Texte intégral
THOMAS SOTTO
Il est le ministre du Travail qui porte entre autres le lourd dossier du budget de la Sécurité sociale. Jean-Pierre FARANDOU est donc l'invité de RTL matin. Bonjour et bienvenue sur RTL, Jean-Pierre FARANDOU.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Bonjour.
THOMAS SOTTO
Monsieur le ministre du Travail, ORANGE va fermer pour 15 jours au moins son site de Marseille, qui est situé dans un quartier sensible tenu par le narcotrafic. Les incidents s'y multiplient. Mardi, les 1 000 salariés ont dû être confinés à cause d'une bagarre sans doute entre dealers. Quel message vous leur envoyez ce matin, à ces salariés ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
D'abord, je pense qu'ORANGE prend les décisions utiles à protéger ses salariés et je pense que c'est la bonne décision. Je m'occupe aussi de la prévention des risques professionnels, donc je pense qu'ORANGE prend les bonnes décisions. Et deuxièmement, on voit bien que, et que je ferai le lien avec l'actualité, il faut donner à ce pays des moyens supplémentaires pour lutter contre le narcotrafic. C'est dans le projet budget. Donc il faut voter ce budget et dans ce budget, il y a des moyens supplémentaires de force de l'ordre, de magistrature.
THOMAS SOTTO
Tout est lié.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Tout est lié, voilà. Donnons-nous les moyens de faire plus contre le narcotrafic. C'est l'intention du Gouvernement. Ça tombe bien, c'est dans le budget qu'on propose pour l'année prochaine.
THOMAS SOTTO
Bon, le narcotrafic met les salariés en état de siège, a déploré la CFDT d'ORANGE à Marseille. Il y a quelques jours, c'est le groupe BNP PARIBAS qui annonçait qu'il allait faire déménager plus de 2 000 salariés de son site de Rosa Parks à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, dans un quartier qui est vérolé par le crack. La République peut-elle reculer, peut-elle céder comme ça, abdiquer, abandonner le terrain aux narcotrafiquants face à l'insécurité ? Quand même, en risque professionnel, le trafic de drogue, c'est quand même une nouveauté.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Oui. Donc c'est l'environnement pour les entreprises dont on parle. Non, certainement pas. L'intention du Gouvernement, c'est de se battre. On l'a dit, on veut mettre la lutte contre le narcotrafic au même niveau que la lutte contre le terrorisme. Vous savez que le terrorisme, ça a été déclenché en 2015, après les attentats que l'on connaît. Avec un certain succès, on arrive à déjouer pas mal d'attentats. C'est la même intensité, la même organisation, le même renforcement de moyens. Et c'est exactement ce qu'on veut faire pour le narcotrafic.
THOMAS SOTTO
Et vous dites à ces entreprises : "On va vous aider, ne partez pas, restez à Marseille, restez à Rosa Parks". Vous leur dites ça ce matin ou pas ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Il y a deux choix différents. Je pense qu'à Marseille, l'idée, c'est une fermeture temporaire. Il n'y a pas d'abandon du site.
THOMAS SOTTO
Pour l'instant.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Enfin moi, j'ai entendu ORANGE dire ça. Rosa Parks, je ne connais pas le sujet, donc je ne peux pas trancher. Enfin ils iront quelque part en région parisienne. Ils ne vont pas non plus déménager de l'autre côté du pays. Non, mais on voit bien les enjeux. On voit bien effectivement que cette lutte contre le narcotrafic doit être une priorité numéro 1. C'est la nôtre. Je le redis, on y est prêts. Dans le projet de loi de finances, on a mis les moyens supplémentaires. Donnez-nous ces moyens, et avec ces moyens supplémentaires, nous arriverons à lutter efficacement contre le narcotrafic.
THOMAS SOTTO
On va venir au budget dans un instant, mais l'Assemblée nationale a adopté cette nuit, aux premières lectures, une proposition de loi de la France insoumise visant à nationaliser ARCELORMITTAL en France. De fait, ARCELORMITTAL va-t-elle être nationalisée ? Le Gouvernement va-t-il suivre l'Assemblée ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
L'analyse du Gouvernement, le véritable enjeu, ce n'est pas de nationaliser ARCELORMITTAL, c'est de se battre contre les importations massives d'acier chinois. C'est-à-dire que c'est un débat au niveau européen. C'est là où on met le poids du corps…
THOMAS SOTTO
Donc c'est non pour la nationalisation ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
En tout cas, l'opinion du Gouvernement, c'est non. Effectivement, ce n'est pas notre intention de le faire.
