Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Bonjour François-Noël BUFFET.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'Intérieur. On va dire que vous êtes le bras droit à Beauvau de Bruno RETAILLEAU. Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
On va parler d'énormément de choses, de la police municipale, des gens du voyage, des incendies évidemment, d'immigration. Je voulais qu'on commence avec le 14 juillet. Le 14 juillet qui approche. On est nombreux à attendre le défilé militaire. Une façon de rendre hommage à nos armées, à nos soldats qui nous protègent, qui nous permettent de vivre libres en France. Malheureusement, le soir, certains qui n'ont rien à faire du 14 juillet, de la liberté ou de notre défense, en profitent pour brûler des voitures, pour agresser, pour voler. Est-ce que vous craignez encore une fois des débordements ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Nous ne le craignons… En tous les cas, nous le préparons au cas où. Il est de la responsabilité du ministère de l'Intérieur d'être prêt à tout moment. Et nous savons désormais que, quels que soient les grands rassemblements, la victoire du Paris Saint-Germain potentiellement, on l'a vu il n'y a pas si longtemps que ça, une grande manifestation comme le 14 juillet et le défilé militaire sont des moments de grands rassemblements, qui devraient être des moments de joie et de bonheur, et qui sont souvent perturbés par des voyous et des crapules qui sont connus en tous les cas, connus dans les principes. Et donc, nous nous organisons de cette manière-là, de façon à prévenir et à prévoir d'intervenir à tout moment, si cela était nécessaire.
ROMAIN DESARBRES
Le fait que l'on craigne ces violences, qu'est-ce que ça dit de notre pays ? Qu'on craigne ces violences le soir du 14 juillet, qu'est-ce que ça dit ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Ça dit que de notre pays qu'il y a, sur notre territoire, un certain nombre de personnes, qui au demeurant ne sont pas la grande majorité, bien heureusement, qui sont là pour casser, pour détruire, par plaisir, j'allais presque dire, mais aussi d'autres pour profiter à des pillages, et qui ont une volonté de… qui ne respectent rien. Donc ceux-là, il faut à tout prix qu'on ait tous les moyens pour les arrêter, les condamner fermement, et que les choses soient parfaitement claires, mais surtout que le message suivant passe : " nous serons déterminés à ne pas laisser faire. Et je crois qu'il faut que tout le monde comprenne bien que nous avons la possibilité et les moyens, d'ailleurs sous contrôle du préfet de police de Paris, de pouvoir intervenir et de pouvoir agir.
ROMAIN DESARBRES
Le préfet de police de Paris, Laurent NUNEZ, qui est venu plusieurs fois sur le plateau de CNews et dans le studio d'Europe 1 pour expliquer que la police avait fait son travail lors de soirées de violences. La police, elle sait sécuriser, elle sait interpeller. En revanche, la justice ne frappe pas assez fort et libère des délinquants qui ont commis des faits graves, comme des tirs de mortier d'artifice sur des policiers. Ces individus qui commettent ça n'écopent que de sursis. Pour lutter contre l'insécurité, le problème aujourd'hui, c'est la Justice ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Il y a deux aspects. Sur le plan policier, les doctrines d'emploi sont déterminées, ont évolué, et nos policiers savent faire. Sur le plan Justice, en France, la responsabilité pénale est une responsabilité individuelle, qui n'est pas une responsabilité collective. Et cette responsabilité individuelle, elle est fondée sur la preuve. Et les magistrats, quand ils voient arriver ces personnalités devant eux, essayent de déterminer la preuve et l'exactitude des faits. Donc on a peut-être - peut-être, je dis bien, peut-être - non pas de regretter les décisions de justice, parce que globalement, elles sont fermes, disons les choses telles qu'elles sont, mais elles se font aussi sur le droit positif actuel. Donc peut-être, il faut imaginer une évolution.
ROMAIN DESARBRES
Vers une responsabilité collective ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Pas collective, mais en tous les cas, dès lors qu'un certain nombre d'éléments de preuve, par vidéo ou autre, auront été rapportés, on puisse effectivement engager les poursuites et condamner. Le message est très important. Le message de la décision de justice est très important. Au-delà de la décision, c'est son exécution qui doit être la plus rapide et la plus ferme. Il faut que tous ces voyous-là sachent que de toute façon, on ne cédera pas. Et ça, je crois que c'était essentiel comme message.
