Interview de M. Philippe Tabarot, ministre des transports, à CNews le 24 octobre 2025, concernant sa présence au gouvernement, la réforme de l'École nationale de la magistrature, l'incarcération de Nicolas Sarkozy ,le début des débats à l'Assemblée sur le budget, l'accord franco-algérien de 1968 et les airbags Takata .

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Média : CNews

Texte intégral

ROMAIN DESARBRES
La Grande interview CNews-Europe 1 avec Philippe TABAROT. Bonjour Philippe TABAROT.

PHILIPPE TABAROT
Bonjour.

ROMAIN DESARBRES
Ministre des Transports. Merci beaucoup d'être avec nous sur CNews et Europe 1 ce matin. On va balayer tous les sujets d'actualité. Déjà première question ce matin, je m'adresse à un ministre LR ou pas ?

PHILIPPE TABAROT
Un ministre qui a été suspendu de son parti politique, par contre qui n'a pas été suspendu de ses convictions. LR a toujours été ma famille politique depuis l'âge de 18 ans. Avant, c'était l'UMP, avant d'autres formations. Et je reste avant tout un homme de droite.

ROMAIN DESARBRES
Vous comprenez la décision des Républicains de vous suspendre ou pas ?

PHILIPPE TABAROT
Ecoutez, j'ai fait ce choix personnel avec un certain nombre de collègues, de continuer ma mission au sein de ce Gouvernement dans un domaine très particulier qu'est le domaine des transports. Et puis j'ai eu, dimanche 5 octobre au soir, le Premier ministre qui m'a fait confiance en me nommant dans son premier Gouvernement, le LECORNU 1. Je ne me voyais pas, par respect de la parole donnée, quatre jours plus tard, lui dire " J'ai changé d'avis, je ne souhaite plus servir mon pays et je ne souhaite plus être dans le LECORNU 2 ". Donc c'est une continuité. Et puis surtout, j'ai envie de continuer à servir mon pays pour lui donner une stabilité politique. On en reparlera probablement. Et puis surtout pour agir pour le secteur des transports, parce que je me suis tourné un peu vers mes administrés, notamment dans le Sud, en leur demandant qu'est-ce que je fais, quelles décisions je prends ? Et puis beaucoup m'ont dit " Continuez votre mission. Vous savez, on a l'impression que depuis quelques mois, dans le secteur des transports, ça bouge, qu'on a un ministre qui est ferme dans les conflits sociaux, peut-être pour la première fois, qui s'attaque à l'état, dans l'état qu'est le contrôle aérien, qui arrête de culpabiliser les automobilistes qui quelquefois n'ont pas d'autre solution de mobilité que d'utiliser leur voiture. Et notamment avec la question des ZFE qui a fait couler tellement d'encre avec l'idée que quand on lance un chantier, quand on prend une décision pour désenclaver un territoire, on va jusqu'au bout. Et je pense notamment à la question de l'A69, que dans les transports, il y a plus de sécurité aujourd'hui grâce à la loi que j'ai pu porter qui donne des moyens supplémentaires à ces agents. C'est tout ça qui a motivé ma décision. Après, l'idée plus politique de dire est-ce que c'est un bon calcul de rester ou pas, est-ce que je ne vais pas…

ROMAIN DESARBRES
Bruno RETAILLEAU a dit en gros " On ne peut pas tout accepter pour un portefeuille ".

PHILIPPE TABAROT
Écoutez, Bruno avait une toute autre idée le dimanche 5 octobre puisqu'il a convaincu les députés et les sénateurs de notre famille politique d'aller au Gouvernement. Il a changé d'avis, notamment plus pour des questions de personnes le lendemain et à travers ce tweet qui a quand même créé une crise institutionnelle dans notre pays. Si on pense en termes de calcul politique, je n'ai peut-être pas fait…

ROMAIN DESARBRES
Vous pensez que c'était une erreur de sa part ?

PHILIPPE TABAROT
Moi, je pense que je n'ai peut-être pas fait le bon choix politique parce que le Gouvernement aurait pu tomber quatre jours après. J'aurais pu retourner, là, ça tient, on ne sait pas jusqu'à quand. J'aurais pu retourner, je dirais, au chaud au Sénat. Je ne l'ai pas fait par calcul politique, je l'ai fait parce que je veux servir mon pays et je veux servir le secteur des transports.

