Interview de Mme Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du Gouvernement, à CNews le 2 juillet 2025, sur la canicule, l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal emprisonné en Algérie depuis plusieurs mois et condamné en appel à cinq ans de prison, le dépôt d'une motion de censure par le Parti socialiste, la préparation du budget 2026 et la commission d'enquête sur "l'affaire Bétharram".

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : CNews - Europe 1

Texte intégral

SONIA MABROUK
Bonjour à vous Sophie PRIMAS.

SOPHIE PRIMAS
Bonjour Sonia MABROUK.

SONIA MABROUK
Bienvenue à la grande interview sur Cnews et Europe 1.

SOPHIE PRIMAS
Merci.

SONIA MABROUK
Vous êtes la porte-parole du Gouvernement. Alors je suppose que vous êtes arrivée dans une voiture climatisée, que vous rejoindrez tout à l'heure un ministère climatisé. Vous êtes ici sur un lieu de travail fort heureusement climatisé. Et pendant ce temps, madame PRIMAS, certains ministres dont Agnès PANNIER-RUNACHER pourtant nous font la leçon en évoquant les méfaits de la climatisation. Alors est-ce que la clim c'est bien mais pas pour tout le monde ?

SOPHIE PRIMAS
Alors je suis venue en voiture climatisée dans ce beau studio climatisé lui-même. Mais quand je rentrerai au ministère, je fermerai les volets de mes fenêtres parce que mon bureau n'est pas climatisé. L'ensemble de l'hôtel particulier qui reçoit les deux ministères de la Fonction publique et le mien ne sont pas climatisés.

SONIA MABROUK
Si je vous pose la question légère c'est que c'est devenu un enjeu idéologique avec, on l'a vu hier, une ministre effectivement qui fait la leçon, en tout cas qui alerte, selon elle, sur les méfaits de la climatisation. Est-ce que le débat est vraiment idéologique sur un tel sujet ?

SOPHIE PRIMAS
Non, bien sûr le débat n'est pas idéologique, il doit être pragmatique. C'est-à-dire que chacun des maires, chacun des chefs d'entreprise, chacun des individus sait en fonction de son appartement, de sa maison, de l'infrastructure scolaire, hospitalière, en fonction de là où il habite, en fonction de l'occurrence des crises que nous traversons, des canicules que nous traversons, s'il faut effectivement avoir des dispositifs d'appoint ou des dispositifs de climatisation qui préservent la santé durablement de nos concitoyens. En tout cas c'est tout l'objet du plan national de lutte contre le changement climatique qui va donner des préconisations et qui va laisser aux acteurs de terrain la possibilité d'adapter les bâtiments, les infrastructures en fonction des circonstances.

SONIA MABROUK
Et en attendant Sophie PRIMAS, très concrètement, quand il n'y a pas le choix, où sont mieux les enfants ? Dans une école pas climatisée mais il y a des arbres, des espaces verts ou dans un salon surchauffé où il fait parfois aujourd'hui ou hier jusqu'à 30 degrés ?

SOPHIE PRIMAS
Bien évidemment c'est là aussi le bon sens qui prévaut et c'est la raison pour laquelle on a donné, la ministre d'État, ministre de l'Éducation, Elisabeth BORNE a donné des instructions pour que localement soient prises les décisions par les maires en concertation naturellement. Parce que vous avez raison, parfois dans les écoles, les enfants sont beaucoup mieux dans des appartements où il n'y a pas de climatisation, qui sont très exposés. Donc c'est vraiment là aussi une décision qui doit se faire localement avec beaucoup de bon sens et en concertation.

SONIA MABROUK
Le bon sens des maires. Mais alors puisque vous parlez d'instructions, de consignes, c'est le président de la République qui y va de ses propres conseils. Regardons ce qu'il a publié sur son réseau social X parmi les consignes, restez au frais, buvez de l'eau, mouillez-vous le corps, pratiquez les activités douces. Honnêtement, quelle est la nuance entre l'État nounou et l'État qui nous prend pour des neuneus ?

SOPHIE PRIMAS
Non. L'État ne prend pas pour des neuneus, mais simplement ce sont des consignes qui sont en effet transmises sur l'ensemble de la population. Non mais vous savez par exemple, les adultes et en particulier les jeunes de 24 ans jusqu'à 40 ans ne s'hydratent pas assez, ils n'ont pas l'impression d'avoir soif.

