Interview de M. Philippe Tabarot, ministre des transports, à Europe 1 le 18 décembre 2025, sur les blocages au niveau de la circulation provoqués par la contestation des agriculteurs, l'accord avec le Mercosur, la sécurité dans les transports en commun, le budget de la Sécurité sociale et le prix des billets de train.

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Média : Europe 1

Texte intégral

PHILIPPE TABAROT
Bonjour Sonia MABROUK.

SONIA MABROUK
Merci d'être avec nous. Beaucoup de questions à vous poser ce matin. La colère paysanne ne faiblit pas. On va parler, monsieur le ministre, de leurs revendications, mais qu'en est-il d'abord des blocages sur les routes, sur les autoroutes en période de grand départ pour les fêtes de Noël, en particulier dans la région sud-ouest, mais pas seulement ? Est-ce que vous craignez des blocages persistants ?

PHILIPPE TABAROT
Oui, bien sûr. Nous étions en cellule de crise hier soir avec mon collègue de l'intérieur, le ministre NUNEZ, et nous regardions la carte de France, et notamment les autoroutes qui étaient bloquées, les routes nationales et puis quelques voies ferrées. Les choses rentrent dans l'ordre pour les voies ferrées. Il y a encore, au niveau des routes et des autoroutes, des difficultés qui sont plutôt sur le sud-ouest de la France, mais qui s'étendent un petit peu. Je ferai très probablement ce soir ou demain matin ou plus tard un point pour que les Français puissent être au courant avant ce grand départ en vacances pour les fêtes de Noël, pour pouvoir se retrouver en famille, de savoir s'ils pourront prendre les routes. En tout cas, la bonne nouvelle, c'est qu'au niveau à la fois du transport ferroviaire, il y a pratiquement 11 000 TGV qui vont circuler dans les prochains jours.

SONIA MABROUK
C'est quasiment inédit d'ailleurs, parce qu'à chaque année, on a les mêmes blocages.

PHILIPPE TABAROT
Ça fait très longtemps qu'on n'avait pas eu une situation aussi apaisée. Je touche du bois, je n'en vois pas trop là.

SONIA MABROUK
Il n'y en a pas ici, oui.

PHILIPPE TABAROT
Mais en tout cas, j'espère que ça va continuer comme ça, puisqu'il y a 5 millions de billets qui ont été vendus. Et puis au niveau des aéroports également, une situation plutôt tranquille au niveau du contrôle aérien qui a été un sujet ces derniers mois. 230 000 personnes qui devraient être demain à l'aéroport de Roissy et puis probablement 130 000 à l'aéroport d'Orly, j'espère dans les meilleures conditions possibles. C'est mon rôle de ministre des Transports de pouvoir assurer que les Français puissent se retrouver dans les meilleures conditions possibles sur ces moments si importants de famille.

SONIA MABROUK
D'ailleurs, le dialogue social, que ce soit dans l'aérien ou le ferroviaire, tranche avec le climat éruptif qui est le nôtre au niveau des agriculteurs. Je note quand même que vous dites « pas de blocage », plus dur pour les fêtes de Noël au niveau des agriculteurs, de la colère paysanne. Donc vous les appelez ?

PHILIPPE TABAROT
Je les appelle, c'est un mouvement qui est plutôt populaire, que les Français soutiennent. Et ça a un effet inverse que de bloquer ces routes, ces autoroutes, de ne pas permettre aux Français de se retrouver. Je pense aussi au transport de marchandises qui est un vrai enjeu. C'est un week-end ô combien important pour notre pays économiquement aussi. Il faut laisser circuler les camions qui transportent les marchandises pour que les Français puissent consommer dans cette période de fêtes pour ceux qui en ont la possibilité dans les meilleures conditions possibles.

SONIA MABROUK
Les paysans pourraient vous dire, Philippe TABAROT, que ça dépend de vous également, du Gouvernement, de l'écoute, de l'attention que vous leur prêtez. Il y a maintenant ce plan d'une vaccination large, massive, rapide qui ne semble pas rassurer les paysans. Comment vous expliquez une forme de dialogue de sourd entre nos agriculteurs et vous-même, l'exécutif, le Gouvernement et la France profonde ?