THOMAS SOTTO
Venons-en au budget, Jean-Pierre FARANDOU, le budget de la Sécu qui va revenir la semaine prochaine devant l'Assemblée pour un dernier tour de piste. Est-ce que ce matin, vous diriez que notre sécurité sociale est en péril ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Oui, je pense qu'il faut faire attention. C'est un bien commun, bien sûr, la Sécurité sociale, c'est les hôpitaux, c'est les retraites. Donc ce sont vraiment des prestations qui touchent les Français de près, mais il faut les financer, ces prestations. Et normalement, la Sécurité sociale devrait être équilibrée. Ce n'est pas le cas.
THOMAS SOTTO
23 milliards de déficits attendus cette année.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Exactement. Cette année, ces 23 milliards d'Euros de déficits, c'est beaucoup. Donc on est obligé d'emprunter cet argent, ce déficit, il faut trouver des sous. Et deuxièmement, par exemple, s'il n'y avait pas de loi pour la Sécurité sociale l'année prochaine, la dérive, on arriverait à 29 milliards de déficits.
THOMAS SOTTO
C'est le risque aujourd'hui, 29 milliards de déficits ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Exactement. S'il n'y a pas de budget pour la sécurité sociale, le fil de l'eau, 29 milliards d'Euros de déficits.
THOMAS SOTTO
Et ça aurait quelles conséquences ? Qu'est-ce qu'elle risque, la Sécurité sociale ? Qu'est-ce qu'on risque, nous, les assurés sociaux ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
C'est-à-dire, là aussi, ce n'est pas le cas au total. Bien sûr, les retraites seront versées, etc. Mais n'empêche qu'au bout d'un moment, ça pose question. C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, par exemple, en termes de trésorerie, ce n'est pas sûr qu'on arrive à lever l'argent. Donc au bout d'un moment, on pourrait être amené à baisser le niveau de prestation, par exemple.
THOMAS SOTTO
C'est-à-dire que l'État ne serait plus capable de rembourser certaines choses, de payer certaines prestations ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Exactement. C'est ça que ça veut dire. Ou alors la part de l'impôt qui serait appelée serait de plus en plus importante. Et l'argent que, par l'impôt, on mettrait à la Sécurité sociale, pour combler le déficit, c'est l'argent qu'on n'aurait pas pour lutter contre le narcotrafic, renforcer nos armées, pour l'Éducation nationale. Voilà. Donc ça ne peut pas durer. Il faut absolument qu'on se reprenne. Il faut absolument qu'on se mette sur une trajectoire de retour à l'équilibre pour la Sécurité sociale.
THOMAS SOTTO
L'équilibre, ce ne sera pas pour l'année prochaine. Quel est le seuil acceptable, la ligne rouge, en termes de déficit dans le budget de la Sécu l'année prochaine ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
L'année prochaine, nous, notre projet de loi initial pour la Sécu, c'était 17 milliards d'Euros de déficit.
THOMAS SOTTO
17 milliards d'Euros de déficit, oui.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Voilà. Les travaux en cours au Parlement, parce qu'on va en parler, on pense qu'on peut converger vers un accord, on pourrait être autour de 20 milliards d'Euros de déficit. Ça nous paraîtrait un seuil raisonnable de 23 milliards d'Euros de déficit cette année, à descendre autour de 20, ça serait engager une trajectoire qui, petit à petit, nous rapprocherait de l'équilibre.
THOMAS SOTTO
Et ça éviterait les risques de trésorerie, pour le coup, si on arrive à peu près à 20 milliards de déficit ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Et on pourrait tenir en trésorerie, puisqu'on a obtenu, toujours pareil dans ce projet de loi de finances, on a une capacité à se ré-endetter à hauteur de 15 milliards. Voilà. Donc on a à peu près créé les conditions financières pour supporter un déficit autour de 20 milliards pour l'an prochain.
THOMAS SOTTO
Quid de la suspension de la réforme des retraites ? On rappelle, l'Assemblée avait dit oui, on suspend. Le Sénat a dit non, on ne suspend pas. La commission mixte paritaire qui réunit sénateurs et députés était incapable de se mettre d'accord. Est-ce que cette suspension de la réforme des retraites est toujours d'actualité, monsieur le ministre ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Oui. Alors moi, ce que je voulais dire là-dessus, d'abord, vous savez, il y a des gens qui disent : "Je suis pour la suspension, mais je vais voter contre le budget de la Sécurité sociale". Ça ne marche pas.
THOMAS SOTTO
Parce que la suspension est…
JEAN-PIERRE FARANDOU
La suspension, elle est encapsulée.
