Interview de Mme Françoise Gatel, ministre déléguée, chargée de la ruralité, à RCF le 15 janvier 2025, sur le discours de politique générale, l'étude des cahiers de doléances des Gilets jaunes, la baisse démographique et la ruralité.

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Média : RCF Radios Chrétiennes Francophones

Texte intégral

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Restons en France, pour l'heure, discours de politique générale pendant une heure et demie, François BAYROU a détaillé hier après-midi son cap pour les prochains mois. Le Premier ministre a voulu ménager la chèvre et le chou, voulant jouer l'apaisement en envoyant des signaux à sa gauche et à sa droite. Il a remis le sort de la réforme des retraites entre les mains des acteurs sociaux. Il a aussi indiqué vouloir remettre en question la pyramide des normes. Un geste également envers le monde agricole, avec une charge contre l'Office français de la biodiversité. Beaucoup de sujets, Louis DAUFRESNE.

LOUIS DAUFRESNE
Et oui, que nous allons explorer, puisque nous sommes un peu conduits à faire l'exégèse du discours de politique générale de François BAYROU, avec notre invitée ce matin qui, de surcroît, représente son Gouvernement. Bonjour Françoise GATEL.

FRANÇOISE GATEL
Bonjour.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Vous êtes ministre déléguée chargée de la Ruralité. Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation. Sénatrice, vous avez été présidente de l'association des Petites Cités de Caractère. La motion de censure sera débattue demain à partir de 15h, et mise en vote à 17h30, annonce d'Yaël BRAUN-PIVET, ce matin. Jusqu'à quand serez-vous ministre, Françoise GATEL ?

FRANÇOISE GATEL
Eh bien, écoutez, je ne le sais pas. Tout est provisoire dans la vie, n'est-ce pas ? Y compris la fonction de ministre.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
François BAYROU a appelé hier à la stabilité. Ça devient urgent, la stabilité ?

FRANÇOISE GATEL
Ça devient absolument nécessaire. Depuis le début du mois de janvier, comme beaucoup d'élus, moi, je parcours des cérémonies de voeux. Il y a énormément d'assistance à ces voeux. Et les personnes qu'on y rencontre, les élus, disent une seule chose : " ça suffit, nous on veut un budget, arrêtez, ce qu'ils appellent, vos chicailleries, disent les élus locaux. Rassemblez-vous, vous avez des idées différentes, mais rassemblez-vous, il nous faut un budget parce qu'on sait que les finances de la France sont plus qu'en dérapage et que ce qui se passe ne fait que s'aggraver. " Donc moi, je pense que les gens sont loin de ce que j'entends ici ou ailleurs.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Est-ce que le discours de François BAYROU va dans la bonne direction selon vous ?

FRANÇOISE GATEL
C'est un discours de politique, c'est un discours de politique générale. Donc un discours de politique générale donne un esprit, une orientation. Moi, je trouve que ses mots, il a des mots très forts. J'ai beaucoup aimé ce mot de promesse française. François BAYROU, il décrit la réalité de notre pays, les difficultés pour ces 22 millions d'habitants qui composent la ruralité, c'est 88% de nos communes françaises, c'est 10 millions de jeunes de moins de 20 ans dans des communes moyennes et des citoyens qui aujourd'hui se sentent aussi un peu déclassés. On a des personnes qui sont en difficulté, des entreprises qui ont besoin de stabilité. Et je trouve qu'il a aussi renvoyé, on en parlera sûrement, par sa proposition sur les retraites, à la responsabilité, au dialogue et à la concertation.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Avant de venir sur les retraites, je voudrais évoquer avec vous l'étude des cahiers de doléances des Gilets jaunes. C'est une annonce qu'il a faite. C'était pourtant il y a 6 ans, les Gilets jaunes. Est-ce que c'est parce qu'il y a une crainte, de la part du Gouvernement, de voir ressurgir le mouvement des Gilets jaunes à l'aune, justement, de ce climat politique plutôt chahuté ?

