Texte intégral
LAURE CLOSIER
BFM Business et RMC Découverte depuis VivaTech. Ça commence aujourd'hui. Ça commence maintenant sur notre plateau, évidemment, l'événement désormais mondial, c'est ce que nous a dit Maurice LEVY. Il y a plus de monde ici qu'au CES, Anthony MOREL.
ANTHONY MOREL
Ah bon ?
LAURE CLOSIER
Ah ben c'est ce qu'il a dit tout à l'heure, plus d'exposants, plus de monde, plus de visiteurs, désormais c'est là que ça se passe.
ANTHONY MOREL
Si Maurice le dit, c'est que c'est vrai.
LAURE CLOSIER
Clara CHAPPAZ est avec nous. Bonjour.
CLARA CHAPPAZ
Bonjour.
LAURE CLOSIER
Vous êtes la ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique. Je demandais à Maurice LEVY si ça l'amusait toujours de venir sur VivaTech, mais vous aussi ça vous amuse ?
CLARA CHAPPAZ
Ah mais c'est certainement la meilleure semaine de l'année pour être ministre du Numérique, c'est d'ailleurs ma première édition en tant que ministre du Numérique, donc c'est une édition un peu spéciale pour moi et je pense que c'est une édition exceptionnelle. Vous le savez, vous l'avez dit, c'est non seulement devenu l'événement tech le plus grand dans le monde entier, mais surtout, ça ne vous a peut-être pas échappé, il y a quelques semaines, Paris a été montré comme la championne d'Europe de la tech. Donc tout ce qu'on fait depuis 2017, tout ce qui est porté par le président de la République, ça paie, et c'est une grande fierté d'être là avec toutes les entreprises qui seront là pendant cette semaine.
LAURE CLOSIER
Deux sujets majeurs aujourd'hui, les questions souveraineté et qui passent à travers l'autre sujet majeur, c'est-à-dire le cloud, c'est là-dessus qu'on attend des annonces.
CLARA CHAPPAZ
Oui. Alors il y aura plein d'annonces, rien que dans le secteur que vous avez mentionné, le cloud, l'hébergement de données, OVH travaille sur un certain nombre d'annonces, notamment, je ne veux rien dévoiler pour eux, mais il y aura des annonces avec TF1, avec un certain nombre de grands groupes. MISTRAL AI aussi sur l'intelligence artificielle qui est un autre des secteurs qu'on voit partout, sur tous les stands qui nous entourent, aussi fera un certain nombre d'annonces avec la SNCF. On voit bien que dans cette édition, et c'est ça je crois d'ailleurs ce qui marche à VivaTech, on joue collectif, on joue ensemble, grands groupes, start-up pour développer de la tech qui sert à tout le monde.
LAURE CLOSIER
Le sujet quand même Anthony, je reviens juste sur les questions de souveraineté, c'est qu'avant, les boîtes elles répondaient, OK, moi je veux bien acheter français mais la techno n'est pas au point. Parfois c'est plus cher. Donc je ne vais pas faire souveraineté pour faire plaisir au Gouvernement, il faut que ça soit utile et efficace.
ANTHONY MOREL
C'est ça. Il faut allier l'efficacité technologique et la compétitivité d'un point de vue prix, et puis effectivement la sécurité des données parce qu'elles sont hébergées sur le territoire français. C'est une équation qui est difficile à résoudre, mais c'est une des clés, notamment dans la révolution de l'intelligence artificielle. Et j'avais une question pour vous par rapport à ça. Qu'est-ce qui nous manque ? C'est quoi l'ingrédient qui manque à la France pour être une vraie puissance mondiale face aux États-Unis, face à la Chine ? On a l'impression qu'on a tout, on a des entrepreneurs formidables, il y en a des milliers ici, on a des chercheurs, des mathématiciens qui sont connus dans le monde entier, on a une énergie décarbonée qui fait qu'on devrait être un paradis du cloud. C'est quoi l'ingrédient qui nous manque ?
CLARA CHAPPAZ
Mais on l'est, on l'est parce qu'aujourd'hui en France, et c'est ce qu'on célèbre cette semaine, on est le premier pays d'Europe en intelligence artificielle. Et ça c'est une réalité. On l'est parce que je le serai personnellement toujours aux côtés des entrepreneurs et des entreprises. Vous l'avez dit, la tech c'est devenue très politique, on le voit avec l'intelligence artificielle. Ce n'est pas seulement un choix économique. C'est aussi un choix de souveraineté, d'autonomie stratégique. Et pour construire cette autonomie stratégique, moi, je ne dis pas qu'il faut se replier sur soi-même, mais il faut avoir des alternatives. Et ces alternatives, elles existent. Je ne vous laisserai pas dire qu'elles n'existent pas. Elles existent, et elles existent parce que ce qu'on fait, ça fonctionne. Depuis le début de l'année, rien que cette année, entre le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, 109 milliards d'euros d'investissement, Choose France, 37 milliards d'euros d'investissement, toutes les annonces qu'on aura ici à VivaTech, on voit bien que le monde entier choisit la France, notre pays, pour construire de l'intelligence artificielle.