THOMAS SOTTO
Oui.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Voilà. Donc il faut être cohérent. D'ailleurs, je le dis aux Français, soyez clairs. Si vous êtes pour la suspension, au fond, votre député, il doit voter pour ce budget.
THOMAS SOTTO
Parce que si ce budget n'est pas adopté, il n'y aura pas de suspension.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Exactement. Si vous faites tomber le budget de la Sécurité sociale, comme la suspension est encapsulée dedans, vous faites tomber la suspension. Il faut être très clair là-dessus, parce qu'il y a un peu de confusion. Donc il faut être cohérent. Si on est pour la suspension, on doit, au fond, voter pour ce budget qui emporte cette suspension.
THOMAS SOTTO
Et aujourd'hui, le Gouvernement reste clairement pour cette suspension de la réforme des retraites ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Le Gouvernement est pour cette suspension. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il l'a introduite dans son projet initial, vous savez, par une lettre rectificative, vous vous souvenez de cet épisode, oui, nous assumons cette suspension. Pourquoi ? Parce que d'abord, c'est un gage de stabilité, on l'a bien compris. Si on veut de la stabilité politique dans ce pays, il faut la suspension. En fait vous avez deux camps. Vous avez le camp du compromis et de la stabilité, qui doit arriver à se mettre d'accord. Ce n'est pas un mariage d'amour. Il doit arriver à se mettre d'accord. Oui, c'est vrai, mais c'est peut-être un mariage de devoir et de raison. Et puis vous avez ceux qui veulent le désordre et le blocage. Il va falloir choisir son camp. La stabilité, ça passe par voter les deux budgets. Le budget pour l'État et le budget pour la Sécurité sociale.
THOMAS SOTTO
Le vote, vous le savez, ça va être compliqué. Alors il y a des voix qui s'élèvent, y compris chez les Socialistes, pour dire : "Finalement, pourquoi pas un 49.3 ?" Pourquoi en passer par cette procédure ? Est-ce que ce matin, vous dites de manière ferme, sûre et définitive, il n'y aura pas de recours à l'article 49.3 ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Non, je vous dis qu'aujourd'hui, on discute. Et moi, je pense que... dialogue.
THOMAS SOTTO
Alors vous ne dites pas non. Vous ne dites pas définitivement non.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Je dis : "On discute". Je suis un homme de dialogue, je l'ai prouvé sur le social, je deviens un homme de dialogue infatigable des débats parlementaires. Je vois énormément de députés, j'ai vu énormément de sénateurs, je passe des dizaines d'heures aux bancs et à l'Assemblée et au Sénat, et franchement, je rencontre de plus en plus de parlementaires. Je sens qu'ils ont envie de converger. Alors il faut trouver le chemin, il faut le concrétiser, il faut que ça se traduise par un vote, parce qu'à la fin, il faudra voter.
THOMAS SOTTO
C'est ça qui est le plus compliqué, parce qu'il y a des arrière-pensées politiques de tous les côtés. Vous êtes d'accord. Est-ce que vous dites, il vaut mieux une adoption par 49.3 que pas de budget du tout ? Parce que vous venez de nous dire que s'il n'y a pas de budget, c'est la catastrophe pour la Sécu, c'est la catastrophe pour la lutte contre le narcotrafic. Est-ce que vous dites, il vaut mieux un 49.3 que d'aller dans le mur ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Non, ce que je vous dis, c'est que le mieux, c'est qu'il y ait un vote responsable parlementaire. Ça montrerait que notre démocratie est capable de fonctionner.
THOMAS SOTTO
C'est peu probable aujourd'hui, vous savez.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Non. Je ne suis pas d'accord avec vous. Je pense qu'il y a une chance et on la joue. Et je la joue à fond et je ne suis pas le seul. Moi, je pense qu'il y a un chemin qui permettra d'avoir un vote sur la Sécurité sociale. Je pense que c'est possible.
THOMAS SOTTO
Mais vous n'excluez rien pour la suite ? Ordonnance, 49.3 ou ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Je ne me projette pas dans la suite. Vous savez, à chaque jour, il suffit sa peine. Là, je travaille tous les jours à une convergence.
THOMAS SOTTO
Je fais semblant de vous croire.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Je travaille à une convergence et je ne suis pas le seul. Et je pense qu'on peut y arriver.
THOMAS SOTTO
Décidément, la semaine qui vient s'annonce importante pour vous, puisque dans une semaine pile, le vendredi 5 décembre, ce sera le lancement de la conférence travail. Déjà, vous nous confirmez que le MEDEF boude toujours ? Ils ne viendront pas ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Je vais parler de tous les autres qui viennent. Ça, c'est mieux.