FRANÇOISE GATEL
Les Gilets jaunes étaient l'expression, ou extrêmement visible, de l'exaspération de nos concitoyens qui expriment ce sentiment, on n'a pas cessé de le dire, de déclassement, d'abandon et de perte d'espérance. C'est-à-dire, ces gens, ils sentent que le futur s'écrit sans eux. Et qu'être dans les territoires Euro, comme on dit dans ma Bretagne, c'est des ploucs qui n'ont pas d'avenir. C'est à côté du monde. Et cette expression qui était extrêmement violente et forte nous a tous saisis. Et si je puis dire, cette expression, ou cette réalité, elle existe depuis longtemps. C'est Jacques CHIRAC qui avait inventé la fracture territoriale. Et on voit bien que la France, elle se disperse, c'est-à-dire, elle s'éclate en territoires un peu différents, qui ont plus ou moins d'atouts aujourd'hui, qui traversent des périodes très difficiles. Et que François BAYROU, quand il parle de la promesse française, c'est ça. C'est-à-dire, au coeur de notre action politique, il doit y avoir chaque Français, chaque citoyen, quel que soit l'endroit où il habite, son âge, sa situation. Chacun doit avoir une promesse. Enfin, moi, je le dis pour la réalité, c'est une promesse d'avenir.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Nous, on a l'impression d'avoir déjà entendu ça avec Michel BARNIER. Concrètement, qu'est-ce qu'il y a de nouveau cette fois ?

FRANÇOISE GATEL
Non, mais, que vous l'ayez entendu, la fracture territoriale, vous continuez à en entendre, parler parce qu'elle existe profondément. Il ne faut pas l'oublier.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Donc concrètement, comment on la résout ?

FRANÇOISE GATEL
Il en a parlé, je rappelle, c'est un discours de politique générale. Ensuite, il y a tout un volet, il en a parlé sur l'école. C'est-à-dire, il place l'école…

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Assez peu l'école, hein. Il n'a pas dit grand-chose.

FRANÇOISE GATEL
Il a quand même dit... Il a dit une phrase, en disant que l'école était l'essentiel de cette promesse d'espérance. Élisabeth…

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Françoise GATEL, on ferme les classes, justement, dans les territoires ruraux, parce que la démographie est déclinante. Donc, l'éducation nationale anticipe les fermetures de classes sur la base d'une démographie déclinante, alors qu'elle en ouvre ailleurs.

FRANÇOISE GATEL
On doit avoir une méthode différente qui avait été initiée par le plan ruralité, qui est faite dans certains territoires, mais qui n'est pas faite dans d'autres. C'est-à-dire, on a une réalité démographique. La réalité démographique, c'est la baisse de la natalité, partout. Et qu'en même temps, je rappelle que depuis quelques années, le Gouvernement avait dédoublé des classes, y compris en ruralité, et qu'aujourd'hui, ce qu'il nous faut faire, et ça commence à être fait, c'est travailler avec les élus, c'est-à-dire qu'il faut que les directeurs d'académie rencontrent les élus et travaillent avec de la visibilité. On ne peut plus, aujourd'hui, accepter que c'est en février que le..., il fait très bien son travail, il appelle le maire, il dit : « Monsieur le maire, moi je vais fermer une classe au mois de septembre. », et que ça ne se discute pas. Ça, ce n'est plus possible. C'est-à-dire, il faut qu'on donne des solutions et des organisations. On a des solutions.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
En même temps, s'il n'y a pas d'enfants…

FRANÇOISE GATEL
Oui, mais vous ne pouvez pas... Vous savez, c'est le cercle vertueux. C'est-à-dire, si vous fermez des écoles, vous n'accueillerez pas de familles. Et si des familles habitent dans une commune, et qu'ils doivent, pour scolariser leurs enfants, faire sept ou huit kilomètres quand les enfants ont trois ans, ça ne se fera pas. Donc, ce que dit François BAYROU, et ce que nous disons avec François REBSAMEN, c'est qu'il faut faire du travail de dentelle, et qu'il faut regarder comment on répond à cette promesse française, qui n'est pas la même à Paris, dans le 7ème, qu'elle peut être dans la Lozère ou dans les Côtes d'Armor.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
On a parlé de la démographie. Vous avez parlé d'espérance aussi et de promesse, Françoise GATEL. Quand on voit cette natalité, les chiffres de l'INSEE hier sont effrayants. Natalité au plus faible depuis 1945. On se rappelle, il y a un an, les propos d'Emmanuel MACRON qui avait parlé au réarmement démographique. Expression abondamment commentée. Est-ce que l'espérance, ou plutôt le manque d'espérance des Français, ne se traduit pas aussi dans la natalité ? Et en quoi un discours comme celui d'hier peut-il redonner cette espérance ? Certes, il y a ces mots de promesse d'avenir, mais il y a aussi le brouard en face, il y a aussi, en face, l'expression de la volonté politique de ménager la chèvre et le chou. En quoi un discours comme ça peut redonner de l'espérance ?

