Et ça, c'est important. Donc oui, nous allons continuer sur le sujet à défendre nos intérêts et c'est la raison pour laquelle aussi nous sommes dans cette démarche de ne plus être une Europe de consommateur, consommatrice, mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc on taxe plus les voitures électriques chinoises et les panneaux solaires, chinois.
PRISCA THEVENOT
On produit plus…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais on ne taxe pas plus.
PRISCA THEVENOT
On produit plus et on met en place des clauses qui permettent de produire beaucoup plus. Parce que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais produire plus, oui…
PRISCA THEVENOT
Non mais c'est important.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est important. Mais est ce que parallèlement on taxe plus ?
PRISCA THEVENOT
On taxe plus, ce qu'on voit au niveau européen, et je pense que Thierry BRETON…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous êtes favorable à cela ?
PRISCA THEVENOT
Mais encore une fois, je vous le dis, la mesure très simple serait de vous dire : taxons, taxons, taxons, taxons.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais les Américains le font.
PRISCA THEVENOT
On est Français. On est Français, et moi, ce que je suis en train de dire, attendez, pardon, on est Français et on est Européens. On peut regarder ce qui se passe outre-Atlantique, on peut regarder ce qui se passe de l'autre côté de la Manche, mais regardons aussi en tant que Français ce qu'on est capable de faire. Et oui, nous sommes en train de renverser la tendance, de passer d'une société où nous étions des consommateurs à une société où nous sommes des producteurs. Pourquoi ? C'est important…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais en attendant, on consomme les voitures électriques chinoises, on risque, et les panneaux solaires chinois.
PRISCA THEVENOT
Eh bien, je viens de vous répondre sur les panneaux solaires…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc on les taxe.
PRISCA THEVENOT
Je viens de vous répondre sur les panneaux solaires, ils sont sortis de l'appel d'offres. Et sur le sujet de l'électrique, eh bien nous sommes en train justement de retravailler ce sujet pour être dans une économie décarbonée, avec une grande place au nucléaire et aux énergies renouvelables, pour gagner en souveraineté et en indépendance. Et donc pourquoi je vous dis qu'il faut qu'on soit producteur ? Parce qu'il y va de notre souveraineté et de notre indépendance mais aussi de notre richesse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'assurance chômage, où en est-on ? Grande réforme attendue. On en saura un peu plus ce matin avec vous, tiens on va en savoir un peu plus. Je crois que la grande réforme est pour l'automne. Dites-moi, aujourd'hui, pour toucher le chômage, il faut avoir travaillé six mois sur les deux dernières années. Bientôt neuf mois, Prisca THEVENOT ?
PRISCA THEVENOT
Déjà, vous rappelez déjà que nous avons un système qui est un des plus généreux d'Europe. Je pense que c'est important de le dire de temps en temps. Parce que toute la journée, en long, en large, en travers, on entend du France bashing. Je pense qu'on doit de temps en temps aussi rappeler que nous sommes un pays qui protège, dans une Europe puissante. Et donc ça, c'est important. Ensuite, sur le sujet de l'assurance chômage, nous avons une date butoir qui est le 1er juillet, où nous devons pouvoir avoir une réponse. Le travail est en cours, aussi bien par le président de la République que le Premier ministre, et ils viendront effectivement présenter cela devant les partenaires sociaux. Et bien évidemment, Jean-Jacques BOURDIN devant la Presse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.
PRISCA THEVENOT
Oui, c'est important.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc dans neuf mois au lieu de six.
PRISCA THEVENOT
Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que les travaux étaient en cours.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous allez toucher, est ce que vous allez toucher à la durée d'indemnisation et au mois, au temps de travail nécessaire pour toucher le chômage ?
PRISCA THEVENOT
Je viens de vous répondre. Les…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous allez y toucher ?
PRISCA THEVENOT
Les travaux sont en cours…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais est-ce que…
PRISCA THEVENOT
... on ne peut pas avoir les conclusions avant l'heure. Je sais que le temps…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais je ne veux pas avoir les conclusions, mais…
PRISCA THEVENOT
Je sais que que le temps médiatique est très rapide, mais le temps politique est nécessaire et laisse la place belle au dialogue. Il faut le respecter.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous allez remettre en cause quand même ces deux points.
