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Affiche officielle de Gaston Defferre, député-maire de Marseille et candidat à l'élection présidentielle, mai 1969. © AFP

Élection présidentielle 1969 : ses spécificités

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La démission du général de Gaulle est suivie d'une campagne électorale courte et précipitée. Sept candidats s'affrontent au premier tour. Aucun candidat de gauche n'ayant accédé au second tour, ce scrutin est marqué par une abstention record (31%) et l'arrivée au pouvoir du successeur de De Gaulle, Georges Pompidou.

Le contexte

Un scrutin inattendu. Le 27 avril le "non" l’emporte au référendum sur la création de régions et la réforme du Sénat voulu par le général de Gaulle qui souhaitait retrouver une nouvelle légitimité après les événements de mai-juin 1968. De Gaulle ayant mis son mandat en jeu, il démissionne aussitôt les résultats connus.

Sept candidats sont en lice au premier tour :

  • Georges Pompidou, Premier ministre de 1962 à 1968, qui incarne la continuité du gaullisme sans De Gaulle au sein de l'Union pour la défense de la République (UDR) ;
  • Alain Poher, président du Sénat, principal animateur de la campagne du "non" au référendum, président de la République par intérim depuis le 27 avril, et représentant du Centre démocrate ;

La gauche est divisée :

  • Jacques Duclos est présenté par le PCF (Parti communiste français) ;
  • Gaston Defferre par le SFIO (Parti socialiste).

Pour la première fois, il y a deux représentants de l’extrême gauche :

  • Michel Rocard pour le PSU (Parti socialiste unifié) ;
  • Alain Krivine pour la LCR (Ligue communiste révolutionnaire).

Et un candidat sans étiquette :

  • Louis Ducatel, radical-socialiste indépendant.

Innovations et particularités

Du fait des circonstances, la campagne électorale est improvisée et courte : quatre semaines. Les dépenses électorales semblent s’envoler notamment pour Georges Pompidou, mais en l’absence de véritable encadrement juridique les chiffres donnés sont sujets à caution.

Le nombre de sondages augmente : 19 (14 en 1965).

La participation est en baisse : 77,59% au premier tour (84,75% en 1965).

Georges Pompidou arrive largement en tête avec 44,5% des voix, devant Alain Poher (23,3% des suffrages exprimés) et Jacques Duclos (21,3%). La gauche est éliminée au premier tour.

Georges Pompidou est élu au second tour face à Alain Poher avec 58,2% des voix. Les abstentions s’élèvent à 31% du fait de la consigne du Parti communiste de refuser le choix entre deux candidats conservateurs, choix qualifié par Jacques Duclos de "blanc bonnet et bonnet blanc".