SONIA MABROUK
Et c'est à l'État de dire…

SOPHIE PRIMAS
Non, ce n'est pas l'État, c'est le bon sens. Mais rappeler les consignes de bon sens, ça n'est pas non plus infantiliser la population, c'est rendre responsable chacun d'entre nous. Et je pense que rendre responsable les Français, c'est le contraire de l'infantilisation. C'est de dire aussi, si vous avez des voisins que vous savez vulnérables, allez frapper à leur porte, regardez ce qu'ils deviennent, s'ils ne sont pas en détresse, s'ils n'ont pas de difficultés d'approvisionnement d'eau.

SONIA MABROUK
Ça c'est, j'allais dire, la bienveillance naturelle de mise.

SOPHIE PRIMAS
C'est la bienveillance naturelle. Ce n'est pas inutile de le rappeler de temps en temps.

SONIA MABROUK
Mais pendant, Sophie PRIMAS, qu'on débat de la climatisation en France, il est peu probable que les jeunes Algériens ne le soient. On a donc appris hier la condamnation en appel à cinq ans de prison de Boualem SANSAL, sans oublier évidemment notre confrère journaliste emprisonné également. Le seul espoir maintenant pour SANSAL repose désormais sur une éventuelle grâce du Président TEBBOUNE samedi lors de la fête nationale en Algérie. Ça veut dire que la France est soumise au bon vouloir du prince ?

SOPHIE PRIMAS
Ça veut dire que la France utilise les moyens diplomatiques pour demander au Président TEBBOUNE une grâce humanitaire concernant notre compatriote Boualem SANSAL. Vous savez que nous sommes tous, quels que soient les bancs sur lesquels siègent les parlementaires et puis l'ensemble du Gouvernement, très concernés.

SONIA MABROUK
Tous vraiment ? Quels que soient les bancs, quels que soient les partis, quelles que soient les convictions politiques ?

SOPHIE PRIMAS
On va dire la plupart. La plupart de nos parlementaires sont très inquiets pour le sort de Boualem SANSAL. C'est une question humanitaire qui devrait dépasser toutes les considérations politiques.

SONIA MABROUK
Mais justement, vous en appelez à l'humanité, à la clémence, alors que cet homme de 80 ans, malade, est enfermé depuis des mois. Où est l'humanité ?

SOPHIE PRIMAS
Et je rappelle l'injustice de cette décision et l'injustice, le non fondé de cette arrestation.

SONIA MABROUK
Nous sommes d'accord. Mais on l'espère, évidemment Tous nos efforts sont dirigés vers cela. Et j'imagine ceux de la France. Mais quand bien même il serait gracié, quelle serait l'image de la France après ? On va dire merci monsieur TEBBOUNE, au régime algérien ?

SOPHIE PRIMAS
L'image de la France, on va dire qu'on attend ce geste humanitaire et qu'on considère que c'est un geste humanitaire qui ne résout pas l'ensemble des difficultés et des tensions que nous avons en ce moment avec l'Algérie. Nous souhaitons que ces tensions, d'ailleurs, s'arrêtent parce qu'à la fois le peuple français et le peuple algérien ont une histoire commune.

SONIA MABROUK
Oui. Et je parle bien du régime et pas du peuple algérien.

SOPHIE PRIMAS
Voilà. Et donc nous devons retrouver les voies de la diplomatie, de la raison et retrouver les voies des accords qui ont été signés et cet équilibre-là.

SONIA MABROUK
Qui n'ont pas été remises en cause malgré la menace de la riposte graduée.

SOPHIE PRIMAS
Chaque chose en son temps. La riposte graduée est en place.

SONIA MABROUK
Vraiment ? Comment elle se matérialise ?

SOPHIE PRIMAS
Il y a aujourd'hui des mesures qui sont prises par le ministre de l'Intérieur. On fait ça plutôt dans la tranquillité et doucement.

SONIA MABROUK
Les relations sont ce qu'elles sont avec l'Algérie. Mais avec la Russie de POUTINE, il y a, semble-t-il, madame PRIMAS, une inflexion. Premier appel hier entre Emmanuel MACRON et Vladimir POUTINE depuis trois ans quasiment. Qu'est-ce qui a changé pour que la France renoue le dialogue ?