ROMAIN DESARBRES
François Noël BUFFET, ministre auprès du ministre de l'Intérieur. Vous êtes en charge de la sécurité du quotidien. Vous avez présenté les principales mesures du projet de loi de réforme de la police municipale. Vous avez dit notamment qu'il était temps d'adapter le cadre juridique aux nouvelles réalités de l'insécurité. Avant de parler des mesures de ce projet de loi, c'est quoi ces nouvelles réalités de l'insécurité ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Je vais vous donner un exemple. Je crois que c'est plus clair. J'ai été maire pendant 20 ans de ma commune dans le Rhône à Oullins. Pendant 20 ans, je n'ai pas vécu ce que vivent les maires aujourd'hui. Certes, nous avons eu parfois des problèmes de sécurité, des problèmes d'agression, mais ça a resté véritablement très accessoire.
ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce qui s'est passé ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Ça n'est plus le cas. Les maires sont aujourd'hui à portée de violence.
ROMAIN DESARBRES
Pourquoi ça a changé ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Parce que la société a changé, parce que la violence s'est débridée.
ROMAIN DESARBRES
La population a changé ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Il y a eu une évolution de la population, incontestablement, mais une partie de cette population s'est débridée. La violence n'est plus un problème. L'atteinte à la personne physique n'est plus un problème. On le voit, y compris avec les mineurs. Il n'y a pas forcément plus de délinquance des mineurs, mais l'intensité des actes est de plus en plus importante.
ROMAIN DESARBRES
Mais qui commet ces actes ? Qu'est-ce qui a changé ? Vous dites que la population a changé. Qu'est-ce qui a changé ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Le respect de l'autorité… De manière générale, c'est le respect de l'autorité. Le rapport à l'autorité a changé.
ROMAIN DESARBRES
Toute la population ou une certaine partie de la population ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Toute la population. Heureusement, autrement on aurait eu une révolution. Mais vous avez une partie de la population qui considère que tout est dû.
ROMAIN DESARBRES
Quelle partie ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
On les connaît, il y a une grande partie des gens qui ont habité dans les banlieues, qui se sont fait prendre par des réseaux, qui sont manipulés pour une partie d'entre eux.
ROMAIN DESARBRES
Ils sont victimes ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Non, je ne dis pas qu'ils sont victimes. On n'est jamais victime de ce qu'on fait.
ROMAIN DESARBRES
Ils sont manipulés, mais ils se laissent manipuler.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Bien sûr, on n'est jamais victime de ce qu'on fait. En revanche, y compris les réseaux politiques les encouragent. Quand on dit qu'on a droit à la désobéissance, quand on dit sur les plateaux de télévision ou à l'Assemblée nationale qu'on peut casser, qu'on peut être en désaccord et qu'on a droit d'agir…
ROMAIN DESARBRES
Vous faites allusion à La France insoumise ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui, absolument. Mais parce qu'il faut nommer les choses telles qu'elles sont. On encourage les gens. Et quand vous avez une personne qui a un défaut de repère, qui n'a plus l'autorité parentale en face de lui, qui lui dit ce qui est bien ou ce qui est mal, on se tourne vers celui qui vous le dit. " Tu vois, tu peux casser, tu as le droit, on te protège ". Et dans ces conditions-là, on a ce que nous vivons. Donc cette évolution, elle est essentielle. Les maires sont à portée d'engueulades tous les jours, mais aussi à portée de violences. Et donc, il était nécessaire d'adapter la police municipale à cette réalité-là.