PHILIPPE TABAROT
Il y a probablement un passif puisque les paysans ont connu différentes crises ces dernières années, une évolution, une mutation très compliquée. Et puis les crises sanitaires qui se sont multipliées les unes après les autres. Et puis on est quelquefois dans de l'irrationnel aussi. On a beau dire qu'il y a des indemnisations qui sont prévues, il y a des budgets, il y a de la vaccination, mais il y a un traumatisme avant tout de voir l'obligation de sacrifier un cheptel.

SONIA MABROUK
Ce n'est pas seulement leur outil de travail. C'est une relation avec des bêtes qui est particulière, charnelle.

PHILIPPE TABAROT
Des situations humaines qui sont terribles à vivre. Et on a beau venir avec des solutions qui sont plus ou moins acceptées, mais qu'on essaie de baser sur un aspect scientifique des choses. Mais quelquefois elles sont incomprises. Donc je pense qu'il faut de la pédagogie, il faut de la présence. Et puis il faut de l'accompagnement qui est indispensable. Et une mobilisation générale des services de l'État. Je pense que le Premier ministre montre la voie. La ministre de l'Agriculture également. Et nous sommes bien sûr tous mobilisés et à l'écoute des agriculteurs.

SONIA MABROUK
Alors la pédagogie ne suffit plus. En tous les cas, on a du mal à comprendre la position de la France sur le Mercosur. Elle a évolué, mais on sait maintenant que vous êtes pour le report de l'accord.
Alors la France qui a reçu le soutien de l'Italie hier pour reporter l'accord. Philippe TABAROT, Rome réclame des mesures de garantie. Mais l'Allemagne a fait savoir qu'elle fera tout pour que cet accord soit ratifié. Et elle appelle même à cesser les chicayas autour de ce traité. Est-ce qu'à la fin, comme au football, c'est toujours l'Allemagne qui gagne ?

PHILIPPE TABAROT
Ce n'est plus le cas depuis quelques années quand même.

SONIA MABROUK
Au foot, oui, mais malheureusement pour nos intérêts en Europe…

PHILIPPE TABAROT
Pour nos intérêts en Europe, pas forcément. Il y a eu la question des véhicules thermiques et des arbitrages qui se sont faits tout récemment. Il y a eu une victoire de l'Allemagne, mais il y a eu une victoire de la France incontestablement. Et là, concernant le Mercosur, je crois que la position de la France de demander ce report, tant que certaines conditions ne seront pas remplies, comme les clauses miroirs, comme les contrôles sanitaires aux frontières et autres, la France a décidé de ne pas signer. Elle est suivie maintenant par l'Italie, qui est un partenaire important. C'est un partenaire également auprès duquel on exporte beaucoup nos bovins donc c'est un vrai sujet. Il semblerait que la Pologne ou la Hongrie soient sur la même position, qu'on puisse avoir une minorité de blocage. Je pense que la France ne veut pas aller jusque-là, mais si c'est indispensable, elle le fera. Le Président de la République et le Premier ministre, en Conseil des ministres, hier, ont été très clairs sur ce sujet.

SONIA MABROUK
Et pour le ministre des Transports que vous êtes, le Mercosur va aussi et surtout permettre aux Allemands de vendre leurs grosses berlines, en Amérique du Sud, en échange de viandes shootées aux OGM, qui vont être déversées chez nous. C'est ça le vrai deal, monsieur le ministre ?

PHILIPPE TABAROT
Non, ça ne doit pas être le vrai deal. Justement, je pense aussi à la filière viticole française qui a tout intérêt à ce que cet accord puisse se faire…

SONIA MABROUK
C'est vrai, pouvoir en bénéficier…

PHILIPPE TABAROT
Mais pas à n'importe quelle condition. Et puis, ça fait beaucoup pour les éleveurs aujourd'hui, à la fois ce qu'il se passe au niveau de la dermatose, et en plus, cet accord du Mercosur, ce sont deux coups terribles qui seraient portés à cette filière, et ce qui explique ces réactions qui peuvent paraître quelquefois excessives, mais qui viennent au plus profond d'eux-mêmes par rapport à la souffrance qui est la leur.