ROMAIN DESARBRES
Un Gouvernement macroniste qui n'est pas sur votre ligne politique, un bateau Emmanuel MACRON qui prend l'eau de toutes parts et en plus votre exclusion des Républicains, votre suspension des Républicains. Vous n'avez pas tout à perdre à rester au Gouvernement ?

PHILIPPE TABAROT
Peut-être, mais en tout cas j'en assume les responsabilités pour les raisons que je viens d'évoquer. Ça me fait doucement rire quand on parle de Gouvernement macroniste ou de Gouvernement dit de gauche. On avait précédemment siégé avec Bruno et avec d'autres ministres, avec trois anciens ministres de François HOLLANDE, avec des personnalités emblématiques de l'aile gauche de la Macronie.
Aujourd'hui, dans le Gouvernement, je me retrouve avec qui ? Je me retrouve avec six à huit personnes de droite engagées, on ne peut plus dire LR maintenant, suspendues de LR, que ce soit Annie GENEVARD, que ce soit Rachida DATI et autres. Et puis je me retrouve avec des chefs d'entreprise, des gens pour qui j'ai un profond respect, avec qui j'ai beaucoup travaillé, comme Serge PAPIN, Jean-Pierre FARANDOU, et puis avec des personnalités de la société civile qui eux-mêmes ont remplacé les ministres socialistes qui étaient dans le Gouvernement, fort sympathiques et fort compétents par ailleurs.

ROMAIN DESARBRES
Philippe TABAROT, on va changer de sujet, Gérald DARMANIN qui est un ancien de la droite…

PHILIPPE TABAROT
Il n'est pas toujours de droite, vous l'avez entendu, j'étais sur votre antenne je crois avant-hier soir, où il est resté avec vos collègues de 100% politique. Qu'on ne vienne pas me dire que je ne suis pas dans un Gouvernement de droite quand le garde des Sceaux tient les propos qu'il a tenus.

ROMAIN DESARBRES
Il est allé annoncer effectivement des mesures contre la justice laxiste. Justement, il va se rendre aujourd'hui à l'ENM, l'École nationale de la magistrature à Bordeaux. Il veut réformer l'ENM, cette école qui forme les magistrats en France. Et derrière il y a un sujet politique. Est-ce que les magistrats sont trop politisés selon vous ? Et pour poser clairement les choses et dire le fond de ma pensée, est-ce qu'ils sont de gauche ?

PHILIPPE TABAROT
Pas tous, mais quelques-uns, j'ai l'impression.

ROMAIN DESARBRES
Et dans quelle proportion ?

PHILIPPE TABAROT
Je ne sais pas, moi je suis resté assez marqué comme beaucoup de Français. Je pense il y a quelques années sur ce qu'on avait appelé le " mur des cons " …

ROMAIN DESARBRES
Du syndicat de la magistrature

PHILIPPE TABAROT
Et sur certains syndicats de la magistrature. En l'occurrence un syndicat qui clairement affiche avant presque sa vision de la justice et son positionnement politique. Je rappelle qu'ils ne sont pas majoritaires, mais pour autant, ça a mis une suspicion ou un trouble pendant des années sur l'indépendance de la justice.

ROMAIN DESARBRES
Philippe TABAROT, Gérald DARMANIN va visiter Nicolas SARKOZY incarcéré à la prison de la santé depuis maintenant 4 jours. Un ancien Président de la République en prison, c'est une première en France. Est-ce que ça vous choque ?

PHILIPPE TABAROT
Ce qui me choque c'est ce que j'ai vu à travers les réseaux sociaux, de savoir que des personnes pouvaient se filmer en prison et pouvaient l'insulter de cette manière. Je lui ai trouvé une grande dignité pendant toute cette période, la manière dont il a appréhendé les choses, où il a accepté son jugement qui peut être, je ne dirais pas tant sur le fond, puisqu'il aura l'occasion de faire appel, mais sur l'exécution et notamment l'exécution provisoire, puisque je rappelle qu'il est présumé innocent.

ROMAIN DESARBRES
Vous avez dit un jugement qui peut être excessif ?