ROMAIN DESARBRES
Quand vous avez entendu Mathilde PANOT dire qu'il fallait désarmer les policiers municipaux et débrancher les systèmes de surveillance dans les communes, vous avez vu rouge, vous, l'ancien maire ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Plus que ça, c'est scandaleux. C'est scandaleux et irresponsable. Tous les maires aujourd'hui, de droite comme de gauche, renforcent la police municipale, utilisent la vidéoprotection, investissent très fortement dans ces sujets-là. Et avec quelles conséquences ? Un taux d'élucidation des crimes et des délits de 30%, une sécurité renforcée pour leur population. Et ça fonctionne. On travaille avec la Justice, une collaboration étroite sur les réquisitions des images pour établir la vérité ou les preuves des crimes. Donc évidemment que madame PANOT tient un discours polémiste, volontariste, qu'on connaît parfaitement chez LFI, mais qui est tout à fait irréaliste et insupportable.
ROMAIN DESARBRES
François-Noël BUFFET, vous allez donner plus de pouvoir aux policiers municipaux. Est-ce que vous n'allez pas être tenté, du coup, de réduire la voilure, en termes d'effectifs, peut-être sur les policiers nationaux, en se disant que maintenant, ça va être les communes qui vont s'occuper de la sécurité et les nationaux ne vont faire que de l'enquête et stratégie ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Non, non, surtout pas, surtout pas. Le but, c'est que les forces de sécurité intérieure, policiers et gendarmes, vont continuer de se développer et d'investir le terrain dans la mission nationale qui est la leur de la sécurité publique. Ça, c'est absolument nécessaire. Et on aura dans le continuum de sécurité une troisième force de sécurité, qui sont les policiers municipaux. C'est plus de 20 000 personnes aujourd'hui, avec une possibilité d'augmentation entre 10 000 et 11 000 d'ici 2030, qui va assurer ce continuum de sécurité dans la police du quotidien, avec des pouvoirs supplémentaires, mais, il faut le préciser, à la main du maire. La police municipale, c'est la police du maire. Ce n'est pas la police de l'État, c'est la police du maire qui s'inscrira en continuum de la police nationale des forces de sécurité. Pas de mélange, chacun sa mission, mais on est complémentaires.
ROMAIN DESARBRES
Est-ce que vous diriez, comme Gérald DARMANIN, qu'il n'y a plus aucun endroit " safe " en France ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Tout notre territoire est soumis à des actes de délinquance plus ou moins importants, et on le tient, pour beaucoup d'ailleurs, au narcotrafic. Disons les choses telles qu'elles sont. La drogue, aujourd'hui, n'est plus réservée à ce qui était une élite à une époque ou à quelques personnes ; c'est devenu général. On vient notamment d'avoir, hier, un CIOM sur les Outre-mer, un comité interministériel de l'Outre-mer, sous la présidence du Premier ministre, et on a parfaitement identifié que les Antilles, notamment, la Guyane, sont une plateforme, un hub d'arrivée, pour nous, de stupéfiants, de Ice, notamment, pour le Pacifique, par exemple.
ROMAIN DESARBRES
Ice, c'est une drogue.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
C'est une drogue synthèse qui vient des États-Unis et qui arrive chez nous par la Polynésie, notamment, mais pas seulement. Et ce drame-là, il est fondamental. D'où la nécessité du texte qui a été voté, qui est en application. Ça, c'est une lutte de tous les jours parce que ça génère un tel business - parce que c'est du business, aujourd'hui - avec une telle violence pour protéger ce business que tout le territoire est touché. Donc, c'est vraiment une mission que nous nous sommes donnés au ministère de l'Intérieur, au Gouvernement, de lutte, mais véritablement déterminée contre ces phénomènes-là, les outils juridiques que nous avons maintenant.