SONIA MABROUK
Et d'ailleurs, les constructeurs allemands, Philippe TABAROT, ils sont à la fête en ce moment, puisque l'interdiction des moteurs thermiques, qui les ennuyait, a été considérablement assouplie. L'UE renonce au tout électrique pour 2035, et autorise donc la vente d'une part de ses voitures thermiques…

PHILIPPE TABAROT
Légèrement assouplie, légèrement. C'était un combat que menait l'Allemagne, mais que menait également la France, notamment sur la préférence européenne. Et c'est ça, quelque part, le plus important.

SONIA MABROUK
Mais ce sont d'abord les intérêts allemands qui ont été servis.

PHILIPPE TABAROT
Non, moi, j'ai défendu cette position il y a dix jours au Conseil des ministres des Transports européens, de dire que l'idée, avant tout, c'est qu'on puisse produire des véhicules européens. Bien sûr, on doit garder cet objectif de baisse des émissions, mais aussi de dire que l'intérêt, c'est de ne pas faire venir sur notre territoire européen des véhicules largement subventionnés, venant d'Asie ou d'ailleurs. Et je crois que la proposition qui est faite par la Commission est une base de travail intéressante.

SONIA MABROUK
Alors, sur les transports, votre ministère, votre loi sur la sécurité dans les transports en commun, cela concerne beaucoup d'usagers, des femmes en particulier, qui sont les premières victimes de l'insécurité dans les transports. Alors, cette loi se matérialise aujourd'hui. Voyons déjà ce qui marche et ce qui va être mis en place, Philippe TABAROT, avec l'a mise justement en place de caméras piétons. Alors, on imagine pour les agents qui le souhaitent, en quoi ça consiste très concrètement ?

PHILIPPE TABAROT
Très concrètement, c'est de se dire que cela a été expérimenté quelquefois quand on met sur le col de la veste à des agents qui sont soit des contrôleurs, des agents de conduite, bien sûr en région parisienne sur les réseaux, mais sur l'ensemble du territoire national, des caméras qui se déclenchent en cas de problème, de situation où l'agent se sent en danger, où il voit des usagers en danger. Il déclenche cette caméra et puis ça fait redescendre immédiatement, dans 80% des cas, la situation de tension. Donc c'est une protection pour les agents, c'est une protection pour les usagers. Et ça vient parmi de très nombreuses mesures de la loi que j'ai portée, que j'ai commencées quand j'étais sénateur et que je vois enfin aboutir en tant que ministre.

SONIA MABROUK
Et moi ce que je ne comprends pas, Monsieur TABAROT, c'est qu'il y ait eu, en plus c'est sur la base du volontariat pour les agents, pourquoi certaines parlementaires, ou certains parlementaires d'ailleurs, mais des femmes en particulier, ne vous ont pas soutenu. Nous savons que c'est vraiment…

PHILIPPE TABAROT
J'ai regretté que ce débat ne soit pas consensuel à l'époque au Sénat et à l'Assemblée. On a trouvé un débat très partisan et je pense que sur ces sujets, on doit pouvoir se réunir. Vous savez, ma loi vient après une loi qui s'appelait la loi Savary, du nom d'un député socialiste à l'époque, qui avait été le premier à parler de ces questions de sécurité et de sûreté dans les transports. J'ai pris cette suite, j'ai complété cette loi. Moi, je ne peux pas tolérer que 8 femmes sur 10 se sentent en situation d'insécurité dans les transports. Il y a eu un débat sur savoir s'il devait même rester dans les mêmes rames que les hommes, ce qui paraît incroyable d'avoir ce débat, mais c'est cette situation de stress, d'inquiétude, qui amène ce débat.

SONIA MABROUK
Il n'y a pas eu consensus sur ça, c'est-à-dire que l'idéologie prime sur la sécurité des citoyens ?

PHILIPPE TABAROT
J'ai eu, malheureusement, des parlementaires qui, en plus de ne pas avoir voté les mesures, je pense, de bon sens, que j'ai proposées dans ma loi, les ont déférées, notamment au Conseil constitutionnel.

SONIA MABROUK
Justement, qui a retoqué plusieurs mesures quand même.

PHILIPPE TABAROT
Qui a retoqué quelques mesures parmi les nombreuses mesures.

SONIA MABROUK
Lesquelles ? Les caméras algorithmiques et les tasers pour les agents.

