Texte intégral
APOLLINE DE MALHERBE
Bonjour à tous, il est 7 h 41 sur RMC.
INTERVENANT
La fête était merveilleuse et on est très contents, on est très fiers d'être Parisiens.
INTERVENANT
Ça fait partie des meilleures soirées de ma vie.
INTERVENANT
La soirée, elle était parfaite, ça fait un moment, on attend ce moment, c'est incroyable.
APOLLINE DE MALHERBE
De la joie, une foule impressionnante et des débordements après la victoire du PSG en Ligue des Champions. Bonjour Marie BARSACQ.
MARIE BARSACQ
Bonjour.
APOLLINE DE MALHERBE
Vous êtes la ministre des Sports, vous avez passé ces dernières heures avec les joueurs du PSG. Vous étiez à Munich, vous étiez à l'Élysée, vous étiez aussi au Parc Des Princes hier. On reviendra bien sûr aussi sur la question des violences et c'est d'ailleurs terrible. Je trouve ce matin qu'on se sent quasiment schizophrène. On a envie uniquement de se réjouir et de se dire : "Quelle fierté que la France, désormais, ait eu ce club à nouveau au sacre". Et en même temps, on rajoute en permanence cette sorte de petit astérisque en disant : "Oui, mais il y a eu les violences". J'ai quand même envie d'abord de me concentrer sur l'aspect sportif. Comment est-ce que vous l'avez vécu et quelles conséquences pour le foot français, et même, j'allais dire, pour une génération ?
MARIE BARSACQ
Oui, c'est une victoire historique qui va vraiment marquer l'histoire. Et je crois que le PSG a marqué au cœur, tous les Français qui les ont soutenus. Et d'ailleurs, on était tous PSG ce week-end. On a vécu au rythme du PSG et c'est important. C'est important parce que le foot français, en a besoin. Une locomotive comme le PSG, c'est capital. Vous savez que le foot français connaît des difficultés, notamment économiques et en ce moment, il travaille à sa refondation. Et avoir une locomotive comme le PSG qui montre que sportivement, le foot français est fort, ça c'est très important.
APOLLINE DE MALHERBE
Ça veut dire qu'il y a les deux aspects ? Marie BARSACQ, il y a le côté motivation, se dire : "On est capable de le faire". Ce club qui a quand même beaucoup galéré, dont on a beaucoup dit : "Mais ils n'y arriveront pas", qui y arrive. Et puis de l'autre côté, aussi des retombées financières pour le reste des clubs.
MARIE BARSACQ
Oui, c'est sûr que le modèle économique de l'organisation de notre football professionnel et du sport français en général est fondé sur le ruissellement entre le football professionnel le plus haut niveau jusqu'au sport amateur. Donc là, le foot amateur. Et donc oui, il y aura des retombées. Il y aura aussi des investisseurs qui vont s'intéresser davantage au football. Il va y avoir des droits télés qui vont prendre de la valeur aussi. Vous savez qu'on est en train de chercher un modèle économique sur les droits télés. Et évidemment, des victoires comme celles de ce week-end vont compter. Et ça, c'est capital. Mais le plus important, c'est quand même ce que vous disiez tout à l'heure dans votre question. C'est finalement la source d'inspiration formidable que va générer le PSG grâce à sa victoire auprès des jeunes. Parce que là aussi, on a de formidables ambassadeurs auprès de notre jeunesse. C'est une équipe extrêmement jeune qui est évidemment l'idole de beaucoup, beaucoup de jeunes. Beaucoup des adolescents d'aujourd'hui, des jeunes gens d'aujourd'hui vont se souvenir de ce week-end-là, de cette victoire du PSG et vont être la génération PSG peut-être. Ou en tout cas, comme nous, on a pu être la génération 98. Ils vont se souvenir de ce moment-là.
APOLLINE DE MALHERBE
En termes d'ailleurs de modèles, modèles sportifs évidemment, modèles des joueurs, les joueurs chacun qui ont été non seulement exemplaires, mais qui ont vraiment eu une générosité hier dans leur partage de cette victoire. Est-ce qu'ils auraient dû davantage condamner les violences ? Parce qu'ils ont aussi ce rôle auprès de la jeunesse, comme vous le disiez.
MARIE BARSACQ
Oui, bien sûr. Après, je pense qu'il faut se dire qu'hier soir, les joueurs du PSG avaient surtout envie de célébrer leur incroyable exploit entre eux. Donc, il ne faut pas non plus tout attendre d'eux dans l'instant. Ils étaient, eux, dans une bulle sportive. Il faut voir quand même l'enjeu qu'il y avait derrière cette finale. Ils se sont préparés, concentrés. Ils sont allés à Munich, ils sont revenus avec, en plus, un score incroyable. Donc, je ne doute pas qu'ils condamnent évidemment toutes ces violences parce qu'en plus, elles n'ont rien à voir avec le football. Ceux qui ont cassé, ce ne sont pas des amoureux du football. Ce ne sont pas des amoureux du sport. Donc, ça, évidemment, ils vont le condamner, j'en suis certaine.