ROMAIN DESARBRES
Je vais vous parler également de quelque chose, d'une information qui a choqué les téléspectateurs de CNews, les auditeurs d'Europe 1 et les Français, en général. Ce qui s'est passé dans la Sarthe, à Arnage, un aquaparc, une installation gonflable installée sur un lac, a dû fermer au bout de 24 heures, à peine, parce que des voyous, des racailles ont envahi le site et le propriétaire a été désemparé. Il avait travaillé dessus, sur ce projet, pendant un an. Il avait mis 165 000 Euros… Ça lui avait coûté 165 000 euros d'investissement et il a dû reculer. Ça veut dire qu'il y a des lieux où on ne peut pas faire régner l'ordre, on recule face à des gamins de 20 ans ou même de 14-15 ans. L'État français recule face à ces racailles ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
L'État français ne recule pas. Ce qui est insupportable, c'est qu'aujourd'hui, quelles que soient les installations que nous avons, et de surcroît ludiques, faites pour les enfants, en plus pendant les périodes de vacances, sont attaquées par des bandes de crapules, dont on a évoqué tout à l'heure. Dans ces conditions-là, évidemment, nos services sont mobilisés, les enquêtes ont lieu. Dès qu'on les aura attrapées, si je puis dire, m'exprimer de cette façon un peu triviale, ils seront déférés devant la justice, et j'espère condamnés. Mais notre réponse, elle doit être ferme.
ROMAIN DESARBRES
Dans certains lieux, il faut dire les choses comme elles sont, on est dépassés et on n'a pas les outils, que ce soit juridiques ou les outils tout courts, de sécurité pour mettre fin à ce type d'agissement.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Le panel pénal est très important. L'enjeu, me semble-t-il, aujourd'hui, c'est l'action la plus déterminée à l'égard des plus jeunes. Et donc, ça va être tout le sujet de la stratégie, du schéma stratégique de prévention de la délinquance que nous allons bientôt publier, rendre publique, qui consiste à anticiper le plus tôt possible les déviances des mineurs. Mais quand on dit ça, ce n'est pas simplement d'être gentil avec une administration, c'est aussi la possibilité, demain, de pouvoir potentiellement placer en détention, même sur une période extrêmement courte, un jeune mineur, pour lui faire comprendre qu'il doit s'arrêter. Je simplifie à outrance la discussion, naturellement. Mais nous avons besoin d'une réponse très, très ferme à l'égard des mineurs pour que le message soit parfaitement compris, que ce chemin qu'ils ont choisi ne peut pas continuer. Et ça, notre outil juridique, il est encore peut-être insuffisant.
ROMAIN DESARBRES
Peut-être le faire comprendre aux parents, surtout, parce qu'à 14 ans…
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Dans cette stratégie-là, nous engageons la responsabilité des parents, y compris la responsabilité financière et potentiellement, imaginez que nous puissions avoir une évolution législative, elle serait obligatoire en matière de responsabilité pénale.
ROMAIN DESARBRES
Pour faire payer les parents ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Bien sûr ! Quand vous êtes parent, vous êtes responsable, civilement, de vos enfants.
ROMAIN DESARBRES
Ça, on l'entend beaucoup. Mais dans les faits, il n'y en a pas qui payent.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui, parce que souvent, on a des familles qui sont en difficulté, mais les principes doivent être là. Et puis, il peut y avoir, on peut imaginer, d'autres mesures qui sont beaucoup plus contraignantes. Vous savez, ce sont les allocations familiales qui sont soit obligatoires, soit plutôt facultatives, qui peuvent être, à un moment ou à un autre, saisies, potentiellement. Enfin, je crois que, malheureusement, pour une grande partie…
ROMAIN DESARBRES
Est-ce qu'il ne faut pas le systématiser parce qu'on en parle beaucoup ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui. Je pense que juridiquement, il faut peut-être avoir une évolution sur ce sujet-là, parce que, malheureusement, c'est quand on commence à comprendre la réalité.
ROMAIN DESARBRES
Ça, vous l'avez vu ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Je l'ai toujours vu. Je l'ai toujours constaté.