SOPHIE PRIMAS
D'abord, c'est une bonne chose tout le temps de renouer le dialogue. L'appel qui a eu lieu entre le Président MACRON et le Président POUTINE a duré deux heures. Donc ils avaient beaucoup de choses à se dire. Et notamment sur l'Iran. La position de la Russie, évidemment, est importante sur ce conflit entre Israël et l'Iran. Je crois savoir, mais je n'étais pas dans l'appel et je n'ai pas eu de retours sur ce sujet. Mais la question de l'Ukraine a été aussi envisagée plus rapidement. Et les positions n'ont pas beaucoup bougé, d'après ce que je comprends. Mais sur l'Iran, il y a eu quand même des discussions vers un cessez-le-feu, vers une négociation.

SONIA MABROUK
Et pendant des années, il ne fallait surtout pas reprendre langue. Et là, subitement, coup de fil de deux heures avec des sujets, évidemment, importants sur la table.

SOPHIE PRIMAS
Des sujets qui sont importants et dans lesquels la Russie a aussi son poids et son importance dans les négociations, en particulier avec l'Iran.

SONIA MABROUK
Dans l'actualité politique, madame le porte-parole du Gouvernement, le Rassemblement national n'a donc pas voté, ce n'est pas une surprise, la motion de censure hier à l'endroit de François BAYROU, qui ne courait donc vraiment aucun risque malgré le vote de la gauche. Ça vous fait quoi d'avoir été sauvée par Marine LE PEN ?

SOPHIE PRIMAS
Moi, je vais vous dire plutôt ce qui m'a fait un petit peu drôle et qui m'a tendue un petit peu, c'est de voir encore une fois, pour la deuxième fois, un ancien président de la République potentiellement mettre notre pays dans une situation de déséquilibre.

SONIA MABROUK
Monsieur HOLLANDE ? François HOLLANDE qui a voté la motion de censure ?

SOPHIE PRIMAS
Ça, par exemple... Qui a voté la motion de censure avec d'autres de ses proches parlementaires. Ça, j'avoue que je ne comprends pas, quand on a eu les responsabilités qui ont été les siennes et que je respecte. Je n'ai pas voté pour lui, mais je les respecte. Et je me dis, quand on a eu ces fonctions-là, quand on sait la fragilité de la France aujourd'hui, dans ce moment particulier de tensions géopolitiques, de tensions budgétaires, générer l'instabilité, mettre en précarité le Gouvernement, c'est toujours un risque que je trouve dangereux.

SONIA MABROUK
Donc François HOLLANDE vote irresponsable, si je vous comprends bien.

SOPHIE PRIMAS
Je trouve que le dépôt de censure n'est pas au bon moment et dans une position... Il avait certainement des arrière-pensées qui étaient plus politiques pour le Parti socialiste que pour la France.

SONIA MABROUK
Et puisque le Parti socialiste, il s'estime, pardonnez-moi du terme, cocufié sur la réforme des retraites. François BAYROU leur a vendu un lapin dans un sac, en réalité.

SOPHIE PRIMAS
Non, je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord puisqu'en fait, François BAYROU a mis en place ce qu'on a appelé le conclave des retraites. Donc cet espace de discussion entre les partenaires sociaux. C'était quand même assez inédit de totalement leur faire confiance. Bon, ils ne se sont pas mis d'accord dans le cadre de ce conclave mais…

SONIA MABROUK
C'est le moins qu'on puisse dire, oui.

SOPHIE PRIMAS
Non, ce n'est pas le moins qu'on puisse dire parce qu'il y a des avancées quand même dans les discussions.

SONIA MABROUK
On nous le fait passer pour un succès alors que c'est un échec.

SOPHIE PRIMAS
Ce qui est un échec, c'est qu'à la fin, ils ne se sont pas mis d'accord ensemble. Et donc on va continuer, nous, à négocier avec eux, le Premier ministre en premier lieu. Et puis on prendra les avancées. Et puis on décidera sur les points de désaccord. Et on décidera ça dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale.

SONIA MABROUK
En fait Sophie PRIMAS, la canicule n'est pas terminée, la canicule politique. Elle sera à l'œuvre à l'automne pour le Gouvernement et pour François BAYROU. Il fera très chaud, évidemment, avec l'épreuve du budget. On sait que le Gouvernement va entamer aujourd'hui les discussions avec les différents groupes parlementaires. Et ce matin, dans Les Echos, la présidente de l'Assemblée nationale, alors peut-être qu'elle a mis le feu dans une période très chaude, puisque Yaël BRAUN-PIVET affirme qu'on ne peut pas exclure d'emblée toute hausse d'impôts. Est-ce que vous êtes sur la même ligne ?