PRISCA THEVENOT
Encore une fois, je vous le redis, les travaux sont en cours…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous ne touchez à rien ?
PRISCA THEVENOT
Non, je n'ai pas dit ça. Et je vous le redis…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah…
PRISCA THEVENOT
Les travaux…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Évidemment que vous ne toucherez…
PRISCA THEVENOT
Les travaux sont en cours, et le temps voulu, ils seront présentés en premier lieu aux partenaires sociaux et puis bien évidemment à la Presse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. La justice des mineurs, est ce que vous allez remettre en cause l'excuse de minorité ?
PRISCA THEVENOT
Un projet de loi, effectivement, est au travail, aussi bien par le garde des Sceaux et aussi avec l'Education nationale, la ministre Nicole BELLOUBET, il y a différentes mesures qui sont sur la table, notamment le sujet de la comparution immédiate dans le débat paru…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Comparution immédiate à partir de 16 ans.
PRISCA THEVENOT
À partir de 16 ans, exactement, et également la responsabilité parentale des pères, parce qu'on l'a pu voir notamment à l'endroit des émeutes, il y avait beaucoup de familles monoparentales, composées essentiellement de mamans, où les pères du coup, n'étaient plus là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quelle sera la responsabilité des pères ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien justement c'est en discussion et c'est en travail. Je vous donne les pistes de réflexion et qui sont là et nous devons continuer à les regarder. Ensuite, il y aura un débat parlementaire qui s'ouvrira et nous devons laisser la place belle au dialogue et au travail de fond qui aura lieu aussi bien en commission que dans l'hémicycle.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas question de suspendre ou supprimer les allocations familiales ?
PRISCA THEVENOT
Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas question.
PRISCA THEVENOT
Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, l'immigration et la délinquance. Est ce qu'il y a un lien ?
PRISCA THEVENOT
C'est à la fille d'immigrés que je suis que vous me demandez ça ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui je vous pose la question.
PRISCA THEVENOT
Je pense qu'aujourd'hui, il faut arrêter sur les constats qui font des belles phrases et des beaux tweets et aller dans le débat de fond. Aujourd'hui, est ce qu'on a une délinquance qui est de plus en plus jeune et de plus en plus violente ? Oui, et c'est ça qu'on doit regarder. Moi, je fais partie d'une famille politique où on ne juge pas les gens pour qui ils sont mais pour ce qu'ils font. Et c'est ça qui est important aujourd'hui. L'enjeu que nous avons, c'est de regarder effectivement si notre justice doit être adaptée au regard de la violence extrêmement forte. Et on vient de, je viens de vous répondre sur le projet de loi sur la violence des mineurs qui sera présenté avant l'été. Et nous devons aussi rappeler que l'autorité doit se rappeler partout, en tout lieu, aussi bien à l'école, que dans la rue…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui si je pose la question…
PRISCA THEVENOT
Que dans les foyers.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sur le lien entre délinquance et immigration, c'est parce que beaucoup affirment qu'il y a un lien. Et même Emmanuel MACRON qui disait en octobre 2022 à Paris par exemple, on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des faits de délinquance viennent de personnes qui sont des étrangers. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui. Donc je vous pose la question, est ce qu'aujourd'hui vous faites ce lien ?
PRISCA THEVENOT
Et je vous le redis.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne le faites pas.
PRISCA THEVENOT
Je vous le redis, vous me posez une question, je juge les gens pour ce qu'ils font et pas pour ce qu'ils sont. Et c'est pour ça que depuis 2017, nous avons renforcé les forces de l'ordre et les moyens alloués aux forces de l'ordre, que nous avons renforcé les moyens disponibles pour notre justice et également moderniser notre justice, notamment sur et à l'endroit des mineurs. Et nous l'avons fait, sous l'autorité, bien évidemment du programme et du projet porté par le Président de la République. Et je pense que c'est ça que les Français aujourd'hui attendent. Ils n'attendent pas des commentaires comme le peuvent le faire une partie de l'extrême droite ou une partie de l'extrême gauche, qui finalement finissent par se rejoindre dans le principe de faire des constats en permanence sans jamais apporter de solution. Nous, nous sommes là en permanence pour aller apporter des solutions dans le concret des Français. Et je vous le dis nettement, c'est ce que je fais, notamment les jeudis et les vendredis, parce que je suis effectivement porte-parole du Gouvernement. Mais le jeudi et vendredi, j'ai employé, j'ai mis en place un tour de France de ce que j'appelle ceux qui sont chez vous et je vais parler au plus près des Français.