PHILIPPE TABAROT
Les tasers, on va y arriver par une autre forme, à travers des décrets. Ce sont des agents qui sont formés, qui peuvent avoir des armes létales, il me paraît logique qu'ils puissent avoir également des armes non létales qui peuvent être efficaces sur certaines rames, ou certains métros, ou certaines gares. Et puis, il y a aussi les caméras algorithmiques. Comment on n'utilise pas aujourd'hui l'intelligence artificielle pour de bonnes choses au service de la sécurité ?

SONIA MABROUK
Vous demandez ça au Conseil constitutionnel ?

PHILIPPE TABAROT
Exactement. On le fait pour des événements sportifs, pour des concerts, et on ne le fait pas pour le quotidien des Français.

SONIA MABROUK
Mais comment vous l'expliquez ? Au nom de quoi le Conseil constitutionnel bloque de telles mesures ?

PHILIPPE TABAROT
Je vais revenir à la charge sur ces questions. Je pense que c'est indispensable et que ça va pouvoir sécuriser de nombreux Français et de nombreuses Françaises.

SONIA MABROUK
Bien. Sur le plan politique, Philippe TABAROT, grâce à l'adoption du PLFSS mardi dernier, la suspension de la réforme des retraites est officiellement adoptée. Pour le LR que vous êtes, que vous n'êtes plus, que vous n'êtes presque plus, Je ne sais pas… Vous êtes suspendu.

PHILIPPE TABAROT
Il faut le demander à LR.

SONIA MABROUK
Mais vous-même, vous savez où vous habitez ?

PHILIPPE TABAROT
Moi, je ne suis pas suspendu de mes convictions, je sais très bien où j'habite.

SONIA MABROUK
Ah bon ? Attendez, on peut ne pas être suspendu de ses convictions et voir la suspension de la réforme des retraites quand on est LR ? Quel grand écart !

PHILIPPE TABAROT
Oui, parce que je pense que c'est la moins mauvaise solution dans cette situation. Moi, je préfère un PLFSS qui puisse donner, demain, des moyens à l'hôpital, qui puisse donner des moyens aux EHPAD, un PLFSS qui va faire 3 milliards d'économies, plutôt que les 30 milliards de déficits qui étaient annoncés si on n'avait pas voté ce PLFSS.

SONIA MABROUK
Oui, on ne va pas rentrer dans les détails.

PHILIPPE TABAROT
Donc je défends cette position de pragmatisme dans cette situation si difficile. Il y a ceux qui peuvent rester observateurs de la situation, et ceux qui peuvent se dire qu'on doit se mobiliser, qu'on doit y aller. Et je pense que la droite peut influer plus de l'intérieur que de l'extérieur.

SONIA MABROUK
Elle a plus qu'influer, elle a permis l'adoption justement de ce budget. D'ailleurs, on avait, hier sur ce plateau, Laurent WAUQUIEZ. Est-ce qu'on peut dire RIP ce matin les LR ?

PHILIPPE TABAROT
Non, il y a eu des gains qui ont été portés par les LR dans ce PLFSS, comme j'espère qu'il y en aura dans le budget. Je pense à la désocialisation des heures supplémentaires. Je pense à la réduction de la hausse de la CSG pour certains petits patrimoines et autres. Tout ce que Laurent WAUQUIEZ a dû développer hier. En tout cas, moi je sais qu'il fallait voter ce PLFSS pour l'intérêt du pays. Il y a l'intérêt du parti et il y a l'intérêt du pays.

SONIA MABROUK
L'ancien Premier ministre François FILLON, en tous les cas, lui, ne parle plus d'intérêt du parti puisqu'il estime que le parti n'existe plus. La droite dit-il doit… Il se dit atterré par ce vote. La droite doit présenter un projet de sursaut national et il estime que seul Bruno ROTAILLEAU et David LISNARD peuvent le faire. Il a raison, François FILLON ?