FRANÇOISE GATEL
Je pense que la baisse démographique est très préoccupante, elle est inquiétante. Elle renvoie effectivement à la question des interrogations de ceux qui sont en âge d'avoir des enfants, portent sur l'avenir. Et puis, on a aujourd'hui une société qui est très différente de ce qu'elle était. Un, il y a des gens qui ont peur de l'avenir. Deux, il y a aussi des gens qui considèrent que ce monde est tellement difficile, notamment, écologiquement, qu'on ne peut pas contribuer à aggraver les choses. Et puis, vous avez aussi des vies personnelles et professionnelles qui font qu'il y a une priorité qui à un moment peut être donnée à la vie professionnelle, qu'après ça devient plus difficile d'avoir des enfants. Et aujourd'hui, je pense aussi que ce qui était la logique d'une vie où à un moment on avait des enfants, on s'installait, on créait une famille, ce modèle-là n'est plus la norme.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Mais c'est l'expression d'une désespérance ou la faute à un modèle qui semble aujourd'hui dépassé ?

FRANÇOISE GATEL
Moi, je ne cherche jamais les fautes des gens. Je pense que ce qui se passe dans une société, c'est le fruit de cette société. Ce que l'on constate aussi factuellement, c'est qu'il nous faut une politique avec des actions très concrètes, favorables à l'enfance et à la petite enfance. On parle des écoles, on parle aussi des modes de garde des enfants, de l'éveil. Voilà. Il faut aujourd'hui faciliter la vie des gens. Et quand la France baisse un peu son action ou son engagement en faveur des familles, quelles que soient les familles, à un moment on voit bien qu'il y a une sorte de corrélation et que la baisse démographique, elle est là. Donc, c'est un choix de société.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
En tant que ministre de la Ruralité, à quoi mesurez-vous que vous aurez atteint les objectifs ?

FRANÇOISE GATEL
Alors moi, je suis un colibri. Vous connaissez l'histoire du colibri ? Donc modeste. Mais le colibri est extrêmement important, puisque le colibri, c'est ce tout petit oiseau avec un tout petit bec qui, à un moment, contribue à éteindre un incendie. Alors, ça fait rire tout le monde, parce qu'on dit qu'il est ridicule, mais c'est cette idée à laquelle je crois, si chacun fait sa part, les choses fonctionneront mieux. Et donc, moi, je suis ce colibri, je suis là où je suis aujourd'hui, parce que c'est la résultante de mon engagement d'élue locale. J'étais mère pendant 17 ans, présidente d'une interco. Et moi, c'est aussi le résultat de mon éducation, parce que j'étais éduquée en quelque sorte. J'ai vécu dans une famille et dans un univers où il était naturel, comme on respire, d'avoir un engagement. Donc maintenant, ce sont des chiffres qui parlent. Il y a deux choses. D'abord, est-ce que le regard de tous ceux qui ne vivent pas dans la ruralité sur la ruralité a changé ? C'est-à-dire, est-ce qu'on n'a pas une sorte de, vous voyez, comment dire, pas de misérabilisme offert à la ruralité ? La ruralité est à part entière une composante de notre société. Elle est des plus modernes pour deux raisons. C'est quand même 22 millions d'habitants, 88% de la population. Et la ruralité, elle n'a jamais été aussi moderne et aussi utile. Ce que les villes seront asphyxiées si elles n'ont pas une réciprocité avec la ruralité, qui leur fournit l'eau, qui fournit l'alimentation et qui fournit l'énergie renouvelable. Donc, on doit avoir un regard, entre la ville et la ruralité, assez complémentaire. Et puis, il y a des choses qui marchent. Prenez ces maisons FRANCE SERVICES, les 11 opérateurs pour la retraite, les caisses d'allocations familiales, les formalités de sécurité sociale, qui sont aujourd'hui rassemblées dans à peu près 2 700 maisons FRANCE SERVICES, partout dans le territoire.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Des guichets uniques en fait.

FRANÇOISE GATEL
Oui, à moins de 30 minutes de chez vous, parfois c'est 20 minutes. Vous y allez, on vous aide à démêler un dossier compliqué de retraite, de sécurité sociale. Et depuis 2023 que ça a été mis en place, il y a à peu près 9 millions de demandes qui ont été traitées. Mais tout ça, vous voyez, c'est invisible, personne ne s'y intéresse.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Mais on parlait de la démographie tout à l'heure. Le sujet pour la ruralité, c'est aussi l'âge.

