Texte intégral
JEROME FLORIN
Merci de démarrer la journée avec RTL. On va accueillir la ministre des Outre-mer, Marie GUEVENOUX. Bonjour. Est-ce que Marie GUEVENOUX est avec nous ? Marie GUEVENOUX, la ministre des Outre-mer qui a accompagné Emmanuel MACRON lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie. Le président est reparti, normalement la ministre est avec nous. On va la retrouver dans quelques instants. (…)
On a retrouvé Marie GUEVENOUX - oui, c'est du direct - ministre des Outre-mer. En plus, la ministre est en direct de Nouvelle-Calédonie donc la liaison n'est pas toujours simple. Bonjour.
MARIE GUEVENOUX
Bonjour.
JEROME FLORIN
Et merci d'être en direct avec nous ce matin. Vous pouvez donc nous dire, puisque vous êtes toujours sur place, quelle est la situation à l'heure où l'on parle ? Emmanuel MACRON a demandé hier, comme préalable à toute discussion, que les barrages soient levés dans les heures qui viennent a-t-il dit. C'était il y a quinze heures. Qu'en est-il à l'heure où l'on parle ?
MARIE GUEVENOUX
Alors c'était il y a quinze heures, mais c'était il y a quinze heures hier soir, et donc en réalité il s'est déroulé peu d'heures ouvrées, si je puis me permettre, en Nouvelle-Calédonie. Vous dire que la situation en Nouvelle-Calédonie est celle de nuits qui s'améliorent avec une reprise de terrain par les forces de l'ordre, mais une situation qui reste néanmoins très complexe et qui nécessite, du coup, l'engagement de forces de l'ordre. C'est ce qu'a confirmé le président de la République hier.
JEROME FLORIN
3 000 forces de l'ordre toujours mobilisées.
MARIE GUEVENOUX
Oui, 3 000 policiers et gendarmes sont actuellement mobilisés en en Nouvelle-Calédonie, avec un engagement de rester dans la durée parce que la priorité, c'est le rétablissement de l'ordre public, de la paix civile et donc le fait que les barrages se lèvent et que l'acheminement des personnes, des soins, des aliments puisse reprendre normalement.
JEROME FLORIN
Priorité que les barrages se lèvent dites-vous, mais on entendait dans le journal il y a quelques minutes ces indépendantistes dire " pas question de partir, pas question de s'arrêter là ".
MARIE GUEVENOUX
Alors le président de République hier, il a rencontré tout le monde, indépendantistes, non-indépendantistes pendant toute une journée. Il est passé à la fois dans une séance plénière qui rassemblait tout le monde le matin, a écouté beaucoup, y compris les maires et les partenaires économiques qui souffrent aussi énormément de la situation sur place, et puis il est allé voir en fin de journée dans le cadre d'entretiens bilatéraux. Ce qui a été dit, c'est très simple. Le président de la République a dit " la réforme elle ne doit pas passer, elle ne peut pas passer en force aujourd'hui, dans le contexte actuel et il faut que nous donnions quelques semaines pour que l'apaisement permette un accord global ". Et ensuite, il a renvoyé chacune des forces politiques en présence - indépendantistes et non-indépendantistes - à leurs responsabilités et les a appelés à lever les barrages et à retrouver la paix civile et le retour du dialogue.
JEROME FLORIN
Alors je rappelle que cette réforme, il s'agit d'élargir le corps électoral aux Calédoniens présents sur le territoire depuis au moins dix ans. C'est ce texte qui avait mis le feu aux poudres. Il a été voté à l'Assemblée et au Sénat. Donc il y aura un congrès fin juin comme prévu ou pas ?
MARIE GUEVENOUX
Aujourd'hui ce qui est prévu, c'est que le dialogue reprenne entre les forces politiques locales qui doivent se mettre d'accord sur un certain nombre de points qui couvrent le dégel - ce dont vous avez parlé - la répartition des sièges, le nouveau contrat social. Parce que ce que l'on voit aussi, c'est que la suite des accords de Nouméa n'a pas donné complètement satisfaction et ça, c'est un point sur lequel s'accordent l'ensemble des forces politiques en présence, qu'elles soient indépendantistes et non-indépendantistes, elles ont toutes une forme d'insatisfaction sur l'aspect social en Nouvelle-Calédonie sur les inégalités qui existent. Et puis, il y a aussi d'autres sujets comme la diversification… ou la question du vote d'autodétermination qui est un point évidemment essentiel pour les deux parties.
JEROME FLORIN
Donc congrès ou pas, ce n'est toujours pas acté à l'heure où on parle.
MARIE GUEVENOUX
Non. Ce qui est acté, c'est qu'on se donne le temps de prendre le temps du dialogue. C'est ça qui est acté et que dans un mois, le président de la République fera un point d'étape sur le sujet. L'objectif, c'est vraiment d'aboutir, de donner les chances à un accord global pour le territoire de pouvoir émerger, et c'est cet accord que le président de la République veut voir entrer dans la Constitution.
JEROME FLORIN
Juste un dernier mot, Madame la ministre. Emmanuel MACRON a annoncé une aide d'urgence. L'ampleur des dégâts, est-ce que vous l'avez chiffrée ? La Chambre de commerce et d'industrie en Nouvelle-Calédonie parle d'un milliard d'euros. Est-ce que c'est votre chiffre aussi ?
MARIE GUEVENOUX
Alors, les dégâts n'ont pas encore été évalués. Je ne sais pas si la Chambre de Commerce de Nouvelle-Calédonie parle en francs pacifiques ou en euros. Attention au maniement de ces chiffres. Juste une information qui est extrêmement importante, c'est que le président de la République a souhaité qu'une mission de reconstruction, qui permettra d'abord d'évaluer les dégâts et ensuite d'accompagner la Nouvelle-Calédonie, soit constituée. Et c'est celle-ci qui je coordonnerai en étroite collaboration avec Bruno LE MAIRE et le Ministère de l'Economie et des Finances, qui visera justement à aider la Nouvelle-Calédonie. (propos inaudibles)
JEROME FLORIN
Merci beaucoup Marie GUEVENOUX, Ministre des Outre-mer. Merci d'avoir été avec nous en direct ce matin de Nouméa.
MARIE GUEVENOUX
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement,le 27 mai 2024