Interview de M. Philippe Tabarot, ministre des transports, à France Bleu Occitanie le 14 novembre 2025, sur la baisse des dotations aux collectivités territoriales et la future autoroute Castres-Toulouse.

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Média : France Bleu Occitanie

Texte intégral

JEAN-MARIE MARCO
Bonjour Philippe TABAROT,

PHILIPPE TABAROT
Bonjour,

JEAN-MARIE MARCO
Un mot d'abord sur la détresse des présidents de nos départements qui sont donc réunis jusqu'à aujourd'hui à Albi. La baisse de dotation s'aggrave et on est seul face à nos missions, dit François SAUVADET, le président des départements de France. Est-ce que vous pouvez nous dire si l'État que vous représentez, Philippe v, a arrêté de demander des économies à nos départements ?

PHILIPPE TABAROT
Écoutez, l'État demande des économies à tous les Français et les collectivités territoriales, bien sûr, prennent leur part. Ce qui a été dit également lors du congrès qui s'est déroulé hier et qui continuera aujourd'hui, c'est que les départements sont des maillons essentiels dans nos territoires en général, et particulièrement des acteurs importants dans le secteur des transports qui nous concernent, avec la gestion de kilomètres de routes départementales qui sont souvent difficiles à entretenir, à sécuriser. Et c'est vrai que les départements attendent un certain nombre de moyens. Je pense que le Premier ministre qui vient ce matin au congrès aura l'occasion de rappeler que nous avons la volonté de dégager un certain nombre de moyens à travers un acte de décentralisation qu'il annoncera. Également, pour simplifier les choses, je pense que le message principal ça a été de dire qu'il y a plusieurs acteurs pour s'occuper, aujourd'hui, de nos collectivités, mais il y a quelquefois un manque de clarté, un certain nombre de lois se sont accumulées et ne permettent pas la clarification indispensable. Et puis, dans le secteur des transports par exemple, je porterai, dans les semaines à venir, un projet de loi qui permettra notamment de flécher certaines recettes de transports vers les transports et on n'oubliera pas le département, les départements, notamment avec les péages autoroutiers qui pourraient, demain, financer le réseau structurant dans notre pays, qu'il soit ferroviaire, qu'il soit routier national du département de Toulouse.

JEAN-MARIE MARCO
La transition est toute faite, parlons à présent de l'A69, donc la future autoroute Castres-Toulouse qui concerne donc la Haute-Garonne et le Tarn où vous êtes en ce moment. Le constructeur à ATOSCA botte en touche quand on lui demande où en est le chantier, alors pouvez-vous nous répondre, monsieur le ministre, des transports, où en est le chantier de l'A69 ?

PHILIPPE TABAROT
Moi, je suis à ma troisième visite officielle en moins d'un an en Occitanie en général, dans le Tarn en particulier pour suivre différents dossiers, vous l'avez rappelé, et bien sûr ce dossier de l'A69 qui est très emblématique à la fois pour le Tarn, pour son désenclavement au niveau économique.

JEAN-MARIE MARCO
Sur l'avancement du chantier, monsieur le ministre, s'il vous plaît.

PHILIPPE TABAROT
Exactement, mais je rappelle quand même que ce projet, si vous me le permettez, est un projet qui est porté par les élus du territoire, vous le savez, par les collectivités qui le financent en grande partie et par l'État qui l'accompagne. Sur le chantier, je ne me suis pas rendu hier sur le chantier, mais j'y étais il y a encore quelques mois, je sais que les choses avancent, qu'il y a un millier d'ouvriers qui travaillent à l'heure où on parle et 350 engins de chantier sur le secteur et que l'objectif à tenir et que nous avons pu donner est celui de mettre en route cette autonomie.

JEAN-MARIE MARCO
Donc vous restez flou comme le constructeur ATOSCA, est-ce que plus des deux tiers du chantier ont été réalisés ?

PHILIPPE TABAROT
Écoutez, il semble que ce soit le cas à l'heure où on parle. En tout cas, ils ont l'objectif de terminer le chantier dans un petit peu moins d'une année et je pense que tout le monde souhaite qu'on sorte de ce dossier qui a été très pénible, je le sais pour les uns et les autres. Moi, je me réjouis que le chantier puisse avancer aujourd'hui et je l'espère, dans des conditions de sécurité optimum et dans des sécurités juridiques, je dirais également, et judiciaires qui ont fait couler beaucoup d'encre.

JEAN-MARIE MARCO
Vous l'avez dit, dans moins d'un an, ça veut dire qu'à l'heure où on se parle, on roulera dans un an sur l'A69, vous en êtes persuadé vous ?

PHILIPPE TABAROT
Vous connaissez bien le dossier, vous savez qu'il y a eu quelques difficultés seulement qu'on puisse dire qu'il y a eu une douzaine de décisions de justice qui ont été plutôt favorables à la continuité du chantier à part une décision de justice qui a retardé ce chantier. Une décision de justice devrait être encore prise prochainement, au mois de décembre, par la Cour d'appel de Toulouse et j'espère que les choses définitivement pourront se clarifier. En tout cas, le chantier continue, avance et moi j'ai pu constater lors de ma dernière visite que même des personnes qui n'étaient pas forcément convaincues du bien-fondé de ce projet, même si elles sont minoritaires, souhaitaient en sortir, en sortir par le haut, et notamment toutes les personnes qui attendent depuis des années qu'on désenclave le Sud.

JEAN-MARIE MARCO
La grande question, c'est la mise en service des centrales à enrobés à Pouilly-Laurent et Villeneuve-les-Lavaur qui vont permettre de poser l'enrobée sur la chaussée. Pouvez-vous nous dire si la première, celle de Villeneuve-les- Lavaur, est en service ?

PHILIPPE TABAROT
Non, ce n'est pas au ministre des Transports de vous donner le détail de savoir si la centrale d'enrobés a commencé ou pas. Ce que je peux vous dire simplement, c'est que j'espère que le chantier pourra se continuer sereinement pour tenir les délais qui ont été donnés et que les uns et les autres respecteront les décisions de justice qui se prendront et pourront laisser les choses se faire.

JEAN-MARIE MARCO
Et dans un mois ?

PHILIPPE TABAROT
Parce que tout le monde a intérêt à ce qu'on sorte de cette situation et je dirais bien sûr le Tarn, bien sûr l'Occitanie mais plus généralement en France c'est de savoir si on est en capacité encore, dans notre pays, de terminer des infrastructures de transport et de pouvoir désenclaver certains territoires, sécuriser certains projets et la capacité vraiment d'acteurs qui le souhaitent, soutenus par les milieux économiques, de mener à bien ces réalisations.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 novembre 2025