PHILIPPE TABAROT
Chacun peut avoir son avis sur la question.

ROMAIN DESARBRES
Et le vôtre ?

PHILIPPE TABAROT
Sur le fond, je ne me prononcerai pas. Je ne connais pas suffisamment le dossier. J'ai simplement vu qu'il avait été relaxé de trois chefs d'inculpation les plus importants sur quatre. Par contre, sur la question de l'exécution provisoire, vous pensez que c'était indispensable de le faire entrer en prison dans ces conditions, avec ce qu'il subit, ce qu'on peut voir à travers un certain nombre de vidéos ? Vous savez, j'échange assez régulièrement avec son fils Louis, qui a un engagement politique dans le département des Alpes-Maritimes, puisqu'il va être candidat à la mairie de Menton. Et voilà, je peux vous dire sans trahir les secrets de nos conversations que les conditions dans lesquelles se trouve Nicolas SARKOZY ne sont bien sûr pas simples. Alors ce n'est simple pour aucun détenu, mais si on n'a pas l'objectivité de reconnaître qu'il est une cible dans cette prison, c'est de ne pas aborder les choses avec l'objectivité nécessaire. Et il est normal que le garde des Sceaux aille le visiter. Et il est normal qu'il ait toutes les protections nécessaires, parce que c'est aussi l'image de notre pays aujourd'hui de protéger un certain nombre de détenus qui sont des cibles pour les autres.

ROMAIN DESARBRES
Philippe TABAROT, ministre des Transports, invité de la Grande interview CNews-Europe 1. L'agence de notation Moody's pourrait abaisser la note de la France ce soir à 22h, comme l'a fait STANDARD & POOR'S la semaine dernière. La situation est grave, et pourtant, ce matin, à quelques heures du début des débats à l'Assemblée sur le budget, le patron des députés PS demande des milliards d'Euros d'impôts supplémentaires, en plus de la suspension de la réforme des retraites qui va déjà coûter des milliards. Sinon, il censure. C'est sérieux ?

PHILIPPE TABAROT
Je pense que les parlementaires, quels que soient leurs bords, et notamment les députés, puisque la discussion va commencer cet après-midi, comme vous l'avez rappelé, après l'étude en commission des finances ces derniers jours, je pense qu'on part sur une base où chacun va pouvoir exprimer ses positions. Les parlementaires souhaitaient, depuis des années, retrouver toute leur place à travers, notamment, la non-utilisation du 49.3. Ils ont obtenu gain de cause sur ce sujet. À eux d'être responsables, de montrer que ce sont des élus responsables et qu'ils peuvent, avec le soutien du Gouvernement, sortir une copie propre de ce budget. Un budget qui, je le rappelle, est indispensable pour notre pays, avec des conséquences très importantes s'ils n'étaient pas votés avant le 31 décembre, mais en faisant preuve, tout simplement, de responsabilité au niveau des mesures et puis de leur chiffrage avant tout.

ROMAIN DESARBRES
Mais Philippe TABAROT, est-ce que c'est responsable de demander des augmentations d'impôts de la part des Socialistes, alors qu'ils ont déjà obtenu la suspension de la réforme des retraites, qui va déjà coûter des milliards aux Français, financées par les Français ?

PHILIPPE TABAROT
Ils sont à un moment clé de leur histoire politique également. Est-ce qu'ils seront définitivement en capacité de se séparer de LFI, voire d'autres partis de l'extrême-gauche ? Et puis, est-ce que le Parti Socialiste redevient ou non un parti responsable et un parti de Gouvernement ? Ils vont être, pendant cette semaine, confrontés quotidiennement à cette responsabilité.

ROMAIN DESARBRES
Pour que les Français comprennent bien, la suspension de la réforme des retraites va être financée par les retraités eux-mêmes parce que leurs pensions vont augmenter moins que prévu, et par les Français, avec la taxe sur les complémentaires santé. Ça, c'est assumé ?