APOLLINE DE MALHERBE
Vous savez quoi ? Et on va partir au 32 16 pour les auditeurs dans un instant. Mais Charles, au fond, j'ai envie de me tourner vers vous. Vous y étiez.
CHARLES MAGNIEN
Alors, moi, j'étais samedi soir. Au Parc des Princes.
APOLLINE DE MALHERBE
Samedi soir, à Paris. Et vous, vous vous êtes senti un peu schizophrène.
CHARLES MAGNIEN
Oui, le match était retransmis. J'y étais avec mon fils qui a une dizaine d'années. C'était génial. Vous le disiez, c'est un modèle pour lui. Ses émotions. Une soirée qui restera à graver toujours pour lui. Il a dix ans. Il a vu ses stars sur grand écran. Vraiment, l'ambiance dans le stade, c'était génial. Et puis, à la sortie du stade, il a vu une voiture brûlée, des charges de CRS, du mobilier urbain cassé. On a fui le stade. On s'est cachés. Comment on fait aujourd'hui pour qu'en France, on puisse sortir du stade tranquillement, en famille, sans avoir peur ?
MARIE BARSACQ
Écoutez, c'est un sujet sur lequel travaille beaucoup, évidemment, le ministère de l'Intérieur, le préfet de police. Je crois que vous allez le recevoir tout à l'heure. Il vous parlera en détail du dispositif de sécurité. Ils étaient préparés à ça. On a beaucoup travaillé, surtout, encore une fois, Laurent NUÑEZ et ses équipes, pour anticiper. Maintenant, on a besoin aussi de permettre, là aux Parisiens de faire la fête. Et c'était une bonne chose, je pense, d'organiser cette diffusion du match au Parc Des Princes, comme c'était une bonne chose, hier, d'organiser cette parade, ce défilé des joueurs sur les Champs-Élysées. Moi, j'y étais. J'ai vu des gamins avec des sourires jusqu'aux oreilles. C'était une fête populaire incroyable. On a besoin de vivre ces moments, parce que le sport, c'est de l'émotion. Et en même temps, vous avez raison, il faut aussi encadrer les choses et prévenir, en fait, tous ces casseurs qui, encore une fois, n'ont rien à voir avec le sport. Et c'est des événements, vous parliez du 14 juillet en aparté.
APOLLINE DE MALHERBE
En fait, c'est tout à l'heure un auditeur qui nous a appelés et qui disait : "Au fond, c'est les mêmes images que la nuit de la Saint-Sylvestre, que désormais, les moments de fêtes collectives qui sont gâchés par à peu près les mêmes images, à peu près les mêmes profils et tout à fait le même genre de circonstances". Ce n'est pas, en effet, ni le sport, ni… Ce sont ces rassemblements.
MARIE BARSACQ
Après, ce qu'il faut quand même savoir, et Laurent NUÑEZ pourra vous le détailler, c'est qu'on est vraiment en train de travailler avec le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Justice, mon ministère évidemment, mais aussi la ligue de foot pro, sur une convention qu'on va signer mercredi matin pour justement mieux préciser les niveaux de responsabilité et les périmètres de responsabilité de chacun des acteurs qui participent à l'organisation d'un match, avant le match, pendant le match, après le match. Évidemment, il y a tout un volet, en dehors du stade, bien sûr, sous la responsabilité de la préfecture de police. Ces enjeux-là sont majeurs, c'est pour ça qu'on signe encore une convention. On veut aussi engager les clubs à être beaucoup plus actifs, beaucoup plus présents. Et d'ailleurs, j'en profite pour souligner la mobilisation du PSG auprès du préfet de police pour sécuriser justement le défilé sur les Champs-Élysées, puisqu'il y a eu beaucoup…
APOLLINE DE MALHERBE
Mais vous invitez davantage les clubs français à s'emparer aussi de cette question.
APOLLINE DE MALHERBE
Ils sont aussi en partie, ils doivent être co-responsables.
MARIE BARSACQ
Oui, bien sûr. Oui, parce qu'en fait, ils ont une parole qui porte énormément vis-à-vis du grand public. Alors évidemment de leurs supporters, mais là, on l'a vu, ce ne sont pas des supporters qui ont cassé hier.
APOLLINE DE MALHERBE
Mais auprès de la jeunesse.
MARIE BARSACQ
Généralement, si on veut dézoomer auprès de la jeunesse, ils ont un rôle à jouer, oui.
APOLLINE DE MALHERBE
Marie BARSACQ, je voudrais qu'on accueille aussi Patrick qui nous appelle au 32 16. Patrick qui est Parisien et qui était à Munich. Racontez-nous Patrick.