JEAN-JACQUES BOURDIN
De l'action publique.
PRISCA THEVENOT
Et oui, je vais parler au plus près des Français parce qu'aujourd'hui on passe plus de temps à avoir des interactions sociales sur les écrans que les yeux dans les yeux. Et je pense que c'est important. Si nous ne sommes pas d'accord sur tout, ce n'est pas grave, mais débattons, expliquons, comparons. Et c'est comme ça qu'on trouvera des solutions avec les commentaires qui souvent apportent plus de buzz que de réponses, ça n'apporte pas de réponses aux Français dans leur quotidien.
JEAN-JACQUES BOURDIN
94 % des accusations de viol sont classées sans suite par la justice. L'impunité grandit elle sans personnalité demande dans une tribune publiée dans Le Monde ce matin, une loi intégrale. Y aura-t-il une loi intégrale sur la question ?
PRISCA THEVENOT
Il faut surtout pouvoir aujourd'hui continuer à déployer, partout où nous le pouvons, cette capacité à accueillir la parole des victimes, des femmes, mais pas que. Il y a aussi des enfants, il y a aussi des hommes qui sont victimes. Nous devons libérer cette parole, l'accueillir, la respecter et surtout pour la respecter, la faire évoluer dans un parcours judiciaire. Et ce parcours au sein de la justice doit pouvoir, si cela est nécessaire le renforcer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura une nouvelle loi, un nouveau projet de loi sur ce sujet ?
PRISCA THEVENOT
Sur l'aspect de la justice, la prochaine loi qui va arriver c'est surtout sur la violence des mineurs, on vient de le rappeler, on vient effectivement de pouvoir échanger dessus. Sur le reste, un certain nombre de dispositifs ont été mis en place, regardons s'il faut les renforcer, nous devons pouvoir avoir la possibilité de parler de tout et regarder là où nous devons nous améliorer, il y a des victimes derrière et souvent qui sont en très grande souffrance.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Prisca THEVENOT, pourquoi, à propos des Jeux olympiques, pourquoi est-ce que la réforme des retraites ne sera-t-elle pas appliquée à la SNCF ? Ça a choqué beaucoup de monde, vraiment !
PRISCA THEVENOT
La réforme des retraites, et je le dis en tant qu'ancienne parlementaire qui me suis mobilisée sur ce sujet de la réforme des retraites…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Justement, c'est pour ça que je vous pose la question.
PRISCA THEVENOT
Et je le dis parce qu'il s'agit surtout de défendre une solidarité intergénérationnelle qui est un trésor absolu du modèle social que porte la France et que nous devons transmettre à notre tour, cette réforme a été mise en place l'année dernière, elle a été appliquée, et elle s'applique. Maintenant, à l'intérieur…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle ne sera pas appliquée à la SNCF, pardon.
PRISCA THEVENOT
Maintenant, à l'intérieur des entreprises, on ne peut pas dire qu'on doit venir rejeter d'un revers de la main le dialogue social qui se passe à l'intérieur d'une entreprise.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais d'accord…
PRISCA THEVENOT
Si une entreprise décide de mettre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça veut dire que vous votez une loi, à l'intérieur de l'entreprise il y a un dialogue social, finalement qui s'assoie sur la loi, si j'ai bien compris.