PHILIPPE TABAROT
Ça, c'est une base de travail. Vous savez qu'à chaque fois qu'il y a une dépense supplémentaire, il doit y avoir une recette de l'autre côté. C'est une proposition faite par le Gouvernement. S'il y a d'autres pistes pour compenser le milliard et demi de manque à gagner avec la suspension des retraites, il faut que les parlementaires puissent le mettre sur la table pendant ce discours. Mais on voit tout ça uniquement sur le prisme du Parti Socialiste parce qu'ils avaient cette demande, bien sûr, sur les retraites et parce qu'ils n'ont pas voté la censure. Mais je dirais que le Gouvernement doit faire des concessions, des compromis avec toutes les formations politiques. Et je pense notamment également aux Républicains qui ont leur mot à dire, qui ont demandé un certain nombre d'avancées sur les questions de travail et d'assistanat puisqu'ils considèrent à juste titre que le travail n'est pas suffisamment payé dans notre pays par rapport à l'assistanat. Ils ont demandé une désocialisation des heures supplémentaires. Ils ont demandé une allocation sociale unique plafonnée à 70%.

ROMAIN DESARBRES
70% du SMIC. C'est-à-dire qu'on ne peut pas toucher des aides, un montant d'aide globale supérieur à 70% du SMIC ?

PHILIPPE TABAROT
C'est exactement ça. Je pense qu'il faut trouver un juste équilibre par rapport aux demandes des partis dits responsables qui puissent permettre de sortir un budget. On a parlé de la réforme des retraites et de sa suspension. Allez, 100 millions la première année, 1,4 milliard la deuxième année. Le coût demain, soit d'un non-vote du budget, soit d'une dissolution, 10 fois plus, 15 milliards.

ROMAIN DESARBRES
Je voulais vous entendre également, Philippe TABAROT, sur l'union des droites. Bruno RETAILLEAU insiste sur les différences entre LR et le RN sur l'économie. Et vous, qu'est-ce que vous en dites ?

PHILIPPE TABAROT
L'union des droites, je pense qu'elle a été tranchée dans notre famille politique l'année dernière. Ceux qui souhaitaient l'union des droites n'avaient qu'à suivre Éric CIOTTI dans sa démarche, certes individuelle, puisqu'il est parti tout seul pratiquement, et il a eu le courage, quelque part, peut-être d'ouvrir le débat, mais tout le monde a tranché. Tous ceux qui sont restés chez Les Républicains n'ont pas souhaité l'accompagner dans cette démarche et être sur le porte-bagages comme lui de Marine LE PEN. Et puis on parle d'union des droites. Est-ce que vous avez une fois entendu Marine LE PEN dire qu'elle était pour l'union des droites ? Est-ce que vous l'avez entendue une fois dire qu'elle était de droite ?

ROMAIN DESARBRES
Elle est pour l'union des électeurs de droite.

PHILIPPE TABAROT
Et comment faire une union avec des gens qui souhaitent votre mort ? Le Rassemblement National souhaite la mort des Républicains ; tout le monde le sait, depuis très longtemps. Donc je pense que c'est un faux débat. Par contre, que Les Républicains, ou en tout cas la droite, aient un discours clair des personnalités qui le portent au plus haut niveau, et puis qu'on rappelle aussi qu'on a un certain nombre de divergences, peut-être pas sur les sujets régaliens et les sujets de sécurité, mais moi je suis dans la famille - ou j'étais dans la famille avant d'être suspendu - plutôt de tendance libérale, en économie, et je le défends, fort sur le régalien. L'Europe pour moi n'est pas un gros mot, l'Europe a permis de faire de grandes choses sur notre continent ces dernières années, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Donc voilà, je ne partage pas totalement et loin s'en faut sur d'autres sujets que le régalien, les positions du Rassemblement National.

ROMAIN DESARBRES
Philippe TABAROT, ministre des Transports, invité de la grande interview CNews-Europe 1, je voulais vous entendre également sur l'accord franco-algérien de 1968.

PHILIPPE TABAROT
Vous ne voulez pas me parler de transports, de tout le reste ?

ROMAIN DESARBRES
On parlera des transports, mais pour l'instant il y a le budget, et puis il y a la situation politique, bien sûr, qui est celle que vous connaissez. Sur l'accord franco-algérien, il y a Xavier DRIENCOURT, l'ancien ambassadeur de France en Algérie, qui connaît parfaitement la situation, qui conseille à tout le monde, aux Français et donc à tous les politiques également, de bien lire le rapport de Charles RODWELL et de Mathieu LEFEVRE sur cet accord franco-algérien de 68, qui nous coûte 2 milliards d'Euros par an. Est-ce qu'on a encore les moyens de financer cet accord, donc 2 milliards d'Euros par an, et est-ce qu'il faut le revoir ?