SOPHIE PRIMAS
C'est son avis. Elle le donne. Elle fait des propositions, comme le Sénat va en faire après des semaines de travail de l'ensemble du Sénat. Les groupes politiques feront des propositions. La volonté…

SONIA MABROUK
Oui mais elle, c'est la présidente de l'Assemblée.

SOPHIE PRIMAS
Oui, mais le Sénat…

SONIA MABROUK
Non mais ça veut dire... attendez. Vous n'êtes pas sur la même ligne.

SOPHIE PRIMAS
Le Sénat sera... Chacun fait ses propositions. Amélie DE MONTCHALIN fait ses propositions. Elle a beaucoup travaillé. Elle met des propositions. Elle va mettre des propositions sur la table du Premier ministre. Et le Premier ministre pourra…

SONIA MABROUK
Elle dit : "On ne peut pas exclure d'emblée toute hausse d'impôts". Est-ce que vous lui dites : "Si, d'emblée, on doit les exclure" ?

SOPHIE PRIMAS
La volonté du Premier ministre et du Gouvernement, c'est de ne pas augmenter, de ne pas créer de nouvelles taxes et de ne pas augmenter les impôts. Voilà. On verra les arbitrages qui seront à la fin.

SONIA MABROUK
Alors pourquoi dit-elle cela, madame PRIMAS ? Elle dit que faire cet effort, des fameux 40 milliards, sans qu'il y ait justement d'augmentation d'impôts, c'est irréaliste, dit-elle.

SOPHIE PRIMAS
Mais c'est son point de vue. Elle le défendra devant le Premier ministre, encore une fois. Et c'est le Premier ministre qui tranchera. Vous savez, depuis deux mois, il y a beaucoup de ballons d'essai qui sont envoyés dans la nature…

SONIA MABROUK
Ce ballon, pardonnez-moi, il fait mal. Parce que là, dans un tel contexte, dire qu'on ne peut pas exclure une hausse d'impôts…

SOPHIE PRIMAS
Bien sûr, ce n'est pas la volonté... je le répète, ce n'est pas la volonté du Gouvernement. Ce n'est pas l'option privilégiée que nous prenons. Nous prenons d'abord en considération les baisses de dépenses de l'État. C'est donc la voie qui a été globalement choisie. On verra dans la pratique où nous en serons à la fin des discussions. Parce que vous savez, il va y avoir des arbitrages proposés par le Premier ministre pour le 1er juillet.

SONIA MABROUK
Oui. A mi-juillet.

SOPHIE PRIMAS
Et puis après, il y aura un temps de discussion avec les partis politiques parce que…

SONIA MABROUK
Ça vous aide ces genres de propositions dans la presse ce matin ?

SOPHIE PRIMAS
Ce n'est pas une canicule que nous allons aborder. C'est probablement des vents très forts.

SONIA MABROUK
N'est-ce pas ? On va parler du Gouvernement dans quelques instants. À l'instant, madame la porte-parole du Gouvernement, on apprend par rapport à la commission Bétharram, la commission d'enquête autour du scandale des violences sexuelles dans l'établissement à Bétharram, cette commission d'enquête qui pointe une défaillance dans l'action de François BAYROU sur ces violences. Voilà à quoi en tout cas est arrivée cette commission d'enquête ce matin, à l'instant, dans une dépêche AFP. Quelle est votre réaction ?

SOPHIE PRIMAS
Ben écoutez, le Premier ministre s'est exprimé longuement dans cette commission d'enquête. Moi, je ne vais pas revenir sur ses propos. Nous verrons la suite. Je pense que c'est le rapport peut-être de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale qui avait lieu ce matin. Les parlementaires sont libres de leurs conclusions. On verra ce qui se passe ensuite. Mais le Premier ministre s'est exprimé. Je n'irai pas au-delà.

SONIA MABROUK
Clairement, selon vous, il y a un soutien total du Gouvernement ?

SOPHIE PRIMAS
Longtemps et clairement, bien sûr.

SONIA MABROUK
En attendant, autre ministre, le bilan de Bruno RETAILLEAU qui est scruté de très près par les oppositions et notamment par le RN qui le critique vertement. Marine LE PEN dénonce son inaction en matière migratoire. Pas de l'action, mais de la fiction, dit-elle. Alors, qu'est-ce qu'elle veut dire ? Qu'il est dur dans ses propos et qu'il est faible en son action, monsieur RETAILLEAU ?