PRISCA THEVENOT
S'il y a un dialogue social au sein de Sud Radio on doit s'asseoir dessus ? Mais non, mais je pense qu'il faut aussi regarder les choses. Ce qui est important derrière c'est d'expliquer que dans cet accord d'entreprise, qui concerne les carrières longues, et surtout les carrières pénibles, cela ne sera pas financé par les Français, et c'est d'ailleurs ce qu'a rappelé le ministre de l'économie, Bruno LE MAIRE.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La SNCF n'est pas financée par les Français, combien est-ce que l'État verse à la SNCF chaque année ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien c'est justement ce point-là, pour lequel Bruno LE MAIRE a demandé à Monsieur FARANDOU d'expliquer comment cet accord serait financé. Encore une fois, je pense qu'il ne faut pas faire de…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous êtes opposée à cet accord ?
PRISCA THEVENOT
Je n'ai pas à m'opposer à un accord qui a eu lieu dans le cadre d'un dialogue social à l'intérieur d'une entreprise, et vous me diriez que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous savez qu'à la RATP vous allez être confrontés à la même chose, Prisca THEVENOT.
PRISCA THEVENOT
Vous me diriez que j'aurais tort de m'opposer à un dialogue social, et vous auriez raison.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous verrez qu'à la RATP vous serez confrontés à la même situation.
PRISCA THEVENOT
Laissons le dialogue…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Laissons le dialogue. À Mayotte…
PRISCA THEVENOT
C'est quand même assez incroyable, on nous reproche en permanence de ne pas être dans le dialogue, quand le dialogue a lieu, que ce soit pour la Nouvelle-Calédonie, que ce soit pour la SNCF, il a lieu, on nous reproche de laisser le dialogue se faire. Je pense qu'il faut aujourd'hui avoir cette responsabilité aussi d'accepter que le dialogue social existe et que par rapport aux conséquences de ce dialogue social…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un appel à tous les syndicats, "profitez des Jeux olympiques pour remettre en cause…"
PRISCA THEVENOT
Je n'ai pas fait d'appel.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon !
PRISCA THEVENOT
Je n'ai pas fait d'appel.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, d'accord ! Bon, à Mayotte, le choléra. Pourquoi est-ce que vous ne fermez pas la frontière, c'est demandé par les élus de Mayotte ?
PRISCA THEVENOT
Permettez-moi déjà, avant de répondre à votre question, de rappeler le souvenir d'un enfant de trois ans qui est mort du choléra, je pense que nous pouvons avoir une pensée pour lui, pour sa famille et pour son entourage. Il y a une situation sanitaire qui est effectivement très inquiétante, c'est la raison pour laquelle, et la ministre en charge des Outre-mer, et le ministre de la Santé, Marie GUEVENOUX et Frédéric VALLETOUX, se sont rendus sur place immédiatement, pour déployer les moyens nécessaires, aussi bien en moyens humains, avec un renforcement sanitaire médical, mais également en termes de lits ouverts. Il y a aussi une procédure de stratégie vaccinale qui a été mise en place parce que, il faut rassurer aussi sur le principe que c'est un foyer dans un quartier précis où l'épidémie s'est mis en place, donc ça a tout de suite été circonscrit, avec une procédure vaccinale et un schéma vaccinal qui permet tout de suite d'aller sur le foyer épidémique. Ensuite, sur le sujet que nous avons, c'est, vous le savez très bien sur le sujet de Mayotte il y a différents sujets, il y a le sujet du choléra, il y a le sujet de l'eau, qui est directement lié…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais le choléra, l'arrivée, par exemple, de Comoriens, dont certains sont suspectés d'être porteurs.
PRISCA THEVENOT
Je viens de vous le dire, sur le sujet, au-delà de suspecter, il faut regarder ce qui est réellement sur place. Ensuite on peut parler des Comores, il faut qu'on en parle, et c'est notamment ce que va faire le président de la République, parce qu'il va recevoir les élus de Mayotte en fin de semaine justement pour échanger sur le projet de loi qui sera présenté, pour qu'il puisse instaurer un dialogue local, sur la base de ce projet de loi, qui sera, dans un mois, présenté à nouveau en Conseil des ministres pour pouvoir être débattu à l'Assemblée nationale. Je pense que sur cela, sur le sujet du choléra, vraiment j'insiste, j'insiste, le ministre de la Santé s'est rendu sur place pour tout de suite mettre en place toutes les mesures nécessaires pour endiguer la propagation de cette épidémie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Prisca THEVENOT d'être venue nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 mai 2024