PHILIPPE TABAROT
Écoutez, François Fillon, avec tout le respect que je peux avoir pour l'ancien Premier Ministre qu'il a été, aujourd'hui est quelqu'un qui commente depuis les tribunes, comme on le dit en jargon sportif puisque vous en avez utilisé un tout à l'heure. Moi je dis tout simplement que peut-être si en 2007, quand il était en responsabilité, il avait fait ce qu'il s'était engagé à faire pendant la campagne de 2007, la droite ne serait pas dans la situation dans laquelle elle est aujourd'hui. Si peut-être qu'en 2017, il ne s'était pas entêté sur la fin de cette élection présidentielle et avait laissé un autre candidat comme François BAROIN, par exemple, mener les derniers jours de la campagne présidentielle, on aurait gagné cette présidentielle. Donc venir donner des leçons des années après en refaisant le match, comme le disait un journaliste très connu sur votre antenne à l'époque, Jeanne SACCOMANO, non…

SONIA MABROUK
On va continuer à filer la métaphore footballistique. Est-ce qu'il n'y a pas quelqu'un qui est en train de marquer contre son camp ? C'est ce que dit l'ancien Premier ministre, François FILLON, d'Emmanuel MACRON. Il l'appelle à démissionner, à quitter le terrain, à rendre le maillot France.

PHILIPPE TABAROT
Moi, objectivement, j'en veux beaucoup aux candidats à la présidentielle ou aux anciens Présidents ou aux anciens Premiers ministres de demander ça au Président de la République, que n'importe quel homme politique le fasse, mais pas ceux qui ont eu ces responsabilités, qui savent trop que quand on demande ça, on nuit à la fonction présidentielle et on nuit à la France, tout simplement. C'est pour ça que je trouve que c'est regrettable qu'un homme d'État, comme l'a été François FILLON, demande cette démission.

SONIA MABROUK
Philippe TABAROT, il nous reste quelques instants et je vais vous proposer des questions rapides, pour clore cet entretien. Les prix des TGV Ouigo s'envolent. Selon l'Association d'usagers des transports, les tarifs de la filière low-cost, qui n'a plus grand-chose de low-cost d'ailleurs, vu ces prix de la SNCF, ont bondi de 73% entre 2017 et 2023, avec un prix moyen de billet qui est passé de 19,80 Euros à plus de 34 Euros. Comment le justifier ? Est-ce que le Ouigo est encore low-cost ?

PHILIPPE TABAROT
Il a permis à beaucoup de Français de voyager, à des tarifs intéressants. Il permet, avec l'ouverture à la concurrence, d'offrir…

SONIA MABROUK
Il devait faire baisser les prix.

PHILIPPE TABAROT
Qui est en train de faire baisser les prix.

SONIA MABROUK
On le voit…

PHILIPPE TABAROT
On le voit avec l'arrivée notamment de TRENITALIA et les billets notamment sur la fameuse ligne Paris-Lyon-Marseille sont en train de baisser aujourd'hui. L'ART le montre, ça a été le cas en Italie, ça a été le cas en Espagne, c'est en train de monter en puissance. En tout cas, on voit que ça ne dissuade pas les Français de prendre le train. Il y a 130 millions de Français qui ont souhaité prendre le train à grande vitesse l'année dernière. Il n'y a jamais eu autant de Français qui prennent le train.

SONIA MABROUK
Ce que je ne savais pas, c'est que la SNCF allait vous faire préférer voyager avec TRENITALIA. Parce que si vous prenez la ligne Paris-Lyon, vous, par exemple, Philippe TABAROT, vous êtes sur le quai, vous voyez TRENITALIA avec son énorme logo, je ne vais pas le décrire ici. Paris-Lyon, ça doit faire 59-60 Euros, je suppose.

PHILIPPE TABAROT
Il faut payer notre réseau ferroviaire.

SONIA MABROUK
Et la SNCF, c'est combien ? Plus cher ?

PHILIPPE TABAROT
Il faut payer notre réseau ferroviaire à travers les péages ferroviaires. TRENITALIA a eu la possibilité, pendant trois années, de ne pas payer de péage ferroviaire. Ils vont les payer maintenant. Je respecte TRENITALIA, on en a besoin en France, mais je soutiens la SNCF. Comme d'ailleurs Georges CLOONEY, qui dit beaucoup de bien de la SNCF, c'est intéressant.

SONIA MABROUK
Si lui le dit, on va embarquer avec lui. C'est sûr que c'est un bon argument.

PHILIPPE TABAROT
Même les Américains le disent.

SONIA MABROUK
C'est sûr, voyager avec Georges CLOONEY à la SNCF, on peut payer un peu plus. Merci Philippe TABAROT. Merci à vous et à bientôt.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 décembre 2025