SOPHIE PRIMAS
Ecoutez, les premiers résultats de Bruno RETAILLEAU arrivent désormais. Mme LE PEN a une obsession. Elle est obsédée par Bruno RETAILLEAU. On le voit dans les questions d'actualité, de ses propos dans la presse. Moi, je crois qu'il faut regarder les faits. Et les faits qui sont imputables à l'action de Bruno RETAILLEAU, c'est plutôt sur le premier trimestre de l'année 2025, naturellement après trois mois…

SONIA MABROUK
Il n'y a pas de révolution. C'est à la marge sur des décrets.

SOPHIE PRIMAS
Vous savez, on ne peut pas faire de révolution. Ce qui est important, c'est de regarder la tendance. Et dans la tendance et dans les résultats, tous les chiffres du premier trimestre sont effectivement plutôt très bons. Ils sont la preuve d'une volonté du ministre de l'Intérieur qui a envoyé des directives très claires dans les Préfectures. Aujourd'hui, on a des directives qui sont appliquées par les préfets, qui donnent des résultats. Donc ces résultats, ils sont tangibles. Et peut-être qu'ils ne font pas plaisir au Rassemblement national, mais nous sommes sur la bonne voie.

SONIA MABROUK
Ça satisfait peut-être la France des honnêtes gens. Comment la décririez-vous, d'ailleurs, cette France des honnêtes gens ? Qui est-ce ?

SOPHIE PRIMAS
Les honnêtes gens, c'est la grande majorité des Français qui sont dans ce pays, qui respectent les lois de ce pays et qui travaillent, qui participent à l'effort collectif, à la création de valeurs, qui ont des idées, qui déploient des nouvelles opportunités. C'est une grande partie, une grande majorité de la population française.

SONIA MABROUK
Ça rappelle la France qui se lève trop, qui travaille de Nicolas SARKOZY. Je vous parle de l'ancien Président parce qu'il a rencontré, dans ses bureaux, Jordan BARDELLA. Quel signe faut-il y voir ?

SOPHIE PRIMAS
Il faut lui demander à lui.

SONIA MABROUK
Vous êtes partie des LR, ça vous concerne.

SOPHIE PRIMAS
Oui mais je ne gère pas l'agenda du Président Nicolas SARKOZY, comme vous le savez, et des personnes qu'il rencontre.

SONIA MABROUK
Ça ne m'a pas échappé.

SOPHIE PRIMAS
Moi, j'en rencontre d'autres qui ont aussi d'autres idées.

SONIA MABROUK
Le signe, c'est quoi ? C'est une porte ouverte à l'alliance des droites ?

SOPHIE PRIMAS
En tout cas, ce n'est pas le signe qui a été donné dans les derniers mois par notre parti, Les Républicains. Vous savez que moi, j'ai eu une hésitation l'année dernière quand le président CIOTTI, à l'époque président des LR, a fait ce rapprochement à l'occasion des législatives. Ma réaction sera la même. Evidemment, si jamais…

SONIA MABROUK
Il a eu tort, Éric CIOTTI, aujourd'hui, quand on voit les scores, en tous les cas pour l'instant, à l'instant T, du Rassemblement national en vue de 2027 ?

SOPHIE PRIMAS
Il y a les élections et puis, il y a les convictions. Et moi, ce ne sont pas mes convictions. Donc une partie des LR n'est pas d'accord, une grande partie des LR n'est pas d'accord avec ça.

SONIA MABROUK
On va conclure sur vos convictions. Parce que vous n'êtes toujours pas macroniste. Nous sommes d'accord, pour reprendre le fil de notre dernière interview.

SOPHIE PRIMAS
Je suis une LR qui participe à ce Gouvernement avec Renaissance, sous l'égide du président de la République parce que…

SONIA MABROUK
Tant que le macronisme durera…

SOPHIE PRIMAS
Parce que nous ne voulons pas d'autres possibilités pour gouverner la France dans cette période qui nous sépare des élections présidentielles de demain.

SONIA MABROUK
Merci Sophie PRIMAS.

SOPHIE PRIMAS
Merci.

SONIA MABROUK
C'était votre grande interview. Bonne journée et à bientôt.

SOPHIE PRIMAS
Merci beaucoup.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 juillet 2025