THOMAS SOTTO
Eux, ils ne viennent pas, c'est sûr.
JEAN-PIERRE FARANDOU
Pour le moment, c'est ce qu'ils nous disent. On verra bien le 5 décembre. Ils auront leur fauteuil. J'espère qu'ils seront là. Je ne comprends pas, d'ailleurs, l'attitude du MEDEF. Je ne la comprends pas très bien. Ils voulaient qu'on parle de travail. On va le faire. Ils voulaient qu'on parle d'emploi. On va le faire. Ils voulaient qu'on parle de modèle productif de la France. On va le faire.
THOMAS SOTTO
Vous leur dites "Venez", là, ce matin ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Bien sûr, je leur dis : "Venez".
THOMAS SOTTO
Et la CGT, ils viennent ou pas ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
... je pense que la CGT ne m'a pas dit le contraire. Pour moi, la CGT vient. Et tous les autres. On parle toujours de ceux qui posent question. Mais parlons de tous les autres.
THOMAS SOTTO
La CPME…
JEAN-PIERRE FARANDOU
Voilà. Qui dès le 4 novembre, on a fait une réunion de préparation. J'ai bien vu qu'il y avait un très bon état d'esprit. Je pense que les gens sont contents de parler de travail.
THOMAS SOTTO
Mais c'est le moment de parler de ça, sans majorité, à 18 mois d'une présidentielle ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Oui, c'est le moment. Bien sûr, c'est le moment. D'ailleurs c'est le temps utile permis par la suspension. La suspension nous permet de discuter par le dialogue social. Vous savez, on n'a pas été très loin d'un accord il y a quelques mois. Peut-être qu'en se remettant à discuter, et en reparlant du travail, des conditions de travail, des carrières, de la rémunération dans le travail, je pense qu'on peut recréer des conditions, peut-être d'une convergence sociale, on verra. Ce sera aux partenaires sociaux de le dire. Et deuxièmement, nous allons alimenter le débat politique. Il y a déjà des partis qui commencent à faire des propositions pour les retraites.
THOMAS SOTTO
Autre chantier, l'allocation sociale unique. Quand allez-vous déposer votre projet de loi sur le sujet ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Le projet de loi, il est en cours de préparation. C'est une loi-cadre.
THOMAS SOTTO
Avant la fin de l'année ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
On va essayer peut-être avant la fin de l'année, ou tout début de l'année prochaine. L'agenda parlementaire est pas mal encombré. Oui, on veut aller vite. On rappelle que ça rentre dans la stratégie du Gouvernement pour la lutte contre la pauvreté. C'est un vrai sujet. On n'y renonce pas.
THOMAS SOTTO
Alors justement, je vous interromps parce que les associations de lutte contre la précarité sont inquiètes. Si c'est une brique d'une stratégie de lutte contre la pauvreté, oui. Si c'est une brique supplémentaire dans votre recherche d'économie, on est plus inquiets. Est-ce que ça va entraîner une réduction du montant des prestations ? Est-ce qu'il y a un loup ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Non, il n'y a pas un loup parce que tout de même, ce qu'on crée, c'est un outil. On ne remet pas en question toutes les aides nombreuses. Le RSA, la prime d'activité, l'aide au logement. Tout ça n'est absolument pas remis en question. On veut que ce soit plus équitable, plus lisible. Un choc de simplicité, bien sûr, avec d'ailleurs un compte unique social qui permettra d'avoir un lien digital beaucoup…
THOMAS SOTTO
Et pas de plafonnement du montant des aides ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Il n'y a pas de plafonnement. Enfin chaque aide reste. Les aides actuelles restent. C'est un autre débat. Nous, on va créer un outil avec un revenu social de référence qui sera plus équitable et un compte social unique qui sera plus lisible. Voilà, c'est ça ce qu'on va faire.
THOMAS SOTTO
En 10 secondes pour finir monsieur FARANDOU, on a appris hier que les dirigeants de SHEIN n'iront pas devant les députés avant de savoir si la justice suspend leur plateforme ou pas. Vous en prenez acte ou vous le prenez mal ?
JEAN-PIERRE FARANDOU
Moi, je pense que, là encore, on est dans le même débat que la Chine nous envahit avec son acier, avec ses produits à très bas coût et dangereux pour la santé. On s'en aperçoit. Quand même, 90% des produits dans ces plateformes sont dangereux pour la santé. Donc franchement, il faut clarifier les choses et combattre les effets très négatifs de ces plateformes qui viennent envahir la France, qui abîment les filières françaises, qui abîment tous les petits commerçants français.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 1er décembre 2025