FRANÇOISE GATEL
Alors, la ruralité, je ne vais pas faire ma savante. Mais la ruralité, c'est comme tout, c'est un peu plus compliqué que ce qu'on pense. Il y a quatre types de ruralité. Vous avez une ruralité autour des villes, on va dire, de province et des villes moyennes. Parce que vous avez un collège, vous avez un lycée, vous avez une attractivité autour, vous avez des petites villes qui se sont développées en habitation. Vous avez une ruralité qui est une ruralité touristique, qui va plutôt bien. Vous avez une ruralité qui est une ruralité où il y a des industries. Et puis, vous avez une partie de ces 22 millions d'habitants et des 88 % des communes, qui est cette ruralité, en grosse difficulté. C'est la ruralité essentiellement, on va dire, agricole.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Désindustrialisé.

FRANÇOISE GATEL
Dans des territoires enclavés, où vous avez une population vieillissante, une baisse démographique. Donc, c'est ça…

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Quelle est sa part, cette ruralité, en nombre ?

FRANÇOISE GATEL
Dans la part de la ruralité générale, c'est, je crois, entre 4 et 8%. Ce n'est pas la partie la plus importante de la ruralité.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
C'est ça qu'on se représente quand on évoque le mot ruralité.

FRANÇOISE GATEL
Justement, on dit qu'il y a 22 millions d'habitants dans la ruralité et une ville de 5 000 habitants, voire de 10 000 habitants, peut-être dans la ruralité, parce que c'est une question de densité de population.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Et ce que vous dites, en fait, Françoise GATEL, que 95% ou 90% de la ruralité se porte plutôt bien ?

FRANÇOISE GATEL
Ce n'est pas qu'elle se porte plutôt bien, mais elle n'est pas forcément déclinante, elle est fragile, parce que là où vous avez de la désindustrialisation, on a beaucoup de difficultés, parce que c'est aussi dans cette ruralité qu'on a des ouvriers. Donc, vous voyez bien que la volonté des Gouvernements successifs de réindustrialiser la France est absolument nécessaire, parce que c'est dans la ruralité qu'on va mettre des usines. Et puis il y a ce malaise agricole, qui est plus qu'un malaise qu'on doit traiter, parce que les agriculteurs sont bien des essentiels pour un pays et pour notre souveraineté, et qu'on a ce secteur de la ruralité qui est très difficile. Mais toute la ruralité ne va pas mal, et notamment, on voit, aujourd'hui, se développer dans des territoires qui ont un environnement assez remarquable. Prenez l'exemple de la Loire à vélo, c'est devenu une forme de tourisme que les gens adorent. Ce tourisme à vélo le long de la Loire peut descendre jusque dans la Haute-Loire et faire que vous avez une forme de tourisme tout au long de l'année, un tourisme familial, tranquille, paisible, qui va permettre de rénover de l'habitat, de faire des chambres d'hôtes, et qui va faire vivre des commerces. La ruralité est aussi en train de se réinventer, parce qu'il y a quelque chose qu'on a un peu perdu dans notre pays, c'est cette synergie et cette solidarité entre les gens. Vous allez dans n'importe quelle petite ville ou village de la ruralité, les élus travaillent avec tout le monde. Ils travaillent avec les entreprises, avec les associations. Il faut inventer son présent et son avenir. Et vraiment, moi, je trouve qu'il y a des choses fabuleuses. Ce sont des territoires où on ne renonce pas. C'est compliqué, c'est difficile, il n'y aura jamais des choses extrêmement dimensionnées. Je trouve qu'il faut retrouver le sens du commun, le sens du projet dans un territoire. La vie, elle est là.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Est-ce que c'est important qu'il y ait des ministres, peut-être même davantage, qui soient justement issus de la ruralité, issues de ces territoires ?

FRANÇOISE GATEL
On doit avoir des ministres qui représentent la société, dans sa diversité.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Vous le regrettiez avant, on avait beaucoup critiqué les précédents Gouvernements parce qu'ils étaient trop parisiens ou très parisiens.

FRANÇOISE GATEL
Je veux dire, le fait d'être parisien ou pas, moi, je n'y mets pas de critique là-dessus. Je dis simplement qu'un Gouvernement, il gouverne pour toute la France et tous les Français. Ça aide quand on connaît un peu. Il y a des sujets dont je ne parlerai pas, parce que je ne connais pas. Et surtout, le fait d'avoir, et vous voyez des élus locaux dans un Gouvernement, ce sont des gens qui fabriquent les décisions politiques à partir de la réalité. Nous, on ne pense pas qu'on doit décider depuis Paris de ce qui est bon pour la Lozère ou le territoire.

PIERRE-HUGUES DUBOIS
Merci beaucoup, Françoise GATEL. Je rappelle que vous êtes ministre déléguée en charge de la Ruralité. Vous êtes sénatrice, vous avez été président de l'association des petites cités de caractère.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 janvier 2025