PHILIPPE TABAROT
En tant que parlementaire, j'ai été un des premiers au Sénat, et je sais que ça a été le cas aussi d'un certain nombre de députés LR, qui ont été les premiers à mettre ce sujet à l'ordre du jour de leur niche parlementaire. Donc, quand j'étais parlementaire, j'étais bien sûr de cet avis. Aujourd'hui, ce n'est pas dans ma responsabilité au niveau ministériel, c'est celle du ministre des Affaires étrangères, et c'est celle du ministre de l'Intérieur. Ce que je peux vous dire - alors je ne vais le dire qu'une fois, mais à titre personnel, ou plus que tout, en tant que citoyen - je suis bien sûr pour qu'on ait des relations qui reprennent avec l'Algérie dans le cadre d'une coopération qui est indispensable, mais avec une position de fermeté. On n'a pas à s'excuser du passé, et on n'a pas à s'excuser du présent, puisque je rappelle que ce sont les Algériens qui ont, à l'heure où on parle, emprisonné deux de nos concitoyens.

ROMAIN DESARBRES
Une question évidemment sur votre domaine, on en parlait à l'instant sur les transports, les freinages fantômes. Après l'affaire des airbags défectueux, les freinages fantômes, c'est-à-dire des freinages brusques et inexpliqués. Ces freinages fantômes se multiplient. Vous avez lancé un questionnaire pour recueillir des témoignages. Où est-ce qu'on en est ce matin ? Qu'est-ce qu'il y a à dire ?

PHILIPPE TABAROT
Écoutez, les Français ont besoin d'un ministre des Transports qui s'occupe d'eux, qui s'occupe de leur quotidien. Je le fais sur le transport en commun, mais je le fais également sur les automobiles. Vous l'avez rappelé, j'ai eu à gérer une grave crise. Peut-être d'autres avant moi avaient mis la poussière sous le tapis et n'avaient pas souhaité en parler, les airbags Takata. J'ai pris la responsabilité de rappeler plus de deux millions de véhicules. C'est une décision lourde et on voit que ça a plutôt bien fonctionné, puisque je touche du bois, il n'y a pas eu d'autres victimes depuis, et qu'on a pu changer à un rythme de tous les deux mois, pratiquement 700 000 airbags, et ça va continuer.
Tombe aujourd'hui cette question de la difficulté du freinage fantôme. J'ai tout de suite souhaité ne pas cacher la situation et reconnaître qu'il y avait des difficultés, croire les personnes qui en ont parlé, et puis leur permettre de témoigner en fonction de ce qui leur est arrivé, en fonction du type de véhicule, pour prendre rapidement les mesures nécessaires. Savoir si c'est un défaut de fabrication, si c'est un problème de réglage, et surtout prendre immédiatement les mesures de sécurité nécessaires.

ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce que vous soupçonnez ?

PHILIPPE TABAROT
Il semblerait, c'est encore prématuré, mais que ce soit plus un problème de réglage qui pourrait se régler, c'est le cas de le dire, avec les constructeurs. En tout cas, il faut être très vigilant sur ces questions. Sur les airbags Takata, il a fallu peut-être attendre trop de décès avant de pouvoir réagir. Et dès que j'ai eu connaissance d'un décès, c'est la raison pour laquelle j'ai souhaité prendre ces décisions impopulaires, ces décisions qui mettent en difficulté les constructeurs, je le sais économiquement, mais c'est mon rôle, c'est ma responsabilité de le faire, pour protéger les Français et les automobilistes.

ROMAIN DESARBRES
Philippe TABAROT, ministre des Transports, a été l'invité de la Grande interview CNews-Europe 1 ce matin. Merci monsieur le ministre, bonne journée.

PHILIPPE TABAROT
Merci à vous.

ROMAIN DESARBRES
A bientôt.

PHILIPPE TABAROT
Merci.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 octobre 2025