Texte intégral
Je suis ravi d'être présent pour mon premier Conseil des ministres des Transports de l'Union européenne. Nous avons eu à Varsovie il y a quelques mois un Conseil informel. Aujourd'hui, c'est le vrai Conseil des ministres, qui portera sur des sujets liés à l'aérien et au droit des passagers. Ce thème me tient particulièrement à cœur, car dans mon pays, j'ai fait de la question des usagers une priorité de la qualité du service. Les mesures que nous allons discuter et le texte sur lequel nous pourrions nous accorder iront dans le sens d'une meilleure prise en compte des attentes des usagers en matière de qualité de service aérien. Je souhaite que nous trouvions un consensus sur ce point.
Je souhaite également aborder la libéralisation des 44 tonnes sur les routes. La France n'est pas favorable, car nous craignons un report modal défavorable du ferroviaire vers la route, alors que le fret ferroviaire est déjà en difficulté et mérite notre soutien. De plus, la décarbonation de ce secteur n'est pas encore effective, puisque ces poids lourds sont diesel. Leur circulation accroît l'usure des infrastructures routières, notamment en France, pays de transit. C'est une position que nous défendons avec plusieurs autres pays depuis quelques années.
J'aimerais enfin évoquer le contrôle technique des véhicules. Nous soutenons le contrôle technique pour des raisons de sécurité et d'environnement, et des améliorations sont en cours. Toutefois, la France ne soutient pas l'annualisation du contrôle technique des véhicules légers et des camionnettes de plus de dix ans. Nous souhaitons rester sur un cycle de deux ans, tout en ayant un œil attentif sur les questions de sécurité et environnementales.
Je souhaite également attirer l'attention sur un problème en expansion en France, notamment dans les départements et territoires d'outre-mer : les airbags Takata susceptibles d'exploser sans avertissement et de devenir mortels. La plupart des constructeurs sont concernés ; certains ont déjà rappelé les véhicules et remplacé ces airbags, mais tous ne l'ont pas fait. Ce risque est accru dans les régions chaudes et humides d'Europe du Sud. Les procédures judiciaires montrent que ces airbags vieillissants peuvent se transformer en armes mortelles pour l'automobiliste qu'ils sont censés protéger. Nous devons collaborer avec nos collègues pour organiser les rappels et renforcer le système d'homologation afin d'éviter qu'un tel problème ne se reproduise.
Je viens défendre les intérêts de la France dans un cadre européen apaisé, entouré d'amis rencontrés à Varsovie et que je suis heureux de retrouver.
Source https://ue.delegfrance.org, le 10 juin 2025