Texte intégral
APOLLINE DE MALHERBE
Il est 7h44, très bon réveil à vous tous sur RMC. Très belle année et très bonne rentrée. Vous l'entendez, c'est l'heure de l'invité du jour. Mon choix ce matin, c'est de recevoir le ministre des Transports, Philippe TABAROT. Bonjour,
PHILIPPE TABAROT
Bonjour,
APOLLINE DE MALHERBE
Je vous ai invité parce que vous lancez, à partir d'aujourd'hui, ce nouveau dispositif qui s'appelle Stop Fraude, où on va pouvoir, désormais, vérifier en temps réel l'identité des fraudeurs et surtout vérifier leur adresse pour s'assurer que les amendes arrivent à bon port. Vous nous l'expliquez dans un instant, mais d'abord, quand même, un mot sur cette tempête. On a de nombreux témoignages, d'ailleurs depuis ce matin, sur les vents qui soufflent très fort un peu partout en France, avec des décisions par anticipation de la plupart des trains. Il n'y aura aucun train direct entre Paris, Limoges et Toulouse avant 16h, aujourd'hui. Aucun TGV au départ de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps jusqu'à 16h. Il n'y a pas de dessert TGV jusqu'à 14h pour les gares de Poitiers, de Châtellerault. Il y a aussi des trains dans le Nord qui sont supprimés, notamment autour de Dunkerque. C'est vraiment de la précaution ? C'était absolument nécessaire, Monsieur le Ministre ?
PHILIPPE TABAROT
Oui, je pense que c'était absolument nécessaire. Il y a les régions qui ont pris un certain nombre de décisions, puisque c'est l'autorité organisatrice de transport concernant les trains. Et puis également la SNCF à travers l'État sur les lignes d'équilibre du territoire. Je pense qu'il y a des épisodes, d'après METEO-FRANCE, très importants qui s'annoncent dans notre pays. Ça a été déjà pour un certain nombre d'entre eux ceux qui étaient en voiture la galère, samedi soir. Et je pense que ce sera, malheureusement, le cas au niveau du train, aujourd'hui. Donc bien sûr des précautions, de la prudence. Et plutôt que d'avoir des usagers qui soient bloqués dans le train pendant des heures et des heures. Donc je pense, qu'aujourd'hui, c'était la bonne décision à prendre. En tout cas, c'est celle que nous avons souhaitée porter avec un certain nombre de présidents de régions. Eh bien sûr avec les opérateurs.
APOLLINE DE MALHERBE
Rien à déplorer au moment où l'on se parle, Monsieur le Ministre ?
PHILIPPE TABAROT
Non, rien, pour l'instant. Mais une extrême prudence, une extrême vigilance. Nous sommes en lien constant avec les différents départements, les différentes régions et les différents opérateurs.
APOLLINE DE MALHERBE
Et appel à la prudence, donc. Un mot également sur les perturbations routières qui pourraient être entraînées par le mouvement de la Coordination rurale qui tente de monter sur Paris. Alors si je comprends bien, au moment où l'on se parle et on a nos reporters avec eux, le mouvement est bloqué, n'atteint pas Paris. Là, également, vous avez pu faire un point ?
PHILIPPE TABAROT
Oui, là, il y a des revendications qui voient le jour, qui sont bien connues et qui sont exprimées. Mais je pense qu'il faut les exprimer d'une autre manière et ne pas pénaliser toutes les personnes qui doivent, tout simplement, se rendre à leur travail, aujourd'hui. Parce qu'elles sont dans cette obligation. C'est la rentrée aussi scolaire, vous l'avez rappelé, donc pour toutes ces raisons, on appelle à la responsabilité des acteurs du monde de l'agriculture pour éviter, le moins possible, de bloquer les routes pour nos concitoyens, de dire ce qu'ils ont sur le coeur. Et je sais qu'ils ont beaucoup de choses d'être entendues, nous le souhaitons et nous le voulons par le Gouvernement, mais ne pas pénaliser l'ensemble des français.
APOLLINE DE MALHERBE
Merci sur ces précisions. Venons-en à Stop Fraude. Philippe TABAROT, je redis votre nom parce que le nouveau Gouvernement, quand même, on ne vous a pas encore tous totalement en tête. Vous êtes le ministre des Transports. Philippe TABAROT, mais justement avant même d'être ministre des Transports, vous étiez déjà en pointe sur ces questions-là, et notamment sur le dispositif Stop Fraude qui est mis en place à partir de cette semaine. Il se trouve que maintenant, vous êtes ministre des Transports, mais avant c'était déjà votre combat. Je voudrais, en tant que sénateur, vous étiez sénateur, je voudrais juste rappeler les règles. En gros jusqu'à présent, quand vous étiez arrêté en train de frauder, notamment, dans le métro parisien, par exemple, vous pouviez tenter de vous en sortir en disant que vous vous appeliez, je ne sais pas, Bob L'éponge ou Jacques CHIRAC, et en donnant une mauvaise adresse. Ça ne sera plus possible ?