ROMAIN DESARBRES
Je veux qu'on parle également des gens du voyage. En 2024, 1 326 grands passages, comme on dit, ont été recensés. Ce sont des installations dans 78 départements, parmi lesquels 570 installations illégales. Plusieurs installations illicites ont déjà été recensées cette année, dont certaines accompagnées d'actes de violence. Le 13 mars dernier, vous avez installé un groupe de travail sur l'accueil des gens du voyage et la lutte contre ces installations illégales, qui créent de gros problèmes dans les communes. Où est-ce qu'on en est ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Alors, ce groupe de travail composé de députés et de sénateurs a proposé, cette semaine, 22 mesures, dont une partie d'entre elles, la majorité… pas plus de la moitié, pardon, de caractère législatif, une partie est réglementaire, pour donner plus de moyens juridiques et de procédures aux maires et aux préfets pour faire évacuer les occupations illégales. Il faut rappeler qu'une occupation sur trois des gens du voyage est une occupation de caractère illégal. La question n'est pas d'être contre les gens du voyage, qu'on soit bien clair, la question, c'est d'être contre les occupations illégales. Donc, les propositions qu'ils ont faites, que nous soutenons au Gouvernement, ce qu'il va faire l'objet d'une proposition de loi, pas du gouvernement, mais de ces parlementaires-là qui vont se saisir maintenant très rapidement, vont permettre de donner à la fois aux préfets et aux maires, je le redis, la capacité de pouvoir agir très, très vite – ça, c'est la sanction - mais de pouvoir anticiper également le plus tôt possible les installations, voire les lieux d'installation et les responsabilités civiles, financières.
Exemple, la circulaire, on vient avec le ministre d'État, Bruno RETAILLEAU, d'adresser à tous nos préfets en ce début de semaine une circulaire au terme de laquelle on leur donne les instructions très claires de stratégie. Nomination d'un médiateur, nomination d'un sous-préfet en charge de déterminer les fonciers disponibles, rédaction d'une convention quand il y a occupation avec garantie financière pour remise en état en cas de dégradation, et surtout, instruction à tous les préfets que dans les conditions juridiques actuelles, si ces conditions-là sont suffisantes, d'engager les procédures d'expulsion sans attendre. Et nous sommes, naturellement, dans cette période très particulière, mobilisés auprès des maires et des préfets pour les aider à ces procédures. C'est donc une évolution qui va être notable avec ce texte qui va quand même donner à nouveau des pouvoirs plus importants. D'ailleurs, il y a des exemples, ça a marché assez récemment à Toulouse où ils ont occupé un terrain de rugby. Eh bien, en quelques heures, ça a été réglé.
ROMAIN DESARBRES
François-Noël BUFFET, ministre auprès de Bruno RETAILLEAU, ministre auprès du ministre de l'Intérieur. Il y a eu les grands feux à Marseille, dans l'Hérault, dans l'Aude. Question simple - vous êtes en charge de la sécurité civile à Beauvau - est-ce qu'on est prêt à affronter des grands feux cet été ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui, on est prêt. On s'est préparé. Nous avons les moyens disponibles. Nous avons pré-positionné, d'ailleurs, un certain nombre de matériels dans les régions susceptibles de s'enflammer. La saison Feux, si on peut dire, démarre beaucoup trop tôt. Ce que nous venons de vivre, c'est habituellement…
ROMAIN DESARBRES
Ça vous a surpris ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Ça nous surprend dans son volume… Enfin, ça ne nous surprend pas, mais ça nous inquiète parce qu'on se dit que ça va être de plus en plus tôt. D'habitude, c'est au mois d'août et là, début juillet. Cette semaine, on avait quasiment presque 2 000 sapeurs-pompiers sur le terrain entre les Bouches-du-Rhône et entre l'Aude. L'Aude, deux semaines de suite a eu à subir des incendies. Souvent, d'ailleurs, 9 incendies sur 10 sont d'origine humaine et par des négligences principalement, ou accidentelles, évidemment. Celui des Bouches-du-Rhône, une voiture qui a brûlé. Et quelques actes malveillants. La malveillance consistant à jeter d'ailleurs son mégot sans faire attention. C'est de la négligence malveillante. Et cela, il faut que les gens se rendent compte de cette situation-là. Ils sont personnellement responsables. Nous sommes collectivement personnellement responsables du respect des règles dans ces périodes-là. Mais ces 9 sur 10 qui déclenchent des feux, on voit les conséquences avec les risques, y compris pour nos pompiers, il ne faut pas l'oublier, y compris pour nos pompiers.
ROMAIN DESARBRES
Message de vigilance de François-Noël BUFFET. Merci beaucoup d'être venu ce matin sur le plateau de la matinale de CNews et dans le studio d'Europe 1
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 juillet 2025