Texte intégral
Le ministre du travail et des solidarités a présenté un décret portant relèvement du salaire minimum de croissance.
La revalorisation annuelle du Smic permet d'assurer aux salariés dont les rémunérations sont les plus faibles la garantie de leur pouvoir d'achat et une participation au développement économique de la Nation. Elle intervient par décret, après consultation des partenaires sociaux et à la suite de la présentation du rapport du groupe d'experts SMIC.
Cette revalorisation est calculée à partir de deux paramètres fixés par la loi :
- d'une part, la garantie de pouvoir d'achat est assurée par l'indexation du Smic sur l'inflation mesurée pour les ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. Selon les résultats définitifs de l'indice des prix à la consommation au mois de novembre publiés par l'INSEE, l'inflation hors tabac entre novembre 2024 et novembre 2025 pour les ménages du premier quintile, soit les 20 % des ménages ayant les revenus les plus modestes, s'établit à 0,6 %.
- d'autre part, la participation au développement économique de la Nation se traduit par une revalorisation sur la base de la moitié du gain de pouvoir d'achat de salaire horaire de base des ouvriers et employés. De septembre 2024 à septembre 2025, le taux de salaire horaire de base des ouvriers et employés a enregistré une hausse de 2 %, alors que les prix à la consommation du premier quintile de la distribution des niveaux de vie ont augmenté de 0,8 % au cours de la même période, d'où une évolution du pouvoir d'achat de 1,19 %. La moitié de l'augmentation du pouvoir d'achat, critère fixé par l'article L. 3231-8 du code du travail est donc de 0,595 % (SHBOE/indice des prix de septembre à septembre/2).
Ainsi, il résulte de l'application des critères légaux une revalorisation du Smic de 1,18 % au 1er janvier 2026.
Les partenaires sociaux siégeant au sein de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP), réunis le 12 décembre, ont pu donner leur avis sur cette revalorisation anticipée du SMIC.
Le SMIC horaire brut passera ainsi de 11,88 euros depuis novembre 2024 à 12,02 euros quand le SMIC mensuel brut, pour une personne à temps plein, passera de 1801,80 euros à 1823,03 euros (1443,11 euros net par mois), soit une hausse de 21,23 euros brut par mois.
Cette valeur s'applique en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
S'agissant de Mayotte, comme les années précédentes, le décret fixera un montant spécifique mais celui-ci est revalorisé d'un taux plus élevé conformément à l'objectif fixé par l'article 25 de la loi du 11 août 2025 de programmation pour la refondation de Mayotte. Cet article prévoit en effet qu'à compter du 1er janvier 2026, le montant du salaire minimum de croissance net applicable à Mayotte doit atteindre 87,5 % de sa valeur applicable en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Ainsi, le montant du SMIC brut horaire applicable à Mayotte sera fixé à 9,33 euros (contre 8,98 euros depuis le 1er novembre 2024) quand le SMIC mensuel brut, pour une personne à temps plein, passera de 1361,97 à 1415,05 euros, ce qui correspond à une hausse de 3,90 %.
Enfin, le montant du minimum garanti, qui sert notamment au calcul des avantages en nature dans certains secteurs, est porté à 4,25 euros au 1er janvier 2026.