PHILIPPE TABAROT
Non, ça ne sera plus possible. Dans un premier temps, il y aura une vérification de toutes ces adresses par le contrôleur ou l'agent de sûreté, à la fin de la journée. J'espère qu'à travers la proposition de loi que j'avais portée, que vous avez rappelée, en tant que sénateur qui a été voté au Sénat et qui a été voté en commission des lois à l'Assemblée nationale, cette vérification et ce contrôle de l'adresse fiscale pourra se faire en direct pour les personnes qui ont cette charge. Il faut dire, aujourd'hui, vous l'avez rappelé à travers un certain nombre de vos reportages, que c'est un manque à gagner conséquent pour le secteur de transport de 700 millions d'euros. Et puis c'est une mesure de justice, c'est insupportable pour nos concitoyens et pour tous ceux qui respectent les règles que certains, sur le fauteuil à côté, ne le fassent pas.
APOLLINE DE MALHERBE
Mais je ne comprends pas bien, pardon Monsieur le ministre, mais je ne comprends pas bien. Vous nous dites en fin de journée, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce n'est pas sur le moment ? Ça veut dire que quand on est en flagrant délit de fraude, on va, quand même, pouvoir continuer. Si ça n'est que le soir même qu'on peut vérifier, moi je pensais que c'était une avancée. Honnêtement, je ne vois pas très bien ce que ça change.
PHILIPPE TABAROT
Très rapidement, dans quelques jours, je dirais, on sera sur un contrôle en direct et en temps réel. Et là, de toutes les manières, le contrôle se fera très régulièrement dans la journée. Il y aura un retour pour savoir si l'adresse fiscale est la bonne. Et elle sera donnée par les agents qui ont en charge de pouvoir opérer ce contrôle.
APOLLINE DE MALHERBE
Mais dans la journée, ça veut dire que le fraudeur, il est déjà reparti ?
PHILIPPE TABAROT
Non, le fraudeur ne pourra pas repartir dans le sens où il y aura bien sûr la vérification de l'identité. Et de manière très rapide, il y aura la possibilité de vérifier cette information. Et je vous le dis, dans quelques temps, avec un léger décalage, et dans quelques semaines, exactement en temps réel.
APOLLINE DE MALHERBE
Ah, en temps réel. Et pourquoi quelques semaines ? Pourquoi ce n'est pas tout de suite ?
PHILIPPE TABAROT
Alors, ce sera le cas. Il faut surtout rappeler quelque chose. Sur 50% des amendes qui sont envoyées, aujourd'hui, par LA POSTE, elles reviennent en erreur. Donc, là, on a déjà le souci que vous avez évoqué de manière très juste. Et puis, il y a également l'idée qu'il faut pouvoir travailler en lien avec tous les opérateurs de transport. Donc, sur cette opération Stop Fraude, nous avons travaillé avec la SNCF, avec la RATP, avec KEOLIS, avec TRANSDEV, avec deux métropoles également, qui sont la métropole marseillaise et toulousaine. Donc c'est un spectre beaucoup plus large aussi que la seule île-de-France. Et cela permettra de vérifier rapidement la véracité de l'adresse qui sont données par les fraudeurs en croisant un certain nombre de fichiers. Bien sûr, sans rentrer dans le détail de ce qu'il y a dans la fiche fiscale des personnes qui sont susceptibles d'être sanctionnées. Tout cela se fait sous le contrôle, vous l'avez également rappelé, de la commission de la fameuse CNIL.
APOLLINE DE MALHERBE
Philippe TABAROT, cela veut dire qu'on vérifie l'adresse, mais est-ce qu'on vérifie l'identité ? Si quelqu'un vous dit, " En effet, je m'appelle Gérard MAJAX " est-ce qu'il est sommet de présenter aux contrôleurs une carte d'identité ? Ou est-ce qu'on continue à penser à la bonne foi ?
PHILIPPE TABAROT
Les agents, malheureusement, je dirais encore, de contrôle ne sont pas en mesure de demander l'ensemble des papiers d'identité. Ce sera encore du déclaratif, mais ce sera du déclaratif ce coup-ci avec contrôle et avec la possibilité, avec les forces de l'ordre également, de pouvoir vérifier ces identités, en plus de pouvoir vérifier bien sûr l'adresse qui sera donnée.
APOLLINE DE MALHERBE
Merci, monsieur le Ministre. On comprend, quand même, en vous entendant que ce n'est pas encore, tout à fait, aussi simple qu'on l'imaginait. Et quand vous dites que 50% sont finalement renvoyés, c'est donc des mauvaises adresses ou des mauvais noms, on se dit que quand on paye son amende, on est un peu bonne poire, j'avoue. Pour l'avoir fait parfois simplement par oubli du pass-navigo de mes fils…
JOURNALISTE
Oui, le mieux c'est de payer son prix.
APOLLINE DE MALHERBE
Ah non, mais complètement. Mais je me suis retrouvée, une fois, avec oubli du pass-navigo de mon fils, j'ai payé sur l'heure, mais je me dis que finalement j'aurais pu dire que je m'appelais, je ne sais pas, NEFERTITI.
JOURNALISTE
C'est un peu plus compliqué.
APOLLINE DE MALHERBE
Merci, monsieur le ministre, en tout cas, d'avoir répondu à nos questions. Et vous reviendrez évidemment lorsque les choses seront encore plus claires et en direct.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 janvier 2025