PATRICK, AUDITEUR
Oui, bonjour Apolline. Oui, on est revenus d'un rêve éveillé. On n'a pas ressenti tout ce que vous venez de décrire là-bas, il y avait une ambiance vraiment festive. J'étais avec mes deux enfants de dix ans et huit ans. On a vécu une journée de rêve. On a été à la fan zone où tout s'est hyper bien passé, où tout le monde était dans une convivialité, dans une joie qui est montée tout au long de la journée. Pour arriver jusqu'au moment où on est rentrés dans le stade, où il y avait une ambiance de folie. On n'entendait même pas les interistes chanter tellement on était… Vous pouvez peut-être entendre ma voix un peu égosillée. Je comprends. On a vécu un match de rêve. Les Parisiens nous ont fait rêver. De mémoire de supporter, je ne crois pas avoir vécu un match aussi facile à suivre. On a vibré du début à la fin, et même à la fin, quand le match s'est terminé, qu'on a dû rentrer avec nos enfants, tout s'est hyper bien passé.
APOLLINE DE MALHERBE
Hyper bon enfant. Patrick, c'est un peu dur de reprendre ce matin, non ?
PATRICK
C'est très dur. Très dur de retomber, de voir tout ce qui s'est passé. Parce qu'on était en voiture, donc, on est rentrés un petit peu tard. C'est vrai qu'après, on a vu un peu tout ce qui s'est passé à Paris. Mais nous, on était un peu loin de tout ça. On était un peu sur un nuage.
APOLLINE DE MALHERBE
Mais ce qui veut bien dire, Patrick, que les fans comme vous, les supporters de la première heure, ceux qui se sont même donné la peine d'aller jusqu'au bout, ne sont pas ceux qui gâchent la fête ?
PATRICK
Non. Au contraire, nous, dans les tribunes, tout le monde était hyper bienveillant avec les enfants. Même quand on a pris le métro, il y avait des gens qui disaient : "Faites attention", parce que vous imaginez, on est tous rentrés en même temps. Il y avait énormément de monde dans le métro. Tout le monde disait : "Faites attention, il y a des petits enfants". Tout le monde chantait. On a même rencontré des Intéristes. Il n'y a pas eu de bagarre. Je ne pense pas qu'il y ait eu le moindre incident à Munich. Il n'y avait que des supporters du PSG.
APOLLINE DE MALHERBE
Merci, Patrick, d'avoir témoigné. Courage pour la reprise. Marie BARSACQ, le PSG et le Parc des Princes, est-ce que vraiment ça peut s'arrêter ? Après ce qu'ils ont vécu-là ?
MARIE BARSACQ
Écoutez, je crois que la meilleure solution, c'est le dialogue. C'est ce qui se passe en ce moment. Il y a des discussions en cours. C'est évidemment le PSG qui décidera, mais je crois que tous les supporters, tous les amoureux du PSG sont fans du Parc. Mais il y a, vous le savez, des discussions qui doivent se terminer.
APOLLINE DE MALHERBE
Étonnamment, d'ailleurs, Anne HIDALGO était complètement absente de ces deux derniers jours.
MARIE BARSACQ
Oui, c'est vrai qu'elle a été représentée, hier, à l'Élysée par son adjoint au sport.
APOLLINE DE MALHERBE
Elle n'était pas non plus à Munich.
MARIE BARSACQ
Et elle n'était pas à Munich, effectivement.
APOLLINE DE MALHERBE
La maire de Paris, au moment où Paris est sacré, ça ne vous a…
MARIE BARSACQ
Écoutez, je n'ai pas l'agenda d'Anne HIDALGO. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'elle a adressé des messages de soutien et de félicitations bien évidemment au club. Et elle était représentée, hier, à l'Élysée.
APOLLINE DE MALHERBE
Mais il n'y a pas d'explication particulière qui a été donnée.
MARIE BARSACQ
Non, Je ne crois pas qu'il faille chercher une explication particulière.
APOLLINE DE MALHERBE
En revanche, en effet, Rachida DATI était présente et très présente. Et c'est vrai que c'est elle qui dit, notamment dans le journal Le Parisien ce matin, elle dit : "On ne peut pas séparer le PSG du Parc des Princes".
MARIE BARSACQ
On laissera Nasser et son équipe décider sur ce sujet. En tout cas, pour eux, c'est un projet de développement puisque derrière ce choix du stade, c'est : comment accueillir encore mieux les supporters ? Comment faire vivre une expérience encore plus folle aux supporters du PSG ?
APOLLINE DE MALHERBE
Mais si on arrive à faire ça, tout en gardant le Parc ?
MARIE BARSACQ
Et donc, du coup, je crois que ce sont des discussions et les choix qu'ils vont devoir faire.
APOLLINE DE MALHERBE
Merci beaucoup, Marie BARSACQ, ministre des Sports, d'être venue ce matin.
MARIE BARSACQ
Avec plaisir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 3 juin 2025