LAURE CLOSIER
Anthony.
ANTHONY MOREL
On a des alternatives, c'est vrai, elles existent, mais elles sont quand même petites par rapport à ce qui existe à l'international. On a MISTRAL AI qui est un très beau porte-étendard, mais on n'a pas d'OPENAI, on n'a pas de GOOGLE, on n'a pas de NVIDIA. Là pour le coup, il faut qu'on monte à l'échelle. On n'est pas encore à cette échelle-là.
CLARA CHAPPAZ
Oui. On monte à l'échelle avec tous les partenariats entre les startups et les grands groupes que j'ai mentionnés. Il y aura un certain nombre d'annonces en ce sens, des montants, non pas seulement d'investissement mais d'achat, parce qu'on voit que les grands groupes aujourd'hui, quand un grand patron du CAC 40 se dit qu'il est mal à l'aise de mettre ses données sur une entreprise américaine, on voit qu'il se passe quelque chose qui est très important. C'est que cet enjeu de l'infrastructure numérique, des technologies avec lesquelles on travaille, c'est devenu un enjeu du dirigeant. C'est devenu un enjeu des Gouvernements mais aussi du dirigeant. Et donc c'est comme ça qu'on va basculer et qu'on va pouvoir encore plus passer à l'échelle. Et c'est là où du coup, ce que je dis aux entrepreneurs et à toutes les entreprises cette semaine, si particulière pour la France, c'est qu'on sera toujours à leur côté, on continuera à attirer les investissements, à soutenir les entrepreneurs, à simplifier la vie des entrepreneurs. C'est très important. Mais on a aussi besoin de vous. On a besoin de vous parce que la souveraineté, elle se construit en collectif, elle se construit quand on est un patron et qu'on se tourne vers OVH, ou vers MISTRAL pour l'intelligence artificielle.
LAURE CLOSIER
Est-ce qu'il faut aller plus loin avec un Buy European Act, c'est-à-dire obliger les entreprises et l'État, parce qu'il y a aussi des données de l'État qui sont gérées par MICROSOFT, est-ce qu'il faut obliger les entreprises à acheter européen ?
CLARA CHAPPAZ
Oui, moi je le dis sans détour, c'est une position que nous portons au niveau de l'Union européenne, de dire : " Il faut qu'on puisse utiliser l'achat privé, mais aussi la commande publique, vous avez tout à fait raison, les administrations, les opérateurs, pour soutenir nos entreprises, pour que ça soit un levier de développement des entreprises ". Et donc c'est ce qu'on plaide au niveau européen, cette histoire de préférence européenne que porte le président de la République depuis de nombreuses années, mais qui n'a jamais été aussi importante qu'aujourd'hui. Dans ce contexte géopolitique, c'est une chance pour diminuer nos dépendances, de se tourner vers nos entreprises et de les soutenir pour qu'elles se développent. Mais ça ne suffira pas. Et c'est peut-être le dernier message. Je crois qu'il faut qu'on garde en tête cette semaine. Ici, on le voit, il y a des entreprises convaincues. Je veux dire, quand on vient à Vivatech, on est convaincu, on est engagé dans la technologie, soit on la construit, soit on l'achète, soit on co-construit ensemble, j'ai donné quelques exemples. Mais cette révolution de la technologie, elle ne se fera pas simplement en chambre, simplement avec des gens convaincus. Et là encore, j'ai besoin de vous, toutes et tous qui nous entendez, pour dire comment est-ce qu'on diffuse l'intelligence artificielle, notamment, parce que quand on regarde où est-ce qu'on en est, on est encore un tout petit peu en retard, entre 90% des patrons qui nous disent : " Je veux développer l'IA " et ceux qui le font vraiment.
LAURE CLOSIER
Et ceux qui le font vraiment. Il faut passer à l'achat.
CLARA CHAPPAZ
Et il faut qu'on puisse embarquer non seulement les patrons, mais embarquer tout le monde, dans toutes les entreprises.
LAURE CLOSIER
Bon c'est ce qu'on essaie de faire.
CLARA CHAPPAZ
Et c'est pour ça qu'on dévoilera dans quelques semaines, et on en dira les prémices ici, qu'on lance un grand plan qui s'appelle " Osez l'IA " pour que chacun puisse oser embarquer tout le monde dans l'entreprise pour utiliser de l'intelligence artificielle.
LAURE CLOSIER
Merci beaucoup Clara CHAPPAZ. On a beaucoup de monde qui attend dans le couloir pour venir sur ce plateau. Merci beaucoup d'être venue. On continue d'évangéliser, évidemment, sur l'intelligence artificielle. On va recevoir dans un instant Barbara LAVERNOS qui va nous rejoindre en plateau, directrice adjointe de L'OREAL en charge... venez nous rejoindre sur le plateau. Merci beaucoup Clara CHAPPAZ.
CLARA CHAPPAZ
Merci. Bonne première journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 juin 2025